L influence française à la cour pontificale sous le règne de Henri IV - article ; n°1 ; vol.77, pg 277-299
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1965 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 277-299
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Barbiche
L'influence française à la cour pontificale sous le règne de Henri
IV
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 77, 1965. pp. 277-299.
Citer ce document / Cite this document :
Barbiche Bernard. L'influence française à la cour pontificale sous le règne de Henri IV. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire
T. 77, 1965. pp. 277-299.
doi : 10.3406/mefr.1965.7498
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1965_num_77_1_7498L'INFLUENCE FRANÇAISE
À LA COUR PONTIFICALE
SOUS LE RÈGNE DE HENRI IV (*)
M. Bernard Barbiche
Ancien membre de l'Ecole
Les rapports qui régnèrent de 1595 à 1610 entre la France et le
Saint-Siège furent dans l'ensemble satisfaisants. Henri IV, réconcilié avec
l'Eglise à la suite de son abjuration, s'attacha à demeurer en bons termes
avec la papauté, qui, en légalisant en quelque sorte, par l'absolution, son
(*) La documentation sur laquelle repose cet article est conservée :
1) aux Archives du Vatican, Ponds Borghése [abrégé ci-après sous la forme:
F. B.], série I, vol. 636 a, h, c, et série II, vol. 487 (lettres de Henri IV aux
papes et aux cardinaux de curie); 2) à la Bibliothèque nationale de Paris,
notamment dans les mss. fï. 3460, 3491, 18001, 18002, 18003 (documents
relatifs aux rapports de la Prance avec Rome au début du XVIIe siècle);
3) aux Archives nationales (Paris), registres 120 AP 3-8 (rôles de comptant
et d'assignation pour les années 1605-1610) et 120 AP 10 (comptants ex
pédiés par acquits et par rôles de 1598 à 1608); il s'agit là des comptes de
l'Epargne conservés dans les papiers de Sully, qui ont eux-mêmes été achetés
en 1955 par les Archives nationales (cf. R.-H. Bautier et A. Vallée- Karcher,
Les papiers de Sully aux Archives nationales. Inventaire..., Paris, 1960,
in-8°). J'ai utilisé également plusieurs documents publiés, notamment dans
les recueils suivants: Recueil des lettres missives de Henri IV, publié par
Berger de Xivrey et J. Guadet, Paris, 1843-1876, 9 vol. in-4°, dans la Col
lection de documents inédits pour servir à Γ histoire de France [abrégé ci-après
sous la forme: Lettres missives]; Lettres du cardinal d'Ossat. . . , publiées par
Amelot de La Houssaye, nouv. éd., Amsterdam, 1732, 5 vol. in-12 [Lettres];
Correspondance du nonce en France Innocenzo del Bujalo, évêque de Camerino
(1601-1604), éditée par Bernard Barbiche, Paris-Rome, 1964, gr. in-8° {Cor
respondance]. J'ai eu recours enfin, pour pouvoir préciser la chronologie des
carrières de plusieurs personnages cités, à la Hierarchia catholica medii [et
recentioris] aevi, t. III, par Gr. van Ghilik et C. Eubel, Munster, 1910, et t. IV,
par P. Gauchat, Munster, 1935, in-4° [Hierarchia catholica]. 278 Β. BARBICHE
titre de roi de France, avait considérablement affermi son trône. La
puissance de l'Eglise, le rôle qu'elle jouait tant sur le plan temporel que
sur le plan spirituel, l'influence qu'elle exerçait sur les relations européenn
es, tout engageait Henri IY à s'entendre avec elle. Ce fut d'abord, en
1595, le rétablissement des relations diplomatiques 1. A partir de cette
date, ambassadeurs à Borne et nonces à Paris se succédèrent pratiquement
sans interruption, et, malgré quelques malentendus passagers, des faits
tels que l'aide proposée à Clément VIII par le roi de France pour la r
econquête de Ferrare en 1598, les légations du cardinal de Florence en
1596-1598 et du cardinal Aldobrandini en 1600-1601, le choix du Sou
verain Pontife comme parrain du dauphin, futur Louis XIII, le rét
ablissement des jésuites en France en 1603 et les faveurs dont ceux-ci
furent comblés par Henri IV, ou le rôle prépondérant que joua en 1607
le cardinal de Joyeuse dans la solution du différend qui opposait Venise
au Saint-Siège, montrent l'excellence des relations qui existaient entre
les deux puissances.
Des travaux partiels ont déjà étudié les différents épisodes de l'his
toire de ces relations. Mais personne, à ma connaissance, n'a abordé un
problème complémentaire, et particulièrement intéressant si l'on songe
à l'importance qu'avaient à l'époque le crédit personnel et le rôle joué
par les personnages les plus influents: en 1595, le crédit de la France est à
peu près ruiné à la cour pontificale, au bénéfice de l'Espagne, qui en a
profité pour faire élire papes, à plusieurs reprises, des cardinaux à sa dé
votion 2; dès 1605, la situation est renversée, et elle va continuer à
évoluer en faveur de la France jusqu'à la fin du règne. Comment, en
quelques années, un tel changement a-t-il pu se produire? Comment le
sacré collège, comment la curie, d'où il tire en partie son origine, ont-ils
ainsi changé d'opinion1? La présence à Borne des ambassadeurs de France,
quelles qu'aient été leurs qualités de diplomates, ni la personnalité du
cardinal de Joyeuse, protecteur des affaires de France 3, ne suffisent à
1 Cf. V. Martin, La reprise des relations diplomatiques entre la France
et le Saint-Siège en 1595, dans Revue des sciences religieuses, I, 1921, pf 338-
384, et II, 1922, p. 233-270.
2 Urbain VII et Grégoire XIV en 1590; Innocent IX en 1591.
3 Le protecteur des affaires de France était un cardinal chargé de
veiller aux intérêts de la France à Rome. C'était tantôt un Français, tantôt l'influence française à la cour pontificale 279
fournir les éléments qui permettraient de répondre à cette question. Il
faut pousser plus loin la recherche, et essayer de mettre en lumière les
causes de la renaissance à la cour pontificale d'un climat favorable à
la France au début du XVIIe siècle. Tel est le but que cette étude se
propose d'atteindre.
L'examen des documents du temps — mémoires, correspondances,
etc. . . — montre que la plupart des personnalités françaises qui avaient
quelque compétence dans le domaine des rapports entre la France et la
papauté, et dont, par ailleurs, les avis avaient quelque poids auprès de
Henri IV, préconisaient vers 1600, pour parvenir à rétablir l'influence
française à la curie, une double politique. Les principes essentiels en f
igurent dans les papiers de la plupart de ces personnages; mais ils sont
particulièrement bien exposés dans un remarquable mémoire du 3 no
vembre 1603 1, dont l'auteur est difficile à identifier avec certitude 2.
Dégageons rapidement les idées essentielles de ce document, puisqu'aussi
bien elles vont nous fournir le cadre de notre étude.
Le premier conseil que donne à Henri IV l'auteur de ce mémoire
est d'utiliser un procédé dont les Espagnols eux-mêmes ont usé et abusé:
constituer une « clientèle » dévouée à la France par l'attribution de pen
sions ou de bénéfices à quelques personnalités bien choisies de la curie.
On pourrait acquérir ainsi, par exemple, cinq ou six cardinaux italiens.
Le roi agirait habilement, en outre, en favorisant l'élévation à la pourpre
de prélats italiens animés de bonnes intentions envers la France.
D'autre part, il serait bon que le roi fît venir à Rome, pour y séjour
ner, le plus grand nombre possible de cardinaux français. Et pour l'avenir,
il faudrait organiser un « séminaire de françois » en faisant
résider quelque temps à Borne, après leurs études, de jeunes ecclésiastiques
intelligents et appartenant à de bonnes maisons, en favorisant ainsi
un Italien francophile (comme, dans le second tiers du XVIe siècle, le car
dinal de Ferrare, Hippolyte d'Esté).
1 Bibl. nat., ms. fr. 18001, fî. 387-396.
2 Le catalogue imprimé des manuscrits français de la Bibliothèque
nationale l'attribue au cardinal d'Ossat. Mais la comparaison du mémoire
avec une lettre du cardinal de Joyeuse à Henri IV, Rome, 3 novembre 1603
(ms. fr. 18001, ff. 50-51, orig.), fait ressortir de grandes similitudes entre
•ces deux documents, dont certains membres de phrases sont identiques.
Peut-être le mémoire a-t-il été rédigé conjointement par les deux cardinaux. Β. BARBICHE 280
leur carrière au service direct du Saint-Siège. Ils constitueraient pour le
roi de précieux appuis à plus ou moins brève

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