Immigrés, Etats et sociétés - article ; n°1 ; vol.5, pg 113-126
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1989 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 113-126
Inmigración, Estado y sociedad.
Remy LEVEAU
Generalmente se considera que los emigrantes son actores sociales incapaces de dirigir sus destinos. Cuando se hace un análisis más fino, pareciera que el margen de autonomía de que disponen en relación a los Estados y a las sociedades — tanto en los países de origen como en el de la inmigración — es más grande de lo que se piensa.
Se podria plantear la siguiente hipótesis : las conductas individuales pueden producir cambios sociales, económicos y políticos en dichos países. En el caso de los países de origen, estos cambios pueden conducir a cuestionar el rol que se había atribuído al Estado en el momento de la Independencia.
Immigrés, Etats et sociétés.
Rémy LEVEAU
Les émigrés sont trop souvent considérés comme des acteurs sociaux subissant un destin qu'ils ne contrôlent pas. A y regarder de plus près il semble bien que leur marge d'autonomie à l'égard des Etats et des sociétés, tant celles des pays de départ que des pays d'accueil soit plus importante qu'on ne le pense. Peut-on faire l'hypothèse que leur individualisme peut être à l'origine de changements sociaux, économiques et politiques dans ces pays, remettant en cause les fonctions de l'Etat telles qu'elles ont pu être définies lors des indépendances ?
Immigrants, States and Societies.
Rémy LEVEAU
Migrants are often seen as social actors submitted to a fate they don't control. It seems however, that their space of autonomy in relationship with states and societies, in their country of origin as well as in their country of stay is much more important. Can we think that their individualism may bring social, economic and political change in these countries of origin as well as in their country of stay, is much more important. Can we (posit that they even affected the workings of the States as they were defined at their) Independances ? (text in parentheses added by Persée)
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rémy Leveau
Immigrés, Etats et sociétés
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 5 N°1. Les politiques d'immigration en Europe et aux
États-Unis. pp. 113-126.
Citer ce document / Cite this document :
Leveau Rémy. Immigrés, Etats et sociétés. In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 5 N°1. Les politiques
d'immigration en Europe et aux États-Unis. pp. 113-126.
doi : 10.3406/remi.1989.1200
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1989_num_5_1_1200Resumen
Inmigración, Estado y sociedad.
Remy LEVEAU
Generalmente se considera que los emigrantes son actores sociales incapaces de dirigir sus destinos.
Cuando se hace un análisis más fino, pareciera que el margen de autonomía de que disponen en
relación a los Estados y a las sociedades — tanto en los países de origen como en el de la inmigración
— es más grande de lo que se piensa.
Se podria plantear la siguiente hipótesis : las conductas individuales pueden producir cambios sociales,
económicos y políticos en dichos países. En el caso de los países de origen, estos pueden
conducir a cuestionar el rol que se había atribuído al Estado en el momento de la Independencia.
Résumé
Immigrés, Etats et sociétés.
Rémy LEVEAU
Les émigrés sont trop souvent considérés comme des acteurs sociaux subissant un destin qu'ils ne
contrôlent pas. A y regarder de plus près il semble bien que leur marge d'autonomie à l'égard des Etats
et des sociétés, tant celles des pays de départ que des pays d'accueil soit plus importante qu'on ne le
pense. Peut-on faire l'hypothèse que leur individualisme peut être à l'origine de changements sociaux,
économiques et politiques dans ces pays, remettant en cause les fonctions de l'Etat telles qu'elles ont
pu être définies lors des indépendances ?
Abstract
Immigrants, States and Societies.
Rémy LEVEAU
Migrants are often seen as social actors submitted to a fate they don't control. It seems however, that
their space of autonomy in relationship with states and societies, in their country of origin as well as in
their country of stay is much more important. Can we think that their individualism may bring social,
economic and political change in these countries of origin as well as in their country of stay, is much
more important. Can we (posit that they even affected the workings of the States as they were defined
at their) Independances ? (text in parentheses added by Persée)113
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 5, N° 1
2cmc trimestre 1989
Immigrés, États et sociétés
Rémy LEVEAU
Trop souvent l'immigré est perçu comme une victime de
forces économiques obscures qui le dépassent. Cette approche laisse dans l'ombre
un comportement autonome d'acteur social dans le champ économique et politi
que qui se déroule souvent en dehors des normes fixées par les États, qu'il s'agisse
du pays d'origine ou du pays d'accueil. Ce comportement reste cependant difficile à
saisir car les intéressés ne le revendiquent guère et trouvent certains avantages à se
présenter comme victimes. Les pays de départ n'ont généralement pas de politique
d'émigration. La réalité connue fait contraste avec le discours officiel unitaire et
totalisateur qui, au nom du socialisme ou de l'étatisation, aspire à contrôler tous
les aspects de la vie collective, et n'y réussit guère en face d'une fraction de la
population qui échappe à son autorité directe, que l'on courtise pour ses ressources
et que l'on craint pour ses idées.
Dans le pays d'accueil, l'immigré est rarement reconnu comme un acteur
social à part entière — en premier lieu parce qu'il ne jouit généralement pas de la
citoyenneté — ensuite parce qu'il se trouve souvent cantonné dans la fonction de
producteur marginalisé et parfois clandestin. On fait semblant de le considérer
comme un simple acteur économique, présent temporairement en prenant à la
lettre un discours de dignité qui valorise le retour alors que sa conduite montre
qu'il va rester.
Dans la pratique, une gestion complexe de la modernité se fait jour, sans tenir \
compte des intentions des États, rusant avec les frontières, les contrôles et les J
règlements. Les enjeux globaux sont énormes, se comptent en milliards de dollars
ou de francs et ont entraîné en quelques dizaines d'années des déplacements de
millions de personnes, et le début d'un processus d'installation qui n'a guère trouvé
sa rationalisation.
La présente étude ne vise qu'à proposer quelques éléments de réflexion sur
cette situation de migration, partant pour l'essentiel des pays du Maghreb. Les
enquêtes qui ont été menées concernent principalement la relation avec le pays
d'accueil, mais comportent cependant des observations sur le départ ou la relation
avec le pays d'origine des migrants, ou de leurs parents s'ils sont nés en France. Les 114 Rémy LEVEAU
observations permettent d'appréhender les éléments d'une stratégie complexe dont
les effets peuvent être considérables en termes de modernisation sociale et politi
que.
PROJECTION DU MODÈLE MIGRATOIRE DE L'EUROPE DU
SUD SUR LE MAGHREB
Ce qui se passe aujourd'hui sur la rive sud de la Méditerranée n'est pas sans
comparaison avec ce qui se passait au début des années soixante en Espagne, au
Portugal, en Grèce et en Yougoslavie. Des milliers de migrants ont alors quitté des
pays à régimes autoritaires Dour s'installer dans les démocraties libérales de l'Eu
rope du nord. Leurs départs étaient bientôt suivis d'une phase d'industrialisation
intensive, puis d'ouverture démocratique de leur pays d'origine. Il est vrai que cette
phase voit le jour au moment où l'émigration s'arrête. S'agit-il d'une simple coïnci
dence ou existe-t-il un lien de causalité de nature incertaine entre divers facteurs ?
Peut-on aller plus loin et s'interroger sur la projection possible de ce modèle de
l'Europe méditerranéenne si modèle il y a, sur la Méditerranée arabe en portant
essentiellement l'attention sur les liens développés par le processus migratoire avec
le Maghreb, en faisant l'hypothèse que ces liens ont influencé l'évolution interne de
ces sociétés dans des conditions qui n'étaient pas prévues à l'origine par les Etats (l) ?
Dans les années soixante l'Espagne et surtout le Portugal n'avaient guère de
doctrine en matière d'émigration, et même en ce qui concerne le Portugal, y étaient
franchement hostiles en raison de guerres coloniales qui exigeaient un service
militaire long. Il en est de même des pays du Maghreb au lendemain de l'indépen
dance. L'Algérie décolonisée voyait dans le retour définitif des émigrés à la terre
natale une étape logique de son émancipation politique. Mais dans la pratique, elle
n'envisageait guère au lendemain de 1962 un rapatriement qui mettrait en cause de
fragiles équilibres internes. Pour des raisons économiques, certains dirigeants algé
riens voyaient d'un œil favorable la liberté de circulation instituée par les accords
d'Evian. Ils pensaient que cette disposition destinée à l'origine au maintien d'une
forte population d'origine européenne, pourrait servir à l'émigration. Ben Bella,
sensible à la présence majoritaire des Kabyles parmi les migrants, y voyait cepen
dant un risque de constitution à l'extérieur d'une opposition du même type que
celle des anticastristes à Miami. La politique affirmée restera celle du retour à
terme pour participer à la construction nationale. Dans la pratique, les négocia
teurs algériens réagissent alors vivement à tout ce qui peut limiter l'importance des
flux migratoires et de la liberté de circuler entre l'Algérie et la France.
Du côté marocain, la politique migratoire est aussi inexistante et les réticences
officielles sont peut-être encore plus grandes à l'origine. Les premiers plans qui
nquennaux n'en tiennent pas compte, et les suivants la sous-estiment. L'émigration
va s'imposer dans la réalité à la suite des sollicitations de l'État et des entreprises
françaises qui, après 1962, souhait

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