L exil socialiste européen à Londres, 1939-45 : conflits et regroupements - article ; n°1 ; vol.146, pg 371-393
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L'exil socialiste européen à Londres, 1939-45 : conflits et regroupements - article ; n°1 ; vol.146, pg 371-393

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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1991 - Volume 146 - Numéro 1 - Pages 371-393
Les socialistes exilés à Londres espéraient collaborer avec le Parti travailliste britannique, dans la formulation des plans d'après-guerre. Il apparut cependant que la direction travailliste n'était pas disposée à tenir des discussions sur pied d'égalité avec les exilés - en tout premier lieu ceux de pays ennemis - et il s'ensuivit la formation de groupes de pression. Des désaccords éclatèrent entre les différents groupes et à l'intérieur même de ceux-ci; ils concernaient le traitement des pays ennemis après la guerre et la probabilité de révolutions dans ces pays, le rôle des socialistes dans la lutte contre le nazisme et le fascisme et dans l'Europe d'après-guerre, les relations avec les communistes et l'URSS et la reconstruction d'une Internationale socialiste. Ces oppositions réapparurent
(v. au verso) lors de la conférence socialiste internationale tenue à Londres en mars 1945, marquant des tendances fondamentalement différentes au sein du mouvement socialiste européen.
23 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Isabelle Tombs
L'exil socialiste européen à Londres, 1939-45 : conflits et
regroupements
In: L'émigration politique en Europe aux XIXe et XXe siècles. Actes du colloque de Rome (3-5 mars 1988). Rome :
École Française de Rome, 1991. pp. 371-393. (Publications de l'École française de Rome, 146)
Résumé
Les socialistes exilés à Londres espéraient collaborer avec le Parti travailliste britannique, dans la formulation des plans d'après-
guerre. Il apparut cependant que la direction travailliste n'était pas disposée à tenir des discussions sur pied d'égalité avec les
exilés - en tout premier lieu ceux de pays ennemis - et il s'ensuivit la formation de groupes de pression. Des désaccords
éclatèrent entre les différents groupes et à l'intérieur même de ceux-ci; ils concernaient le traitement des pays ennemis après la
guerre et la probabilité de révolutions dans ces pays, le rôle des socialistes dans la lutte contre le nazisme et le fascisme et dans
l'Europe d'après-guerre, les relations avec les communistes et l'URSS et la reconstruction d'une Internationale socialiste. Ces
oppositions réapparurent
(v. au verso) lors de la conférence socialiste internationale tenue à Londres en mars 1945, marquant des tendances
fondamentalement différentes au sein du mouvement socialiste européen.
Citer ce document / Cite this document :
Tombs Isabelle. L'exil socialiste européen à Londres, 1939-45 : conflits et regroupements. In: L'émigration politique en Europe
aux XIXe et XXe siècles. Actes du colloque de Rome (3-5 mars 1988). Rome : École Française de Rome, 1991. pp. 371-393.
(Publications de l'École française de Rome, 146)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1991_act_146_1_4148ISABELLE TOMBS
L'EXIL SOCIALISTE EUROPÉEN À LONDRES, 1939-45
CONFLITS ET REGROUPEMENTS
Londres, seule capitale européenne à survivre aux assauts du tro
isième Reich, acquit pendant la seconde Guerre mondiale une position
privilégiée pour de nombreux socialistes continentaux. La plupart s'y
exilèrent bon gré mal gré après l'invasion de la France, alors que quel
ques autres choisirent l'Amérique. La constellation de pays d'accueil de
l'entre-deux-guerres se trouvait ainsi de nouveau réduite. Prague, Brno,
Amsterdam, Bruxelles et Paris avaient déjà signifié de longues années
d'exil en particulier pour les Italiens et les Allemands, rejoints plus tard
par les Autrichiens, les Tchèques et les Espagnols. Dans l'histoire des
exilés du fascisme et du nazisme, Londres allait constituer une étape
supplémentaire, qui pour la majorité d'entre eux serait la dernière
avant leur retour dans leur pays d'origine à la fin de la guerre.
Le socialiste français Félix Gouin allait ainsi décrire après coup ce
nouveau refuge: «Terre d'asile pour tous ceux que la bête hitlérienne
avait chassés de leur foyer, la capitale britannique était devenue une
sorte d'arche de salut pour la plupart des dirigeants européens. Caisse
de résonnance prodigieuse, c'est dans cette enceinte noyée de brume
que venaient se nouer et se dénouer les mille rumeurs du Monde Nou
veau qui se forgeait au loin dans les larmes et dans le sang»1. Les exi
lés comptaient sur une collaboration étroite avec leurs hôtes et en tout
premier lieu avec leur parti frère, le Parti travailliste, vers qui «ils se
tournèrent comme guide»2. Par conséquent les travaillistes anglais se
1 F. Gouin, Un Certain Goût de Cendres, Mémoires non publiées, p. 43. F. Gouin,
(1884-1977) : avocat et député socialiste français, représentant officiel auprès de De Gaull
e de la SFIO réorganisée.
2 Jaksch Wenzel, Europe's Road to Postdam, Londres, 1963, p. 368. Jaksch, Wenzel
(1896-1966) : député, président du SPD sudète. Londres (1938), membre de l'International ISABELLE TOMBS 372
trouvèrent confrontés à la question de trancher si la guerre de libéra
tion contre les nazis devrait être menée de concert avec les exilés ou si
ces derniers leur seraient subordonnés. Rapidement un décalage surgit
entre les exilés et la direction travailliste et progressivement des divi
sions et des regroupements affectèrent à la fois la communauté exilée
et les milieux travaillistes.
Les opposants au nazisme et au fascisme n'allaient donc pas cons
tituer une force unie; le processus de cet échec pose une interrogation
historique importante et inattendue parce qu'a priori contradictoire
avec la présentation traditionnelle de la seconde Guerre mondiale com
me un conflit idéologique opposant les forces démocratiques alliées à
celles des dictatures fasciste et nazie. L'effet de la présence des exilés
sur le pays d'accueil, ou plus précisément sur le Parti travailliste, met
en évidence, d'une part les tendances politiques profondes du Parti tra
vailliste, et d'autre part celles des partis en exil. Les relations politiques
et personnelles entre exilés socialistes et entre ces derniers et le Parti
travailliste sont ici décrites et leurs résultats évalués, tout spécialement
tels qu'ils se manifestèrent au cours de la Conférence socialiste interna
tionale tenue à Londres du 3 au 5 mars 1945.
Les sources disponibles offrant des points de vue complémentaires
sont nombreuses et variées. Les archives travaillistes sont particulièr
ement utiles à exploiter pour l'image globale qu'elles projettent des dif
férents groupes, aussi bien britanniques qu'exilés. Elles sont consti
tuées :
- de documents officiels émanant de la direction du Parti tra
vailliste tels que les procès-verbaux du Comité Directeur et de ses sous-
commissions et les comptes rendus des congrès annuels, complétés par
une abondante correspondance et rapports divers3;
Fabian Bureau et de l'International Socialist Forum. Député du Bundestag après la guerr
e.
3 Archives du Labour Party (ALP) :
- International Department Correspondence (IDC), 1940-45
-Sub-committe (ISC) Minutes and Documents, 1939-45
- Labour and Socialist International
- J. S. Middleton (Secrétaire Général) Correspondence, 1939-45
- National Council of Labour Minutes and Documents,
- Reconstruction Sub-Committee, Central Committee and International Relations Sub
committee Minutes, 1941-43 L'EXIL SOCIALISTE EUROPÉEN À LONDRES, 1939-45 373
- de fonds d'archives de personnalités travaillistes telles qu'At-
tlee ou Dalton, les carnets de ce dernier étant particulièrement instruct
ifs4;
- de la presse travailliste5.
Les archives d'exilés étant vastes, un choix arbitraire s'est imposé
destiné à combler les lacunes des autres sources et d'études existantes
sur des groupes spécifiques6. Plusieurs ont permis d'ouvrir
des horizons tout nouveaux :
- Les archives du socialiste autrichien Julius Braunthal direc
teur de Y International Socialist Forum, supplément de Left News1.
Elles mettent en lumiere le rôle de Braunthal dans l'établissement de
Sources publiées :
- National Executive (NEC) Minutes and Records (Hassocks, 1976)
- Reports of the Annual Conference, 1939-45
4 C. R. Attlee, Correspondence and papers, 1939-45 (Bodleian Library, Oxford);
Hugh Dalton, papers and diaries (British Library of Political and Economic Science).
Attlee, Clement (1883-1967) : député, leader du Parti travailliste (1935-55), membre du
gouvernement (1935-45), Premier Ministre après la guerre. Dalton, Hugh (1887-1962) :
député, membre du gouvernement.
Voir aussi Noel-Baker papers (Churchill College, Cambridge)
- Labour Party papers
- International Affairs
- Correspondence
Noel-Baker, Philip (1889-1982) : député travailliste, avocat de la Société des Nations
dans l'entre-deux-guerres, Fabien, divers postes ministériels.
5 Daily Herald, Labour Press Service, New Statesman and Nation.
6 Sur les socialistes allemands en Angleterre : Anthony Glees, Exile Politics During
the Second World War: The German Social Democrats in Britain, Londres, 1982; Werner
Roeder, Die deutschen sozialistischen Exilgruppen in Grossbritannien, 1940-45, ein Beitrag
zur Geschichte des Widerstandes gegen Nazionalsozialismus, Bonn-Bad Godesberg, 1973;
Lewis Edinger, German Exile Politics, California Press, 1956); Gerhard Hirschfeld, Exile
in Great Britain, Londres 1984).
Sur les socialistes autrichiens : Helene Maimann, Politik in Wartesaal : Oesterreichis-
che Exilpolitik in Grossbritannien, 1938-45, Vienne, 197

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