Deux sortes de textes pour apprendre à lire et à écrire
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Description

PRATIQUES DE CLASSE
Méthode naturelle de lecture-écriture
Deux sortes de textes
pour apprendre à lire et à écrire
Il est important de faire la distinction entre les activités qui concernent le
chargement de données, la mise en mémoire de données et la découverte de
textes inconnus. Une mise au point importante de Danièle De Keyzer*.
Introduction Document 1
Texte témoignage affiché au tableauIl est devenu communément admis
que pour accorder du sens au tex- Je suis allée
te, on parte de supports écrits ins- à la patinoire.
pirés de la vie des enfants et des Au début,
activités de la classe. Mais quelles
je me tenais au bord
sont les étapes à proposer pour que
pour faire le tour.
les enfants accèdent à la compré-
Ma sœurhension du code ? En d’autres
m’a pris la main.termes, quelle démarche d’ap-
prentissage mettre en place pour Elle m’a lancée
qu’elle soit réellement centrée sur au milieu
l’enfant ? et après,
j’ai réussi à patiner,Évitons les
j’étais contente.ambiguïtés
Caroline
Nous commençons avec des textes-
témoignages qui sont issus de la
Les textes-référents doivent être par-
vie, mais, puisqu’on en connaît le
faitement connus des enfants pour
sens, ces textes-témoignages ne
qu’ils puissent se repérer dedans.
sont pas à proprement dit des textes
Extrait du cahier de correspondance de Sandra Ainsi, il y a toujours interaction entrede lecture (document 1).
(6 ans) : lettre reçue. entraînement, découverte et produc-
tion d’écrits.
On est en situation de lecture quand ...

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Extrait

PRATIQUES DE CLASSE
Deux sortes de textes pour apprendre à lire et à écrire
stinction entre les activités qui concernent le mise en mémoire de données et la découverte de u point importante de Danièle De Keyzer*.
r r pondance de Sandra Ainsi, il y a toujours interaction entre entraînement, découverte et produc tion d’écrits. matériausource », – des textes en découverte,qui nous , ou de « matériau arrivent d’ailleurs et sur lesquels nous sommes en vraie situation de lecture. ant de faire la dis C’est dans ces textesdécouverte que ctivités qui concer s’opèrent les réinvestissements. Les nt de données, la textesdécouverte vont entrer pro  dedonnées et la gressivement dans le recueil : puis tes inconnus. qu’on y travaille pour en découvrir le sens, une fois qu’il est maîtrisé avec s de textes l’aide de l’enseignant et du groupe, le lle de lecture, nous textedécouverte devient luimême  napprend à lire en textematériau. travaillant deux sortes de textes : – des textesmatériau,sur lesquelsUne nécessité : écrire * Danièle De Keyzer, ancienne institutrice, on s’entraîne et vers lesquels on revientLa production d’écrits est l’accéléra intervenante dans des centres de formation souvent. L’enfant apprend à écrire enteur absolu de l’analyse de la langue : de lutte contre l’illettrisme, a bien voulu allant y puiser les éléments dont il ale travail est personnalisé, approfondi. répondre à un groupe d’enseignants besoin pour écrire sa pensée. Ce matéChacun s’approprie son savoir lireécri soucieux de mettre en place dans leur classe riau d’entraînement sert à réinvestir etre en grande partie par la production la Méthode naturelle de lectureécriture. à produire de l’écrit.d’écrits.
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Il est possible de mettre en œuvre la production d’écrits dès le début de l’ap prentissage à condition de doter chaque apprenant d’un moyen auto nome de recherche, d’exploration dans ses textes d’origine.
Aider l’enfant à écrire de façon autonome
PRATIQUES DE CLASSE
Mémorisation des mots : attention aux impressions premières En début d’apprentissage, la mémorisation du mot est très fragile et si l’on n’entretient pas un contact régulier avec le mot, il est vite oublié. La mauvaise mise en mémoire des premiers mots est une cause principale d’échec dans l’apprentissage du LireEcrire. Trop hâtif, on croit sou vent la reconnaissance première d’un mot comme une reconnaissance achevée, alors que dans un premier temps ce n’est qu’une reconnaissance très superficielle et effaçable. Or, ce n’est qu’à partir d’un capitalmots initial très fortement mémorisé que peuvent s’opérer les premières analyses, les premières perceptions analogiques.
Question :Pour que l’enfant puisseCela nécessite un d aller puiser dans ses écrits ses matésous forme d’un entr riaux d’apprentissage, il faut que trèspour suivre de faço vite il soit autonome. Quelle(s)je montre et ce que j aide(s) peuton lui apporter ?par cœur en suivan D’abord une aide au repérage : uneGrâce à cette tech segmentation du texte qui fait apparigoureuse, l’enfan raître des groupes de sens, sortesx fois un mot voul d’images mentales successives de lanome ;il pourr construction d’un texte. (document 1 :compétences propr Exemple de texte recopié en respecpar cette mise en tant les groupes de sens)directe et de reco diate (voir doc 2 ). Document 2 De la te Vers la maîtrise d’explor d’un «savoirpourfaire» qui la mise e développe l’autonomie La mise en mémoi Être capable d’aller dans les textes d’origi constituera le socle ne prélever les éléments dont on a besoin fant va pouvoir dé (basé sur le sens) et de pouvoir les réutili gies (visuelles) ent ser. On les réutilise soit :Par exemple, c’est bien « mange » que – pour découvrir un écrit neuf ; va être découvert. – pour produire un nouvel écrit. ne ainsi vers la ma «Làbas, je vois un mot. Ha ! On dirait que le départ l’orthogr je l’ai déjà vu... compte : « mange (L’enfant balaie du regard les textes d’origi ne pourront être m ne...) « mensonge ». Ha ! C’est là !» Parce qu’elle est L’enfant ne sait pas encore lire ce mot, néan breuses fois, l’allur moins, ilmaîtrise un pouvoir de chemine est mémorisée. ment qui lui permet d’agir. Elle déclenche de Ce cheminement est plus important que la dans les mots simi reconnaissance proprement dite. se met en valeur ce Document 3 Exemple de « textes accordéon » réalisé par la maîtresse à partir du texte de Caroline Je suis alléeJe me tenaisPour faireAu débutAu débutA la patinoire,Ma sœur, à la patinoire.au bordtout le tourà la patinoirema sœur,ma sœurelle m’a lancée A la patinoire,pour faireà la patinoirema sœurelle m’a lancéem’a pris la main,au milieu au débuttout le tour.je me tenaism’a pris la main.à la patinoire.elle m’a lancéeet après je me tenaisau bord.au milieu.j’ai réussi au bord.à patiner.
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PRATIQUES DE CLASSE
non par mots) ; – atelier « bandes » : permuter les bandes « groupe de sens » pour créer de nouvelles phrases ; – savoir reconnaître par cœur les bandes « groupe de sens » ; – atelier « de gammes » à partir des textesaccordéon. Les textesaccordéon (document 3) sont des permutations de groupes de sens qui construisent une succession d’histoires à partir du texte d’origine, puis à partir de mélanges de plusieurs textes antérieurs. – Atelier de production d’écritsentraî nement : les enfants écrivent des phrases à partir des textesréférents (document 4). Ce sont des textes d’en traînement et non d’expression per sonnelle. La production d’écrits affine l’analyse du texte car pour écrire on a besoin de dépasser la reconnaissan ce globale pour aller chercher le mot précis dont on a besoin. On accélère la conceptualisation de la langue qui nous amène à savoir vraiment ce que c’est qu’un mot. Pour produire un écrit Il faut que l’enfant formule ce qu’il veu dire, ensuite il faut que l’enfant écou te ce qu’il dit « en mots séparés ». Exemple : Mickaël veut écrire : « maman a réussi mon gâteau. » « Maman » : facile, c’est un mot connu.
Extrait du cahier d’entraînement : en atelier autonome, des écrits à partir des textes de
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« a » : c’est « à » ou « a » ? Ce n’est pas le bruit qui guide, il faut chercher du sens. « gâteau » : on peut le chercher dans les textes de référence. « mon » : aton le « mon » dans nos textes ? On balaie des yeux les écrits pour le savoir. « réussi » : si le mot n’est pas dans nos textesréférents, la maîtresse l’apporte. La correspondance scolaire reste un outil indispensable Grâce à la correspondance scolaire, l’enfant est en vraie situation d’émet teur et de récepteur : émettre un écrit, du sens, pour quel qu’un qui vit ailleurs, c’est une des fonc tions essentielles de l’écrit. (doc 5) Mais pour que la correspondance soit vraiment efficace, il faut que l’ensei gnant de la classe correspondante tra vaille aussi en production de sens liée à la vie de la classe sur un contrat fixé à l’avance entre les maîtres. Le souci de l’orthographe
Pour l’enfant qui accède à la lecture par le sonore l’important est de fabri quer le mot juste par le sonore, aussi il n’utilise pas le questionnement spon tané du « c’est comme » en faisant référence à des listes analogiques ou à des motsréférences : il peut écrire indifféremment : manteau, menteau, ou mento ou encore mantau...
Or, en méthode naturelle de lecture, le sens, l’allure graphique et l’orthographe sont intimement liés.
Alors que l’enfant est en phase de construction du codage, dans le même temps, il découvre les règles ortho graphiques. L’enfant, pour écrire, va chercher des mots dans un contexte de sens : pour écrire « ma dent est tombée », il n’a pas à aller chercher le « dans » de « dans le jardin ». C’est grâce aux analogies de sens que se font les distinctions entre par exemple : et/est, on/ont, a/à, etc.
Ainsi, plutôt que de faire copier vingt fois un mot, il vaut mieux amener l’en fant à construire ou à reconstruire ses
séries analogiques : l’attitude de mise en série représente une économie pri mordiale pour l’acquisition de l’ortho graphe. Danièle De Keyzer Wasquehal, septembre 1998 Synthèse de l’entretien : Patrick Pierron
Extrait du cahier de correspondance de
– Une des grandes objections que l’on oppose aux méthodes Freinet est la pré tendue pauvreté des textes d’enfants (qui servent de base à la lecture). Quel est ton point de vue ? Danièle De Keyzer :Dans les apports de Freinet, je mettrais en avant trois points : 1) Il a amené l’affectif à l’école en ouvrant l’école sur le vécu de l’enfant. 2) Tout en ouvrant l’école à l’expression de l’enfant, il a apporté des règles pour mieux gérer la vie du groupe de façon coopérative. 3) Il a ouvert l’école sur le monde extérieur grâce, entre autres, à la correspondance scolaire. En faisant entrer l’affectif dans l’école, les enfants parlent de leur vie et produisent des textestémoignages. Et c’est cela que les enseignants qui utilisent cette méthode met tent le plus souvent en avant, et naturelle ment on parle moins de tous les autres écrits qui découlent des besoins qui naissent dans la classe bien qu’ils soient tout aussi impor tants : la parole, comme les écrits des enfants constituent un point de départ important du travail, mais la classe ouverte sur le monde extérieur va s’appuyer aussi sur des textes, des livres et des documents diversifiés néces saires à la vie et aux recherches en cours.
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