La céramique de Cibisus à Millelbronn (Moselle) - article ; n°1 ; vol.18, pg 111-161
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Description

Gallia - Année 1960 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 111-161
51 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marcel Lutz
La céramique de Cibisus à Millelbronn (Moselle)
In: Gallia. Tome 18 fascicule 1, 1960. pp. 111-161.
Citer ce document / Cite this document :
Lutz Marcel. La céramique de Cibisus à Millelbronn (Moselle). In: Gallia. Tome 18 fascicule 1, 1960. pp. 111-161.
doi : 10.3406/galia.1960.2292
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1960_num_18_1_2292:
LA CÉRAMIQUE DE GIBISUS A MITTELBRONN
(Moselle)
par M. Marcel Lutz
Dans un précédent article1, nous avons traité de la céramique de Mittelbronn en général,
à l'exclusion de la céramique sigillée ornée. Celle-ci fera l'objet de la présente étude. Une
vingtaine de potiers fabriquaient à Mittelbronn des vases en sigillée unie ; à côté d'eux,
trois maîtres-potiers ont exclusivement produit des vases ornés : ce sont Satto et Cibisus
d'abord, mais aussi, même si cela n'a été qu'en faible quantité, un potier qu'il a été convenu
d'appeler « le potier inconnu » ou « le potier X 1 »2.
Il eût été logique de parler en premier lieu de Satlo dont la production semble avoir été
la plus importante à Mittelbronn. Or, du vivant de notre regretté ami et maître E. Delort,
le travail avait été partagé entre nous : il avait été entendu que Delort s'occuperait de
Satio, étant donné la grande expérience qu'il avait en la matière, tandis que moi-même,
j'entreprendrais l'étude de Cibisus. La mort inattendue de Delort est venue bouleverser
ce plan ; tandis que j'avais à peu près terminé l'examen du matériel Cibisus, rien n'était
encore fait en ce qui concerne celui de Satto, beaucoup plus vaste. C'est ainsi que je suis
amené à publier d'abord les résultats de mon travail sur Cibisus. Une autre publication,
qui demandera encore de longs mois d'études, traitera, par la suite, de la céramique de
Satto.
Des vases Cibisus ont été fabriqués à Mittelbronn ; il n'est pas permis d'avoir à ce sujet
le moindre doute : la grande quantité de tessons trouvés au dépotoir en est la preuve certaine.
Cibisus est un potier plein d'intérêt pour nous parce que son style est très particulier et
que certaines figures de son répertoire- en rendent l'identification certaine. Il est donc
susceptible de nous donner de précieux renseignements chronologiques.
Des recherches que nous avons faites tant dans les collections françaises qu'étrangères,
nous ont permis de reconnaître plus de 200 décors différents et, si les fouilles de Mittelbronn
n'avaient offert plusieurs exemplaires d'un même vase, on serait tenté de croire que notre
potier n'a jamais produit deux fois le même décor. Nous reconnaissons chez lui, suivant
les périodes de son activité, plusieurs styles qui, sans avoir l'élégance de celui de Satto,
(1) L'Officine gallo-romaine de Mittelbronn (Moselle), dans Gallia, XVII, 1959, pp. 101-160.
(2) Delort appelle ce potier « le potier anonyme » (E. Delort, V. O. Moselle) ; dans J. A. Stanfleld et G. Simps
on, Central Gaulish Potiers, ce potier est nommé « potter X 1 » (pp. 1-5). Quelques tessons isolés de vases fabriqués
par d'autres potiers ont également été recueillis à Mittelbronn ce sont probablement des vases ayant servi de modèle
ou des restes de la vaisselle ménagère des gens de l'officine. 112 MARCEL LUTZ
sont néanmoins intéressants par cette grande variété et aussi, très souvent, par le mouve
ment qu'on y rencontre. On a parfois considéré le style de Cibisus comme un « style libre »,
plus ou moins décadent3. En réalité on pourrait tout au plus le considérer comme un style
« semi-libre »4. En effet, si nous le regardons de près, nous constaterons qu'on y reconnaît
presque constamment un ordre, une métope. Mais, alors que la métope classique a toujours
comme séparation un ornement dit « géométrique », généralement une ligne perlée per
pendiculaire, chez Cibisus la séparation est marquée par un motif d'ornementation différent
et variable : un arbre, un arbuste, une succession de masques humains, une grande
feuille, etc.
Quant à la production de Cibisus, elle justifie elle aussi l'intérêt qu'il faut porter à ce
maître-potier : elle a été fort importante et la zone de dispersion des produits Cibisus est
très étendue : elle va du Main inférieur jusqu'en Autriche, en faisant un large crochet en
Suisse et dans l'Est de la France. Jusqu'à présent on ne connaissait comme lieu d'activité
pour Cibisus qu'Ittenviller, dans le département du Bas-Rhin. Cette officine avait été
découverte en 1910 par Forrer5 et depuis ce moment, on lui attribuait bien entendu tous
les tessons de Cibisus que l'on recueillait. Or, depuis la découverte à Mittelbronn de nom
breux tessons Cibisus, il n'est plus permis de juger raisonnablement de la même façon.
On comprendra donc tout l'intérêt que présenterait aujourd'hui une étude compar
ative des produits des deux ateliers. Nous la ferons ici, en limitant la comparaison aux seuls
types de Mittelbronn et à leurs correspondants provenant de l'officine d'Ittenviller même.
Toutefois cette comparaison sera très limitée car les sondages de Forrer à Ittenviller n'ont
mis au jour qu'un matériel restreint. Aussi faible que soit quantitativement ce matériel,
il nous permet néanmoins de constater une différence sensible de style dans la céramique
de cette officine et dans celle de Mittelbronn. Alors qu'à Ittenviller nous rencontrons
constamment des motifs d'ornement dits «géométriques»6, nous constatons qu'à
Mittelbronn ceux-ci font presque totalement défaut7 ; le style «semi-libre » s'y manifeste
plus largement, preuve d'une période d'activité plus récente. Et cependant, quand on
considère tout le matériel Cibisus, cette masse de plus de 200 décors différents, on finit
par être persuadé que l'activité de notre potier ne s'est pas bornée aux deux endroits cités :
on pense infailliblement à une troisième officine8 car certains tessons, certains vases entiers
(3) Oswald, Introduction, p. 103.
(4) P. Karnitsch reprend cette opinion (P. Karnitsgh, Die ReÀiefsigillata von Ovilava, Linz, 1959, p. 40).
(5) R. Forrer, Die rômischen Terra Sigillala Tôpfereien von Heiligenberg-Dinsheim und Ittenweiler im Elsass,
Stuttgart, 1911.
(6) Ce terme couramment employé manque de précision ; pour plus d'exactitude nous ajouterons « et composites ».
(7) Entre seul en ligne de compte le décor n° 5.
(8) On pourrait considérer comme « prototypes » de ce matériel une coupe du musée de Locarno et une autre du
musée de Schaffhouse ; deux autres, se rapprochant fort de celles-ci, se trouvent aux musées de Montbéliard et de
Strasbourg. Ces coupes diffèrent sensiblement de celles que nous connaissons, autant par leur aspect général que par
des détails de facture. On considérera surtout l'épaisseur des parois qui aurait tendance à les faire regarder comme
une fabrication assez grossière. Le décor lui-même n'offre guère de suite, emploie des poinçons souvent inédits, aux
sujets sans rapport entre eux ; nous ferons cependant une exception pour la coupe du musée gallo-romain de Stras
bourg. Mme Urner-Astholz fait, du reste, une constatation analogue au sujet de Verecundus. L'auteur pense que cette
céramique a été produite à Ittenviller. Nous ne croyons pas pouvoir la suivre dans cette supposition. Nous ne savons
rien quant au lieu où a pu se trouver cete troisième officine. Les endroits qui ont été cités l'ont été sans preuves :
Offemont (Knorr, Rottweil, 1907, pp. 8-9), Mandeure (Fritsgh, Ftiegel, Karlsruhe 1910), Windisch (Oswald, Introduct
ion, p. 20), Rheinzabern (Oswald, Index, p. 76), Luxeuil (Oswald, Introduction, p. 109). LA CÉRAMIQUE DE GIBISUS 113
même, sont là pour nous montrer un style bien différent de ceux employés à Ittenviller et
à Mittelbronn. Mais, bien que l'on ait avancé quelques noms de lieux, nous ne pouvons
encore faire que des suppositions : il n'y a pas jusqu'à présent de base solide à celles-ci.
I. Formes des vases.
La fabrication d'un vase sigillé orné s'opérait en trois temps : le vase lui-même, plus
précisément la panse, était d'abord f

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