Forces politiques, forces nouvelles et institutions  - article ; n°3 ; vol.13, pg 689-705
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Description

Revue française de science politique - Année 1963 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 689-705
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Georges Lavau
Forces politiques, forces nouvelles et institutions
In: Revue française de science politique, 13e année, n°3, 1963. pp. 689-705.
Citer ce document / Cite this document :
Lavau Georges. Forces politiques, forces nouvelles et institutions . In: Revue française de science politique, 13e année, n°3,
1963. pp. 689-705.
doi : 10.3406/rfsp.1963.392737
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1963_num_13_3_392737LES FORCES POLITIQUES EN FRANCE
(mai — juillet 1963)
SOMMAIRE
1 FORCES POLITIQUES, FORCES NOUVELLES
ET INSTITUTIONS (Georges Lavau) 689
2 DES REGROUPEMENTS (Jean et Monica Chariot) 705
3 LE XXe CONGRES DU M.R.P. (Jacques Moreau) 715
4 LES FORCES POLITIQUES AU PARLEMENT
(Claude Emeri) 728
FORCES POLITIQUES, NOUVELLES
ET INSTITUTIONS
En inaugurant une chronique sur « les forces politiques en France »,
nous ne nous dissimulions pas combien était fragile la consistance de la
notion que nous prenions comme catégorie d'analyse. A la deuxième
livraison de cette chronique — et au milieu de l'été 1963 — les forces
politiques françaises apparaissent plus difficiles que jamais à préciser et à
évaluer.
♦ Les doutes des partis
Certes, il y a les partis politiques. Les bourrasques qui se sont succédé
depuis le 13 mai 1958 n'en ont fait disparaître qu'un seul (et encore
s'agissait-il moins d'un parti que d'une ligue d'intérêts prolongée par un
groupe parlementaire) : celui de M. Pierre Poujade. Tous les autres pour
suivent une carrière plus ou moins brillante et l'U.N.R.-U.D.T. paraît
solidement installée sur cette scène.
Mais ce sont ces partis aux-mêmes qui semblent manquer d'assurance
et, en tout cas, à quelques exceptions près, douter qu'ils constituent à
l'heure actuelle de vraies forces — ou les seules forces.
689 Les Forces Politiques en France
Du côté de l'opposition au régime, le Parti Communiste prépare et
exploite les conditions qui lui permettront de dissoudre les barrages qui
l'isolaient, car c'est à ce prix seulement qu'il redeviendra une force poli
tique embrayant sur le système politique. Ce travail semble avoir déjà
porté quelques fruits ici ou là, en fonction des conjonctures et des tradi
tions locales, mais on ne peut dire qu'il fasse des ravages, ni qu'une
large partie de l'électorat de gauche continuera de s'y prêter lorsque la
nécessité de battre les candidats de l'U.N.R.-U.D.T. se fera moins pres
sante à ses yeux. L'opposition non communiste surtout se conduit en fait
comme si elle avait bien conscience de ne pas pouvoir faire figure de
force politique sérieuse actuellement. On peut en prendre pour indices
les divers pourparlers de « regroupements » que Jean Chariot analyse
dans une note de cette chronique (ci-dessous, p. "7O5). Lors de son
XXe congrès à La Baule, le M.R.P. a préparé ses militants à la pers
pective de la dissolution du parti dans une formation plus large; les
nouveaux dirigeants républicains populaires, comme le montre bien la
note de Jacques Moreau (ci-dessous, p. 715), n'ont guère caché que cette
perspective était rendue nécessaire notamment par le fait que, dans les
conditions politiques actuelles, le M.R.P. était insuffisant à constituer à
lui seul une force politique en mesure de jouer un rôle efficace.
Sans doute, la S.F.I.O., lors de son récent congrès d'Issy-les-Moulineaux
au début de juin, n'a pas fait le même constat d'insuffisance, et l'un des
orateurs les plus applaudis à ce congrès, M. Georges Guille, s'est-il taillé
un beau succès en montrant au parti que la panique, l'inquiétude ou
les « renouvellements » n'étaient pas de saison, mais qu'il suffisait de la
volonté de se battre. Toutefois, cet appel — d'un effet infaillible — à la
sentimentalité de parti eut surtout pour résultat — sinon pour but — de
cautionner la stratégie d'attente et de défense que M. Guy Mollet sut
faire adopter par son parti. Le secrétaire général de la S.F.I.O. a trop de
flair politique pour ne pas comprendre que son parti ne se développera
pas en tant que grande force politique attractive et ne sera pas à l'électorat
de gauche ce que l'U.N.R.-U.D.T. est devenu à l'électorat de droite, si le
Parti Socialiste revient à une « ligne dure et pure », s'il fait mine de se
désintéresser d'une candidature socialiste aux prochaines élections président
ielles, et s'il se borne ici ou là à tirer habilement parti des « concent
rations » du second tour. En fait, tout se passe provisoirement comme
si l'appareil socialiste acceptait de ne pouvoir faire mieux, tant que durera
le « régime gaulliste », que conserver et préserver des tentations exté
rieures (que celles-ci viennent de l'U.N.R., du M.R.P., du P.S.U. ou du
P.C.) une clientèle électorale à plusieurs noyaux (laïcité, sensibilité répu
blicaine, héritage syndical de Léon Jouhaux, municipalisme gestionnaire,
690 Les Forces Politiques en France
antistalinisme, aspiration à une Europe décartellisée) . N'est-ce pas impli
citement convenir que la S.F.I.O. ne pourrait redevenir une force poli
tique - — même sans participer au gouvernement — que dans la perspect
ive d'un retour à un régime comparable à ceux de la IIP et de la IVe
République, où un parti comme le Parti Socialiste était nécessairement le
pivot de toute majorité ? En ne s'orientant ni vers un avenir de parti
majoritaire ni vers la victoire d'un leader socialiste aux élections président
ielles, la S.F.I.O. admet que, dans le régime actuel ou dans un « vrai »
régime présidentiel, elle semble condamnée soit à une défensive prolongée,
soit à accéder au pouvoir au sein d'une coalition sans unité qui ne pourrait
que favoriser l'exercice des prérogatives présidentielles.
L'U.N.R.-U.D.T. semble en apparence totalement à l'abri de ces
humeurs hypocondriaques. Qui a pu contempler, ne fût-ce qu'une fois,
une assemblée de parlementaires et de militants de ce parti depuis novemb
re 1962, ne peut manquer d'être frappé par l'atmosphère de satisfaction
qui y règne, l'action de grâces ne nuisant pas d'ailleurs à l'affairement.
N'est-ce pas cependant pour dissiper chez ces militants et ces parle
mentaires quelques inquiétudes confuses qu'il a fallu, lors du dernier
conseil national tenu à Asnières (juin 1963), insister si fortement sur la
carrière ouverte au parti dans « F après-gaullisme » et éclairer aux feux
des caméras les accolades de MM. Georges Pompidou et Michel Debré ?
Jusqu'ici, tout chroniqueur peut mettre à l'épreuve les nerfs et la court
oisie d'un membre de l'U.N.R.-U.D.T. en proposant le petit jeu de
société suivant : Imaginez qu'un incendie ravage une Caravelle transpor
tant le chef de l'Etat, M. Michel Debré et une demi-douzaine de ministres ;
pensez-vous que M. Baumel serait en mesure d'assurer la survie de votre
parti comme grande force politique ? La disparition subite de M. Gaitskell
n'a pas diminué les chances du Labour Party.
On peut proposer une autre devinette, moins spécieuse : Imaginez que
vous vous éveillerez demain matin, avec vos 233 députés, le général de
Gaulle étant toujours président de la République, sous le régime de la
constitution de 1946; pensez -vous que vous représentez la même force
politique qu'aujourd'hui ? En faut-il déduire que seuls les mécanismes
constitutionnels de 1958 font de l'U.N.R.-U.D.T. une grande force poli
tique ? Non sans doute, même à l'heure présente. Il est cependant signi
ficatif que telle semble bien être pourtant l'opinion de M. Michel Debré.
telle qu'elle s'exprime dans Au service de la nation 1. Dans cet ouvrage,
présenté comme un « essai de programme politique », le seul chapitre
qui contienne quelques rares lignes sur les partis s'intitule «L'autorité».
Il est manifeste que M. Debré n'assigne aucun rôle positif aux partis
1. Editions Stock, 1963, 279 p.
691 .
Les Forces Politiques en France
dans le fonctionnement des institutions. Sans doute affirme-t-il avec force
que « pour l'opinion, comme pour le fonctionnement du pouvoir, il est
une seule formation responsable, le grand parti» (p. 208), mais il refuse
que le « gra

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