Deux fragments méconnus de l Hélios du fronton Est du Parthénon (pl. IV-V) - article ; n°1 ; vol.80, pg 161-182
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Deux fragments méconnus de l'Hélios du fronton Est du Parthénon (pl. IV-V) - article ; n°1 ; vol.80, pg 161-182

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1956 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 161-182
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Marcadé
Deux fragments méconnus de l'Hélios du fronton Est du
Parthénon (pl. IV-V)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 80, 1956. pp. 161-182.
Citer ce document / Cite this document :
Marcadé Jean. Deux fragments méconnus de l'Hélios du fronton Est du Parthénon (pl. IV-V). In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 80, 1956. pp. 161-182.
doi : 10.3406/bch.1956.2416
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1956_num_80_1_2416DEUX FRAGMENTS MÉCONNUS DE L'HÉLIOS
DU FRONTON EST DU PARTHÉNON
(Planches IV et V)
La découverte par Hermine Speier d'une tête de cheval parthénonienne
au musée du Vatican (1) et l'identification par Frank Brommer d'un
fragment inédit de la statue d'Amphitrite trouvé dans les fouilles améri
caines de l'Agora (2) ont récemment rappelé l'attention sur les sculptures
tympanales du temple majeur de l'Acropole. Le raccord avec l'un des
grands marbres transportés en Angleterre par Lord Elgin de deux fragments
conservés dans les réserves du musée de l'Acropole confirme l'intérêt qu'il
pourrait y avoir à reprendre en détail l'étude matérielle de ces ensembles
fameux si souvent commentés et pourtant si mal connus encore.
Il s'agit d'un important morceau de la tête et de la main gauche à peu
près complète de l'Hélios du fronton Est (3).
(1) Fasli arch., 2, 1947 (1949), n° 243 et fig. 6 ; H. Speier, Rend. Pont. Ace, 23-24, 1947/48-
1948/49 (1950), p. 57-74.
(2) Fr. Brommer et Evelyn B. Harrison, Hesp., 24 (1955), p. 85-87. Rappelons aussi la
découverte de la figure U du fronton Ouest par Rhys Carpenter : Hesp., I (1932), p. 1-30.
(3) Grâce à la bienveillance de Mr A. Merlin, secrétaire perpétuel, les conclusions essentielles
de cette étude ont pu être présentées sommairement dès le 9 mars 1956, sous le patronage de
mon maître Ch. Picard, devant l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il m'eût été
impossible, travaillant loin des marbres originaux, de vérifier mes hypothèses sans une abondante
documentation photographique et sans moulages. La Faculté de Bordeaux possédait déjà un
moulage ancien du marbre Elgin représentant Hélios ; un moulage frais de la cassure supérieure
m'a été aimablement procuré par ΜΓ Β. Ashmole, conservateur des antiquités grecques et romaines
au British Muséum, en qui j'ai trouvé le plus complaisant et le plus dévoué des correspondants ;
c'est à lui également que je dois un surmoulage de la main Acr. 1215. A Athènes, Mr J. Miliadis,
éphore des Antiquités de l'Acropole, a bien voulu, sur la demande de l'École Française, faire
rechercher le fragment de tête qui m'intéressait, en permettre très libéralement la photographie
et en autoriser le moulage, dont P. Courbin, secrétaire général de ΓΕ. F. Α., s'est occupé avec une
amicale diligence. A Bordeaux enfin, la compétence professionnelle de Mr J.-H. Vignal, sculpteur-
décorateur, et son concours technique pour le raccord matériel des éléments nouveaux de la
statue m'ont été précieux. Ma dette est, on le voit, multiple, et j'ai plaisir à remercier ici tous
11 Illustration non autorisée à la diffusion
1. ■ — Fragment de tête au musée de l'Acropole : a, profil droit Fig.
Feslschr, f. Overbeck, pi. III); b, vue de trois-quarts arrière (photo P. Courbin). Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Aspect des cassures :
a, cassure latérale ; b, cassure inférieure (photos P. Courbin). 164 JEAN MARCADÉ
1. La tête (Acr. 2381)
Description (pi. IV, 1-3 etfig. 1-2). — Reste d'une tête colossale en marbre
pentélique, comprenant la partie supérieure droite du visage avec l'angle
externe de l'œil, et la majeure partie du crâne. Une cassure nette, à peu
près verticale, prenant en arrière de l'oreille gauche et coupant en oblique
dans la direction du milieu du front, a détaché le côté gauche du visage et
le nez. La cassure inférieure du fragment part de la nuque pour aboutir
à la pommette droite ; irrégulière, elle garde la trace d'un gros éclat perdu
et se creuse franchement vers l'intérieur tandis qu'une lèvre plate subsiste
près du bord épaufré sur le côté droit de la tête, et qu'un éperon fait saillie
dans la région postérieure gauche. La plus grande longueur du fragment
atteint 40 centimètres, la plus grande hauteur 31 centimètres, la plus
grande épaisseur 27 centimètres.
L'essentiel de la sculpture consiste dans la coiffure. Les cheveux
rayonnent du vertex en mèches serpentines, précises sans sécheresse,
dessinant des crans réguliers mais sans monotonie ; la frange ondulée qui
décore le front s'épaissit sur la tempe en bouclettes étagées, et derrière
l'oreille droite, dont l'hélix est partiellement gardé, des mèches souples
fuient vers la nuque ; elles sont interrompues par une cassure qui fait
apparaître à peu près dans l'axe du crâne une cavité de section 7 centi
mètres, creusée dans les plis du voile de tête. Une kalyptra couvre en effet
l'arrière du crâne ; posée de travers, elle semble glisser du côté droit de la
tête, où elle ne se remarque guère dans la vue de profil, mais, son bord
antérieur passant par le sommet du crâne, elle s'avançait probablement
du côté gauche jusqu'à l'oreille. Les plis qu'elle forme s'accentuent vers
le bas et se détachaient de la nuque pour tomber librement.
Plusieurs trous de fixation attestent l'existence ancienne d'ornements
disparus. Ce sont d'abord vingt petits trous d'agrafe assemblés le plus
souvent par paire, exceptionnellement par trois (1), le long d'une large
nervure qui semble marquer dans les cheveux la place d'un diadème étroit
ou d'une couronne. Viennent ensuite neuf trous ronds, de diamètre 0 cm. 8
et profonds en moyenne de 1 centimètre, alignés juste au-dessus de la
nervure, et, plus haut, une nouvelle série de trous, plus nombreux (onze),
moins gros, et ceux-ci encore pleins de métal. On note enfin tout au sommet
du crâne un trou rond isolé, large de 1 cm. 8 et profond de 3 centimètres.
Interprétation ancienne. — Bruno Sauer sut le premier reconnaître
dans ce fragment, distingué par lui au petit musée de l'Acropole, un débris
de la décoration tympanale du Parthénon. Il le publia en 1893 dans un
ceux qui m'ont aidé. J'exprime pourtant ma particulière gratitude à Mr G. Daux, directeur de
l'École Française d'Athènes, dont l'appui constant a beaucoup contribué à faciliter et à hâter
une enquête aussi complexe.
( 1 ) Groupes n° 2 et n° 5 en comptant à partir de l'arrière. DEUX FRAGMENTS MÉCONNUS DE l'hÉLIOS DU PARTHÉNON 165
article de la Festschrift fur J. Overbeck (1), et en reprit l'étude en 1903 dans
sa monographie sur la tête Laborde (2). Très vite toutefois le document
retomba dans l'oubli (3) : en raison, sans doute, des problèmes que soule
vaient dans le détail l'interprétation et la localisation proposées.
Frappé par des analogies avec le morceau de tête provenant de la statue
de culte de Némésis à Rhamnonte, B. Sauer tient pour évident qu'il s'agit
ici encore d'une tête féminine mutilée : tête de déesse à riche couronne
métallique et, de plus, à voile matronal (4). Les proportions colossales ne
pouvant a priori convenir qu'à un personnage situé très près de l'axe du
fronton, il n'y a pas, nous dit-il, de place pour une telle divinité dans le
fronton Ouest (5). D'autre part, la forme et la direction de la cavité ouverte
dans la nuque — cavité que l'auteur interprète comme un « trou
d'ancrage » (Ankerloch) utilisé jadis pour amarrer la statue au mur du
fond du tympan — impliquent, selon lui, une présentation de trois-quarts
vers la gauche du spectateur (6). Donc, conclut B. Sauer, il s'agissait d'une
déesse toute voisine, à droite, de la Naissance d'Athéna, vraisemblablement
aussi d'une déesse assise, car debout elle aurait été plus grande
qu'Héphaïstos (7) ; les noms qui viennent à l'esprit sont Héra ou Léto (8).
(1) P. 73-78

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