Conceptions médicales à l Université de Paris d après les cours de Jean Riolan à la fin du XVIe siècle - article ; n°1 ; vol.14, pg 25-50
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Conceptions médicales à l'Université de Paris d'après les cours de Jean Riolan à la fin du XVIe siècle - article ; n°1 ; vol.14, pg 25-50

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Description

Histoire, économie et société - Année 1995 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 25-50
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Robert Benoit
Conceptions médicales à l'Université de Paris d'après les cours
de Jean Riolan à la fin du XVIe siècle
In: Histoire, économie et société. 1995, 14e année, n°1. pp. 25-50.
Citer ce document / Cite this document :
Benoit Robert. Conceptions médicales à l'Université de Paris d'après les cours de Jean Riolan à la fin du XVIe siècle. In:
Histoire, économie et société. 1995, 14e année, n°1. pp. 25-50.
doi : 10.3406/hes.1995.1759
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1995_num_14_1_1759CONCEPTIONS MEDICALES A L'UNIVERSITÉ DE PARIS
D'APRÈS LES COURS DE JEAN RIOLAN
À LA FIN DU XVIe SIÈCLE *
par Robert BENOIT
Le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque Carnegie de Reims conserve les deux
volumes d'un cours professé à la Faculté de Médecine de Paris en 1584 et 1585 \ Le
premier feuillet porte la mention :
"Medicinae universae curriculum a clarissimo doctore medico D. Joanne Riolano
Lutetiae institutům, anno domini 1584 mense januar. In scolis medicorum."
Au XVIIe siècle - vraisemblablement - une main anonyme a ensuite écrit "ex libris
Sancti Nicasii Remensis, Ordinis Sancti Benedicti congre gationis Sancti Mauri. 1668 2.
Enfin, au milieu du XIXe siècle, un érudit rémois, le docteur Dubourg-Maldan (1807-
1880) a ajouté sur le feuillet en regard la précision suivante :
"Ces deux volumes sont le cours autographe recueilli par Abraham de La Framboi-
sière alors qu'il étudiait sous Riolan, avant de se faire recevoir docteur au Grand Ordi
naire de Reims. Notre cabinet des Manuscrits renferme un autre cours autographe du
même Laframboisière (sic), que j'ai vu il y a quelques années et n'ai pu retrouver
depuis. Il était recueilli des leçons de chirurgie de Gourmelen 3. Dr. Maldan."
Avant de nous pencher sur la biographie du rédacteur du manuscrit, tournons nous
vers celui qui Га inspiré, le professeur parisien Jean Riolan.
Il naît à Amiens en 1539. Très tôt il manifeste un goût prononcé pour le latin, le
grec et la philosophie, qu'il enseigne dans divers collèges. En 1565 il publie un premier
ouvrage sur l'histoire de la philosophie suivi trois ans plus tard par un commentaire de
la Dialectique de Pierre La Ramée, dit Ramus. Tout en exerçant les fonctions de régent
au collège de Boncourt, Riolan entreprend des études de médecine à l'Université de
Paris, études qu'il termine en 1574 par l'obtention du bonnet doctoral : il a alors trente-
cinq ans. En 1576 il est nommé professeur d'anatomie et de dans cette même
Faculté. Il s'y fait rapidement remarquer par l'étendue de son érudition et sa profonde
* A mon maître et ami le Professeur Alain Molinier récemment et trop tôt disparu, en hommage respectueux et gage
de remerciement, pour avoir bien voulu accepter, alors que la maladie le faisait cruellement souffrir, de relire et critiquer
le texte de cet article avec la rigueur scientifique, l'humour et la gentillesse que tous lui connaissaient.
1. Reims, Bibliothèque Carnegie, manuscrits 1016 et 1017. Le Cours - tout ou partie ? - a été dicté au Collège de
Loudun, à Paris, ainsi que le précise le titre d'un chapitre f° 134 : "Particularis medendi methodus a Domino Riolano
dictata, in Collegio Laudunensi anno 1585".
2. Ce manuscrit faisait partie - on ne sait pourquoi ni comment - de la bibliothèque de l'abbaye Saint-Nicaise de
Reims, importante communauté bénédictine dont les bâtiments conventuels, l'église et le cloître ont été détruits à la
Révolution.
3. Il existe bien à la Bibliothèque Carnegie de Reims un cours de Chirurgie professé par Etienne Gourmelen (1535-
1594) : mais il ne contient que 3 pages et n'est en réalité que le préambule d'une série de leçons que La Framboisière
n'a jamais retranscrites (on voudra bien se reporter à la bibliographie placée à la fin de cet article). 26 Histoire Économie et Société
connaissance des Auteurs Anciens. L'année suivant cette nomination lui naît un fils pr
énommé Jean 4, dont il dirigera les études médicales et qui suivra la route brillante tracée
par son père.
Riolan prend dans son enseignement la relève de son prédécesseur Jean Fernel, que
pourtant il n'aime guère, et se montre comme lui fervent admirateur d'Hippocrate et de
Galien, et adversaire farouche des "innovations et rêveries des chimistes de son temps" 5.
Néanmoins c'est un savant honnête qui enseigne et pratique une médecine précise, fon
dée à la fois sur le raisonnement et Г observation rigoureuse des symptômes des malad
ies. En 1586 il est élu Doyen de sa Faculté. Parvenu au faîte des honneurs - ses
ouvrages et son enseignement font autorité - Riolan meurt à Paris le 18 octobre 1605
d'un ulcère rénal, à l'âge de soixante-dix ans.
Tout au long de sa carrière il a beaucoup écrit et publié : des ouvrages de médecine
évidemment 6, mais aussi des livres de philosophie et de métaphysique, montrant par là
l'étendue de son savoir et les ressources de son esprit.
Après le maître, l'élève : Nicolas-Abraham de La Framboisière naît à Guise en
Picardie, en 1565. Son père est un chirurgien habile et estimé. Le jeune homme se rend
à Paris pour y entreprendre des études de médecine et il y reçoit l'enseignement des
"repasse" plus hautes son autorités, doctorat Jean à Reims Riolan "au et Grand Etienne Ordinaire" Gourmelen. 7 le 3 Reçu juin 1588 docteur devant en 1586, un jury il
présidé par le professeur Pierre Jacquesson 8. En 1591 il est élu Doyen de Médecine.
Mais à partir de 1592 il abandonne ses fonctions universitaires et professionnelles pour
suivre pendant plusieurs campagnes le duc de Vaudémont et ses armées. Il acquiert peu
à peu une grande réputation médicale, à telle enseigne qu'en 1597, Rivière et Du Lau-
rens, tous deux médecins d'Henri IV, l'appellent en consultation car le roi est grave
ment malade. Deux ans plus tard il regagne Reims où la Faculté de Médecine lui a
décerné à nouveau la dignité décanale, et il épouse la fille de son collègue Claude
Dambraine. En 1613, Louis XIII l'attache à son service, lui confère le titre de "Médecin
et Conseiller Ordinaire du Roi", et le nomme Professeur au Collège Royal, notre actuel
Collège de France. Pendant quatre années il exerce ces charges et accompagne le sou
verain dans ses multiples déplacements, puis il regagne définitivement Reims, sa clien
tèle et ses étudiants en 1617.
Lorsque son fils François- Abraham est couronné des lauriers d'Apollon le 2 mai
1623 9 sa succession lui paraît définitivement assurée. Il semble alors, car les sources
4. Jean Riolan fils : 1577-1657.
5. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, 1824, tome 36 ,p. 121 -122.
6. La liste des écrits médicaux de Riolan établie d'après le Catalogue des Imprimés de la Bibliothèque Nationale
figure à la fin de cet article.
7. La Faculté de Médecine de Reims décernait trois types de doctorat : le "Petit Ordinaire", permettait d'exercer
l'art médical partout dans le royaume sauf à Reims. Le "Grand Ordinaire" octroyait à son titulaire le privilège d'ensei
gner à la Faculté, de siéger à des jurys de thèses et de faire partie du corps médical de la ville de Reims : c'est de loin le
plus sérieux, tant pour le nombre et la longueur des épreuves que par le niveau des connaissances exigé. Enfin, un tro
isième doctorat, était réservé aux non-régnicoles.
8. P. Raussin, "Catalogus secundum litterarum ordinem digestus omnium eorum qui laurea apollinari coronati fue-
runt in Academia Remensi, a natalibus Facultatis medicae, a die scilicet 21a anni 1550 ad diem destructions Universi-
tatum et Facultatum 1794, labore Ludovici Hieronimi Raussin, professons in dicta Facultate, ad usum proprium".
XVIIIe siècle, 138 pages. Bibliothèque Carnegie, manuscrit 1085.
9. Manuscrit 1085, verbo La Framboisière. médicales à l'Université de Paris à la fin du XVIe siècle 27 Conceptions
sont quasi muettes, que La Framboisière se consacre uniquement à son Université et à
ses malades jusqu'au moins 1634, date à laquelle il cesse définitivement de présider des
jurys de thèses

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