François Péron et Charles Lesueur à Timor. Une chasse au crocodile en 1803 - article ; n°1 ; vol.54, pg 81-121
42 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

François Péron et Charles Lesueur à Timor. Une chasse au crocodile en 1803 - article ; n°1 ; vol.54, pg 81-121

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
42 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Archipel - Année 1997 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 81-121
Anne Lombard Jourdan
The Europeans did not truly know Timor until the publication of the results of the Baudin expedition. Before the First Consulate sent a scientific mission to explore the coasts of New Holland (Australia), it was rare that the French travelled to Timor. Of the twenty-three learned persons who embarked on the Géographe and the Naturaliste only 5 returned to France. Nonetheless, this deadly expedition gave us the publication of Voyage de découvertes aux Terres Australes [The Discoveries of a Voyage in the Southern Lands] (2 volumes, Paris, 1807 and 1816 and Atlas) and rich documentation on ail aspects of the island of Timor, visited by the travelers on two occassions in 1801 and 1803. Working in difficult conditions, François Péron, the only naturalist on the expedition, and his friend and collaborator, the drawer Charles Lesueur, realised considerable results, with an attention and zealousness to which Cuvier paid hommage.
The author sets out to reconstitute faithfully the events and the conditions of the hunt which the two young erudites made in order to obtain a sample of a species of crocodile then unknown in Europe. They succeeded in bringing a skeleton of one such crocodile to Paris, which they left to the Natural History Museum and where it is still conserved today. Cuvier used « Péron's crocodile», which he named crocodilus biporcatus (two-boned crocodile), to write his monograph on this type of crocodile (1807).
Péron and Lesueur can also be credited with having collected a quantity of useful information for the schools of «anthropology» and «ethnology», scientific domains and words still unknown in 1800. Thanks to their hunting trip, they provide specific information about the attitude of the Timor people towards the crocodiles which they venerated as a sacred animal and which they were careful not to kill.
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Anne Lombard-Jourdan
François Péron et Charles Lesueur à Timor. Une chasse au
crocodile en 1803
In: Archipel. Volume 54, 1997. pp. 81-121.
Abstract
Anne Lombard Jourdan
The Europeans did not truly know Timor until the publication of the results of the Baudin expedition. Before the First Consulate
sent a scientific mission to explore the coasts of New Holland (Australia), it was rare that the French travelled to Timor. Of the
twenty-three learned persons who embarked on the Géographe and the Naturaliste only 5 returned to France. Nonetheless, this
deadly expedition gave us the publication of Voyage de découvertes aux Terres Australes [The Discoveries of a Voyage in the
Southern Lands] (2 volumes, Paris, 1807 and 1816 and Atlas) and rich documentation on ail aspects of the island of Timor,
visited by the travelers on two occassions in 1801 and 1803. Working in difficult conditions, François Péron, the only naturalist on
the expedition, and his friend and collaborator, the drawer Charles Lesueur, realised considerable results, with an attention and
zealousness to which Cuvier paid hommage.
The author sets out to reconstitute faithfully the events and the conditions of the hunt which the two young erudites made in order
to obtain a sample of a species of crocodile then unknown in Europe. They succeeded in bringing a skeleton of one such
crocodile to Paris, which they left to the Natural History Museum and where it is still conserved today. Cuvier used « Péron's
crocodile», which he named crocodilus biporcatus (two-boned crocodile), to write his monograph on this type of crocodile (1807).
Péron and Lesueur can also be credited with having collected a quantity of useful information for the schools of «anthropology»
and «ethnology», scientific domains and words still unknown in 1800. Thanks to their hunting trip, they provide specific
information about the attitude of the Timor people towards the crocodiles which they venerated as a sacred animal and which
they were careful not to kill.
Citer ce document / Cite this document :
Lombard-Jourdan Anne. François Péron et Charles Lesueur à Timor. Une chasse au crocodile en 1803. In: Archipel. Volume
54, 1997. pp. 81-121.
doi : 10.3406/arch.1997.3418
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1997_num_54_1_3418Anne LOMBARD-JOURDAN
François Péron et Charles Lesueur à Timor
Une chasse au crocodile en 1803
«II est assez rare, lit-on en 1768, que les Français voyagent à Timor : cette
isle, où il ne seroit peut-être pas difficile de faire provigner une branche du
commerce, n'a eu jusqu'ici aucune relation directe avec la France »(l\ La pré
sence à Paris d'un jeune prince de Timor, abandonné à Lorient en 1750 par son
précepteur, un dominicain portugais, avait attiré sur l'adolescent la commisér
ation de la bonne société. Interrogés, les rares visiteurs d'une île alors chasse
gardée des Portugais et des Hollandais vantèrent les richesses du royaume de
son père, ce qui suscita quelques spéculations de la part de négociants français.
Un premier contact avait bien été établi avec les Portugais de Timor en
1755, lorsque Pierre Poivre essayait de se procurer des plants de girofliers et
de muscadiers pour les acclimater à l'île de France; il se flattait d'avoir
«ouvert une nouvelle voie de commerce à Timor »(2). Mais ce fut le mémoire
rédigé par François-Etienne de Rosily qui apporta en France les premières
informations un peu détaillées sur l'île (3). Il avait participé à la découverte des
Terres australes sous les ordres d'Yves- Joseph de Kerguelen et, au cours du
voyage, il relâcha sur la côte Nord-Est de Timor du 8 mai au 15 juin 1772. Il
mit à profit cet assez long séjour pour étudier cette partie de l'île administrée
par les Portugais depuis Dili. Il campait entre les rivières Lavai et Laga et,
pendant les trente-huit jours à lui donnés, il réunit des renseignements sur le
climat, les productions agricoles, l'élevage, les mines, les habitants et leurs
modes de vie, etc. : préoccupation que n'avaient pas eue au même degré les
1. «Requête au Roy pour Balthazar-Pascal-Celse, fils aîné du Roy et héritier présomptif des
Royaumes de Timor et de Solor dans les Moluques» par André Léthinois, Paris, 1768. Voir A.
Lombard-Jourdan, « Infortunes d'un prince de Timor accueilli en France sous Louis XV »,
Archipel 16, 1978. pp. 91-133 (à la page 123).
2. M. Ly-Tio-Fane, Mauritius and the Spice Trade : the Odyssey of Pierre Poivre, Port-Louis,
Mauritius, 1958, p. 69.
3. Voir Anne Lombard-Jourdan, «Un mémoire inédit de F. E. de Rosily sur l'île de Timor
(1772)», Archipel 23, 1982, pp. 76-108.
Archipel 54, Paris, 1997, pp. 81-121 Anne Lombard- Jour dan 82
précédents navigateurs. « Leur commerce, écrit-il, est peu étendu et cependant
pourroit être considérable». Et il esquissa, dans sa conclusion, un projet d'éta
blissement français dans l'île en vue d'un négoce où la traite des esclaves
aurait eu une place importante. En outre, il dessina une carte de Timor, précise
pour la région qu'il avait visitée, et il dressa un lexique des mots les plus usi
tés dans la langue qui y était parlée. Ce mémoire, où commence à poindre au
sujet de Timor le souci d'une information scientifique, est resté inédit jusqu'à
nos jours, mais il circula sous forme de copies (4).
L'Inde venait d'être perdue (1763). Dans l'esprit de ceux qui s'intéres
saient au maintien d'un commerce français en Extrême-Orient et au cœur de la
compétition qui faisait rivaliser les puissances hollandaise, française et anglai
se en vue du monopole de la production et du trafic des épices, l'île de Timor
n'avait jusqu'alors été envisagée que comme une extension possible de l'autor
ité et des échanges français. Nos navigateurs ne négligent jamais d'insister
sur le mécontentement et la haine qui animent les indigènes contre les
Hollandais, les Portugais et les Anglais, et sur la facilité qu'auraient les
Français à déloger ceux-ci !
En 1800, les mentalités avaient changé. Déjà, lors de la campagne d'Egypte
(1798), Bonaparte avait emmené avec lui des savants dont l'œuvre fut consi
dérable. En 1800, le Premier consul chargea le capitaine Baudin d'une mission
scientifique aux Terres australes. Il s'agissait d'explorer les côtes de la
Nouvelle-Hollande que, de leur côté et à la même époque, les Anglais s'effor
çaient de reconnaître. Disons seulement que deux corvettes furent armées au
Havre : le Géographe (capitaine Baudin) et le Naturaliste (capitaine Hamelin).
Vingt-trois savants embarquèrent, choisis dans tous les domaines de la
connaissance par une Commission de l'Institut. C'était l'équipe scientifique la
plus importante qui ait été rassemblée pour un voyage maritime. Le chef de
l'expédition emportait avec lui le mémoire de F. E. de Rosily et le communi
qua à ceux qui l' accompagnaient (5\
L'expédition fut particulièrement meurtrière. Son chef, le capitaine Nicolas
Baudin, décéda à l'île de France, pendant le voyage de retour, et ce fut Pierre-
Bernard Milius qui ramena le Géographe au port de Lorient, le 24 mars 1804.
Le scorbut et la dysenterie avaient ravagé les équipages et éclairci les rangs
des officiers. « La mort promenait sa faux » (6\ Sur les 23 savants embarqués, 5
seulement rentrèrent en France (?) et deux d'entre eux, Nicolas Petit et
4. Voir note suivante.
5. Théodore Leschenault de la Tour le mentionne : « Dili, comptoir portugais dans la partie septen
trionale de Timor, a aussi un langage particulier, si je dois m'en rapporter à une Notice manuscrite
que j'ai lue et dans laquelle était inséré un petit vocabulaire; cette notice est entre les mains du
commandant Baudin». Journal inédit, Arch, nat., S JJ 56 (2), p. 112. Pierre-Bernard Milius va jus
qu'à le reproduire intégralement à l'intérieur de son propre Récit du Voyage aux Terres australes
(1800-1804), éd. J. Bonnemains et P. Hauguel, Muséum d'histoire naturelle du Havre, 1987, pp.
17 à 25. Curieusement, aucun des deux ne nomme l'auteur du mémoire, qui était pourtant un hom
me connu. Destitué un moment parce que d'origine noble, Rosily fut nommé vice-amiral en 1796
par le Directoire. Napoléon le fit amiral en 1805 et il dirigea le Dépôt de la Marine en 1795 et à
no

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents