Dots des filles et circulation des biens dans les Pouilles aux XVIe-XVIIe siècles - article ; n°1 ; vol.95, pg 195-224
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1983 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 195-224
Gérard Delille, ~~Dots des filles et circulation des biens dans les Fouilles aux XVIe-XVIIe siècles~~, p. 195-224. L'auteur, à partir de sources cadastrales très précises souligne l'importance des biens fonciers et immobiliers dans la composition des dots dans les villages des Pouilles. Dans une région où la mobilité masculine est très grande (migrations saisonnières), la femme est l'élément fondamental de continuité des familles et de transmission des patrimoines (sauf dans la noblesse et la riche bourgeoisie rurale). Le type de résidence dominant est uxorilocal, alors qu'en Campanie, dans les villages où prédominent les petits propriétaires celui-ci est patrivirilocal. La présence, quasi systématique, des maisons et des terres dans les dots conditionne fortement le « marché » de ces biens : pour faire face aux inévitables «déséquilibres» démographiques — présence plus ou moins grande de filles —, les familles «vendent» ou «achètent». Il en (v. au verso) résulte une multitude de transactions passées souvent entre parents ou alliés proches mais qui n'ont aucunement un caractère «capitaliste», d'accumulation des patrimoines fonciers; elles s'intègrent au contraire dans des mécanismes normaux de transmission des patrimoines.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Delille
Dots des filles et circulation des biens dans les Pouilles aux
XVIe-XVIIe siècles
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 95, N°1. 1983. pp. 195-224.
Résumé
Gérard Delille, Dots des filles et circulation des biens dans les Fouilles aux XVIe-XVIIe siècles, p. 195-224.
L'auteur, à partir de sources cadastrales très précises souligne l'importance des biens fonciers et immobiliers dans la
composition des dots dans les villages des Pouilles. Dans une région où la mobilité masculine est très grande (migrations
saisonnières), la femme est l'élément fondamental de continuité des familles et de transmission des patrimoines (sauf dans la
noblesse et la riche bourgeoisie rurale). Le type de résidence dominant est uxorilocal, alors qu'en Campanie, dans les villages où
prédominent les petits propriétaires celui-ci est patrivirilocal.
La présence, quasi systématique, des maisons et des terres dans les dots conditionne fortement le « marché » de ces biens :
pour faire face aux inévitables «déséquilibres» démographiques — présence plus ou moins grande de filles —, les familles
«vendent» ou «achètent». Il en
(v. au verso) résulte une multitude de transactions passées souvent entre parents ou alliés proches mais qui n'ont aucunement
un caractère «capitaliste», d'accumulation des patrimoines fonciers; elles s'intègrent au contraire dans des mécanismes normaux
de transmission des patrimoines.
Citer ce document / Cite this document :
Delille Gérard. Dots des filles et circulation des biens dans les Pouilles aux XVIe-XVIIe siècles. In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 95, N°1. 1983. pp. 195-224.
doi : 10.3406/mefr.1983.2698
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1983_num_95_1_2698GERARD DELILLE
DOTS DES FILLES ET CIRCULATION DES BIENS
DANS LES POUILLES AUX XVP-XVIIe SIÈCLES
Les contrats de mariage et les testaments constituent sans aucun dout
e une documentation fondamentale pour l'étude des mécanismes de
dotation et de transmission des biens. Les premiers donnent des indica
tions souvent minutieuses sur la composition des dots, sur les modes de
paiement ... ; les seconds précisent les modalités de passage du patrimoi
ne par rapport aux divers ayants-droits. La confrontation des deux sour
ces permet ainsi de parvenir à une vision générale du système de la trans
mission et met tout particulièrement en relief, pour la fin du XVIe et les
débuts du XVIIe siècles les rôles impartis à chacun des deux sexes (filles
dotées et exclues de l'héritage ... ; division égalitaire ou non des biens
entre les garçons. . .).
Mais ces documents présentent aussi un certain nombre de «lacunes»
qu'il convient de souligner. Chaque acte notarié est rédigé à un moment
particulier de la vie du ou des protagonistes (le mariage, l'approche prévi
sible de la mort . . .), et se présente en soi, isolé d'autres documents qui
peuvent le concerner directement ou le compléter et construire avec lui
un ensemble cohérent mais qui tient compte des situations concrètes et
des particularités du moment. Un contrat dotal ne nous dit jamais quelle
est la place de la future épouse dans sa famille d'origine (fille aînée, fille
puînée de premier, deuxième, troisième rang . . .) ; or la composition et la
valeur de la dot peuvent éventuellement varier en fonction de cette place
et pour une compréhension globale des mécanismes de transmission au
niveau de la famille tous ces problèmes devraient être pris en compte.
Quelle est la provenance des biens dotaux et des biens transmis par héri
tage (maternels, paternels, achats, ventes, échanges, donations . . .) et com
ment tout cela s'insère-t-il finalement dans le jeu plus vaste de la circula
tion des biens? Il conviendrait donc de procéder à une recherche de type
nominatif en rapprochant tous les actes concernant une même famille
conjugale (parents et enfants), mais aussi, dans la mesure du possible, le
groupe parental plus vaste (oncles, tantes, neveux, cousins. . .). Mais pour
MEFRM - 95 - 1983 - 1, p. 195-224. 96 GÉRARD DELILLE 1
de multiples raisons — archives notariales souvent incomplètes, difficul
tés pour reconstituer des généalogies précises à partir des seuls actes
notariés, surtout dans les régions où persistent de vastes ensembles ligna-
gers comprenant 20, 30 ou 40 familles portant le même nom . . . — , un tel
travail se révèle extrêmement difficile pour les XVIe et XVIIe siècles.
Ceci pour les problèmes de «micro-analyse». Mais les contrats de
mariage et les testaments présentent également d'évidentes lacunes lors
que l'on aborde des problèmes de «macro-analyse». Quelle est la part des
biens dotaux par rapport à l'ensemble des biens du village ou d'une
région? Cette part varie-t-elle suivant les différentes classes sociales?
Pour cela, il faudrait rapprocher, toujours nominativement les données
des cadastres qui indiquent tous les biens d'une famille avec les contrats
notariés la concernant. Là encore, le travail se révèle délicat et incertain.
D'où la nécessité, nous semble-t-il, tout en soulignant le rôle central que
conserve l'étude des contrats notariés, de se tourner vers un autre type de
documentation qui permet de répondre, au moins en partie, aux ques
tions posées. Pour les XVIe-XVIIe siècles, ces documents sont essentiell
ement des cadastres qui distinguent de manière minutieuse les biens do
taux des autres (Palo del Colle) où qui indiquent, en marge, les passages
de propriétés intervenues pendant une certaine période (Francavilla Font
ana), ce qui permet alors de suivre l'ensemble des mécanismes de circu
lation des biens.
I - La situation générale
Le tableau n° 1 qui synthétise les données concernant la répartition
des biens dotaux et non dotaux à Palo del Colle en 1633 ' permet de cer
ner le fonctionnement général du système de succession et de la dot dans
ce gros bourg situé à une dizaine de kilomètres de Bari, à l'intérieur des
terres.
Au niveau de la répartition générale des biens, toutes classes sociales
confondues, deux points forts apparaissent. Tout d'abord, deux types de
biens se trouvent répartis de manière à peu près égale entre dotaux et
non-dotaux : ce sont les maisons (certaines sont transmises aux héritiers
1 Archivio di Stato di Bari : Catasto antico di Palo del Colle, 1633, buste 1-3.
L'échantillon pris en considération pour dresser notre statistique représente envi
ron la moitié des familles résidentes recensées dans le cadastre. DES FILLES ET CIRCULATION DES BIENS DANS LES POUILLES AUX XVI'-XVII« SIÈCLES 197 DOTS
divisées : Vi, Vi ou lA de maison; c'est pourquoi, outre le nombre d'habita
tions complètes, nous avons également indiqué le nombre de parts) et les
oliviers. Pour les autres types de biens : terres et «parchi» (la destination
culturale de ces derniers peut être variée, mais il s'agit le plus souvent de
terres à céréales; beaucoup sont d'ailleurs indiqués comme «seminato-
rie»), vignes, amandiers et cultures mixtes (il s'agit le plus souvent
d'amandiers et d'oliviers), la répartition entre dotaux et non-dotaux est
plus inégale, les premiers représentant en général la moitié des seconds.
On notera enfin la très faible importance de l'argent dans la composition
des biens dotaux : 452 ducats seulement. Toutefois, même si cette donnée
confirme de précédentes affirmations, il convient de conserver une cer
taine prudence sur ce point car il est possible que le cadastre n'ait pas
noté de manière systématique les dettes et les créances des différents pro
priétaires.
Ces résultats semblent donc indiquer une tendance à la spécialisation
des dots, celles-ci incluant un nombre proportionnellement plus import
ant de maisons et d'oliviers. En fait, et c'est le second point qui se dégage
de ces données, il faut se garder, au niveau général, d'une interprétation
trop catégorique en ce sens. Certes, en ce qui concerne les oliviers, un
problème subsiste car ceux-ci ne sont pas toujours mesurés en unités de
superficie; on se contente parfois d'indiquer le nombre d'arbres, ce qui
complique les c

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