L irrigateur du docteur Éguisier - article ; n°336 ; vol.90, pg 577-598
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L'irrigateur du docteur Éguisier - article ; n°336 ; vol.90, pg 577-598

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2002 - Volume 90 - Numéro 336 - Pages 577-598
The irrigator Eguisier.
Destinated, first, to cure gynecologic diseases, the irrigator Eguisier is the result of the work of two men : Maurice Eguisier (gynecologist) and François Libault (truss manufacturer). The patents and the trademark allowed the author to recall the commercial history of this machine wich existed during the last fifteen years of the XIXe century.
Destiné, à l'origine, à soigner les maladies de la matrice, l'irrigateur Éguisier est le résultat d'une collaboration entre le gynécologue Maurice Eguisier et le bandagiste François Libault. Les brevets d'inventions et les dépôts de marque permettent de retracer l'histoire commerciale de cet instrument qui eut son heure de gloire durant les cinquante dernières années du XIXe siècle.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 471
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Cécile Raynal
L'irrigateur du docteur Éguisier
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 336, 2002. pp. 577-598.
Abstract
The irrigator Eguisier.
Destinated, first, to cure gynecologic diseases, the irrigator Eguisier is the result of the work of two men : Maurice Eguisier
(gynecologist) and François Libault (truss manufacturer). The patents and the trademark allowed the author to recall the
commercial history of this machine wich existed during the last fifteen years of the XIXe century.
Résumé
Destiné, à l'origine, à soigner les maladies de la matrice, l'irrigateur Éguisier est le résultat d'une collaboration entre le
gynécologue Maurice Eguisier et le bandagiste François Libault. Les brevets d'inventions et les dépôts de marque permettent de
retracer l'histoire commerciale de cet instrument qui eut son heure de gloire durant les cinquante dernières années du XIXe
siècle.
Citer ce document / Cite this document :
Raynal Cécile. L'irrigateur du docteur Éguisier. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 336, 2002. pp. 577-598.
doi : 10.3406/pharm.2002.5431
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2002_num_90_336_5431577
L'irrigateur
du docteur Éguisier
par Cécile Raynal *
Plusieurs questions relatives aux irrigateurs, plus spécifiquement
« Éguisier », ont été formulées dans notre Revue. En 1980,
F. E. Ducommun faisait remarquer le premier, semble-t-il, la présence
de mystérieux chiffres et initiales apposés sur le corps des appareils et en
demandait la signification l. Ces observations amenèrent J. Lérisse à décrire
précisément deux irrigateurs : l'un en verre et l'autre d'une grande capacité
(4 litres) 2. Décrivant à leur tour les exemplaires en leur possession, P. Prost et
M. Chambrin 3 précisèrent que les chiffres énigmatiques correspondaient à
certaines capacités volumiques. D'autres interrogations restaient cependant en
suspens. Nous tenterons, par le présent article, d'apporter quelques éclairci
ssements.
Le nom...
La dénomination de « clystère » (je lave) est souvent appliquée, à tort, à
l'instrument utilisé pour réaliser un lavement. Il s'agit en réalité de l'acte
médical qui consiste en « l'injection d'un liquide faite par l'anus dans le gros
intestin au moyen d'une seringue » 4. Quant au terme « enegme » (jeter
dedans), synonyme de clystère dans L'Officine de Dorvault (édition 1866), il
sera remplacé par « énéma », pour désigner cette fois, non plus l'acte mais
l'instrument : « Appareil pour lavement et injection composé d'un tube en caout
chouc qui, en un point, se dilate en poire avec laquelle on aspire et refoule
le liquide. » 5
* 9 chemin du Chancelier-Séguier, 78620 L'Étang-la- Ville
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, L, N° 336, 4e TRIM. 2002, 577-598. 578 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Les appareils vont évoluer et leurs noms s'imposer progressivement dans
les dictionnaires médicaux. En 1814, seul le terme de « seringue » figure dans
le Dictionnaire de médecine de P.H. Nysten. En 1866, le clyso-pompe [sic] est
cité dans L'Officine de Dorvault, puis repris en 1878 par Littré et Robin en ces
termes : « Instrument analogue au clysoir mais avec une annexion d'une petite
pompe agissant à jet continu. » Quant au « clysoir », en voici la définition :
« Espèce de tube ou de tuyau d'environ un mètre de long, évasé en entonnoir
à l'autre extrémité. On a proposé de substituer cet instrument aux seringues
ordinaires. L'eau versée par la partie évasée, s'écoule par son propre poids, ou
par une compression exercée progressivement de haut en bas. »
À ces appareils vont se substituer les « irrigateurs » : « Nom d'instruments
à injection à jet continu dans lequel le liquide est mû par un corps de pompe
que fait jouer la main, ou par un ressort (Éguisier), ou par son propre poids.
On conduit le liquide par un tube de caoutchouc muni de canules convenable
ment disposées. » 6 Le Manuel du Dr Dehaut précise que « cet instrument,
inventé par le docteur Éguisier pour remplacer les seringues et les clyso-
pompes, est de beaucoup préférable à tous ces ustensiles pour les lavements et
les injections, et nous voudrions le voir dans toutes les familles nomb
reuses ». 7 Et pourtant, ce souhait paraît en 1910, alors que l'utilisation de
l'irrigateur Éguisier était en déclin, ainsi que nous allons le voir.
... et la chose
L'appareil Éguisier est constitué d'un réservoir cylindrique en étain, en
cuivre ou en porcelaine, dans lequel se meut un piston. Le réservoir porte, à
son sommet, un mécanisme destiné à faire fonctionner le piston : la clé de
remontoir. À la base de l'appareil est fixé un robinet, sur lequel il est possible
d'adapter un tube prolongé d'une canule.
Les matériaux utilisés pour le réservoir sont choisis pour leur qualité de neut
ralité : « Il faut se garder d'employer des irrigateurs en plomb et en alliages de
mauvaise qualité, pouvant produire des coliques et des accidents encore plus
graves, mais les irrigateurs en étain fin, en cuivre bien nickelé, en nickel et en
porcelaine peuvent être utilisés avec avantage, en prenant soin cependant de
bien les nettoyer avec avantage chaque fois qu'on en fait usage. » 8 Ainsi que
l'avaient remarqué MM. Lérisse 9, Prost 10 et Chambrin n, certains catalogues
de maisons d'orthopédie ou de fournitures médicales proposaient des irriga
teurs Éguisier composés de divers matériaux, à des prix variables selon la qual
ité de l'ouvrage : étain peint, étain bronzé, étain vieil argent, cuivre, cuivre nic
kelé, cuivre peint, cuivre poli, tôle émaillée, porcelaine, verre, porcelaine déco- L'IRRIGATEUR DU DOCTEUR EGUISIER 579
Irrigateurs Éguisier.
Coll. M. Tellier, photos C. Raynal.
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rée. Nous donnons ci-contre une indi
cation des tarifs de vente de ces irriga
teurs et des accessoires qui s'y ratta
chent, d'après Le Catalogue de la
Pharmacie centrale de France de
1895. Le summum en matière d'art
étant un irrigateur à musique, qui pou
vait jouer à volonté Boccace Valse ou
Le Petit Duc dès que le robinet était
ouvert 12.
Les différents irrigateurs sont donc
reconnaissables à leur matériau, leur
couleur et leur volume, mais ils peu
vent être identifiés également par les
différentes inscriptions qu'ils portent,
soit sur une estampille ovale située
sur le corps de l'irrigateur, soit sur la
clé de remontoir.
L'estampille est frappée de nomb
reuses mentions, dont les éléments
varient selon les dépôts de marque.
Toutefois, nous retrouvons toujours la
formule couramment utilisée pour éviter
les contrefaçons et certifier l'authenticiCatalogue de la Pharmacie centrale de France,
té d'un produit à cette époque : « Seul 1895
véritable irrigateur du EF Éguisier. »
Ces appareils étaient fabriqués par des potiers d'étain. Or, d'après les pre
miers statuts de cette profession, « tous les ouvrages doivent être bien aloyés,
frappés au marteau et signés de la marque du maître » 13. C'est ainsi que nous
avons relevé, sur ces estampilles, diverses initiales qui correspondent proba
blement à celles du fabricant.
Entre ces deux initiales apparaît fréquemment un numéro : 1, 2, ou 3.
Ainsi que l'avaient suggéré les auteurs cités précédemment, ce nombre
indique la capacité de contenance du corps de l'irrigateur. Cette hypothèse est
confirmée par le dépôt de marque n° 19 900 : « Le chiffre en bas de l'estamp
ille entre les initiales TM indique le n° de grandeur. » Le numéro 1 corre
spond à 375 ml (irrigateur de « poche » ou de voyage), le 2 à 500 ml (c&

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