D. Poizat – L’éducation non formelle   ; n°1 ; vol.146, pg 201-202
2 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

D. Poizat – L’éducation non formelle ; n°1 ; vol.146, pg 201-202

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
2 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de pédagogie - Année 2004 - Volume 146 - Numéro 1 - Pages 201-202
2 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

POIZAT(Denis). –L’éducation non formelle.Paris: LHarmattan,2003.
Un «professeurde piano dans sasalleàmanger»;les «poussinsetbenjamins» d’unclubsportif; une «ami-cale» de joueursd’échecs ;«lafanfare ouleclubdes numismates»; unecampagne d’éducationàlasanté; une église et soncatéchisme,unsyndicat,unatelier,une confrérie,unesession d’alphabétisation desadultesQuya-t-il decommunà cette listeauxalluresbaroques? Leurappartenanceaudomaine de l’éducation dite « non formelle ».L’ouvrage queconsacreDenisPoizatà cesec-teurprend pourpointde départl’extrême diversité des activitésqu’onrassemblesouscette étiquette,etinterroge dumêmecoup lesensetlesenjeuxd’uneclassification qui entend mettre de l’ordre (maisquel ordre ?Etpour qu?) delle finans«l’abondance desactivitéséducatives scolarisées».
Ilconvientd’abord desouligner toutl’intérêtd’une approche duphénomène éducatif qui décide de ne pas s’enteniraux seuls systèmes scolaires. «La connaissance de l’universéducatif»,écritàjustetitreDenisPoizat,«ne se limite plusàlaseule exploration des systèmes scolaires, ellese nourritdesorganisationstissées,des réseauxédu-catifsauxappartenancesmultiples» (p. 10).Àl’heure où bien desbats s’enfermentdansl’école,toutecontribu-tionàl’entreprise de déscolarisation de laréflexion éducative estparticulièrementbienvenue.Comme lerap-pelle l’auteur,«toutesles soctés,sansexception,fabri-quentleurs solutionséducativesqui nesontni école,ni famille,nisimplementmilieuenvironnant» (p. 11).
Des troislignesd’analyse de l’entreprise de «cons-truction » de l’éducation non formelle etde la«machine classificatoire» dontcettecatégorie est tributaire (p. 12), etàlaquelle on pourrait résumerl’ouvrage,lapremière et principale ligneconduitde l’épistémologieaupolitique. C’estplusparticulièrementl’objetde lapremière partie dulivre,maiselle letraversetoutentier.Querecouvre donc cette étiquette,« éducation non formelle » ?De quelleclasse d’objets sagit-il danscette (prétendue)clas-sification,particulièrementàl’œuvre danslesinstitutions internationalesetlespolitiquesmondialesd’éducation ? Às’enteniràlasignificationsimplementlogiquedu « non » de l’éducation non formelle, aucune des situations d’apprentissagerassembléesici ne parvientàdonner un senset uncontenuprécisàlanotion d’éducation non for-melle:ni l’alphabétisation desadultes,ni lesecteurde la formation professionnelle,niceuxde laformationsyndi-cale,despratiques sportives,oude l’éducationàlasanté. Latentative de «qualifierl’éducation non formelle par ses usagers» (p.27) n’estguère mieuxfondée que lesinnom-brablesetillusoiresessaisde définitionsde l’éducation
formelle queDenisPoizatprendsoin de passerenrevue (p.35sq.).Ilyadanscespageslesélémentsd’unecritique épistémologique de l’activitéclassificatoire dansle domaine de l’éducation que le lecteur souhaiterait sans doutevoirmenée plusavant.Àquoibonclasser, aubout ducompte ?L’entreprise declassification etde définition, en l’absence d’unethéoriesusceptible deconstruireses objets,n’estquune illusionscientifiquerelevantdece quAugusteComteappelaitplaisamment«le dogmatisme puéril».
Lanaïvetéscientisteseraitpardonnablecomme pécde jeunessesi leclassementnerecouvraitd’unbrevet d’objectivité etdescientificité desenjeuxautrement lourdsdesensetdeconséquencesquuneaimable opéra-tion logique.Laquestion doitbien être posée:«Les nomenclaturesen éducationsont-elles utiles,et si oui dans quelcadre» ?Etàquoiservent-elles?Leurintérêt borde l’intérêtdeconnaissance,etl’auteur signale leur portée pratique etpolitique:«Lutilité desclassifications internationalesnetientdoncpas seulementauxinforma-tionsqu’ellespermettentd’identifier,derecueilliretd’ana-lyser,elle provientdufacteurdestructuration duchamp de l’éducation quecesclassificationsinduisentde manière plusoumoinsdirecte etexplicite» (p. 43).Mieuxencore: ellesétablissent«une hiérarchie desplacesetdes rôlesde telle ou telle modalité éducative»,etducoup déterminent «un ensemble de mesuresaux retombéespratiquesimpor-tantes: allocation de moyens,investissementsjusquaux effets surlamarche globale de lasocté».Ne faut-il pas alorsaller un peuplusloin que ne le faitDenisPoizat,et dire que lesnomenclaturesetlesclassificationsqui les soutiennent sontpartie prenante d’unevision politique de l’éducation,qu’ellesparticipentde lafabrication d’une imageetd’une lecture imposée de l’universéducatif ?Ne faut-il pascessairementfranchirce pas,si, comme le dit l’auteur,«le nom debaptême de l’éducation non formelle provientdes technologiesplanificatricesde l’éducation» (p. 42) ?
Laseconde ligne d’analyserecoupecette perspective politique,ensattachantcette foisàlasignificationséman-tiquedu« non » de l’éducation non formelle.Ilsagitalors d’une négationactive,etdudrapeaud’uncombatpour uneautreconception de l’éducation.Ilconvientalorsde notercomment«lafortune de la classification “éducation formelle,non formelle,informelle”,maintenantétablie danslesnomenclaturesde l’UNESCO,évoque lafin des années 60etlesannées 70,riode desindépendancesde nombreuxpays supportantsormaisla charge de l’orga-nisation oude lapertuation des systèmeséducatifs» (p.29).Surceterrainsecroisentla croyanceselon laquelle «l’éducation non formelle jouerait unrôle compensatoireréel pourlespayspauvres» (p. 19),etla
Notescritiques201
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents