Croissance économique et échange» extérieurs de l Union Soviétique et de l Europe de l Est, 1971-1975 - article ; n°1 ; vol.4, pg 27-45
22 pages
Français

Croissance économique et échange» extérieurs de l'Union Soviétique et de l'Europe de l'Est, 1971-1975 - article ; n°1 ; vol.4, pg 27-45

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Revue de l'Est - Année 1973 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 27-45
Les plans quinquennaux en cours en Union Soviétique et en Europe de l'Est représentent le premier élément des plans perspectifs établis pour des périodes allant jusqu'à trente ans. Ils tentent d'introduire une stratégie intensive de développement, considérée aujourd'hui comme nécessaire au maintien de taux de croissance élevés. Dans le passé, on assurait des taux élevés par un accroissement important de l'emploi dans les secteurs non agricoles, par des investissements dans l'industrie lourde et par des taux élevés d'accumulation (c'est-à-dire les rapports entre l'épargne et le revenu), mesures qui impliquaient un bas niveau de la consommation. Il est de plus en plus difficile aujourd'hui de poursuivre cette politique car les sources de croissance extensive sont pratiquement épuisées. Le passage à un schéma intensif de développement suppose l'accélération du progrès technique, une amélioration du système de gestion et de planification ainsi que certaines modifications de la structure industrielle qui a été engendrée par l'ancien modèle de croissance. Il existe cependant un conflit à court terme entre ces diverses conditions requises. Pour stimuler le progrès technique, il faut détourner certaines ressources de la « sphère directivement productive ». Les réformes nécessitent un accroissement de la quantité et de la qualité des biens de consommation en tant que stimulants et un certain degré de « relâchement » dans l'économie. On ne peut assurer de changements structurels qu'à l'aide d'importantes dépenses d'investissement.
Les plans quinquennaux en cours prévoient des taux de croissance modérés du revenu national, de la production industrielle et des investissements. Cependant, ils se fondent sur des hypothèses optimistes en ce qui concerne l'accroissement de la productivité, qui est le principal objectif des transformations structurelles devant se produire au cours de la période planifiée.
On accorde un rôle important à la division internationale du travail, notamment au sein du Comecon, à la spécialisation et à la coopération en matière de production et de recherche. L'accroissement prévu des échanges des pays membres du Comecon doit se faire aux dépens de la croissance du commerce avec les pays non socialistes. Cependant, une pression se poursuivra probablement en faveur d'une expansion des échanges avec les pays non socialistes développés. La modernisation, les améliorations technologiques et les transformations de la structure industrielle nécessitent des importations, des machines et des brevets industriels en provenance des pays avancés.
Le principal frein à l'expansion des échanges avec les pays développés restera probablement le manque de biens exportables au sein du bloc. Si les pays du C.A.E.M. ne sont pas capables de développer la production de certains biens attrayants, susceptibles d'être exportés vers les pays développés et n'accordent pas une haute priorité aux industries qui les fabriquent, l'importation des techniques modernes, concrétisées par les machines et les brevets industriels, tendra à décroître et il sera d'autant plus difficile d'introduire dans la pratique le schéma intensif de développement. Cette situation pourrait stimuler le processus d'intégration économique au sein du bloc, processus qui sera fondé sur l'échange croissant de produits d'une qualité relativement basse entre des producteurs inefficients. Les taux de croissance économique pourront faire impression mais le niveau de vie restera peu élevé.
The Soviet Union* and Eastern Europe: Development and Trade in 1971-1975.
The current five-year plans of the Soviet Union and Eastern Europe form the first segment of the perspective plans for periods ranging up to thirty years. They attempt to introduce an intensive strategy of development which is now regarded as necessary in order to maintain high rates of growth.
In the past high rates were enforced as the result of large increases in employment in the non-agricultural sectors, heavy investments and high rates of accumulation (i.e. saving-income ratios) which implied low levels of consumption. It is now increasingly more difficult to continue to rely on this strategy as the sources of extensive growth are almost exhausted. The switch to the intensive pattern of growth requires the acceleration of technological progress, improvements in the system of management and planning, and some changes in the industrial structure, which has been geared to the old pattern of growth. There is, however, a short-run conflict among these pre-requisites. To stimulate technological progress some resources must be diverted from the «directly productive sphere». The reforms require an increase in the quantity and the quality of consumption goods as incentives and a certain degree of «loose» in the economy. Structural changes can only be affected with the help of large investment outlays.
The current five-year plans envisage moderate rates of growth of national income, industrial production and investment. They are, however, based on optimistic assumptions as to the increases in productivity, which is the main objective of the structural changes which will take place during the plan period.
An important role is assigned to the international division of labour, especially within the C.M.E.A. region, specialization and cooperation in production and research. The envisaged increase in trade among the C.M.E.A. countries is planned at the expense of the growth of trade with non-socialist countries. However, the pressure to increase trade with the advanced non-socialist countries will probably continue. Modernization, technological improvements and changes in the industrial structure require imports and machines and industrial licenses from the advanced countries.
The main limiting factor for the expansion of trade with the advanced countries will probably continue to be the shortage of exportable goods within the region. If the C.M.E.A. countries will not be able to develop some attractive products for export to the advanced countries and will not give high priority to those industries which produce them, the import of advanced technology embodied in machines and industrial licenses will tend to decline and the introduction of the intensive pattern of développement will be increasingly more difficult. This situation may stimulate the process of economic integration within the region which will depend on the growing exchanges of the relatively poor quality products among the inefficient producers. The rates of economic growth may be impressive but the standards of living will remain low.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Z.M. Fallenbuchl
Croissance économique et échange» extérieurs de l'Union
Soviétique et de l'Europe de l'Est, 1971-1975
In: Revue de l'Est. Volume 4, 1973, N°1. pp. 27-45.
Citer ce document / Cite this document :
Fallenbuchl Z.M. Croissance économique et échange» extérieurs de l'Union Soviétique et de l'Europe de l'Est, 1971-1975. In:
Revue de l'Est. Volume 4, 1973, N°1. pp. 27-45.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1973_num_4_1_1132Résumé
Les plans quinquennaux en cours en Union Soviétique et en Europe de l'Est représentent le premier
élément des plans perspectifs établis pour des périodes allant jusqu'à trente ans. Ils tentent d'introduire
une stratégie intensive de développement, considérée aujourd'hui comme nécessaire au maintien de
taux de croissance élevés. Dans le passé, on assurait des taux élevés par un accroissement important
de l'emploi dans les secteurs non agricoles, par des investissements dans l'industrie lourde et par des
taux élevés d'accumulation (c'est-à-dire les rapports entre l'épargne et le revenu), mesures qui
impliquaient un bas niveau de la consommation. Il est de plus en plus difficile aujourd'hui de poursuivre
cette politique car les sources de croissance extensive sont pratiquement épuisées. Le passage à un
schéma intensif de développement suppose l'accélération du progrès technique, une amélioration du
système de gestion et de planification ainsi que certaines modifications de la structure industrielle qui a
été engendrée par l'ancien modèle de croissance. Il existe cependant un conflit à court terme entre ces
diverses conditions requises. Pour stimuler le progrès technique, il faut détourner certaines ressources
de la « sphère directivement productive ». Les réformes nécessitent un accroissement de la quantité et
de la qualité des biens de consommation en tant que stimulants et un certain degré de « relâchement »
dans l'économie. On ne peut assurer de changements structurels qu'à l'aide d'importantes dépenses
d'investissement.
Les plans quinquennaux en cours prévoient des taux de croissance modérés du revenu national, de la
production industrielle et des investissements. Cependant, ils se fondent sur des hypothèses optimistes
en ce qui concerne l'accroissement de la productivité, qui est le principal objectif des transformations
structurelles devant se produire au cours de la période planifiée.
On accorde un rôle important à la division internationale du travail, notamment au sein du Comecon, à
la spécialisation et à la coopération en matière de production et de recherche. L'accroissement prévu
des échanges des pays membres du Comecon doit se faire aux dépens de la croissance du commerce
avec les pays non socialistes. Cependant, une pression se poursuivra probablement en faveur d'une
expansion des échanges avec les pays non socialistes développés. La modernisation, les améliorations
technologiques et les transformations de la structure industrielle nécessitent des importations, des
machines et des brevets industriels en provenance des pays avancés.
Le principal frein à l'expansion des échanges avec les pays développés restera probablement le
manque de biens exportables au sein du bloc. Si les pays du C.A.E.M. ne sont pas capables de
développer la production de certains biens attrayants, susceptibles d'être exportés vers les pays
développés et n'accordent pas une haute priorité aux industries qui les fabriquent, l'importation des
techniques modernes, concrétisées par les machines et les brevets industriels, tendra à décroître et il
sera d'autant plus difficile d'introduire dans la pratique le schéma intensif de développement. Cette
situation pourrait stimuler le processus d'intégration économique au sein du bloc, processus qui sera
fondé sur l'échange croissant de produits d'une qualité relativement basse entre des producteurs
inefficients. Les taux de croissance économique pourront faire impression mais le niveau de vie restera
peu élevé.
Abstract
The Soviet Union* and Eastern Europe: Development and Trade in 1971-1975.
The current five-year plans of the Soviet Union and Eastern Europe form the first segment of the
perspective plans for periods ranging up to thirty years. They attempt to introduce an intensive strategy
of development which is now regarded as necessary in order to maintain high rates of growth.
In the past high rates were enforced as the result of large increases in employment in the non-
agricultural sectors, heavy investments and high rates of accumulation (i.e. saving-income ratios) which
implied low levels of consumption. It is now increasingly more difficult to continue to rely on this strategy
as the sources of extensive growth are almost exhausted. The switch to the intensive pattern of growth
requires the acceleration of technological progress, improvements in the system of management and
planning, and some changes in the industrial structure, which has been geared to the old pattern of
growth. There is, however, a short-run conflict among these pre-requisites. To stimulate technological
progress some resources must be diverted from the «directly productive sphere». The reforms require
an increase in the quantity and the quality of consumption goods as incentives and a certain degree of
«loose» in the economy. Structural changes can only be affected with the help of large investmentoutlays.
The current five-year plans envisage moderate rates of growth of national income, industrial production
and investment. They are, however, based on optimistic assumptions as to the increases in productivity,
which is the main objective of the structural changes which will take place during the plan period.
An important role is assigned to the international division of labour, especially within the C.M.E.A.
region, specialization and cooperation in production and research. The envisaged increase in trade
among the C.M.E.A. countries is planned at the expense of the growth of trade with non-socialist
countries. However, the pressure to increase trade with the advanced non-socialist countries will
probably continue. Modernization, technological improvements and changes in the industrial structure
require imports and machines and industrial licenses from the advanced countries.
The main limiting factor for the expansion of trade with the advanced countries will probably continue to
be the shortage of exportable goods within the region. If the C.M.E.A. countries will not be able to
develop some attractive products for export to the advanced countries and will not give high priority to
those industries which produce them, the import of technology embodied in machines and
industrial licenses will tend to decline and the introduction of the intensive pattern of développement will
be increasingly more difficult. This situation may stimulate the process of economic integration within the
region which will depend on the growing exchanges of the relatively poor quality products among the
inefficient producers. The rates of economic growth may be impressive but the standards of living will
remain low.économique et échanges Croissance
extérieurs de l'Union Soviétique
et de l'Europe de l'Est, 1971-1975
Z.M. FALLENBUCHL*
Les plans quinquennaux en cours en Union Soviétique et en Europe
de l'Est représentent le premier élément des plans dits perspectifs qui
proposent les directions du processus de développement d'ici 1980,
1985 et même l'an 2000 pour certains pays. Pour une grande part, ils
incluent une nouvelle stratégie du développement que l'on considère
aujourd'hui comme absolument nécessaire pour maintenir des taux de
croissance élevés .C'est pour cette raison qu'on accorde dans tous les
pays du bloc une très grande importance à la période quinquennale
actuelle. A plus d'un égard, on peut la comparer à la première campagne
d'industrialisation du début des années trente en Union Soviétique et
du début des années cinquante en Europe de l'Est.
A l'époque de cette première industrialisation, on a créé les bases
devant assurer le développement au cours des années ultérieures et
élaboré un schéma de croissance qui fut, jusqu'à ces dernières années,
considéré comme le mode socialiste d'industrialisation. Selon la terminol
ogie communiste courante, il s'agissait d'un « mode extensif de dévelop
pement économique ». La croissance se fondait sur l'accroissement de
l'emploi dans les secteurs non agricoles de l'économ

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