L organisation spatiale des tombes de Paestum - article ; n°2 ; vol.87, pg 595-652
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1975 - Volume 87 - Numéro 2 - Pages 595-652
Agnès Rouveret, ~~L'organisation spatiale des tombes de Paestum~~, pp. 595-652. Les tombes peintes découvertes, depuis 1969, à Paestum, permettent de reprendre, à partir de documents nouveaux, l'analyse des courants artistiques présents dans la cité lucanienne pendant la seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. Après avoir défini une série de critères fondés sur la technique décorative des plaques tout en correspondant à des différences dans l'iconographie, on a essayé de regrouper les peintures et de préciser les rapports existant entre les ateliers des céramistes actifs à Paestum, à la même époque, et ceux des artisans, décorateurs des tombes. Trois groupes principaux ont été définis: un premier dont le caractère hellénique est particulièrement accentué, paraît se développer en rapport étroit avec les fabriques de vases d'Assteas et Python; un second lié au monde campanien et à l'Etrurie; un troisième, enfin, plus tardif (à partir de 330 av. J.-C. environ) qui marque une présence d'influences apuliennes dans la peinture lucanienne, selon un mouvement général attesté en même temps à Paestum dans les ateliers de céramistes mais également en Campanie et en Etrurie.
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 99
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Agnès Rouveret
L'organisation spatiale des tombes de Paestum
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87, N°2. 1975. pp. 595-652.
Résumé
Agnès Rouveret, L'organisation spatiale des tombes de Paestum, pp. 595-652.
Les tombes peintes découvertes, depuis 1969, à Paestum, permettent de reprendre, à partir de documents nouveaux, l'analyse
des courants artistiques présents dans la cité lucanienne pendant la seconde moitié du IVe siècle avant J.-C. Après avoir défini
une série de critères fondés sur la technique décorative des plaques tout en correspondant à des différences dans
l'iconographie, on a essayé de regrouper les peintures et de préciser les rapports existant entre les ateliers des céramistes actifs
à Paestum, à la même époque, et ceux des artisans, décorateurs des tombes. Trois groupes principaux ont été définis: un
premier dont le caractère hellénique est particulièrement accentué, paraît se développer en rapport étroit avec les fabriques de
vases d'Assteas et Python; un second lié au monde campanien et à l'Etrurie; un troisième, enfin, plus tardif (à partir de 330 av.
J.-C. environ) qui marque une présence d'influences apuliennes dans la peinture lucanienne, selon un mouvement général
attesté en même temps à Paestum dans les ateliers de céramistes mais également en Campanie et en Etrurie.
Citer ce document / Cite this document :
Rouveret Agnès. L'organisation spatiale des tombes de Paestum. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87,
N°2. 1975. pp. 595-652.
doi : 10.3406/mefr.1975.1030
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1975_num_87_2_1030L'ORGANISATION SPATIALE
DES TOMBES DE PAESTUM*
PAR
Agnès Rouveret
Membre de l'Ecole
Depuis 1969, l'exploration des nécropoles de Paestum effectuée sous
la direction de M. le Professeur M. Napoli, a permis de dégager un nombre
considérable de tombes peintes datées par le matériel qui leur était as
socié, entre 340 et 300 1. Ces découvertes renouvellent notre connaissance
* Je désire remercier très vivement Monsieur le Professeur M. Napoli,
Soprintendente alle Antichità di Salerno, qui a bien voulu me proposer et me
confier ce travail, en me laissant toute facilité pour étudier les tombes au Musée
de Paestum. Sans son extrême générosité et ses conseils, riches de suggestions,
cet article n'aurait pu voir le jour. Nous le lui dédions en signe de profonde gra
titude. Je voudrais également remercier, tout particulièrement, Mme la dott.ssa
A. Greco qui m'a communiqué les résultats de ses remarquables travaux sur
le matériel des tombes d'Andriuolo, avant leur publication, et m'a ainsi permis
d'établir une chronologie relative sans laquelle toute classification eût été im
possible, et Miss E. Corrigan, de l'Université de Columbia, qui m'a largement
ouvert son dossier photographique. M.C. Finaldi, Directeur du Musée de Paestum,
m'a toujours accueillie avec la plus grande gentillesse et m'a permis de tra
vailler dans les meilleures conditions. Je lui en suis infiniment reconnaissante.
1 M. Napoli, Atti del IX Convegno di studi sulla Magna Grecia, Taranto,
1969, p. 181 à 185 (problématique des nouvelles tombes) et pi. 25 à 27; Id.,
Paestum, Novara, 1970, pi. 9-10 et 94 à 104; Id., La Tomba del Tuffatore, Bari,
1970, p. 54 et p. 211 (bibliographie), p. 56 carte de la topographie des nécro
poles; p. 60-61, plan de la Nécropole des Tombes Peintes (Andriuolo); A. D.
Trendall, Arch. Reports for 1969-70, p. 32 à 38; S. Moscati, Italia Sconosciuta,
Milan, 1971, 2e éd. 1972, p. 196 à 206; R. Bianchi-Bandinelli - A. Giuliano,
Les Etrusques et VItalie avant Borne, Paris, 1973, p. 234 à 241, fig. 267 à 275;
P. Orlandini, Atti del XI convegno di studi sulla Magna Grecia, Taranto, 1971,
Aspetti dell'arte indigena in Magna Grecia, p. 273 sqq.; pi. 80 à 85. 596 AGNES ROUVERET
des ateliers de peintres œuvrant dans la cité lucanienne et devraient
entraîner à plus long terme, grâce aux nombreuses questions que leur
étude suscite, une reprise des analyses sur la peinture funéraire — luca
nienne et campanienne — au IVe siècle.
(Photo de l'auteur)
Fig. 1 - Tombe 53, détail de la paroi N.
La richesse des tombes ne tient pas seulement à leur nombre ni
aux abondantes offrandes qu'elles contiennent. Elles introduisent, dans
le répertoire des peintures jusqu'ici connues, des techniques et des thèmes
nouveaux.
Le fait que l'on puisse, grâce à l'étude des vases qu'elles renfermaient,
éviter le recours aux critères stylistiques pour la datation des peintures l'organisation spatiale des tombes de paestum 597
constitue un apport méthodologique essentiel. Il invite, par exemple,
à remettre en question le schéma linéaire proposé par P. C. Sestieri dans
sa publication de 1956-57 1. L'auteur y posait l'antériorité chronologique
d'un motif grec progressivement « barbarisé » et proposait un développe
ment continu à partir du début du IVe siècle. On constate aujourd'hui
que, dans la même séquence temporelle, coexistent des « styles » tout à
fait différents, qu'à l'intérieur d'un même groupe des influences très
diverses se manifestent, que, pour un motif, une version très né
gligée peut être antérieure à une version plus élaborée.
Il paraît nécessaire de faire intervenir comme principe explicatif,
outre l'habileté plus ou moins grande des artisans, l'existence à la même
époque de plusieurs ateliers liés à des milieux artistiques et culturels
différents. La première tâche est d'essayer de les individualiser.
On a essayé de contribuer à ce programme en étudiant l'organisation
et la représentation de l'espace. Cette approche devrait se révéler signi
ficative pour plusieurs raisons. L'une tient à la nature même des pein
tures. Produits de série, elles sont exécutées grâce à la multiplication et
la combinaison d'un nombre déterminé de motifs préétablis. L'artisan est
contraint d'organiser sur la paroi les éléments dont il dispose. La syntaxe
adoptée, qu'elle se répète ou varie d'une tombe à l'autre, pourra fournir
un critère valide de différenciation.
La même remarque peut se faire pour l'exécution de chaque motif
pris séparément.
On peut établir ainsi une série de critères qui, appliqués à l'ensemble
des tombes, devraient permettre de les regrouper en sous -ensembles.
1 Cf. P. C. Sestieri, RIA, 1956-1957, Tombe Dipinte di Paestum, p. 65 à
110: «Per la datazione delle lastre pestane dobbiamo fondarci più che altro
sullo stile delle pitture perché i corredi sono quasi sempre perduti per depre
dazioni recenti ο antiche » (p. 103). On peut, cependant, reconstituer, d'après
leur matériel, la chronologie des tombes suivantes:
— Laghetto X [F. Α., VIII, 1953, 1710; IX, 1954, 2936; Trendall, Paestan
Addenda, dans PB3E, 1959, p. 32; Arch. Reports, 1955, p. 57 (vases du « Floral
Painter », dernier quart du 4e siècle).
— Laghetto LXIV (Sestieri, Boll. d'Arte, 1956, p. 71-73, fig. 1-3, FA X,
1955, 2952, p. 217, fig. 70; Trendall, Arch. Reports, 1955, p. 57; Paest. Add.,
PBSR, 1959, p. 32. 4, 8, 13 (groupe d'Assteas et Python, 340-330).
— Andriuolo XVIII, FA X, 1955, 2592 et fig. 69; Paest. Add., PB8R,
1959, p. 30 (Peintre de Naples 2585 et groupe apulianisant (« Folded drapery
Group »), dernier quart du IVe s.).
— Laghetto III, une œnochoé du P. de Naples 2585, Paest. Add. 1959,
p. 32. AGNÈS ROUVERET 598
D'autre part, l'analyse de l'organisation et de la construction spa
tiales dans les tombes lucaniennes pourrait fournir des éléments pour
situer cette production par rapport à l'hellénisme.
L'espace grec
Les recherches sur la représentation de l'espace et de la profondeur
tant par la construction géométrique que par le travail sur la couleur
sont une des composantes essentielles de l'évolution qui s'opère dans
la peinture grecque à partir de la fin du Ve siècle. Les notices des écri
vains, pour la plupart tardifs, nous renseignent, en partie, sur leur te
neur x. Il est plus intéressant encore de saisir ces changements dans des
textes polémiques contemporains; ceux de Platon par exemple, où le

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