Évolution des paysages irrigués dans le Souss Oriental (Maroc)
106 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Évolution des paysages irrigués dans le Souss Oriental (Maroc)

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
106 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Sous la direction de André Humbert
Thèse soutenue le 11 février 2008: Nancy 2
Situé à l’est de Taroudant, l’ancienne capitale saâdiene, le pays des Ouled-Berrhil occupe une grande partie de la plaine amont du Souss. La majorité des paysages agraires de cet espace est encore aujourd’hui liée au fonctionnement des vieux systèmes hydrauliques. Pendant des siècles, ces systèmes sont et restent essentiels à la survie des vieux terroirs paysans. En effet, une grande partie des communautés villageoises vit principalement de céréales, cultivées surtout dans des terroirs de crue (faïd), mais également des oliviers, et de la luzerne des terroirs irrigués. Toutefois, ces dernières années ces systèmes hydrauliques sont entrés en concurrence avec d’autres, plus modernes, et fondés sur les performances hydrauliques de la motopompe. Ajouté à la multiplication des périodes sèches, ce nouveau système – le pompage - a engendré la mort des vieux systèmes traditionnels : l’entretien des galeries drainantes (khettaras) est devenu inutile devant la baisse considérable du niveau des aquifères, et les ouvrages qui servaient au captage permanent des inféroflux se sont brutalement transformés en simples ouvrages périodiques de dérivation des eaux faïd. Même les puits à dlou (irghrare) et les norias, premières manifestations de l’« individualisme » hydraulique, ont été remplacés par des motopompes. En peu de temps, la « fatalité » de la motopompe a transformé les bour et les arganeraies en grandes exploitations irriguées, et a crée de nouveaux paysages portant des cultures commerciales nouvelles. Cette dernière n’a d’ailleurs pas uniquement remodelé le paysage, elle a aussi entraîné de profonds bouleversements sociaux. Les paysans n’ayant pas les moyens de creuser un puits et de s’offrir une motopompe, ont été amenés à vendre parcelles et terrains à de grands exploitants capitalistes. Certains ont fui les douars pour les grandes villes, d’autres ont préféré rester dans la région. Ces derniers offrent généralement leurs services dans les grandes exploitations agrumicoles ou dans les nouveaux centres urbains où ils travaillent dans le bâtiment. Face à ces changements, le développement de cette partie du Souss, qui dépend totalement de ses ressources en eaux souterraines, a commencé à être troublé par la surexploitation des réserves aquifères. Situation de plus en plus inquiétante, surtout lorsque l’on prend conscience du fait que les barrages – en principe – destinés à la recharge de la nappe, sont loin de garantir un équilibre hydraulique.
-Souss Oriental
-Systèmes hydrauliques
-Evolution des paysages
No summary in English
Source: http://www.theses.fr/2008NAN21005/document

Informations

Publié par
Nombre de lectures 244
Langue Français
Poids de l'ouvrage 20 Mo

Extrait

UNIVERSITE DE NANCY 2
FACULTÉ DES LETTRES
ECOLE DOCTORALE « LANGAGES, TEMPS, SOCIÉTÉ »
CENTRE D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LES PAYSAGES
COMITÉ MIXTE INTER-UNIVERSITAIRE FRANCO-MAROCAIN
ÉVoLUTIoN DES pAYSAgES IRRIgUÉS
DANS LE SoUSS oRIENTAL (MARoC)
DE LA KHETTARA À LA MOTOPOMPE, DES TERROIRS
FAÏD AUX GRANDS PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS
(LE CAS DES OULED-BERRHIL, PROVINCE DE TAROUDANT)

1 2
3 4
THÈSE DE DOCTORAT NOUVEAU RÉGIME EN GÉOGRAPHIE
Préparée par
Mohamed Boujnikh
Sous la direction du Professeur :
André Humbert
Soutenue le 11 février 2008 devant un jury composé de :
M. Hassan Benhalima, Professeur, Université d’Agadir (Maroc)
M. Marc Côte, Professeur, Université d’Aix-en-Provence
M. André Humbert, Université de Nancy 2
M. André Weisrock, Professeur
Février 2008photographies de la couverture :
1 : La belle khettara d’Agoudal : cette khettara est située au nord du village d’Ouled-
Berrhil (Cliché A. Humbert/CERPA/avril 2005) ; 2 : Puisage par le système d’ar-
ghrour, terroir d’Aïn-el-Assid (Cliché M. Boujnikh, mars 2000) ; 3 : Le nouveau
paysage des Ouled-Abedellah : du vieux terroir paysan au nouveau terroir planifié
(Cliché A. Humbert/CERPA/avril 2005) ; 4 : La nationale 10 à l’est de Taroudant :
agrumes et cultures sous serres : l’actuel paysage de l’amont du Souss (Cliché A.
Humbert/CERPA/avril 2005). UNIVERSITE DE NANCY 2
FACULTÉ DES LETTRES
ECOLE DOCTORALE « LANGAGES, TEMPS, SOCIÉTÉ »
CENTRE D’ÉTUDES ET DE RECHERCHES SUR LES PAYSAGES
COMITÉ MIXTE INTER-UNIVERSITAIRE FRANCO-MAROCAIN
ÉVoLUTIoN DES pAYSAgES IRRIgUÉS
DANS LE SoUSS oRIENTAL (MARoC)
DE LA KHETTARA À LA MOTOPOMPE, DES TERROIRS
FAÏD AUX GRANDS PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS
(LE CAS DES OULED-BERRHIL, PROVINCE DE TAROUDANT)
THÈSE DE DOCTORAT NOUVEAU RÉGIME EN GÉOGRAPHIE
Préparée par :
Mohamed Boujnikh
Sous la direction du Professeur :
André Humbert
Février 2008REMERCIEMENTS
Remerciements
Lechoixquej’aiportésurl’UniversitédeNancy2étaitensommemotivéparledésir
d’apprendredenouvellesméthodesdelarecherchesurdespaysagesgéographiquesetde
travaillersurlespaysagesdemonSoussnatalcommeleprévoitlepartenariatsignéavec
monancienneUniversitéd’Agadir.C’estdanscetteUniversitéquej’airencontréenjuin1999
leProfesseurAndréHUMBERT,quiallaitdevenirquelquesmoisplustardmonDirecteurde
recherche.
JetiensàremerciermonDirecteurdethèsequiasumemotivertoutaulongdeces
années.Ilm’aapportéuneaideprécieuseaucoursdesdifférentesétapes,parsesconseils,
parsonaideetsonsavoir-fairesurleterrain,etparlarelecturedemontravail.Jeleremercie
encorepoursatotalecompréhensiondesproblèmesquej’aidûaffrontertoutaulongdela
réalisationdecetravail.MesremerciementsvontégalementàMonsieurleProfesseurAndré
WEISROCK,dontlecoursintitulé«Genèseetanthropisationdespaysages»m’aaidéà
comprendrecertainsaspectsgéomorphologiquesetanthropiquesdelaplaineduSousset
desesbordures.JeremercieaussileProfesseurGérardGIULIATO,quim’aaidéàpercevoir
certainsaspectsdel’archéologiehydrauliquesurleterrain.Jetienségalementàremercierles
membresdujuryquiontacceptédejugercettethèse,pourletempspasséàlalecturedece
travailetpourleurprésenceaujourdesasoutenance.
Magratitudes’adresseégalementauxMessieurslesProfesseursSlimanAZIKI,AliAIT-
HSSAINE,MohamedBOUCHELKHA,El-HassanEL-MAHDAD,del’Universitéd’Agadirquiont
accepté de m’aider à définir certains axes de ma recherche. Ma reconnaissance va également
à Monsieur le Professeur Ahmed BIGI qui a sacrifié de son temps pour relire ce travail, qu’il
trouveicimesremerciementslesplussincères.
Jenesauraisnonplusoubliertoutel’aideapportéeparlesautoritéslocaleslorsde
mesenquêtes,toutparticulièrementMonsieurAbdelhamidASLIKHChefdelaDivisionGestion
etExploitationdesRessourcesenEaudelaDirectionRégionaledel’Hydrauliqued’Agadir,
MessieursAliOULIetAhmedTOLBANI,ingénieursd’applicationduservicedel’irrigationde
l’Office Régional de Mise en Valeur du Souss Massa, et Monsieur Ahmed IBARIOUEN ingénieur
d’Etat et Directeur Régional des Eaux et Forêt, qui m’ont fait bénéficier de leur remarquable
connaissancedesproblèmesdel’hydrauliquedansleSouss.
Que soient enfin remerciés tous les paysans, les irrigants, les artisans puisatiers et les
sourciers,enparticulierMonsieurBrahimIDAATMAN(sourcier)etMonsieurBAATOUR(fellah)
quiontmisunempressementsitouchantàm’accueillir,etàm’apporterdesrenseignements
inédits.Jepenseaussiàtouslespaysansdelarégion,etplusparticulièrementàceuxqui
m’ontouquinousont–MonsieurHUMBERTetmoi-même-informés,àceuxquinousont
accordéleurhospitalité.Tousleshommesetlesfemmesrencontrésauhasarddansunterroir,
dansuneexploitation,audébouchéd’unekhettara,oudanslesouketaveclesquelsj’aieu
parfoisdelongsentretiens.Tousettoutesontsuapporter,avecenthousiasmeetsympathie,
desréponsesànombredemesquestions.Enplusdelaqualitéetdel’exactitudedeleurs
informationsquiontprécieusementenrichimontravail,leurgentillesseetleuramabilitéont
rendumatâchesurleterrainagréableetmêmedivertissante.Jevoudraisaussiexprimerma
reconnaissanceàMessieursMohamedMOUISS,ObahssinTAOUFIKI,El-HajHEDDANetEl-Haj
ABDESSLAM,petitsagrumiculteursdesOuled-Berrhil,pourm’avoirbienreçuauseindeleur
fermeetm’avoirdévoilédesinformationsindispensablesàmarecherche.
5REMERCIEMENTS
Touslelongdemontravailsurleterrain,j’aitoujoursrencontrégentillesseetplaisir
dem’informer,demeguider,etàmefairecomprendrelefonctionnementetl’organisation
desdifférentssystèmeshydrauliquesdecettepartiedelaplaineduSouss.
Cetravailn’auraitpasvulejoursansl’appuimoraletmatérieldemafemme,queje
remercieicichaleureusement.Avecunecompréhensionsanslimite,elleasupportéquela
viedefamillepuisseêtreparfoisnégligée.Plusencore,ellefutmonprincipalinterlocuteur
critiqueayantcorrigél’ensembledutexte;j’espèrequ’elleserarécompenséeparl’achèvement
decetravail.J’exprimeégalementtoutemareconnaissanceàmafamillequim’asoutenu
efficacement pendant mon long séjour ici, en France et à qui je dois beaucoup. Je remercie
enfin, à cette occasion mon ami Francis VOTTERO, et mon collègue Dominique BRION, qui
m’ontdonnédejudicieuxconseilspourl’élaborationdescartesetletraitementdesimages,
ainsiqu’àMonsieurLaurentWAHL,Maîtredeconférencesaudépartementdegéographie,
poursagrandedisponibilitéetsagentillesse.
Je dédie cette thèse de
doctoratàmafemme,sansquielle
n’aurait pu aboutir, et lui exprime
ma plus sincère gratitude pour sa
disponibilitéetsonindulgence.INTRODUCTION
INTRoDUCTIoN
Le pays du Souss a longtemps émerveillé les historiens et les géographes par
la richesse de ses terres, et par l’abondance de ses eaux. Déjà au XIIe siècle El-
IDRISSI écrivait à propos du Souss : «°[…]lepaysduSousscontientungrand
nombredebourgs[...].Ilproduitd’excellentsfruitsdetoutesespèces,àsavoir
: des noix, des figues, des raisins, des abricots, des grenades, des oranges très
estimées,despêches,despommes[…]». Aujourd’hui encore, cette région du
Sud-Ouest du Maroc produit entre 50 et 60 % des agrumes, et environ 40 %
des primeurs du pays. Cependant, les précipitations enregistrées ne dépassent
guère 250 mm en moyenne ! En effet, l’agriculture est essentiellement fondée
sur l’irrigation, et un simple survol de la plaine du Souss nous rappelle les «
huertas » de l’Espagne musulmane. Le contraste est parfois très violent entre
les secteurs irrigués et les secteurs non irrigués (bour).
C’est grâce à sa localisation géographique, entre deux importantes chaînes
atlasiques, et grâce à ses ressources en eau et en étendues de terres cultivables,
que la plaine du Souss présente une grande capacité agricole. On considère
généralement qu’elle est constituée de deux parties géographiques distinctes.
La partie aval, qui s’ouvre largement sur l’Océan, comprend la capitale de la
région (Agadir), ainsi que plusieurs centres urbains nouveaux, dont Ouled-
Teima considérée comme la capitale agricole. La partie amont, l’arrière pays
du Souss - comme la nommaient les historiens - correspond aux terres et aux
espaces situés à l’est de l’ancienne capitale saâdiene, Taroudant.
INTRODUCTION
Depuis des temps très reculés, le potentiel naturel de cette région a
attiré les paysans puis les colons français qui y ont récemment introduit de
performantes techniques hydrauliques. Un autre type d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents