L énonciation : procès et système - article ; n°70 ; vol.18, pg 35-46
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Description

Langages - Année 1983 - Volume 18 - Numéro 70 - Pages 35-46
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Manar Hammad
L'énonciation : procès et système
In: Langages, 18e année, n°70, 1983. pp. 35-46.
Citer ce document / Cite this document :
Hammad Manar. L'énonciation : procès et système. In: Langages, 18e année, n°70, 1983. pp. 35-46.
doi : 10.3406/lgge.1983.1151
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1983_num_18_70_1151Manar HAMMAD
Université de Montréal
L'ÉNONCIATION : PROCÈS ET SYSTÈME
1. Programme
Ce texte propose à la critique et à l'évaluation deux hypothèses et un pré
supposé dont l'ensemble nous paraît riche de promesses. Nous commencer
ons par les poser avant d'en tirer les conséquences. Nous avons testé ces
hypothèses et nous avons pu vérifier qu'elles sont applicables à des discours
manifestés dans des expressions relevant aussi bien de la langue naturelle
que de l'image et de la télévision. Bien que ces applications locales ne puis
sent remplacer une démonstration en bonne et due forme, elles viennent
conforter notre proposition.
Précisons ici que notre intention est de ne pas nous restreindre au cas
des langues naturelles et de considérer renonciation dans le cadre d'une
sémiotique générale, où le doublet ÉNONCÉ/ÉNONCIATION peut être
posé à partir de critères de contenu (cette idée est reprise en 6.2). Les mar
ques de renonciation dans l'expression peuvent être précisées cas par cas, ce
travail étant effectué à partir de la reconnaissance du sujet de renonciation
par les catégories je-ici-maintenant ou plus généralement par celles
d'actorialisation-spatialisation-temporalisation, lesquelles relèvent du con
tenu.
2. Cadre liminaire
Ainsi entendue dans un sens général, la notion d'énonciation devra être spé
cifiée à partir d'un autre point de vue : ce terme désigne aujourd'hui au
moins trois phénomènes, lesquels, bien que liés, peuvent être distingués :
— En premier lieu, on appelle instances de renonciation le sujet énon-
ciateur défini par je-ici-maintenant ci-dessus) et le sujet énonciataire posé
par ce dernier ou présupposé par l'opération d'interprétation du texte. Nous
n'avons pas l'intention de traiter directement le cas de ces instances, bien
que notre hypothèse en affectera la définition d'une certaine manière (cf.
5.4.). Nous en reparlerons dans cette mesure seulement.
— En second lieu, il est possible de parler de l'OPÉRATION d'énonc
iation, laquelle assure la conversion de la langue en discours selon E. Ben-
35 veniste. La description, suivant le parcours génératif de la mise en place des
catégories discursives, a quelque chance de décrire cette opération. Une
meilleure connaissance des parcours de textualisation, peu explorés à ce jour,
assurerait une aide appréciable dans cette procédure. Nous verrons que
notre hypothèse ne clarifie pas complètement cette opération. Cependant,
elle définit les prémisses d'une nouvelle approche qui pose le problème
autrement, ce qui devrait permettre d'y apporter une réponse satisfaisante.
— En troisième lieu, on parle d'énonciation énoncée, ou en d'autres te
rmes, des marques de renonciation dans l'énoncé. C'est ce qui nous servira
de point de départ et de lieu d'application de notre hypothèse. En tout état
de cause, si nos propositions sont jugées inadéquates pour l'ensemble des
phénomènes réunis sous le vocable ÉNONCIATION, elles resteront valides
pour ce sous-domaine particulier qu'est renonciation énoncée.
Résumant le point ci-dessus, nous dirons que renonciation énoncée nous
sert de point de départ pour aborder l'ensemble des problèmes réunis sous le
vocable énonciation. Après les tentatives posées à partir des instances énon-
ciatrice et énonciataire, ou à partir de la conception de Benveniste de
renonciation comme opération de passage entre la langue et le discours
— conception difficile à traduire en termes opérationnels — , nous nous pro
posons d'attaquer la question à travers une brèche différente : celle de
renonciation énoncée. Armés des outils de l'analyse de l'énoncé, il nous
semble que notre entreprise a quelque chance d'aboutir à une structure
immanente de renonciation telle qu'elle est inscrite dans l'énoncé. Le lecteur
jugera si cette stratégie est rentable.
3. Hypothèses
En divers endroits, E. Benveniste laisse entendre qu'au sein des phras
es, les éléments porteurs de renonciation ont un statut logique différent de
celui des de l'énoncé l. Ailleurs 2, il définit un niveau « sémanti
que » (qui étudie les phrases constitutives du discours) opposable à un
niveau « sémiotique » (qui s'occupe des signes). Si notre acception du terme
« sémiotique » est celle de Hjelmslev, ce qui nous amène à dénommer les
choses autrement, cela ne nous empêche pas de reconnaître le bien-fondé de
l'opposition proposée par Benveniste. Nous nous contenterons d'utiliser ces
deux groupes d'analyses pour reconnaître la possibilité d'examiner l'ensem
ble des éléments de renonciation comme une totalité, laquelle posséderait
un statut logique différent de celui du reste de l'énoncé.
1. In Problèmes de Linguistique générale, Paris, Gallimard, 1966 et 1974, il parle de « rap
port logique » et d'« énoncé opérant sur un autre » (tome 1, p. 264) ou bien de « modalités »
opposées à un « dictum » (tome 1, p. 130, 271 ; tome 2, p. 84 et 85), de faculté métalinguisti-
que (tome 2, p. 65), el de « sui-référentialité » — laquelle s'analyse comme un rapport métalin-
guistique — (tome 1, p. 255, 261, 263, 274).
2. In Problèmes de Linguistique Générale, tome 1 (Niveaux de l'analyse linguistique, 1966)
et tome 2 (La forme et le sens dans le langage, 1966 ; Sémiologie de la langue, 1969).
36 Or Benveniste n'entreprend pas la structuration globale des dites totali
tés : son analyse reste phrastique. Cette tâche est assumée par d'autres
sémiotiques, celle de Greimas en particulier : un texte, pris dans son ensemb
le, est structuré par-delà la concaténation de ses phrases constituantes. Il
apparaît alors organisé à différents niveaux rangés selon leur degré d'abs
traction et désignés par des termes qui les ordonnent le long du parcours
génératif 3. De façon plus précise, ce qui est ainsi organisé est le texte
énoncé : le carré sémiotique qui subsume la totalité du discours analysé, de
même que le programme narratif de base, se rapportent à un texte débar
rassé de ses marques d'énonciation 4. A ce squelette organisateur de la des
cription viennent se greffer des analyses locales de renonciation. Aucune
prise en charge globable (globalité définie dans l'univers du discours
analysé) de cette énonciation n'est tentée. Il est à remarquer ici que :
a — cette analyse discursive de renonciation est régulièrement rapportée
à un modèle actantiel sous-jacent qui sert à l'articuler localement : le pas
sage énonciatif est traité comme un énoncé court susceptible d'une descrip
tion en structure de surface, ce qui appert l'expliciter mieux qu'une simplement discursive ;
b — la prise en charge globale, dont nous constatons l'absence 5, com
mencerait par une réunion des divers passages énonciatifs soumis à
l'analyse, pour en tirer — si possible — une structure immanente globale
des éléments énonciatifs et des opérations énonciatives dispersés tout au
long du texte.
A la procédure sémiotique actuelle, qui se ramène à une démarche rem
plaçant le texte manifesté par
a) un discours énoncé soumis à l'analyse selon le parcours génératif,
révélant le caractère structuré et systémique de cet énoncé ;
b) une multitude d'énoncés qui sont autant de marques d'énonciation,
interrogés pour révéler la relation entre l'énoncé et les instances énonciatri-
ces (énonciateur et énonciataire) ;
nous proposons de substituer une autre procédure réarticulant les mêmes <

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