Introduction. Défense, organisation industrielle et réseaux de connaissances - article ; n°1 ; vol.112, pg 11-25
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 2005 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 11-25
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

David Versailles
Introduction. Défense, organisation industrielle et réseaux de
connaissances
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 112. 4e trimestre 2005. pp. 11-25.
Citer ce document / Cite this document :
Versailles David. Introduction. Défense, organisation industrielle et réseaux de connaissances. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 112. 4e trimestre 2005. pp. 11-25.
doi : 10.3406/rei.2005.3122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_2005_num_112_1_3122David W. VERSAILLES
DEFENSE,
ORGANISATION INDUSTRIELLE
ET RÉSEAUX DE CONNAISSANCES (1)(2)
Ce numéro thématique est consacré à l'étude des formes d'organisations
industrielles qui caractérisent la Défense. Il a pour ambition de montrer
que les outils modernes de l'analyse de ces formes s'appliquent de
façon pertinente aux questions relatives à la mise en œuvre des missions de
Défense. Il entend aussi exprimer que les recherches liées aux industries de
Défense peuvent contribuer à enrichir les avancées théoriques en économie
industrielle. Un premier ensemble de réflexions renvoie au secteur de la
Défense comme composé d'industries « intensives en connaissances », tou
jours à la pointe de l'intégration de nouvelles technologies pour s'assurer de la
supériorité tactique, sur le champ de bataille. Cette situation se ressent imméd
iatement face aux systèmes d'armes majeurs comme, par exemple, les porte-
avions, les avions de chasse ou les chars de bataille, qui sont parfois utilisés
pour incarner l'excellence technologique d'un pays. Le second ensemble de
réflexions repose sur les relations particulières qui existent entre l'État, le
monde de la recherche et les industriels, situation qui singularise la Défense
par le biais de la prise en compte d'impératifs stratégiques. Les caractéris
tiques sectorielles et nationales demeuraient assez faciles à cerner pendant la
période de la Guerre froide, en particulier parce que les frontières nationales
des stratégies militaires étaient régulées par la logique générale de la dissua
sion nucléaire. Depuis le 11 septembre 2001, tous les États ont élargi de façon
explicite le périmètre des décisions de Défense aux paramètres qui concourent
à la fonction de Sécurité nationale, ce qui a augmenté la complexité de l'ana-
(1) Le contenu de cette introduction n'engage que l'auteur et ne représente en rien l'opinion du
ministère de la Défense ou de l'armée de l'air.
(2) L'auteur tient à remercier Richard ARENA et Valérie MERINDOL pour leurs commentaires
sur des versions antérieures de ce texte.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 112, 4ème trimestre 2005 1 1 lyse des politiques publiques et de leurs conséquences (ou des pré-requis) en
matière industrielle.
Les relations entre l'analyse économique et les questions de Défense sont
nombreuses et anciennes. Elles concernent à la fois des outils analytiques,
développés pour traiter de questions de Défense et de Sécurité, et des objets
particuliers comme ceux qui existent autour de la guerre ou des conflits.
L'économie dite « de Défense » est née dans le contexte de considérations nor
matives (McGuire, 1995 : 39) portant sur les questions de sécurité nationale
associées à l'affrontement entre les blocs de la Guerre froide. Elle continue de
faire référence à des perspectives spécifiques qui rendent compte de la problé
matique des biens publics et de l'importance de la Défense dans les économies
nationales. Dans le Handbook of Defense economics (Hartley et Sandler eds,
1995), les contributions à l'économie publique, à l'analyse des choix publics
(public choice economics), à la micro et à la macro-économie, à l'économie
industrielle, à l'économie régionale et à l'économie internationale sont énu-
mérées à travers leur actualité et l'histoire de leurs contributions normatives
sur quelque 35 années. À partir des années 1990 de nombreux débats occupent
la littérature scientifique et les réflexions normatives autour de la « dualité »
civil/militaire. Ces éléments concernent à la fois des questions relatives à la
production dans le cadre des divers programmes et aux diverses phases de la
R & D : plus la R & D se trouve dans des phases « amont », plus les actions
sont « duales » par nature. Au cours de cette période, la fin de l'affrontement
Est-Ouest et la disparition progressive de toute menace directe ont conduit à
envisager la possibilité de bénéficier des « dividendes de la paix » et de
réorienter une partie des budgets de Défense vers d'autres politiques
publiques. Les changements constatés depuis la fin de la Guerre froide et les
réformes induites par le 11 septembre 2001 ont bouleversé tous les modèles
d'analyse précédents et il convient aujourd'hui de prendre en compte l'évolu
tion des relations entre l'État, le monde de la recherche et l'industrie en
conservant dans la ligne de mire, sur le plan normatif, le besoin, pour l'État,
de conserver une forme d'influence malgré les baisses des budgets publics (3)
de Défense.
Les articles de ce numéro thématique vont exprimer, chacun à leur manière,
que les formes d'organisation industrielle représentatives du secteur de la
Défense ne peuvent pas se réduire à des relations marchandes : toutes obéis-
(3) Dans les pays qui ont fait le choix de développer un outil de Défense, le budget public qui
y est consacré demeure encore important malgré les réductions de format qui ont suivi la fin
de la Guerre froide. Dans le cadre du modèle d'armées défini pour la France, le budget de la
Défense est le deuxième budget de l'État après celui de l'Éducation nationale (le troisième
si l'on tient compte du service de la dette) et le premier par les investissements. Aux États-
Unis la place du budget associé aux fonctions de Sécurité et de Défense est difficile à appré
hender car de nombreux ministères fédéraux abritent ces masses budgétaires mais, pris en
termes bruts, le Pentagone est la source de plus de la moitié des dépenses fédérales de R&D.
12 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 112, 4ème trimestre 2005 largement à des logiques hiérarchiques qui traduisent, d'une façon ou sent
d'une autre, la subordination à la décision politique. La relation à l'État évo
lue dans le temps et selon les pays, mais elle demeure omniprésente. Les
enjeux sont d'autant plus forts que la prise en compte des intérêts de chacun
des acteurs, ou encore la prépondérance de la R & D pour satisfaire les fonc
tions de Défense et de Sécurité, impliquent une projection de tous les raison
nements sur une échelle de temps à très long terme, dans lesquels les actifs
incorporels occupent la place majeure. La conjonction de la subordination à
l'État et de l'application des lois de la concurrence se traduit donc par une
situation où les organisations industrielles de la Défense alternent entre exclu
sion et obéissance aux lois du marché. La notion de système est bien plus per
tinente pour approcher le sujet, parce qu'elle permet de prendre en compte les
logiques de réseau qui sont sous-jacentes aux mécanismes de transfert des
actifs incorporels. Leur élaboration suppose des mécanismes de transfert et de
conversion des connaissances de chaque acteur, qu'il soit industriel, chercheur
ou encore représentant de l'État dans sa double fonction de donneur d'ordre
(qui décide de la politique de Défense et paie les programmes à partir du bud
get de l'État) et d'usager (le soldat qui remplit la mission et transmet son expé
rience opérationnelle). La complexité du système augmente avec la complexit
é de la mission à réussir.
Des illustrations d'activités hautement intensives en connaissances emprunt
ées à la Défense peuvent se trouver dans tous les pays, à toutes les époques.
Ces références demeurent trop nombreuses et trop diverses pour établir des univoques. D'une façon ou d'une autre, tous les programmes d'a
rmement peuvent être mobilisés pour les réflexions en mati&#

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