Deliaca - article ; n°1 ; vol.99, pg 267-311
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1975 - Volume 99 - Numéro 1 - Pages 267-311
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Philippe Bruneau
Deliaca
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 99, livraison 1, 1975. pp. 267-311.
Citer ce document / Cite this document :
Bruneau Philippe. Deliaca. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 99, livraison 1, 1975. pp. 267-311.
doi : 10.3406/bch.1975.2081
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1975_num_99_1_2081: Λ-
DELIACA
Sous le titre de Deliaca j'entreprends la publication de notes d'archéologie et
d'épigraphie déliennes qui trouveraient difficilement place ailleurs. Elles répondent
à des fins variées : soit faire connaître des documents inédits appartenant à des
séries déjà publiées ; soit présenter des observations d'étendue limitée ; soit compléter
ou corriger mes propres travaux antérieurs ; soit critiquer des positions prises par
d'autres ; soit même proposer à l'attention du public certaines énigmes.
Ces notices sont présentées sous des rubriques plus générales (Topographie,
Épigraphie, etc.), mais pour la commodité des références internes elles font l'objet
d'une numérotation continue en chiffres arabes (de 1 à 15 pour cette première série).
Abréviations
J'utilise ici des abréviations habituelles dans les travaux sur Délos. Ce sont, par ordre alphabétique :
AHD = R. Vallois, L'architecture hellénique et hellénistique à Délos, I (Paris, 1944) et II, 1 (Paris, 1966).
CDU = Ph. Bruneau, Recherches sur les cultes de Délos à Vépoque hellénistique et à Vépoque impériale (Paris,
1970).
CE = P. Roussel, Les cultes égyptiens à Délos (Paris-Nancy, 1915-1916).
DCA = P. Délos, colonie athénienne (Paris, 1916).
EAD — Exploration archéologique de Délos, fascicules I à XXX (Paris, 1909-1974).
GD = Ph. Bruneau et J. Ducat, Guide de Délos (Paris, 1965 ; 2e édition, 1966). C'est à la nomenclature
numérique des monuments utilisée dans ce livre que renvoient des indications topographiques du
genre de GD 48.
ID = Inscriptions de Délos, 7 volumes (Paris, 1926-1973) complétant IG XI, 2 et 4.
MD = J. Marcadé, Au Musée de Délos. Étude sur la sculpture hellénistique en ronde bosse découverte dans
Vile (Paris, 1969).
PMMD — M. Bulard, Mon.Piot, 14 (1908). Peintures murales et mosaïques de Délos. PHILIPPE BRUNEAU [BCH 99 268
TOPOGRAPHIE
1. Sur l'emplacement de la Théké des Vierges hyperboréennes
Hérodote nous apprend l'existence et l'emplacement de deux tombeaux de
Vierges hyperboréennes : le Sema et la Théké. La Théké d'Opis et Argé, dit-il (IV, 35),
εστί δπισθε του 'Αρτεμισίου, προς ηώ τετραμμένη, άγχοτάτω του Κηίων ίστιητορίου, «est
derrière l'Artémision, tournée vers l'Est, tout près de l'Hestiatorion (ou Salle de
banquets) des Céiens ». Après la découverte du tombeau mycénien GD 32, F. Courby
montra « qu'il y a des vraisemblances non négligeables pour que les Déliens aient
considéré (cette) vieille sépulture (...) comme , celle des deux vierges légendaires»1.
Ces « vraisemblances » sont apparues à presque tout le monde, dont je suis, comme
une quasi-évidence jusqu'à ce que, tout récemment, G. Roux en entreprenne la
réfutation2. Son argumentation est ample et complexe et j'engage mon lecteur à
s'y reporter, mais je ne crois pas la simplifier trop en la résumant ainsi :
1° « La chambre sépulcrale et son dromos étaient à l'origine ensevelis sous un
tertre, un χώμα γης. dont le péribole hellénistique dessine aujourd'hui sur le sol,
grosso modo, le contour circulaire ». Il est donc « peu plausible qu'un tel monument,
flanqué au Nord, semble-t-il, d'un autel, ait été appelé par Hérodote une θήκη προς
ηώ τετραμμένη ». Mais il est malgré tout permis de penser « que quelque repère indiquait
l'entrée du dromos et qu'en conséquence le tumulus apparaissait orienté à l'Est »3.
2° L'édifice GD 32 ne peut être désigné comme étant situé « derrière l'Artémi
sion » : a) Hérodote « repère de façon précise » la Théké4, il « n'écrit pas un récit de
voyage impressionniste, mais une œuvre d'histoire destinée à la postérité »5. Or il
« laisse entendre que l'Artémision et la théké étaient voisins » et pourtant GD 32 est
très éloigné de l'Artémision, « environ 75 mètres à vol d'oiseau, 135 mètres environ
si l'on suit l'itinéraire le plus court »6 : l'Artémision est trop éloigné de GD 32 pour
avoir servi à le repérer ; b) si GD 32 était la Théké, « il faudrait supposer avec
R. Vallois que l'entrée de l'Artémision, au ve siècle, était sur le côté Ouest»7, ce
qui est incompatible avec la localisation du Sema, tel que le situent J. Replat et
Ch. Picard8 puisqu'il ne serait plus « à gauche en entrant » comme le dit Hérodote.
3° L'Hestiatorion des Céiens n'a pas encore été identifié. R. Vallois le plaçait
en GD 19 (Trésor 2), uniquement pour accorder le texte d'Hérodote et l'identification
(1) F. Courby, EAD, V, Le Portique d'Antigone ou du Nord-Est (1912), p. 74, et sur le tombeau en
question pp. 63-74.
(2) G. Roux, BCHSuppl I (1973), pp. 525-554 ; la flg. 1 (p. 526) permet de suivre l'argumentation qui
suit.
(3) G. Roux, op. cit., p. 532.
(4) G. op. cit., p. 526.
(5) G. Roux, op. cit., p. 533.
(6) G. op. cit., p. 532.
(7) Ibid.
(8) Allusion à une étude parue BCH, 48 (1924), pp. 247-263. DELiACA 269 1975]
du tombeau GD 32 comme Théké des Vierges. Or GD 19 ne peut être une salle de
banquets pour diverses raisons qu'il est inutile de rappeler ici9. En revanche, l'édifice
à cour péristyle GD 48, tenu longtemps mais à tort pour le Thesmophorion10, est
une salle de banquets, comme le prouve le plan u. Or le style des chapiteaux ioniques
de ce bâtiment « manifeste une influence venue du côté occidental de l'Egée »12 ;
ou encore « le péristyle dorique, les fûts des colonnes ioniques en pôros, le profil des
bases moulurées, le type des chapiteaux de marbre invitent à chercher les construc
teurs non pas en Ionie, mais dans la région occidentale de l'Egée, vers Athènes ou
Géos »13. GD 48 « est le seul hestiatorion que l'on trouve όπισθεν του 'Αρτεμισίου, du
côté opposé à la porte d'entrée du téménos » ; or « Γ hestiatorion des Céiens est situé
par Hérodote δπισθε του 'Αρτεμισίου »14. Ainsi l'édifice GD 48 « remplit toutes les
conditions requises pour être l'hestiatorion des Géiens »15.
Le résultat est double :
a) GD 48 doit être identifié avec Γ Hestiatorion des Géiens ;
b) «la théké d'Opis et d'Argé, «toute proche» de l'hestiatorion des Céiens,
devra donc être cherchée désormais dans la zone limitée au Sud par l'Artémision,
au Nord par l'Ecclésiastérion, à l'Ouest par l'hestiatorion, et non loin de celui-ci »16.
Bien que la localisation de la Théké en GD 32 m'ait toujours paru très plausible17,
je n'ai pas l'intention de la défendre avec acharnement ; rendu à l'anonymat, le
tombeau GD 32 n'en devient pas pour autant encombrant : préservé des purifications
de Délos, il pouvait être le tombeau d'un autre héros ou héroïne, comme l'indique
G. Roux18 et, par exemple, on sait par une notice de Tzetzès qu'Ajax le Locrien
était enterré à Délos. Je voudrais seulement, avant que la démonstration de G. Roux,
très séduisante, ne s'impose comme une certitude, en faire apparaître les faiblesses.
A cette fin, je la reprends point par point, dans l'ordre où je l'ai résumée plus haut.
1° A l'emplacement où G. Roux veut maintenant situer la Théké, aucun vestige
n'est visible et on n'en a jamais signalé aucun. G. Roux doit alors supposer que « la
théké n'était probablement qu'un monument très primitif, construit peut-être de
pierres sèches grossièrement assemblées »19. Il me semble qu'il faudrait même expliquer
la disparition totale de la Théké comme G. Roux lui-mê

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