Étude sur le Froissart de Saint-Vincent de Besançon. - article ; n°1 ; vol.26, pg 114-148
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1865 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 114-148
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Auguste Castan
Étude sur le Froissart de Saint-Vincent de Besançon.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1865, tome 26. pp. 114-148.
Citer ce document / Cite this document :
Castan Auguste. Étude sur le Froissart de Saint-Vincent de Besançon. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1865, tome 26.
pp. 114-148.
doi : 10.3406/bec.1865.445993
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1865_num_26_1_4459931
ETUDE
SUR
LE FROISSART
SAINT-VINGENT DE BESANCON.
I.
IDENTITÉ DU MANUSCRIT DE SAINT- VINCENT ET DU MANUSCRIT
ACTUEL DE BESANÇON.
En 1774, le gouvernement de Louis XYI, qui partageait avec
la congrégation bénédictine de Saint-Maur le soin de publier
les sources de l'histoire de France, voulut donner une édition
des Chroniques de Froissart, véritablement digne de l'Hérodote
de notre moyen âge. Cette tache importante fut confiée au sa
vant Dacier, qui y consacra une quinzaine d'années de sa labo
rieuse existence.
« Lié avec tous les érudits de l'époque, il écrivit ou fit écrire
par les autorités compétentes à toutes les bibliothèques de France
pour avoir communication des manuscrits de Froissart qui pou
vaient y être déposés. Ses recherches s'étendirent plus loin. Il
s'adressa aux ministres, pour obtenir d'eux que nos envoyés
dans les différentes cours lui envoyassent les originaux ou les
copies exactes des autres manuscrits connus en Europe, et ce ne
fut que quand il eut entre les mains tous ces précieux matériaux
qu'il commença à rédiger un texte plus épuré que tous ceux qu'on
avait pu obtenir jusqu'à ce moment et qu'il sera même jamais 115
possible de se procurer ; car un des meilleurs et des plus comp
lets de tous les manuscrits européens, celui de Saint- Vincent
de Besançon, a disparu au milieu des orages de notre révolution,
pour être transporté avec d'autres en Russie, sans que toutes les
investigations faites par ordre du gouvernement impérial aient
pu le faire retrouver. »
Le passage qu'on \ient de lire appartient à la préface de l'édi
tion de Froissart publiée, de 1824 à 1829, par J.-A. Buchon 4,
en grande partie d'après les travaux de Dacier que la Révolut
ion française avait interrompus. Je connaissais ce passage, je
savais de plus que le vénérable Dacier s'était souvent reproché
d'avoir été la cause involontaire de la perte du manuscrit de
Saint- Vincent -, et j'étais surpris, d'autre part, de rencontrer sur
les tablettes de la bibliothèque publique de Besançon un magnif
ique manuscrit de Froissart, en deux volumes, provenant de la
collection bénédictine, ainsi que l'atteste Yex-libris de l'abbé
Boisot. Pour que les assertions de Dacier et de son continuateur
pussent concorder avec le fait matériel que je viens de signaler,
il était de toute nécessité que la bibliothèque de Saint-Vincent de
Besançon eût possédé deux manuscrits distincts des Chroniques
de Froissart. Il me fut facile de contrôler cette hypothèse, au
moyen des inventaires de la bibliothèque de Saint-Vincent anté
rieurs à la Révolution. Ces inventaires sont au nombre de trois :
le premier, clos le 7 octobre 1695, onze mois après l'ouverture
du testament de l'abbé Boisot, créateur de la bibliothèque de
Saint- Vincent 2 ; le second, ne comprenant que les manuscrits,
publié en 1739 par le P. Montfaucon 3 ; le troisième, commencé
le 5 juillet 1762 par le magistrat de Besançon, et régulièrement
continué jusqu'au 18 août 1780 4. Ces trois documents sont
unanimes pour constater dans le dépôt littéraire de Saint- Vincent
l'existence d'un seul et même manuscrit de Froissart, en deux
1. Collection des Chroniques nationales françaises, écrites en langue vulgaire
du treizième au seizième siècle, avec notes et éclaircissements, par J.-A. Buchon;
Chroniques de Froissart, 1. 1, p. x etxi.
2. Inventaire des manuscrits, Uvres, médailles, peintures, etc., donnés par
M. Vabbé Boisot, pour une bibliothèque publique à Besançon; ms. pet. in-fol.,
à la bibliothèque et aux archives de la ville de Besançon.
3. Bibliotheca bib liothec arum manuscriptorum, t. II, p. 1194.
4. Catalogue des livres qui se sont trouvés dans la bibliothèque, publique
chez les RR. PP. bénédictins, commencé par MM. du magistrat le 5 juillet 1762,
ms. in-fol. , à la bibliothèque et aux archives de la ville, de Besançon. 116
volumes in-folio, « reliés, dit l'inventaire de 1695, avec du ve-
lour noir usé. »
Cette première présomption acquise, je revins à la préface de
Buchon, qui contient une description du manuscrit de Saint-
Vincent, faite sur les notes de Dacier, et assez circonstanciée
pour me permettre d'arriver à un résultat par voie de confront
ation.
« LemanuscritdeSaint-VincentdeBesançon, dit le dernier édi
teur de Froissart *, formoit deux beaux volumes in-folio, couverts
de satin usé et copiés en très-beau vélin : les vignettes en étoient
d'une grande beauté, à cela près que les bras et les jambes des
figures étoient assez mal exécutées et hors de proportion avec le
reste du corps. Les couleurs, appliquées avec beaucoup de déli
catesse, s'étoient parfaitement bien conservées ; les costumes
surtout étoient fort exacts. L'armure des guerriers, les fortifica
tions, l'attaque et la défense des places, les barques ou petits
vaisseaux avec leurs agrès, tout ce qui pouvoit donner une idée
des choses racontées dans le texte, y étoit aussi bien rendu qu'il
étoit possible de le faire dans le siècle où le manuscrit avoit été
copié : il étoit de la même main...
« On voyoit, dans la première vignette, l'auteur qui présentoit
son livre au roi d'Angleterre, habillé d'écarlate avec trois lions
d'or passant sur sa robe. Ces armoiries sont encore répétées dans
d'autres vignettes.
« Ce manuscrit a passé de la bibliothèque du célèbre cardinal
de Granville (sic) dans celle du prince de Caute-Croix (sic), son
petit neveu, dont les livres furent vendus à M. Boisot, alors abbé
commenditaire (sic) de Saint-Vincent de Besançon , qui légua
tous ses livres à ses religieux pour en faire une bibliothèque pu
blique. L'ouvrage finit à l'année 1389 : il est écrit sur deux co
lonnes et semble être antérieur à l'année 1420... »
Le manuscrit que possède actuellement la bibliothèque de Besan
çon forme deux beaux volumes in-folio, en vélin choisi, couverts
de soie noire usée. Les miniatures, qui y sont nombreuses, se font
remarquer par la finesse de l'exécution et l'exactitude des costu
mes. L'écriture, répartie sur deux colonnes, est d'un bout à
l'autre d'une seule main. La première miniature représente
Froissart offrant un livre au roi d'Angleterre, lequel est vêtu
l. Chroniques de Froissart, édit. J.-A. Buchon, t. i, p. xxv et xxvi. 117
d'écarlate avec trois lions d'or passant sur sa robe, armoiries
que reproduisent plusieurs autres peintures de la même œuvre.
Notre manuscrit a passé de la bibliothèque des Granvelle dans
le cabinet de l'abbé Boisot ; cette double provenance est affirmée
par des inscriptions autographes qui se lisent sur le feuillet de
garde de l'un et l'autre volume. Le texte du second volume se
termine par des événements de l'année 1389, et il est certain,
pour des raisons que je dirai plus loin, que l'exécution matérielle
du manuscrit est antérieure à 1420.
Une autre description du Froissart de Saint- Vincent, écrite en
janvier 1779, quelques jours avant l'envoi qui en fut fait à Paris,
ajoute aux renseignements recueillis par Buchon les indications
suivantes : « Le premier volume contient 319 feuillets et le
second 451 feuillets. Ils sont cotés G. 19, quatre-vingt-quinze
primo et secundo de la bibliothèque publique 1 . »
Les chiffres 319 et 451 sont également ceux que portent les
derniers feuillets de nos deux volumes actuels, sur les dos et les
gardes desquels on peut encore lire les cotes G. 1 9, quatre-vingt-
quinze primo et quatre-vingt-quinze secundo.
Tous les termes des descriptions qui nous ont été conservées du
mauuscrit de l'abbaye de

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