Kypriaka. IX. Recherches sur les antiquités de Golgoi - article ; n°1 ; vol.95, pg 305-334
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1971 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 305-334
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Olivier Masson
Kypriaka. IX. Recherches sur les antiquités de Golgoi
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 1, 1971. pp. 305-334.
Citer ce document / Cite this document :
Masson Olivier. Kypriaka. IX. Recherches sur les antiquités de Golgoi. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95,
livraison 1, 1971. pp. 305-334.
doi : 10.3406/bch.1971.2161
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1971_num_95_1_2161KYPRIAKA
IX. RECHERCHES SUR LES ANTIQUITÉS DE GOLGOI
J'ai déjà eu à m'occuper, dans cette série de Kypriaka, de certains
objets provenant du site antique de Golgoi, à savoir des vases d'albâtre
portant des inscriptions syllabiques1, puis un grand marchepied en calcaire,
pourvu d'un texte syllabique étrange2. Par la suite, et alors que le site
était resté à l'écart des fouilles régulières pendant près d'un siècle, le
Département des Antiquités de Chypre, sous l'impulsion toujours efficace
de V. Karageorghis, a eu l'heureuse initiative de faire reprendre des fouilles
à Golgoi, à partir de l'automne de 1969. Dirigée par M. G. Bakalakis, de
l'Université de Salonique, une expédition grecque a commencé en novembre
1969 des recherches sur l'emplacement même de ce que l'on croit être la
ville antique, en obtenant très vite des résultats intéressants3, et notam
ment, pour la plus grande satisfaction de l'épigraphiste, en mettant au
jour dans des ruines de maisons un certain nombre d'inscriptions sylla
biques, peintes sur vases ou tessons4. Une seconde campagne a été réalisée
en septembre 1970. Il a donc semblé opportun, en marge de ces nouveaux
travaux, de présenter ici quelques pages consacrées aux antiquités de
Golgoi5.
A. Identification probable du site de Golgoi en 1851
La cité de Golgoi a été rarement mentionnée, semble-t-il, chez les
auteurs anciens. C'est à cause de son culte d'Aphrodite que Théocrite, XV,
(*) Suite de BCH, 92 (1968), p. 375-409. Comme d'habitude, je remercie vivement mes amis
et collègues du Musée de Nicosie, M. V. Karageorghis, M. et Mme K. Nicolaou, pour l'aide qu'ils
ont bien voulu apporter à ces recherches. En outre je remercie tout particulièrement Mlle Annie
Caubet, Conservateur au département oriental du Musée du Louvre, dont le concours m'a été
précieux pour maintes questions concernant les objets de Golgoi qui sont conservés au Louvre.
(1) BCH, 90 (1966), p. 22-31.
(2) BCH, 92 (1968), p. 380-386 ; voir aussi plus loin, p. 316.
(3) Premier rapport publié dans BCH, 94 (1970), p. 269-272.
(4) Voir mes remarques provisoires, ibid., p. 272.
(5) L'article Golgoi du Pauly-Wissowa, rédigé par Oberhummer, est de bonne qualité,
et faisait suite à un examen personnel du site (visite de 1887) ; cité plus loin comme : Oberhummer.
20 306 OLIVIER MASSON [BCH 95
100, cite Golgoi à côté d'Idalion6, de même que plus tard Pausanias, VIII,
5, 2; un renseignement complémentaire est donné par Etienne de Byzance,
selon qui Golgoi était une colonie de Sicyone d'Achaïe7. Aucun de ces
passages ne précise la situation de la ville par rapport aux autres cités
chypriotes.
C'est donc un mérite de l'érudit chypriote Athanasios Sakellarios (1826-
1901 )8, explorant l'île en 1851, que d'avoir proposé la localisation de Golgoi
tout près du village, aujourd'hui bourgade, d'Athiénou, au Sud-Est de
Nicosie9. Sakellarios avait reconnu, au Nord la présence d'un
habitat antique, à un endroit dénommé précisément Γι/ορκούς; l'argument
a rencontré depuis cette époque peu de contradicteurs sérieux, et l'on peut
dire actuellement que l'identification est généralement acceptée, bien
qu'une preuve définitive n'ait pas encore été découverte10. La trouvaille,
sans doute dans cette région, d'une statuette portant la signature d'un
artiste Γόλγιος ne peut constituer qu'un argument entre d'autres11. Il faut
souhaiter que les nouvelles fouilles viennent apporter des éléments pour
ce dossier.
En tout cas, en 1961, j'ai déjà indiqué brièvement la situation relative
des trois secteurs de la région de Golgoi qui ont fourni des antiquités12.
Les choses seront plus claires grâce au croquis de la région d'Athiénou-
Golgoi que je suis en mesure de présenter aujourd'hui (fig. 1), qui est fondé
sur les feuilles très détaillées du cadastre chypriote.
Je résumerai ici les caractéristiques de ces trois secteurs, de façon à ne
pas avoir à les répéter dans les paragraphes suivants, a) L'emplacement
de la ville se trouve au Nord-Est d'Athiénou, entre des chemins menant à
Ayia et à Melousha ; c'est un triangle délimité sous le nom de « Golgos »13
sur la feuille du cadastre (points 306, 307, etc.); immédiatement au Nord,
lieu-dit « Yeorgous » sur la même feuille14, b) La zone des nécropoles, qui
s'étend à l'Est, de part et d'autre (semble-t-il) de la route menant à Melousha
(6) Chez Théocrite, accusatif pluriel dorien Γολγώς ; cette forme, transmise par le ms. Κ
et un papyrus, avait été restituée dans les éditions par Valckenaer. Antérieurement, on lisait
l'accusatif singulier Γολγόν, variante fautive qui a donné naissance au singulier Γολγός, déjà
chez le scholiaste, ad locum. Ceci explique que la plupart des érudits du xixe siècle emploient la
forme Golgos pour le nom de notre ville.
(7) On connaissait le héros Γόλγος comme éponyme mythique. Pour Sicyone, voir BCH, 92
(1968), p. 384, n. 2, avec L. Lacroix.
(8) Biographie de cet érudit chez Th. Papadopoullos, Kypr. Spoudai, 32 (1968), p. 3-8.
(9) A. A. Sakellarios, Ta Kypriaka, I (Athènes, 1855), p. 187. Dans la seconde édition
{ibid., 1890), p. 192 sqq., l'auteur revendique en détail ses droits de « priorité » à l'égard des
Français, Vogué et Waddington ; voir plus loin, p. 308.
(10) Je ne reprends pas ici la discussion exposée dans mes Inscriptions chypriotes syllabiques,
1961 (cité : ICS), p. 275-276. Voir aussi Menardos, Athéna, 22 (1910), p. 417-418.
(11) Voir ICS, p. 276, n. 1, et ici-même, p. 330 et fig. 18.
(12) ICS, p. 276-281 et 401, à propos des trouvailles de L. Palma di Gesnola.
(13) C'est encore la forme signalée ci-dessus.
(14) Cf. Menardos, o. c, p. 418. L. P. Di Cesnola, Cyprus, Londres, 1877, p. 109 (et ailleurs)
mettait à tort ce nom en liaison avec celui d'une chapelle de Saint-Georges (« Aghios Iorgos »),
qui n'a jamais existé. VERS
AYI A
ATHIENOU ET SA REGION
Ο 500 1000 PIEDS
Fig. 1. — Carte d'Athiénou-Golgoi et de sa région, d'après les feuilles du cadastre. KYPRiAKA, ix : antiquités de golgoi 307 1971]
et Arsos ; les limites de cette zone sont encore mal connues15, c) Région dite
a'Ayios Phôtios, d'après une chapelle, illustrée par les découvertes de
Luigi Palma di Gesnola, au printemps de 1870. Elle se trouve assez loin
d'Athiénou, à Γ Est-Sud-Est, dans une petite vallée située entre deux montic
ules, Teratsovounos et Asprovounos. Utilisant diverses indications, je
crois avoir identifié, en septembre 1960, le principal site, celui du sanc
tuaire « entamé » par les ouvriers de l'expédition française de 186216 et
« fouillé » par ceux de L. Palma di Cesnola en 187017; il s'agit du point 502
de la feuille du cadastre, lieu sur lequel on voyait encore de nombreux
fragments d'ex-voto (calcaire et terre cuite); cet emplacement constitue
le « second site », apparemment le moins ancien, d'Ayios Phôtios18. L'autre
emplacement, considéré en 1870 comme celui d'un temple plus ancien, ou
plutôt un dépôt de sculptures évacuées du sanctuaire principal et entassées
en un bôthros, n'a pu être retrouvé en 1960-1961 ; il est dénommé commodé
ment comme le « premier site », ayant fourni en tout cas les éléments
archéologiques les plus anciens19.
B. La mission Vogiié-Waddington-Duthoit en 1862
J'ai déjà évoqué l'activité qui fut déployée dans notre région, au
début de 1862, par une mission archéologique française, formée de Melchior
de Vogué, William Waddington et Edmond Duthoit20. L'ouvrage qui
devait exposer les résultats obtenus alors n'a jamais été rédigé21. Les
d&#

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