Division Internationale du Travail : quelle crise ? - article ; n°1 ; vol.14, pg 1-11
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1980 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 1-11
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Mistral
Division Internationale du Travail : quelle crise ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980. Vers une nouvelle division internationale du travail. pp.
1-11.
Citer ce document / Cite this document :
Mistral Jacques. Division Internationale du Travail : quelle crise ?. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 14. 4e trimestre 1980.
Vers une nouvelle division internationale du travail. pp. 1-11.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1980_num_14_1_941Division internationale du
travail : quelle crise ?
Jacques MISTRAL
Université Paris XIII- Villetaneuse
et CEPREMAP
Les années soixante-dix ont été marquées par un approfondissement dramati
que des déséquilibres internationaux. Sans doute la période antérieure n'en avait-
elle pas été exempte, mais ils apparaissent aujourd'hui localisés si l'on en juge en
particulier par la nature des thérapeutiques alors mises en œuvres ; rappelons en
quatre exemples : le recours ponctuel au changement de parité pour résorber les
déséquilibres de balances de paiements (franc, DM, florin, £), la manipulation
des taux d'intérêt ou les accords entre banques centrales pour contenir les pouss
ées « spéculatives » contre le dollar, l'aide comme instrument efficace de pro
motion du développement dans le Tiers-Monde (CNUCED I et II) ou les aména
gements limités au principe du libre-échange pour favoriser l'accès de ces pays
aux marchés mondiaux (SGP) : les évolutions ultérieures font clairement appar
aître ces mesures pour ce qu'elles sont, de timides contre-feux, impuissants à
enrayer la propagation et l'amplification des déséquilibres. Leur multiplication
récente en change-t-elle la nature ? Est-il légitime de parler de crise généralisée
des relations économiques internationales ? Quelle est, dans cette hypothèse, la
nature des recompositions en cours qui marqueront la fin du XXe siècle ? Quel fil
directeur donner à cet égard à la multiplication des rencontres et négociations
internationales ? Comment évolue le pouvoir respectif des firmes géantes et des
Etats ? Peut-on repérer les nœuds technologiques où se joue la maîtrise des
futurs courants d'échange ? Y a-t-il, enfin, dans cet environnement où l'incert
itude sur l'avenir a de nouveau un caractère radical, des marges de manœuvre
pour la conduite de la politique économique en France ? Aux débats que susci
tent ces questions, la Revue d'Economie Industrielle apporte ici sa contribution
en regroupant un grand nombre de travaux récemment menés dans le champ de
l'économie internationale : leur diversité même fait la richesse de ce numéro spé
cial, et le lecteur vérifiera qu'il n'est pas facile d'en réduire les enseignements à
une interprétation moniste de la crise. Proposer une hypothèse visant à situer les
interrogations qui précèdent dans le contexte général des théories de la division
internationale du travail constitue l'objet de cette introduction.
Toute réflexion sur la division internationale du travail se développe nécessai
rement à deux niveaux : elle doit d'abord expliquer la nature des différences
génératrices de l'échange, c'est-à-dire rendre compte d'un processus de différen
ciation, dans chaque nation, de ce qui était antérieurement uni ; elle doit par ail
leurs développer la logique au nom de laquelle ces différences sont dépassées en
montrant comment le « Système de l'Economie Mondiale » obéit à une rational
ité plus élevée que la seule juxtaposition de ses éléments ; ainsi la théorie de la
DIT a-t-elle vocation à développer une représentation de l'économie mondiale
comme soumise à deux tendances contradictoires à l'unification et au fractionne-
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 14, 4» trimestre 1980 1 ment ; les interrogations sur la nature et l'enjeu de la crise se nouent par consé
quent en une question centrale : les tendances au fractionnement — dont les
déséquilibres commerciaux, financiers, technologiques, etc. sont la trace quanti
tative — continuent-elles à opérer au sein des procédures et mécanismes ayant
antérieurement porté le processus d'internationalisation dont seules les modalités
de fonctionnement devraient être réformées ? Ou bien au contraire la propagat
ion de ces déséquilibres révèle-t-elle le caractère étriqué de la codification passée
des relations internationales cédant sous la pression des tendances nouvelles de la
division internationale du travail ?
Les formulations théoriques traditionnelles proposent à travers le théorème
Heckscher-Ohlin-Samuelson en particulier, une première réponse de grande él
égance formelle. Définies comme « blocs de facteurs » (M. Byé) mobiles en leur
sein, immobiles avec l'extérieur, les nations sont repérées par leurs dotations fac-
torielles relatives ; le libre-échange des produits entraîne la modification des prix
relatifs des produits, suscite le glissement des rémunérations relatives des facteurs
et provoque de ce fait leur réallocation intersectorielle ; au terme de ce processus,
chaque nation occupe dans la division internationale du travail une place con
forme à ses dotations, elle contribue ainsi pour sa part à la réalisation de l'opt
imum mondial et en trouve la contrepartie dans une élévation du produit et du
bien-être.
Au plan analytique, une telle interprétation conduit à caractériser l'exception
nelle croissance de la période postérieure à la Seconde guerre comme le résultat
d'une politique volontaire et durable de multilatéralisation des échanges et de
spécialisation des économies ; symétriquement, les turbulences de l'économie
mondiale se réduiraient, pour l'essentiel, à un ensemble de déséquilibres commerc
iaux et financiers ayant leurs racines dans le manque de rigueur des politiques
budgétaires et monétaires, dans l'imperfection des marchés, perturbés en particul
ier par l'extension anarchique de procédures d'indexation génératrices de distor
sions dans le prix relatif des facteurs. C'est pourquoi les tâches les plus urgentes
seraient à l'heure actuelle le désengagement des Etats, la restauration des méca
nismes de marché pour livrer les signaux indispensables à l'allocation spatiale et
intertemporelle des ressources, l'approfondissement corrélatif de spécialisations
conformes à la hiérarchie des dotations factorielles et à leur évolution au cours
du temps (B. Balassa) ; quant aux revendications présentées par le Tiers-Monde
d'un partage plus équitable des richesses mondiales, elles devraient être dissociées
des règles proprement économiques que sont le bon fonctionnement des marchés
et le libre comportement des firmes : elles relèveraient de la seule justice distribu
tive et pourraient mettre en œuvre un système de taxation internationale original
préservant les intérêts des pays développés (Bhagwati).
Une telle approche livre donc une caractérisation négative et localisée des désé
quilibres internationaux : localisée car elle ne met pas en cause les règles mêmes
du jeu international passé mais seulement le mode opératoire des ajustements de
marché ; négative car les désajustements en cause trouvent leurs origines princi
pales dans une conjonction malheureuse d'aléas (dont la hausse du prix du
pétrole est la principale) d'erreurs de politiques économiques ou d'imperfections
des marchés. De tels résultats peuvent paraître timides, d'autant plus que leur
pouvoir de conviction est gravement entamé par deux types de considérations : le
premier concerne la logique interne du raisonnement, le second la mise en corre
spondance du schéma théorique avec le mouvement effectif des économies.
2 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 14, 4' trimestre 1980 Utiliser la théorie de la Division Internationale du Travail comme révélateur
des dysfonctionnements du monde réel par rapport à l'optimum décrit en théorie
(ce que l'on peut appeler le paradigme de Johnson) suppose une condition forte :
que la démonstration elle-même fasse preuve d'une rigueur logique sans failles.
Tel n'est pas le cas et chacun en c

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