Daniil Harms : bibliographie  ; n°3 ; vol.26, pg 493-522
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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1985 - Volume 26 - Numéro 3 - Pages 493-522
30 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 84
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Philippe Jaccard
Daniil Harms : bibliographie
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 26 N°3-4. pp. 493-522.
Citer ce document / Cite this document :
Jaccard Jean-Philippe. Daniil Harms : bibliographie. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 26 N°3-4. pp. 493-522.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1985_num_26_3_2060BIBLIOGRAPHIE
JEAN-PHILIPPE JACCARD
DANIIL HARMS
Bibliographie*
Cela fait plus de quinze ans que l'on s'intéresse à ce qu'il
a été convenu d'appeler la littérature "absurdiste" en URSS
dans les années 1920-1930 et, notamment, au groupe Obeřiu
(Ob"edinenie real'nogo iskusstva) dont l'activité à la fin des an
nées 1920 n'a fait l'objet d'aucune étude pendant plusieurs
décennies. A l'exception de Nikolaj Zabolockij, les écrivains
de ce groupe (Aleksandr Vvedenskij, Daniil Harms, Igor1 Bahterev,
Boris-Do jvber Levin et, plus tard, Jurij Vladimirov) et leurs
proches (Nikolaj Olejnikov, Konstantin Vaginov) restent négligés
par la critique. En ce qui concerne plus particulièrement Harms,
on peut dire que c'est certainement grâce à sa redécouverte en
tant qu'écrivain pour enfants en 1962 (Bibl. 34) et 1967 (Bibl. 36)
que le silence qui l'entourait, malgré sa réhabilitation en
1956, a pu être brisé. Depuis, nombre d'articles et de publica
tions ont vu le jour, autant en Occident qu'en URSS, mais le
tout est fort répétitif et, surtout, terriblement fragmentaire.
C'est la raison pour laquelle il était nécessaire de mettre un
peu d'ordre dans l'état des recherches concernant cet auteur qui
mérite de toute évidence un intérêt plus soutenu.
Né le 17/30 décembre 1905 à Pétersbourg, Daniil Ivanovic
JuvaCev passera toute sa vie dans cette ville, à part deux an
nées à Detskoe Selo (aujourd'hui PuSkin). Après une tentative
infructueuse au Technicum, Juvačev devient Harms et, dès lors,
se consacre exclusivement à la littérature. Dès 1925, il lit
ses vers en public et participe successivement à plusieurs groupes
littéraires : les činari, le Levyj flang et le Radiks (1). En
automne 1927 est créée l'Association pour un art réel (Oberiu)
qui publie un manifeste (Bibl. 3) et prépare une soirée pour le
24 janvier 1928 : c'est au cours de ces "trois heures de gauche"
que sera présentée, entre autres, la pièce de Harms, Elizaveta
Bam. Cette soirée attire l'attention des autorités : on est au
seuil de la "troisième révolution", et de tels débordements sont
* L'auteur remercie chaleureusement la Bibliothèque publique
Saltykov-ščedrin à Leningrad et, plus particulièrement, V.N. Sažin,
de même que toutes les personnes à Leningrad, Paris, Genève, Turin
et Venise grâce auxquelles cette publication a été rendue possible,
ainsi que Monsieur G. Nivat pour son soutien.
Cahiers du Monde russe et soviétique. XXVI (3-4), juil.-déc. 1985, pp. 493-522. 494 JEAN-PHILIPPE JACCARD
inacceptables. De 1928 à 1932 se succèdent plusieurs attaques
violentes dans la presse (Bibl. 91-95) et, en 1932, Harms est
arrêté et exilé à Kursk. A la fin de l'année, il est déjà de
retour à Leningrad, mais ce bref épisode entraine le retrait du
poète de la vie publique. Pendant les années qui suivent, Harms
continuera à collaborer épisodiqueroent aux deux revues pour en
fants čiž et EZ (Bibl. 20-21), et c'est dans ce domaine qu'il
est reconnu encore aujourd'hui en URSS. En automne 1941, l'écri
vain est arrêté à son domicile (dans le cadre d'une vague d'in
terpellations qui touchera simultanément beaucoup d'autres
personnes, dont A. Vvedenskij) et il mourra en prison avant la
fin du premier hiver du siège (en février 1942 certainement),
laissant derrière lui deux publications (Bibl. 1-2) et un souvenir
impérissable chez ses proches. Aujourd'hui cependant, Harms
jouit d'une popularité non officielle qui peut étonner à pre
mière vue.
En effet, à discuter avec les représentants de l'intelli
gentsia soviétique, on a l'impression que Harms est un grand
classique. En 1983, on pouvait entendre une lecture de textes
au Musée Dostoevski j de Leningrad. A Moscou, c'est le Théâtre
Miniatjur qui monte un spectacle (Harms, čarms, šardam) à partir
de textes en partie inédits. De plus, les oeuvres de l'écrivain
circulent abondamment en samizdat, auquel cas elles sont souvent
semées d'erreurs. On trouve en outre de nombreuses contrefaçons,
dont l'existence s'explique par la relative facilité qu'il y a
à mettre à jour les mécanismes de la narration harms ienne : il
y a par exemple toute une série d'anecdotes sur de grands écri
vains que Harms n'a jamais écrites et qui sont en fait calquées
sur les célèbres "Anekdoty iz žizni Puškina" (2).
Si ces textes ont été si largement diffusés, c'est parce
que, jusqu'en 1980 environ, ils ont été la propriété de Ja.
Druskin (3). C'est chez lui qu'ont travaillé M. Mejlah, V. Erl1
et A. Aleksandrov, pour ne citer que les principaux auteurs à
s'être intéressés au poète.
En automne 1941, soit juste après l'arrestation de Harms,
Ja. Druskin et Marina Malič (la seconde femme de l'écrivain) se
rendent au 11, rue Majakovskij et y récupèrent les manuscrits.
A la fin juin 1942, Ja. Druskin est évacué : il emporte avec lui
les documents. De retour en 1944 à Leningrad, il rencontre la
soeur de l'écrivain, Elizaveta Ivanovna Gricina, elle-même en
possession de nombreux textes qu'elle lui remet en même temps
que quelques manuscrits de A. Vvedenskij et de N. Olejnikov.
Au milieu des années 1960 s'ajoutent à cette collection les
lettres de A. Vvedenskij et de N. Olejnikov, qui étaient en la
possession de Tamara Lipavskaja. Celle-ci, apprenant que Ja. Dru
skin s'apprête à transmettre le tout aux archives, lui cède
encore les manuscrits de ses deux maris successifs : L. Lipavskij-
Savel'ev et A. Vvedenskij (4).
Lorsque Ja. Druskin meurt en 1980, une grande partie des
documents est déjà aux archives selon la répartition suivante :
a) les textes pour enfants passent aux archives de l'Académie
des Sciences "ANSSR - IRLI" (PuSkinskij dora) et rejoignent de
la sorte Les textes que Harms avait écrits pour son admission à
l'Union des poètes en 1926. Ce fonds est inaccessible aux et ran- BIBLIOGRAPHIE DE D. HARMS 495
gers, mais A. Aleksandrov en donne une description dans La pu
blication de 1980 du Département des manuscrits de Puškinskij dom
(Bibl. 108).
b) tous les autres textes, de même que la correspondance,
les journaux intimes et les carnets de notes passent au Dépar
tement des manuscrits de la Bibliothèque publique (GPB) Saltykov—
Ščedrin de Leningrad. Dans ce Fonds Druskin, on trouve également
des écrits du philosophe lui-même, de L. Lipavski j-Savel 'ev, de
A. Vvedenskij et, dans une moindre mesure, de N. Oiejnikov. Tous
les carnets de notes de Harms ne sont pas encore à cet endroit.
En effet, la soeur de Ja. Druskin ne les transmet aux archives
qu'au compte-gouttes, toujours à condition que soient pris en
même temps des textes de son frère.
Signalons encore que N. Hardžiev, à Moscou, est en possession
de l'original tapé à La machine d'ELizaveta Bam et d'un certain
nombre d'autres écrits (5).
A. OEUVRES DE D. HARMS
Du vivant de l'écrivain, outre les textes pour enfants
(Bibl. 20-46), seulement deux textes ont été publiés (Bibl. 1, 2)
si l'on ne prend pas en compte la déclaration "OBERIU" (Bibl. 3)
écrite collectivement. Officiellement réhabilité en 1956, Harms
ne sera cependant republié en URSS qu'en 1962, avec le recueil
de textes pour enfants Igra (Jeu) (Bibl. 34) préparé par L. ču-
kovskaja. L'étape suivante de cette reconnaissance est la publi
cation par N. Haiatov d'un gros recueil pour enfants, en 1967,
sous le titre čto eto byLo ? (Qu'est-ce que c'était ?) (Bibl. 36).
Deux ans auparavant, en 1965, paraissaient deux poèmes dans
le recueil Den' poezii (Journée de La poésie) (Bibl. 4). C'est
là le début d'un regain d'intérêt à l'égard des textes pour
adultes de l'écrivain. Cette publication d'A. Aleksandrov sera
su

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