L épave à dolia de Ladispoli (Etrurie Méridionale). - article ; n°1 ; vol.11, pg 9-29
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L'épave à dolia de Ladispoli (Etrurie Méridionale). - article ; n°1 ; vol.11, pg 9-29

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Archaeonautica - Année 1993 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 9-29
21 pages

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Publié le 01 janvier 1993
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Langue Français
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Marie-Brigitte Carre
L'épave à dolia de Ladispoli (Etrurie Méridionale).
In: Archaeonautica, 11, 1993. pp. 9-29.
Citer ce document / Cite this document :
Carre Marie-Brigitte. L'épave à dolia de Ladispoli (Etrurie Méridionale). In: Archaeonautica, 11, 1993. pp. 9-29.
doi : 10.3406/nauti.1993.908
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/nauti_0154-1854_1993_num_11_1_908L'EPAVE A DOLIA DE LADISPOLI
(ÉTRURIE MÉRIDIONALE).
ÉTUDE DES VESTIGES DE LA COQUE
par Marie-Brigitte CARRE
Entre 1983 et 1985 ont eu lieu trois campagnes navires le port de Minturnes, à l'embouchure du Ga-
de fouille sur l'épave d'un navire antique au large rigliano (Liris)2.
de Ladispoli à une quarantaine de km au NO de
Rome1. Les vestiges de ce navire gisaient par 12 m
1. L'état de conservation de la coque de fond, et couvraient une surface d'environ 400 m2.
La partie la plus visible du chargement était consti Les vestiges subsistant forment approximative
tuée par cinq gros dolia entiers, de deux types dif ment un rectangle de 6,60 m de longueur et de
férents, entre lesquels se trouvaient des fragments 3,30 m de largeur. La coque repose presque à plat
d'autres dolia cassés, recouvrant le fragment de co sur le sable, ce qui explique d'une part ses conditions
que qui est l'objet de cette note (Fig. 1). Le mobilier de conservation relativement bonnes dans la partie
trouvé à bord, et en particulier les timbres sur céra préservée, et d'autre part l'affaissement des flancs
mique aretine, permet de proposer pour le naufrage au bouchain. Les sondages pratiqués aux deux ex
une datation aux environs du changement d'ère. Le trémités ont révélé, à l'est, une absence complète de
navire, lorsqu'il coula, était chargé en outre, à la vestiges de bois, à l'ouest, la présence de quelques
proue et à la poupe, d'amphores Dr. 2-4 de Campan fragments disjoints (payols, membrures). Au moment
ie. Parmi les pièces exceptionnelles recueillies sur de la fouille et de l'étude du bois, en juin 1985, toute
ce navire, signalons les éléments de la décoration trace du plancher de cale en place, des serres et de
d'une kline, dont une tête de canard de bois, orig l'emplanture du mât, qui avaient été vus au cours
inellement ornée de pierres de couleur, et une cas des précédentes campagnes de fouille3, avait disparu.
sette, appartenant au médecin du bord, et qui Ne restaient donc in situ que la quille, les membrures
contenait encore des capsules de coriandre et de cu et la partie du bordé correspondant.
min. La présence sur ce navire de dolia provenant
de la fabrique de C. Piranus a permis de l'ajouter
2. Les conditions de l'étude à une série de cinq autres épaves portant des dolia
timbrés aux noms des affranchis de ce personnage,
II n'a pas été possible, à cause des conditions de et de proposer comme port d'armement de tous ces
visibilité, de procéder à un relevé de la coque au
moyen d'une couverture photogrammétrique semblab
le à celle qui a été effectuée sur l'épave Grand Ri-
baud D4. Nous avons toutefois, pour faciliter les
travaux de relevé, numéroté et mis en évidence les
1. Ces fouilles ont eu lieu sous la responsabilité de Valeria divers éléments de la structure du navire encore en d'Atri (Surintendance aux Antiquités de l'Etrune méridionale) place, en repérant par des punaises les chevilles et et de Piero Gianfrotta (Université de Rome - La Sapienza),
avec l'assistance de la coopérative Aquarius dirigée par Renzo les gournables et en marquant les joints d'allonge et
Ferrandi et Alice Freschi, et de Ezio Mitchell pour les relevés les clous (Fig. 2 et 3). de fond en 1985. Tous mes remerciements vont à P.A. Gianf
rotta, pour m'avoir donné l'occasion d'étudier cette coque, à
2. Corsi-Sciallano Liou 1985, p. 169-171 et Gianfrotta Hes- E. Mitchell pour la qualité de ses relevés et à P. Pomey pour
nard 1987. ses conseils et ses relectures du manuscrit. Pour les premiers
comptes rendus de la fouille, consulter d'Atri Gianfrotta 1987 3. D'Atri Gianfrotta, p. 204.
et Gianfrotta 1987. 4. Grand Ribaud D, p. 157-164. 1. Vue d'ensemble du site à la fin de la campagne 1985. L'ÉPAVE À DOUA DE LADISPOLI 11
2. Marquage de la coque.
3. Le fond de carène entre M 14 et M 17, au nord de la quille. Les anneaux de fil de fer signalent les clous. 12 M.-B. CARRE
Le premier travail sur la coque a consisté à consol Cap del Vol : 1. 12 cm χ h. 6, mais on est sûr qu'il
ider toute la charpente transversale du navire, qui s'agit d'une section prise vers l'extrémité arrière9.
montrait des signes de faiblesse. C'est au cours de
cette opération que cinq couples (7N, UN, 12N, 16N 3.2. Le bordé et 16S, 21 S) ont été remontés à la surface pour y
être étudiés en détail, avant d'être réimmergés.
II s'agit d'un bordé simple. Le galbord (1. 15 cm), L'étude, faute de temps, est pourtant loin d'être ache
dont les cans sont taillés à l'herminette, est de secvée : nous n'avons pas pu observer systématiquement
tion pentagonale (Fig. 5 et 6). Il est plus épais au toutes les liaisons des virures du bordé sous les cou
contact avec la quille, puisqu'il atteint 8 cm de haut, ples, ni le sens d'enfoncement des chevilles corres
et cette épaisseur diminue sur son can opposé, où pondantes, ce qui nous interdit toute certitude sur le
elle n'est plus que de 4,5 cm. La liaison de cette vi- procédé de construction. Seul un prélèvement d'un
rure et de la quille est assurée par des languettes fragment du bordé au niveau de la cassure ouest, sur
transversales, logées dans des mortaises aménagées les cinq premières virures au nord de la quille, a per
dans les chanfreins de la quille et dans l'épaisseur mis d'observer le liaisonnement des virures et l'a
du galbord (Fig. 7). Chaque clef est maintenue par ssemblage du galbord à la quille. Il ne s'agit donc
deux chevilles cylindriques, enfoncées de l'intérieur ici que d'un rapport préliminaire décrivant les ves
du navire : à cet endroit au moins le bordé a donc tiges, et non pas d'une étude définitive d'architecture
été mis en place avant la membrure. Les mortaises navale5.
sont espacées de 2,5 à 3 cm en moyenne : leur maille
est donc plus serrée que celle des mortaises des au
tres bordés. Le galbord est exécuté de façon extr3. Description des vestiges (Fig. 4) êmement soignée, avec des arêtes vives qui délimitent
de brusques changements dans les plans des diffé
3.1. La quille rentes faces. Ce type de profil est original. Il diffère
des galbords des épaves de navires à fond plat, par
exemple ceux de Nemi10 ou de County Hall11. Le Elle est conservée sur une longueur de 6,30 m,
«ressaut» qu'il forme au-dessus de la face supéet le tronçon est monoxyle : aucune trace d'écart ap
rieure de la quille (Fig. 8) évoque celui de l'épave parent à ses extrémités n'a été notée. Grossièrement
de la Roche Fouras12, où le galbord est en forte sailéquarrie dans une demi-grume, elle conserve dans sa
lie par rapport à la face supérieure de la quille. Il partie inférieure la forme curviligne du tronc dans
constitue une véritable rigole que surmontent des an- laquelle elle fut taillée. Sa section, qui n'a été ob
guillers très hauts, mais les meilleures comparaisons servée qu'à son extrémité ouest, présente un profil
se feront avec les galbords de la partie centrale des polygonal de 12 cm de hauteur maximale sur 14,5
épaves de Cavalière13 et du Titan 14. Cette section de largeur (Fig. 4 et 5). Ses joues sont chanfreinées
très élaborée des galbords montre qu'ils étaient, au- dans leur partie supérieure, sur toute sa longueur,
delà des assemblages, fortement solidaires de la pour recevoir le can des galbords. Cette section pré
quille, et que l'on se trouve devant une conception sente l'originalité d'un rapport 1/H supérieur à 1, ce
de charpenterie où la quille et les galbords sont inqui n'est généralement pas le cas7 : parmi les except
tégrés. On rapprochera ces deux dernières observa- ions on peut citer la quille de l'épave de County
Hall : 1. 21,5 cm χ h. 16,5, mais on ne sait pas à quel
niveau de la quille se trouve cette section8 ; celle de 9. Nieto Forster 1980, fig. 4,3, p. 167 et 168 : l'extrémité,
d'abord ident

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