Erhard ou Bismarck ? L orientation de la politique sociale allemande à la lumière de la réforme de l assurance sociale des années 1950 - article ; n°4 ; vol.45, pg 610-631
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Erhard ou Bismarck ? L'orientation de la politique sociale allemande à la lumière de la réforme de l'assurance sociale des années 1950 - article ; n°4 ; vol.45, pg 610-631

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Revue française de science politique - Année 1995 - Volume 45 - Numéro 4 - Pages 610-631
Erhard or Bismarck ? The orientation of German social policy in the light of the reform of social insurance in the 1950s
During the 1950s, the West German social policy system stood at a crossroad. The traditional « Bismarckian » system of social welfare could not keep pace with the dynamics of the incipient « economic miracle » which quickly widened the gap between the development of real wages and that of old age pensions. One alternative idea, the adaptation of the German system to the comprehensive flat-rate coverage of the British welfare state based on the Beveridge Plan was dropped early for pragmatic reasons. The second alternative — opening the system of Social Security to the free market in accordance with the rules of the social market economy — was intensely discussed but finally dropped, because the social market economy policy was obviously unable to realize its dreams of egalitarian distribution of incomes and Volkskapitalismus (general ownership of industrial shares). Against this background, the Bismarckian system had a brilliant comeback after being reformed in 1957 by the introduction of wage-index-bound dynamic old age pensions. After several years of uncertainty, the German system of social policy was back to its traditional (classical) path.
Au cours des années 1950, le système de protection sociale allemand s'est trouvé à un carrefour. Le traditionnel système de protection sociale « bismarckien » ne pouvait suivre les dynamiques du miracle économique commençant, qui a rapidement creusé le fossé entre l'évolution des salaires réels et des pensions de retraite. Une solution possible, l'adaptation du système allemand à la couverture minimale universelle de l'État-providence britannique, fondée sur le plan Beveridge, a été éliminée rapidement pour des raisons pragmatiques. L'autre possibilité — ouvrir le système de protection sociale au libre marché en accord avec les règles de l'économie sociale de marché — a été beaucoup discutée, mais aussi éliminée en définitive, parce que la politique d'économie sociale de marché était manifestement incapable de réaliser ses rêves de distribution égalitaire des revenus et de Volkskapitalismus (acquisition par tous d'actions industrielles). Sur ces bases, le système bismarckien a connu un remarquable retour après avoir été réformé en 1957 avec l'introduction de pensions de retraite «dynamiques», indexées sur les salaires. Après des années d'incertitudes, le système allemand de protection sociale a retrouvé sa voie traditionnelle (et classique).
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Werner Abelshauser
Erhard ou Bismarck ? L'orientation de la politique sociale
allemande à la lumière de la réforme de l'assurance sociale des
années 1950
In: Revue française de science politique, 45e année, n°4, 1995. pp. 610-631.
Citer ce document / Cite this document :
Abelshauser Werner. Erhard ou Bismarck ? L'orientation de la politique sociale allemande à la lumière de la réforme de
l'assurance sociale des années 1950. In: Revue française de science politique, 45e année, n°4, 1995. pp. 610-631.
doi : 10.3406/rfsp.1995.403561
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1995_num_45_4_403561Abstract
Erhard or Bismarck ? The orientation of German social policy in the light of the reform of social
insurance in the 1950s
During the 1950s, the West German social policy system stood at a crossroad. The traditional «
Bismarckian » system of social welfare could not keep pace with the dynamics of the incipient «
economic miracle » which quickly widened the gap between the development of real wages and that of
old age pensions. One alternative idea, the adaptation of the German system to the comprehensive flat-
rate coverage of the British welfare state based on the Beveridge Plan was dropped early for pragmatic
reasons. The second alternative — opening the system of Social Security to the free market in
accordance with the rules of the "social market economy" — was intensely discussed but finally
dropped, because the social market economy policy was obviously unable to realize its dreams of
egalitarian distribution of incomes and Volkskapitalismus (general ownership of industrial shares).
Against this background, the Bismarckian system had a brilliant comeback after being reformed in 1957
by the introduction of wage-index-bound "dynamic" old age pensions. After several years of uncertainty,
the German system of social policy was back to its traditional (classical) path.
Résumé
Au cours des années 1950, le système de protection sociale allemand s'est trouvé à un carrefour. Le
traditionnel système de protection sociale « bismarckien » ne pouvait suivre les dynamiques du miracle
économique commençant, qui a rapidement creusé le fossé entre l'évolution des salaires réels et des
pensions de retraite. Une solution possible, l'adaptation du système allemand à la couverture minimale
universelle de l'État-providence britannique, fondée sur le plan Beveridge, a été éliminée rapidement
pour des raisons pragmatiques. L'autre possibilité — ouvrir le système de protection sociale au libre
marché en accord avec les règles de l'économie sociale de marché — a été beaucoup discutée, mais
aussi éliminée en définitive, parce que la politique d'économie sociale de marché était manifestement
incapable de réaliser ses rêves de distribution égalitaire des revenus et de Volkskapitalismus
(acquisition par tous d'actions industrielles). Sur ces bases, le système bismarckien a connu un
remarquable retour après avoir été réformé en 1957 avec l'introduction de pensions de retraite
«dynamiques», indexées sur les salaires. Après des années d'incertitudes, le système allemand de
protection sociale a retrouvé sa voie traditionnelle (et classique).ERHARD OU BISMARCK
ORIENTATION DE LA POLITIQUE SOCIALE
ALLEMANDE LA LUMI RE DE LA
FORME DE ASSURANCE SOCIALE
DES ANN ES 1950
WERNER ABELSHAUSER
Après
système années de sociale objectif comment ridge la mand être quasi institutionnellement idées domaine placer que Ouest sonnes Robert sécurité de la religieuse qui la en férents été 1950 économie âgées prospérité de classique bismarckien Etat-providence ultime Owen renouvelaient appartenait protection offrant est confronté la sociale 1945 retrouvé il malgré réforme fin courants traite Nous Mais de plus le pour des sociale allemand Ce système la tout donc idée analyserons un années tat-providence de la bien les tous voie texte de des sociale moderne tradition de nouvelles restée approches de il économie traditionnelle néo-libérale système Atteindre inscrite marché retraites avait vise 1950 la protection Puis fût ensuite de son politique aussi idées la assurance dans nous la Beveridge moderne quasiment analyser de traditionnel protection pour échoué une pensée de politique une révolutionnaires par héritage le sociale montrerons 1957 Wohlstand le promise la long nouvelle dimension un domaine dans fondé pourquoi sécurité et en sociale socialiste-bourgeoise traditionnel libre terme et le Enfin système ruines sa bismarckien néolibéralisme sur idéologique pourquoi für qui tentative Jérusalem de marché sociale Allemagne une utopique de le venant nous au alle opposait de la plan philosophie allemand début protection la le des de contrôlé dans verrons politi Beve Deux bien- voire rem alle était per dif des au de le
VERS UNE NOUVELLE JERUSALEM
La question de savoir si évolution de la politique sociale allemande se
caractérise par la continuité ou par des ruptures structurelles est posée de
fa on particulièrement criante après la période 1945-1949 Les deux tats
allemands ont abord tenté abandonner la voie de la protection sociale
traditionnelle pour atteindre de manière endogène les objectifs de protec
tion sociale grâce des mécanismes de régulation de portée plus large
existant dans chacun des deux systèmes économiques
économie sociale de marché Soziale Marktwirtschaft été introduite
en Allemagne de Ouest en 1948 quand Ludwig Erhard devint directeur des Erhard ou Bismarck
services économiques du groupe Bizonia en mai de cette année-là Il sai
sit alors opportunité de la réforme monétaire du 20 juin initiative amé
ricaine pour abolir en même temps tout contrôle direct sur les prix et sur
allocation des ressources économiques en commen ant par les biens de
consommation Cependant objectif final était pas économie libre de
marché mais plutôt une économie politique intervenant dans un cadre insti
tutionnel garantissant une concurrence effective était ce rôle central de
tat qui aux yeux des néo-libéraux transformait une économie libre de
marché en économie sociale de marché orientée vers la société Erhard
qui devint ministre de conomie de la République fédérale Allemagne
en 1949 pla ait de grands espoirs dans ce type Ordnungspolitik Quand
tat peut garantir que ni les privilèges de classe ni les monopoles artifi
ciels ne peuvent distordre équilibre naturel des forces économiques et
créer les lieux échange entre offre et la demande alors le marché lui-
même va rendre possible allocation optimale de toutes les ressources éco
nomiques édifice législatif de Ordnungspolitik de Erhard incluant
la Bundesbankgesetz loi concernant la Banque centrale et la Kartellgesetz
loi contrôlant les cartels est constitué peu peu au cours des années
1950 Cependant aucune décision claire sur la protection sociale avait
encore été prise au milieu des années 1950
Ce est que dans les années 1960 que économie sociale de marché
introduit en Allemagne de Ouest ce mélange de marché néo
libérale et de politique sociale publique dont elle est depuis le symbole
origine et pendant les années 1950 le projet de réforme de la politique de
régulation présenté par Erhard visait optimiser affectation des facteurs
de production et la répartition des fruits de la croissance par une politique
de la concurrence permettant emblée empêcher une répartition peu équi
table des revenus et des richesses résultant de la constitution de monopoles
et autres distorsions de la concurrence
Le concept économie de marché de Erhard ne prétendait être social
que parce que sociale de marché Soziale Marktwirtschaft)
contrairement au libéralisme économique précédant la crise mondiale des
années 1930 attribuait Etat un rôle nouveau et fort La vie économique ne
devait plus être une affaire privée mais un domaine societal dans lequel tat
prendrait en charge la responsabilité des résultats Les néo-libéraux proches de
Ludwig Erhard et Alfred Muller-Armack2 estimaient un tat fort était
nécessaire pour mettre en uvre les idées libérales au sein de économie au
moyen de Ordnungspolitik Avec ces réformes ils voulaient assurer la survie
du libéralisme économique Tandis que le libéralisme classique mettait en avant
la primauté de économie depuis 1932 les néo-libérau

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