Economie forestière

Huffel Gustav 1859-

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Extrait

N.
G. HUFFEL
INSPECTEUR DES EAUX ET FORÊTS
l'ItOFESSEUR A l'ÉCOLE NATIONALE DES EAUX ET FORÊTS
Economie Forestière
TOME PREMIER
L'UTILITÉ DES FORÊTS
PROPRIÉTÉ ET LÉGISLATION FORESTIÈRES
POLITIQUE FORESTIÈRE
LA FRANCE FORESTIÈRE, STÀTISTIQ.U ES
PARIS
ÉDITEURLUCIEN LAVEUR,
(VI^)RUE DES SAINTS-PÈRES13,
1904SD
^3PREFACE
Les sciences économiques sont celles qui s'occupent des
lois production la distributionrégissant la et des richesses.
On désigne mot de richessepar le toutes choses utiles à
l'homme ou conformes à ses goûts.
L'Economie forestière sera donc cette branche des scien-
ces forestières dans laquelle les forêts sont envisagées au
point de vue de l'utilité qu'elles présentent pour l'homme.
Elle s'occupera d'abord de définir l'utilité des forêts en
décrivant leurs produits directs (bois, écorces, résines, etc.)
et indirects (action sur le climat, le régime des eaux, etc.).
Puis elle étudiera la distribution des forêts, les lois de for-
mation de leurs produits, les règles qui président à leur
exploitation.
L'Economie forestière possède un domaine entièrement
distinct de ce qu'on nommé, assez improprement du reste,a
la Sylviculture. Celle-ci ne considère les forêts qu'au point
de vue des conditions naturelles de leur existence et de leur
prospérité. Elle les étudie dans leurs rapports avec le milieu
physique elles croissent : l'Economie forestière envisageoù
leurs rapports l'homme qui en tire profit.avec
confiner auxLa Sylviculture se trouve ainsi sciences natu-
Ellerelles et physiques sur lesquelles elle s'appuie. touche,
par exemple, à la botanique et plus particulièrement à la
physiologie végétale, à la géologie, à la météorologie..
PREFACE
L'Economie forestière^ de son côtô^ conQne aux sciences
mathématiques, juridiques et politiques. Aux mathémati-
ques elle emprunte les procédés de mesure des grandeurs
matérielles qu'elle considère. Les sciences juridiques inter-
conditionsviennent pour définir les de la propriété et celles
de la jouissance de l'homme sur ces biens d'une nature si
spéciale que forment les forêts. Les sciences politiques envi-
sagent la sauvegarde des d'intérêtobjets général; or_, les
forêts présentent le caractère d'utilité publique à un degré
éminent à divers points deet vue.
La délimitation exacte du domaiue de l'Economie fores-
tière est impossible à tracer. C'est ainsi, par exemple, que
l'existence d'un régime spécial, dit régime forestier^ auquel
sont soumises dans noire pays les forêts publiques se justifie
d'abord par la difficulté, toute particulière aux forêts, de
distinguer le capital, qui doit rester intact, du revenu qui
doit être livré à la jouissance du présent. Cette distinction,
aussi délicate qu'indispensable, ne peut être faite que par
des hommes désintéressés et compétents elle ne peut avoir;
de sanction que grâce à la surveillance et au pouvoir coer-
citif de l'Etat. L'étude du régime forestier, qui réglemente
l'intervention de l'Etat dans la gestion des forêts publiques,
communales etaulres, se trouve ainsi intéresser l'économiste
D'autre part le régime forestier est défini par un ensemble
de textes législatifs et de règlements : à ce titre, son étude
rentre dans la spécialité du juriste. Aux siècles antérieurs
surtout, la législation et l'économie forestières se confon-
daient peu près complètement dans les textes des ordon-à
nances forestières; notre Code forestier actuel et son règle-
ment d'application renferment encore maintes dispositions