Galilée el la naissance de la mécanique classique selon Maurice Clavelin. - article ; n°4 ; vol.23, pg 351-364
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Galilée el la naissance de la mécanique classique selon Maurice Clavelin. - article ; n°4 ; vol.23, pg 351-364

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1970 - Volume 23 - Numéro 4 - Pages 351-364
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M JEAN BERNHARDT
Galilée el la naissance de la mécanique classique selon Maurice
Clavelin.
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1970, Tome 23 n°4. pp. 351-364.
Citer ce document / Cite this document :
BERNHARDT JEAN. Galilée el la naissance de la mécanique classique selon Maurice Clavelin. In: Revue d'histoire des
sciences et de leurs applications. 1970, Tome 23 n°4. pp. 351-364.
doi : 10.3406/rhs.1970.3165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1970_num_23_4_3165DOCUMENTATION
Galilée et la naissance de la mécanique classique
selon Maurice Clavelin*
Gomme le précise le sous-titre, Essai sur les origines et la formation
de la mécanique classique, la thèse du Pr Clavelin se propose d'examiner
comment s'est créée, dans et par l'œuvre de Galilée, la science moderne
du mouvement. Il s'agit de « déterminer aussi exactement que possible
à propos de quels problèmes, au moyen de quels concepts et de quelles
méthodes la mécanique classique a réussi à prendre corps ». Pour cela,
sans nier l'intérêt d'une étude du milieu intellectuel et social, l'auteur
qui considère à juste titre que l'essentiel de la science galiléenne est
« le passage d'un univers conceptuel à un autre univers conceptuel »
a choisi de « se placer délibérément à l'intérieur de l'œuvre », en essayant
« de la restituer dans son organisation et sa complexité, sans omettre
le cas échéant ses difficultés, ses lacunes, voire ses contradictions » (Avant-
Propos, p. 7). C'est donc surtout à une lecture attentive des textes, des
tinée à restituer le cheminement d'une pensée, que nous sommes conviés.
Disons tout de suite que ce travail est de premier ordre, par son équilibre
et son expression comme par son information et la maîtrise de ses analyses :
il est clair qu'il fera date dans l'historiographie de la science classique.
La première partie, « Tradition et travaux de jeunesse » (pp. 17-18)
étudie en trois chapitres la science aristotélicienne du mouvement local
(pp. 19-74), l'œuvre du xive siècle (pp. 75-126) et les premiers travaux de
Galilée, De motu et Mecaniche. On s'étonnera peut-être que l'auteur ait
jugé utile de remonter jusqu'à une présentation d'ensemble de la physique
d'Aristote : n'eût-il pas été plus adroit de se référer à Aristote chemin
faisant, à l'occasion, pour ne pas avoir l'air d'oublier le sujet pendant
50 pages et plus ? Nous n'en croyons rien et l'auteur, qui s'est sans doute
attendu à des objections de cet ordre, a bien fait d'affirmer (p. 7) la nécess
ité de commencer par une vue systématique du monde aristotélicien,
* Maurice Clavelin, La philosophie naturelle de Galilée, Paris, Armand Colin,
1968, 15 x 24 cm, 504 p., « Philosophies pour l'âge de la science ». Prix : 51,50 F. revue d'histoire des sciences 352
non seulement, comme il le dit, pour pouvoir opposer un univers concep
tuel à celui qui devait le ruiner, mais aussi, ajouterons-nous, pour bien
mesurer la force et la solidité de la science aristotélicienne, liées à sa cohé
rence systématique. Plutôt que de renvoyer le lecteur aux études ari
stotéliciennes, Clavelin a fait œuvre originale ; si le chapitre éclaire par
antithèse la physique galiléenne, réciproquement la connaissance de
celle-ci permet de mieux définir la rigueur des liaisons internes de l'aris-
totélisme. Par exemple, c'est en pensant à la nouvelle conception du
mouvement comme état (selon l'analyse célèbre d'A. Koyré) que l'on saisit
l'impossibilité de principe d'une assimilation entre mouvement et repos
dans une physique de l'actualisation des essences et la nécessité a priori,
en cette physique, du moindre être, de la limitation et de l'hétéronomie
de tout mouvement (cf. surtout pp. 23-26). L'étude du mouvement
local est donc inséparable du contexte qui permet seul de comprendre sa
fonction : pour préciser la « structure d'ordre » (p. 30) esquissée par les
présocratiques, Aristote confère à la sphère finie de leur cosmos six
directions absolues, haut et bas, droite et gauche, avant et arrière, définies,
les deux premières par l'opposition du centre et de la périphérie de la
sphère, les quatre autres par le mouvement des étoiles. De plus, les seules
grandeurs simples étant la ligne droite et la ligne circulaire, les mouve
ments naturels simples doivent être directement rattachés à cette structure
d'ordre, à moins de verser dans le matérialisme démocritéen selon lequel
l'ordre pourrait sortir du désordre : on obtient trois spécifications, le
mouvement circulaire simple (autour du centre) et deux mouvements
rectilignes simples (à partir du centre ou vers le centre). « Bien qu'ils
soient puisés à des sources différentes, la structure d'ordre et les trois
mouvements naturels simples vont se fondre en une image unique et
devenir indissociables. Pris ensemble, ils vont constituer cette image
cosmologique a priori qui, issue en partie des exigences de la raison et
en partie de l'expérience sensible, représente sans conteste l'assise même
de la philosophie naturelle ď Aristote » (p. 31). Telle est la structure
dynamique par laquelle le cosmos maintient activement son harmonie
et tout le détail en découle, théorie des lieux, négation d'un univers
infini et d'un espace vide, caractère absolu de la légèreté et de la gravité,
opposition des mouvements naturels et des mouvements violents, diff
érence radicale du mouvement et du repos, identité de l'acte du moteur
et de l'acte du mobile, renouvellement de la théorie des éléments, immob
ilité absolue de la Terre et mouvement absolu du Ciel. Toute cette
organisation qui donne au une fonction subordonnée dans
une philosophie de la multivocité de l'être veut répondre au défi de Par-
ménide (cf. p. 19). De même, et plus particulièrement, Aristote avait à
montrer contre Zenon que la continuité du mouvement local est intelli
gible : il utilise à cette fin l'axiome d'Eudoxe et bien entendu applique DOCUMENTATION 353
à l'infini sa distinction de l'acte et de la puissance (en dérivant de l'axiome
sa notion de l'être en puissance par « renouvellement incessant », Physique,
III, 6, 206 a 22, cité p. 60). C'est « à l'occasion de cette analyse qu'Aristote
s'est approché le plus près d'une description du mouvement dans son
devenir propre » (p. 49), mais précisément, outre que la solution du pro
blème du continu s'accompagnait « d'un divorce entre la grandeur et
le nombre » (p. 53), la considération directe du mouvement en sa conti
nuité ne fait que confirmer « la thèse fondamentale selon laquelle le mou
vement, dans la mesure où il possède une fonction ontologique, ne peut
être qu'un processus transitoire, différent par essence du repos » (p. 60)
et, à proprement parler, impossible à examiner pour lui-même, indépe
ndamment du moteur, du mobile ou, au moins, de la trajectoire. De plus, sa
continuité n'est assurée que par le fait d'une positive force de résistance
du milieu, laquelle contraint de proche en proche le moteur à surmonter
son opposition : « C'est donc un effet de division et non simplement de sous
traction que la résistance exercera dès le commencement du mouvement
sur la force motrice » (p. 62). On voit qu'à tous égards, comme le dit Cla-
velin, le mouvement est « encadré, prédéterminé dans ses modalités, avant
même d'avoir commencé » (p. 62), ce qui n'empêche pas Aristote de faire
un gros effort de classement, souvent gêné et obscurci par l'impossibilité
théorique (et non pas seulement technique) de mesurer les vitesses. De
telles difficultés nées avec le système aident à comprendre comment, par
la suite, les mises en question de détail seront à elles seules impuissantes
à renverser le système : « C'est la solidité de son soubassement cosmolo
gique qui assurera la durée de la mécanique péripatéticienne » (p. 73).
Nous avons insisté sur ce premier chapitre parce qu'il est loin de
contribuer seulement à l'étude de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents