Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l Ancien Régime et pendant la Révolution - article ; n°1 ; vol.315, pg 63-81
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Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution - article ; n°1 ; vol.315, pg 63-81

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Annales historiques de la Révolution française - Année 1999 - Volume 315 - Numéro 1 - Pages 63-81
Nadine Vivier, Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution.
Trotz einer Offensive, die in zwei Takten gefûhrt wurde (1760-1780 dann 1789-1794), bestanden zum großen Teil die Gemeindeländereien weiter. Nur die Gegenden, in denen das Agrarsystem die Zuchtmethoden verwandelte konnten sie aufheben. Die Nicht-Durchführung der Teilung kann nicht einfach dem Archaïsmus der Bauern zugerechnet werden, die oft Wünsche in diesem Sinn ausgedrückt haben, sondern auch den verschiedenen Machteinsätzen und der Vertiefung der gemeinschaftlichen Vitalität während der zehn ersten Jahre der Revolution.
Nadine Vivier, Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution.
Malgré une offensive menée en deux temps (1760-1780 puis 1789-1794), les biens communaux en France ont subsisté en grande partie. Seules pouvaient les supprimer les régions où le système agraire transformait les méthodes d'élevage. La non-exécution du partage ne peut être attribuée simplement à l'archaïsme des paysans qui ont souvent émis des vœux en ce sens; il faut plutôt prendre en compte les différents enjeux de pouvoir et le renforcement de la vitalité communautaire durant la décennie révolutionnaire.
Nadine Vivier, Common Land and Community Vitality in France at the End of the Old Regime and during the Revolution.
Despite a two-stage onslaught (1760-1780, then 1789-1794), the commons in France generally managed to survive. The only areas where they were prone to disappear were those where farming systems changed methods of raising livestock. The non- implementation of the division of the commons cannot only be attributed to the archaic practices of the peasantry who often voiced their approval : rather, the variety of rival interests and the strengthening of community life during the revolutionary decade need to be considered.
Nadine Vivier, Comunità e vitalità comunitarie in Francia alia fine dell 'Ancien régime e durante la rivoluzione.
Malgrado un'offensiva condotta in due tempi (1760-1780, poi 1789-1794), in Francia i beni comunali permasero in gran parte. Solo le regioni, dove il sistema agrario trasformava i metodi di allevamento, potevano sopprimerli. La non esecuzione della spartizione non può essere attribuita semplicemente all'arcaismo dei contadini, i quali al contrario avevano espresso sovente desideri in tal senso, bisogna piuttosto prendere in considerazione i différend rapporti di potere e il rafforzamento della vitalità comunitaria durante il decennio rivoluzionario.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nadine Vivier
Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de
l'Ancien Régime et pendant la Révolution
In: Annales historiques de la Révolution française. N°315, 1999. pp. 63-81.
Citer ce document / Cite this document :
Vivier Nadine. Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution. In:
Annales historiques de la Révolution française. N°315, 1999. pp. 63-81.
doi : 10.3406/ahrf.1999.2224
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1999_num_315_1_2224Zusammenfassung
Nadine Vivier, Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant
la Révolution.
Trotz einer Offensive, die in zwei Takten gefûhrt wurde (1760-1780 dann 1789-1794), bestanden zum
großen Teil die Gemeindeländereien weiter. Nur die Gegenden, in denen das Agrarsystem die
Zuchtmethoden verwandelte konnten sie aufheben. Die Nicht-Durchführung der Teilung kann nicht
einfach dem Archaïsmus der Bauern zugerechnet werden, die oft Wünsche in diesem Sinn ausgedrückt
haben, sondern auch den verschiedenen Machteinsätzen und der Vertiefung der gemeinschaftlichen
Vitalität während der zehn ersten Jahre der Revolution.
Résumé
Nadine Vivier, Communaux et vitalité communautaire en France à la fin de l'Ancien Régime et pendant
la Révolution.
Malgré une offensive menée en deux temps (1760-1780 puis 1789-1794), les biens communaux en
France ont subsisté en grande partie. Seules pouvaient les supprimer les régions où le système agraire
transformait les méthodes d'élevage. La non-exécution du partage ne peut être attribuée simplement à
l'archaïsme des paysans qui ont souvent émis des vœux en ce sens; il faut plutôt prendre en compte
les différents enjeux de pouvoir et le renforcement de la vitalité communautaire durant la décennie
révolutionnaire.
Abstract
Nadine Vivier, Common Land and Community Vitality in France at the End of the Old Regime and
during the Revolution.
Despite a two-stage onslaught (1760-1780, then 1789-1794), the commons in France generally
managed to survive. The only areas where they were prone to disappear were those where farming
systems changed methods of raising livestock. The non- implementation of the division of the commons
cannot only be attributed to the archaic practices of the peasantry who often voiced their approval :
rather, the variety of rival interests and the strengthening of community life during the revolutionary
decade need to be considered.
Riassunto
Nadine Vivier, Comunità e vitalità comunitarie in Francia alia fine dell 'Ancien régime e durante la
rivoluzione.
Malgrado un'offensiva condotta in due tempi (1760-1780, poi 1789-1794), in Francia i beni comunali
permasero in gran parte. Solo le regioni, dove il sistema agrario trasformava i metodi di allevamento,
potevano sopprimerli. La non esecuzione della spartizione non può essere attribuita semplicemente
all'arcaismo dei contadini, i quali al contrario avevano espresso sovente desideri in tal senso, bisogna
piuttosto prendere in considerazione i différend rapporti di potere e il rafforzamento della vitalità
comunitaria durante il decennio rivoluzionario.II
Les dynamiques communautaires
et les mouvements paysans
COMMUNAUX ET
VITALITÉ COMMUNAUTAIRE EN FRANCE
À LA FIN DE L'ANCIEN RÉGIME ET PENDANT LA RÉVOLUTION
NADINE VIVIER
Université du Maine
À la fin du XVIIIe siècle naît la « lutte pour l'individualisme agraire »,
selon l'expression de Marc Bloch. Influencées par l'image donnée de l'agr
iculture anglaise, les théories agronomiques dénoncent les usages collectifs
comme très néfastes. Ces idées se diffusent largement, et l'offensive des
physiocrates et agronomes est relayée par l'action gouvernementale sous le
règne de Louis XV, puis durant la Révolution (1789 à 1794). Malgré cette
condamnation universelle, communaux et vaine pâture ont subsisté, et la
jouissance collective n'a régressé que peu à peu durant le siècle suivant. On
a voulu y voir la preuve d'un archaïsme des paysans attachés à une vie
communautaire immuable. Cette explication sommaire relève moins d'une
analyse historique que de clichés traditionnels sur la paysannerie. Nous
Annales Historiques de la Révolution française - 1999 -N° 1 [63 à 81] NADINE VIVIER 64
retracerons ici l'offensive contre les biens communaux qui couvrent environ
le sixième du territoire de la France. Nous en préciserons les buts et les
modalités, et nous nous interrogerons sur les attitudes des communautés.
Quels en sont les ressorts? Les impératifs économiques, les tensions
sociales ? Quel rôle joue la vitalité communautaire et quel est l'impact des
secousses révolutionnaires sur elle ?
I. Dans les années 1760-1780,
une première offensive met les communautés en alerte
Au milieu du xvine siècle, les mêmes théories agronomiques se répan
dent à travers l'Europe. Partout, les communaux sont décriés, considérés
comme une aberration. Le pâturage commun est dénoncé comme nocif,
pour les bêtes mal nourries et pour la terre mal entretenue. La mise en
culture est présentée comme une urgence. En 1767, l'impératrice Marie-
Thérèse accorde la liberté de partage des communaux en Basse-Autriche,
Frédéric fait de même en Prusse en 1769, et l'électeur de Bavière œuvre en
ce sens. En Italie, les vastes communaux sont attaqués en Milanais et surtout
en Toscane où le grand-duc Leopold, despote éclairé, décide leur vente et
leur transformation en rentes (1). En Angleterre, les enclosures se multi
plient, aboutissant à la suppression des common fields (c'est-à-dire l'usage
de la vaine pâture), et à celle des commons par leur partage au profit des
propriétaires.
1. Le choix par la monarchie d'une voie originale
Sous le règne de Louis XV, l'administration de l'agriculture s'y inté
resse activement. À partir de 1760, elle est partagée entre le ministère
Bertin et le Contrôle général, avec les intendants des finances d'Ormesson
et Trudaine. Tous sont influencés par les agronomes. Mais avant de décider
d'une politique, ils enquêtent dans les provinces et s'enquièrent des expé
riences étrangères. Le mémoire du chevalier d'Éon sur la situation anglaise
adopte la position des détracteurs des enclosures, montrant qu'elles aboutis
sent en général à l'augmentation des surfaces en herbe, à une diminution
des besoins en main-d'œuvre, et donc à un départ des plus pauvres vers les
villes. Cette dimension sociale semble préoccuper Bertin, plus que
d'Ormesson qui songe avant tout à la mise en culture. Pourtant, ce dernier
(1) Cf. sur l'Angleterre, J. NEESON, Commoners, Common Right, Enclosure and social Change
in Common Field, New York, 1993. Sur l'Allemagne, Stefan Brakensiek, Agrarreform und landliche
Gesellschaft, Paderborn, 1991, et Rainer Prass, Reformprogramm und bàuerliche Interessen,
Gôttingen, 1997. Sur l'Italie, B. SORDI, L'amministrazione illuminata. Riforma délie comunità e
progetti di costituzione nella Toscana leopoldina, Milano, 1991. COMMUNAUX ET VITALITÉ COMMUNAUTAIRE EN FRANCE 65
doit être sensible aux idées du comte d'Essuiles qu'il emploie comme expert
technique et chargé de mission pour partager les communaux en
Soissonnais. Dans son ouvrage sur les biens communaux, le comte d'Essuiles
explicite sa position (2). Il préconise leur partage : partage de jouissance,
égal entre tous les ménages, après que le triage ait été accordé au seigneur.
Globalement, c'est la politique adoptée par le gouvernement. Voyons l'origi
nalité de ces principes.
Partage de jouissance seulement, la nue propriété reste donc à la
commune. Ceci se justifie doublement. Ne pas dépouiller la commune est
un choix politique : volonté de préserver son patrimoine pour qu'elle ait des
ressources financières qui garantissent sa solvabilité et le paiement des
impôts, et surtout pour que la communauté endettée ne passe pas sous la
coupe du seigneur. Une commune ayant une assise économique plus forte
résiste mieux au seigneur, et les deux pouvoirs s'équilibrent.
Partage égal entre les ménages qui résident. Il s'agit là d'un choix social
qui n'allait pas de soi. Une bonne partie des coutumes considèrent les
communaux comme des dépen

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