De la justice dans la révolution et dans l église : nouveaux principes de philosophie pratique adressés à son éminence Monseigneur Mathieu, cardinal-archevêque de Besançon
622 pages
Français

De la justice dans la révolution et dans l'église : nouveaux principes de philosophie pratique adressés à son éminence Monseigneur Mathieu, cardinal-archevêque de Besançon

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
622 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

^r^r - CD *$r -•v •- / kl à ' t ÛUc Le droit de traduction pour toute l'Allemagne concédéest à M. Louis Pfal. ie Paris. — Im^. de P.-A. Bocrdier et C 30, rue Mazarine. , JUSTICEDE U LA RÉVOLUTIONDANS ET DANS L'ÉGLISE NOUVEAUX PRINCIPES PRATIQUEDE PHILOSOPHIE ADKK5SKS A Son Eminence MATIIIEli, Cardinal-Archevêque BesanconMonseigneur de par P.-J. PROUDHON VeritasMisertcordia et obviavirunt sibi Justifia et Pax osculalœ sunt. Psalm. lxxxiv, 11. TOME TROISIÈME PARIS LIBRAIRIE DE GARNIER FRÈRES, 6, RUE DES SAINTS-PÈRES ET PALAIS-ROYAL, 215. 1858 HM 3t. JUSTICEDE LA RÉVOLUTIONLADANS L'ÉGLISEDANSET ÉTUDENEUVIÈME ET DÉCADENCE.PROGRÈS Canlina!-Arclie\êque de Besancon.A Son Éminencc Egr .'i-iHiEr, 1 Monseigneur, Lorsque, le 17 juin 1789, quarante-cinq jours après l'ouverture des États généraux, la noblesse et le clergé rallier aux communes, la Cour repoussantrefusant de se le vote par tête, l'abbé Sieyès jugea que le moment était capitaine qui donne sesvenu d'en finir, comme un à matelots le signal du départ, il dit : Coupez le câble ! A ce mot, les députés du Tiers se constituent en as- semblée nationale, déclarent toute réunion d'états tenue sein illégale et séditieuse, parhors de leur et cet acte de vigueur, abandonnant les deux ordres réfractaires, la malintentionnée touteroyauté et la société traditionnelle, ils inaugurent solennellement le nouvel ordre de choses» ceDe moment la nation fut en marche.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 26
Licence :
Langue Français
Poids de l'ouvrage 32 Mo

Extrait

^r^r
-
CD
*$r
-•v
•-
/
kl
à
'
tÛUcLe droit de traduction pour toute l'Allemagne concédéest
à M. Louis Pfal.
ie
Paris. — Im^. de P.-A. Bocrdier et C 30, rue Mazarine.
,JUSTICEDE U
LA RÉVOLUTIONDANS
ET DANS L'ÉGLISE
NOUVEAUX PRINCIPES
PRATIQUEDE PHILOSOPHIE
ADKK5SKS
A Son Eminence MATIIIEli, Cardinal-Archevêque BesanconMonseigneur de
par
P.-J. PROUDHON
VeritasMisertcordia et obviavirunt sibi
Justifia et Pax osculalœ sunt.
Psalm. lxxxiv, 11.
TOME TROISIÈME
PARIS
LIBRAIRIE DE GARNIER FRÈRES,
6, RUE DES SAINTS-PÈRES ET PALAIS-ROYAL, 215.
1858HM
3t.JUSTICEDE LA
RÉVOLUTIONLADANS
L'ÉGLISEDANSET
ÉTUDENEUVIÈME
ET DÉCADENCE.PROGRÈS
Canlina!-Arclie\êque de Besancon.A Son Éminencc Egr .'i-iHiEr,
1
Monseigneur,
Lorsque, le 17 juin 1789, quarante-cinq jours après
l'ouverture des États généraux, la noblesse et le clergé
rallier aux communes, la Cour repoussantrefusant de se
le vote par tête, l'abbé Sieyès jugea que le moment était
capitaine qui donne sesvenu d'en finir, comme un à
matelots le signal du départ, il dit : Coupez le câble !
A ce mot, les députés du Tiers se constituent en as-
semblée nationale, déclarent toute réunion d'états tenue
sein illégale et séditieuse, parhors de leur et cet acte de
vigueur, abandonnant les deux ordres réfractaires, la
malintentionnée touteroyauté et la société traditionnelle,
ils inaugurent solennellement le nouvel ordre de choses»
ceDe moment la nation fut en marche.
m 1—— 2
Trois jours après, les députés confirment leur résolu-
tion par serment; la France jure avec eux. Le 14 juillet
la Bastille prise,est le 4 août la féodalité signe son abdi-
cation, le 6 octobre la royauté est traînée à Paris. La
Révolution allait.... Elle va toujours.
Il
L'idée quejeme propose de développer dans cette Étude
est quelque chose comme ce que demandait Sieyès.
J'ai prouvé dansmes deux premiersvolumesque l'Église
ne connaît pas la Justice, que mêmement elle lui est
hostilitéhostile, que cette provient de son scepticisme,
lequel lui-même sa source dans la religieusea pensée ;
qu'au surplus il en est ainsi de toutes les constitutions
ecclésiastiques : en sorte que l'unique obstacle au dé-
de la Justice mêmeveloppement est la théologie, de
qu'en 1789 la féodalité, sous toutes les formes, était le
seul obstacle à ce que le Tiers fût quelque chose.
faire donc? Je réponds comme Sieyès : CoupezQue
le cable.
prouvé, contre la calomnie des mystiques, queJ'ai
positive, la conscience,l'homme est doué d'une faculté
qui le porte incessamment à Justice et ne demande qu'à
—seule , sans excitation contrainte Coupezagir ni :
le câble.
démontré faculté dépitJ'ai qu'en vertu de cette et en
des contradictions dont la loi humaine fourmille, laraison,
le bien et le mal, n'hésite jamais que c'estinterrogée sur ;
notre préoccupation religieuse qui, nous faisant chercher
du dans choses de lala raison droit les au lieu
dans les personnes, engendre les incertitudes du législa-
—teur : Coupez le câble.
J'ai expliqué, j'ose le croire, mieux qu'on n'avait fait
ce jour, la nature et la fonction de la liberté;jusqu'àpar la déduction qui en a été faite le lecteur a pu seet
qu'il n'y a véritablement qu'une chose qui,convaincre
libre arbitre, arrête l'essor de la Justice,paralysant le
—c'est la crainte de Dieu et l'idolâtrie de l'univers :
Coupez le câble.
si, les liens qui retiennentReste à savoir maintenant
son âme captive étant rompus, l'homme est en effet ca-
conscience de s'élever dans lapable par l'énergie de sa
vertu; si la balance du bien et du mal, depuis tant de
siècles et par la permission divine inclinée à gauche, peut
être définitivement et par un acte de la sagesse mortelle
penchée à droite, en un mot si notre sens juridique pos-
réellement l'efficacité nécessaire. Car ce n'est passède
tout briser la chaîne de l'esclave et d'ouvrir son caba-de
non il faut qu'il puisse marcher.;
première fois, au commencementUne de l'ère chré-
futtienne, la question posée. Et nous avons vu par quel
concours de circonstances le sentiment général se pro-
nonça pour la négative; comment, en conséquence, sur le
néant présumé de la vertu humaine s'établit la théorie
le système chrétien.de la grâce et tout
Depuis un siècle la proposition est revenue à l'ordre
contesté vérité de la solutiondu jour. On a la chrétienne,
on a relevé l'influence malheureuse sous laquelle elle
s'était produite et voici qu'une philosophie plus hu-;
maine, soutenue par une Révolution pleine d'audace,
professe hautement l'idée contraire. On nie que la reli-
gion, naturelle ou révélée, il n'importe, soit utile à la
morale; on soutient que la Justice n'a pas besoin de ce
renfort, et j'ai montré par le détail qu'il n'y a de vraie
vertu que celle qui est pure de toute théologie. Ainsi
le jugement qui donna naissance au christianisme est
cassé; avec le Christ il est aisé de voir que tous les dieux,
passés, présents et futurs, sont frappés de déchéance, et—— 4
perpétuel aboli. Ni les jacobins ni les éclecti-le sacrifice
assez fortsques n'auraient les poumons pour nous souf-
idoles. L'humanité, Rousseau Ta dit,fler de nouvelles
lui suffit,est vertueuse par nature; il pour produire les
d'être libre. Ce qui le prouve est ceactes de sa vertu,
des anciens, et que lesfait immense, incompris siècles
seuls révéler, àen s'accumulant pouvaient savoir : que
est essentiellement perfectible, la civilisationl'homme
l'améliorationprogressive, que de plus qui se réalise
incessamment dans le régime et la moralité de l'espèce
attribuée à l'influence religieuse; ellene peut être est
directement de laspontanée, elle procède conscience des
la liberténations, proportionnellement à et en raison
la foi.inverse de
Voilà ce qu'enseigne la philosophie nouvelle. Si le fait
vrai, vous reconnaîtrez avec moi, Monseigneur,est que
faire aul'idée religieuse n'a plus rien à monde; qu'après
le christianisme toute tentative de culte serait un outrage
Justice, à la liberté, digneà la raison, à la de la répro-
bation des peuples et de la vindicte des tribunaux. Donc
Sieyès : Coupez le câble.je répète avec
PREMIER.CHAPITRE
Critique de l'idée de Progrès.
m
l'avouer,11 faut le progrès a été aussi maltraité par
ceux qui s'en sont faits les apôtres officieux que l'avaient
auparavant la libertéété et la Justice. On a écrit sur le
progrès de longues dissertations, desquelles il n'est sorti
que le doute. On a jeté au public, par gros in-8\ des
professions de foi progressistes si étrangement conçues,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents