Indochine - article ; n°1 ; vol.10, pg 612-627
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1910 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 612-627
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Publié le 01 janvier 1910
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Langue Français
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Extrait

Indochine
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 10, 1910. pp. 612-627.
Citer ce document / Cite this document :
Indochine. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 10, 1910. pp. 612-627.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1910_num_10_1_2050:
BIBLIOGRAPHIE
Indochine
S. \L HoÀNG-cao-Khâi Ц Щ Щ. — Gurmg sa nam. — Hanoi, Dufour et
Vïnh, îgio.
Pour la France et pour t Indochine. — En Annam. — Traduit de l'annamite
par le capitaine Jules Roux. — Hanoi, imprimerie Express, 1910, 87 p.
(édition annamite-française).
Viêt ш kinh Щ $lil, traduction chinoise par TRAN-tán-Binh Щ. ЩЩ, revisée
par РнАМ-vân-Thu ^~%Щ, 4° P-
Le Miroir de l'Histoire ď Annam de S. E. HoÀNG-cao-Khâi, ancien vice-roi du Tonkin,
est, je crois, le livre original le plus considérable qui existe actuellement en prose annamite,
et à ce titre mérite d'être examiné avec intérêt. On sait en effet que les lettrés annamites ont
toujours dédaigné l'étude de leur propre langue pour s'en tenir exclusivement à celle du
chinois : les ouvrages d'un caractère sérieux, histoire, géographie, législation, ont toujours été
écrits en langue chinoise, et la littérature de langue annamite ne compte guère, en dehors
des traductions des classiques chinois f1), que des poèmes et des pièces en prose rythmée.
Il en résulte que, si la langue poétique, cultivée depuis longtemps, est aujourd'hui assez
libre et maîtresse de ses effets, il n'en est pas de même de la prose : celle-ci est encore en
formation, et manque souvent de souplesse. En lisant le Guarng s& nain, on ne peut manquer
d'être frappé de la raideur et de la monotonie des phrases, toutes taillées sur le même
patron, pour ainsi dire ; et il est très curieux de comparer à l'original annamite la traduction
chinoise il est incontestable que l'auteur paraît moins à l'aise dans sa langue maternelle que
le traducteur dans une langue étrangère. Mais c'est à force d'écrire que peu à peu les Anna
mites formeront leur langage : déjà depuis quelques années ils s'y intéressent davantage, et
ce livre est une des plus importantes manifestations de cette tendance nouvelle.
L'ouvrage commence un peu brusquement et finit de même, sans entrée en matière ni
conclusion. L'auteur semble avoir voulu montrer que l'histoire toute entière de Г Annam n'est
que la conséquence de cette loi : les populations peu civilisées sont absorbées par les nations
plus avancées jusqu'au jour où elles se sont assimilé la civilisation de celles-ci. Les Annamites,
encore sauvages, ont été conquis par les Chinois ; puis, civilisés par ceux-ci, ils les ont repoussés
et ont profité de la supériorité acquise à leur école pour devenir à leur tour des conquérants et
s'emparer du Champa et du Cambodge ; l'intervention française leur permettra maintenant de
s'assimiler la culture européenne. Mais ces idées ne sont nulle part exposées clairement.
(!) Ces traductions ne sont pas des textes suivis en langue annamite : ce sont des notes
placées à la fin de chaque phrase chinoise. De plus la traduction consiste surtout à. répéter les
mots chinois en les rangeant dans l'ordre de la phrase annamite et en y ajoutant les particules
annamites indispensables. Elles sont inintelligibles pour d'autres que des lettrés. — - 613
Le livre est divisé en trois chapitres : les relations de l'Annam et de la France (nu&c ta
giao thièp v&i nivàc Pha-lang-sa) ; les de et de la Chine (nu&c ta giao
thièp v&i mv&c Tau) ; la conquête du Champa et du Cambodge par l'Annam ta lay
nit&c Siém-thùnh cùng nir&c Chân-lap). On voit qu'il est presque entièrement consacré à
l'histoire ; mais l'auteur y mêle fréquemment des opinions et des réflexions personnelles sur
des événements récents et sur l'administration française ; je laisserai de côté ces appréciations
pour me borner à l'examen de la partie historique.
L'auteur a lu avec soin les annales annamites et connaît l'histoire de l'occupation chinoise
du Tonkin aussi bien qu'on peut le faire à l'aide de cette compilation médiocre. Toutefois ses
idées sur l'administration chinoise ne sont pas toujours très justes. C'est ainsi qu'il expose
{[). 58-6o) cette théorie que les Chinois ne levèrent pas d'impôts au Tonkin avant la dynastie
T'ang (fiiro-ng) /Ц (618-907) : des nombreux faits qu'on pourrait citer à l'encontre de cette
théorie, je n'en rappellerai qu'un, parce qu'il est mentionné dans les annales rédigées sous
Tir-dire, le Bai-viet su thông giám cwc/ng mue, tien-biên (q. 2, 20 a, trad. Des Michels,
p. 77) : « lorsque Co Manh-kièn arriva dans la contrée, il lit une enquête sur les causes de la
rébellion. Toutes les personnes interrogées lui dirent que les anciens administrateurs se mont
raient d'une rapacité extrême dans la perception des taxes, et que le peuple en souffrait... »
Ce passage suffit à démontrer l'existence d'impôts au Tonkin dès l'année 184. de notre ère.
Un peu plus loin (p. 60), il affirme que, sous les Bircrag, « les fonctionnaires chinois étaient
appelés dô-ho, et les fonctionnaires annamites Ici-mi, ce qui voulait dire qu'on les distinguait les
uns des autres, considérant les premiers comme supérieurs aux seconds » (quan nir&c 7 au thi
goi rang dô-ho, quan nu&c ta th&i goi rang Ici-mi, nghïa là chia ra làm bên qui bên
tien). En réalité, le titre de dô-ho Щь Щ, « Protecteur général », ne s'appliquait pas à tous les
fonctionnaires chinois du Tonkin, niais à un seul, le gouverneur, dont dépendait toute l'adminis
tration de la province chinoise d'Annam. D'autre part l'expression ki-mi ne s'appliquait pas
à des fonctionnaires, mais à des circonscriptions, ki-mi châu, huyên : les chefs
barbares qui se soumettaient à la Chine étaient pourvus du titre héréditaire de thé-su: jjjlj JE. ou
de linh </fK et leur domaine, érigé suivant son importance en ki-mi châu ou en ki-mi huyén,
était placé sous la surveillance du fonctionnaire chinois le plus proche. Les T'ang créèrent des
territoires de cette sorte dans les régions montagneuses du Tonkin, chez les Tho et les Mu'ông,
mais jamais dans le delta. 11 ne reste donc rien de la théorie de l'auteur.
P. 14 : Ce n'est pas l'amiral Duperré qui était gouverneur de la Cochinchine lorsque Philastre
vint au Tonkin, mais Dupré. Cette erreur est du reste fidèlement reproduite dans la
traduction française.
Il est regrettable également que l'auteur ait apporté si peu de soin à la réduction des dates
annamites en dates européennes. Celles de la période tu-duc, par exemple, sont toutes
fausses d'une année :
P. 14 : « nain 1873, là nain vua Tu-dúc thú 25». — La «5e année lu- duc est 1872 et
non 187.Э, et c'est en effet en 1872 qu'eut lieu l'arrivée de Dupuis.
Ibid. Au lieu de 1874, lire 187Л : Francis Garnier fut tué le 21 décembre 187Л.
P. 16 : « nain 1883, là nám vua Tu-dúc thù 35 », lire 1882 (arrivée de Rivière).
P. 18: «nain 1884, là nâm vua thú 36 », lire 1 885 : Ту Am: mourut le 19
juillet 188З.
Toutes les dates de la période thànhthdi sont fausses de deux années : c'est ainsi que
l'année 1889 est appelée (p. 28) troisième année thành-thai, alors quelle est la première
de la période; l'année 1892, qui est la quatrième, est prise pour la septième (p. 28), les années
1897 et 190a deviennent la onzième et la seizième au lieu de neuvième et quatorzième (p. 5o).
Toute la chronologie est faussée par là : M. de Lanessan n'arriva pas en 1889, mais en 1891 ;
Armand Itousseau devint Gouverneur général en 1894, et non en 1892, etc.
De cet ouvrage, il a été publié deux traductions, l'une en chinois de M. TliÂN-tan-Bïnh,
l'autre en français de M. J. Houx, capitaine d'artillerie coloniale. La première est exacte et
suit de près le texte annamite; peut-être devrait on reprocher au traducteur de ne pas s'en — — 614
être toujours assez dégagé, et d'être parfoi

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