Du nouveau dans les services internationaux : les multinationales de l ingénierie - article ; n°1 ; vol.43, pg 70-82
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1988 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 70-82
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jorge Niosi
Du nouveau dans les services internationaux : les
multinationales de l'ingénierie
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 43. 1er trimestre 1988. pp. 70-82.
Citer ce document / Cite this document :
Niosi Jorge. Du nouveau dans les services internationaux : les multinationales de l'ingénierie. In: Revue d'économie industrielle.
Vol. 43. 1er trimestre 1988. pp. 70-82.
doi : 10.3406/rei.1988.1009
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1988_num_43_1_1009Du nouveau dans les services internationaux :
les multinationales de l'ingénierie
Jorge NIOSI
Directeur CREDIT
Université du Québec à Montréal
A la multinationalisation de la gestion de ressources primaires et de la product
ion de biens manufacturés, succède aujourd'hui la multinationalisation des ser
vices banques et autres institutions financières, compagnies commerciale et de public
ité, compagnies de tourisme et de restauration, conseillers en informatique et en
administration... Parmi ces entreprises de services, les sociétés d'ingénierie occu
pent une place particulière. En effet, d'une part elles figurent parmi les plus import
ants agents de transfert international de technologie, grâce à la nature de leur
activité (nous y reviendrons) ; d'autre part, elles sont des firmes de grande dimens
ion, aux filiales multiples dans de nombreux pays, aux chiffres d'affaires
milliardaires.
Pourtant ces entreprises multinationales ont mérité trop peu d'études (1). Comp
arée à l'abondante littérature sur les multinationales bancaires ou industrielles,
celle qui porte sur les de l'ingénierie (FMNI) est presque inexis
tante. Il est vrai que les difficultés d'analyse sont de taille : plusieurs des plus gran
des FMNI d'abord sont des entreprises entièrement privées et particulièrement dis
crètes, ne publiant pas leurs états financiers (les Américains Bechtel et Parsons
ou le Canadien Lavalin). D'autre part, beaucoup de groupes industriels possè
dent des départements ou des divisions d'ingénierie, non incorporées en tant que
firmes autonomes sur le plan juridique, ce qui rend l'analyse encore plus compli
quée (Dow Chemical aux États-Unis, Mitsubishi Heavy Industries au Japon ou
AMCA au Canada).
L'objectif de cet article est de jeter de la lumière sur les grandes lignes de la
stratégie et de la structure organisationnelle des FMNI de l'Amérique du nord,
de l'Europe et du sud-est asiatique dans le cadre d'une économie mondiale de plus
en plus multipolaire, de les comparer aux multinationales industrielles et des autres
services et de tirer des conclusions quant à leur développement futur. L'hypothèse
principale est celle du déclin relatif des firmes américaines d'ingénierie et la mont
ée parallèle des concurrentes européennes, japonaises et des Nouveaux pays indust
rialisés (NPI). Cette hypothèse est complémentaire de celle que Bertrand Bellon
et moi-même avons émise (Bellon et Niosi, 1984 et 1987) sur le déclin industriel
des États-Unis au cours de l'après-guerre. La réduction des écarts technologiques
entre les États-Unis, l'Europe et le Japon, le Canada, ainsi que plusieurs NPI a
comme conséquence le rattrapage des concurrents de l'Amérique dans le domaine
de l'ingénierie. L'ingénierie est si étroitement reliée à l'industrie de fabrication
70 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43, Í" trimestre 1988 que tout changement dans la position concurrentielle de celle-ci ne peut que l'affec
ter immédiatement et profondément.
I. — LES MULTINATIONALES DE L'INGÉNIERIE ET LES AUTRES
Une entreprise est considérée comme multinationale (ou transnationale) lors
que elle produit des biens ou des services dans au moins cinq pays au-delà de son
pays d'origine. Cette définition des Nations Unies, couramment acceptée
aujourd'hui, divise un sous-groupe de grandes firmes du grand ensemble de tou
tes les entreprises qui ont quelques activités d'exportation (ou des bureaux de repré-
sentatnts) à l'extérieur des frontières de leur pays, ainsi que de celles qui ont quel
ques filiales étrangères.
En quoi consiste l'activité des sociétés d'ingénierie ?
Elles fournissent des services de consultation (définition de projets, études de
faisabilité, design et choix de procédés), de construction (gérance du chantier, achat
des équipements, engagement des sous-contractants et de la main-d'œuvre), de
mise en fonctionnement (fourniture de programmes de gestion, formation du per
sonnel), ainsi que le service après vente. Les sociétés spécialisées dans les services
de consultation forment une catégorie spéciale d'entreprises appelées de « génie-
conseil » « design-engineering » ou « consulting engineering » en anglais ; elles
sont plus petites et moins multinationalisées que les sociétés dites de génie-
construction (« constructors » ou « contractors » en anglais), qui font non seul
ement du « consulting » mais également toutes les étapes suivantes, y compris la
remise « clé-en-main » de l'usine au client.
La configuration des services qui est demandée par le client varie d'un projet
à l'autre, selon les capacités technologiques de ce dernier ; elle peut aller de l'étude
de faisabilité ou du simple design au projet clé en main, où la société d'ingénierie
gère toutes les étapes du projet. Cette liste d'activités s'applique aussi bien à la
construction de barrages, d'usines thermiques, de routes et de ponts, qu'à l'édif
ication d'usines chimiques ou textiles, de centrales nucléaires ou d'aéroports. Les
clients sont donc majoritairement des entreprises privées, mais ils peuvent aussi
bien être des sociétés d'État ou même des gouvernements. Les entreprises multi
nationales d'ingénierie ont des filiales à l'étranger qui sont en mesure de produire
les services que nous venons d'énumérer.
Ainsi délimitées, nous pouvons maintenant comparer les FMNI aux autres fi
rmes transnationales. Une première différence majeure les sépare des multinatio
nales industrielles. En effet, ces dernières tendent à « internaliser » leur savoir
faire (Buckley et Casson, 1976) : elles créent des filiales à l'étranger pour pouvoir
contrôler la vente de la technologie qu'elles produisent. A l'opposé, les FMNI
cèdent à l'entreprise cliente une partie importante de leur savoir faire ; en outre,
lorsque le pays hôte a des lois réglementant les transferts de technologie dans le
secteur, les FMNI peuvent être obligées à s'associer à des entreprises locales d'ingén
ierie. Loin d' internaliser la technologie, les FMNI, de par la nature même de
leur activité, sont des agents de transfert et de diffusion.
De ce premier constat en découle un autre. L'oligopole international de l'ingé
nierie est beaucoup moins stable que ceux de l'industrie manufacturière. Les bar
rières à l'entrée sont plus faibles, puisque l'activité peut être divisée et que la tech-
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43, 1" trimestre 1988 71 nologie est accessible. Les entreprises d'ingénierie créent leurs propres concurrents
au cours même de leurs activités régulières ; nous y reviendrons dans les sections
suivantes.
Enfin, troisième constat, intimement lié aux deux précédents, les sociétés d'ingé
nierie, pour subsister à long terme, doivent acquérir de nouvelles capacités, de
nouvelles technologies. Elles se doivent de passer des activités les plus tradition
nelles aux plus modernes, des technologies établies à celles du futur, en laissant
derrières elles les nouveaux concurrents se disputer le marché des services les moins
sophistiqués. Cette évolution typique s'applique particulièrement aux sociétés
« pures » d'ingénierie, et non à celles qui sont issues de sociétés industrielles déjà
mûres.
Nous avons trouvé deux grands modèles de formation et de développement des
sociétés d'ingénierie : le modèle anglo-saxon et le modèle continental. Dans le pre
mier cas les sociétés naissent et se développent comme de pures entreprises d'ingé
nierie : elles passent de la con

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