La notion de productivité morphologique : modèles psycholinguistiques et données expérimentales - article ; n°1 ; vol.140, pg 24-37
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Description

Langue française - Année 2003 - Volume 140 - Numéro 1 - Pages 24-37
Fiammetta Namer : Morphologic productivity, representativity and base complexity: the MoQuête system In this paper we propose to describe a corpus processor that can be used to prepare and create lexical databases for French, and whose exploitation is more particularly oriented towards morphological parsing. This processor, called MoQuête (Morphology & Queries), applies on a lexical database (LDB) whose realization is the results of the following steps: recover online corpora, tag them, lemmatize them, and submit them to derivational morphological parsing. Starting from the experiment described for dutch in (Krott & ah, 1999), we illustrate the MoQuête behavior with the presentation of a série of measures, performed from a 27 millions tokens LDB obtained from newspapers online corpora, and meant to evaluate the link between the quantitative morphologic productivity and the representativity of morphologic rules, in the frame of complex lexical units with a complex base.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME Fanny Meunier
La notion de productivité morphologique : modèles
psycholinguistiques et données expérimentales
In: Langue française. N°140, 2003. pp. 24-37.
Abstract
Fanny Meunier : Morphological productivity: psycholinguistic models and experimental data
In this article, we first described word recognition theoretical models that included or take position about morphology. Models that
have been proposed belong to a continuum going from morphology as part of the mental lexicon to morphology as a post-lexical
phenomena. Between these two extreme models, others postulated more refined processes taking into account linguistic and /or
statistical parameters. In a second part, experimental data that are theoretically or statistically linked to productivity are exposed;
in particular the non-word structures effect, the morphological family size effect, the semantic transparency effect and the affix
productivity effect.
Citer ce document / Cite this document :
Meunier Fanny. La notion de productivité morphologique : modèles psycholinguistiques et données expérimentales. In: Langue
française. N°140, 2003. pp. 24-37.
doi : 10.3406/lfr.2003.1064
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_2003_num_140_1_1064Meunier Fanny
Laboratoire Dynamique du Langage (CNRS & Un. Louis Lumière Lyon 2)
fanny .meunier@univ-lyon2 .fr
LA NOTION DE PRODUCTIVITE MORPHOLOGIQUE
MODÈLES PSYCHOLINGUISTIQUES
ET DONNÉES EXPÉRIMENTALES
1. Introduction
Sans avoir été au centre du débat psycholinguistique, la productivité occupe
une place de plus en plus importante dans les modèles théoriques de la recon
naissance de mot incluant la notion de morphologie. La grande majorité des
travaux de psycholinguistique s'est intéressée aux mots morphologiquement
simples et cela, bien qu'une grande partie des mots du français soit complexe.
En effet, la notion de morphologie n'a trouvé d'intérêt aux yeux des expérimen-
talistes que relativement récemment. C'est le travail de Taft & Forster en 1975,
que nous détaillerons ultérieurement, qui a lancé de nombreuses équipes de
recherche sur l'exploration expérimentale du traitement cognitif des mots
morphologiquement complexes. Ces mots, par leurs caractéristiques, représen
tent une voie d'accès privilégiée pour la mise en évidence des principes d'orga
nisation et de fonctionnement du système cognitif responsable du langage.
Leur étude peut permettre d'établir dans quelle mesure l'organisation interne
du mot affecte les procédures d'analyse engagées lors de son identification.
Les chercheurs intéressés par la façon dont le langage est stocké dans le
cerveau humain ont été amenés à élaborer la notion de lexique mental (sorte de
'dictionnaire interne'), qui contiendrait l'ensemble des informations dont un
individu dispose à propos des mots de sa langue. D'un point de vue cognitif, ce
concept recouvre l'idée d'un système organisé des connaissances susceptibles
de permettre à l'utilisateur un accès « très rapide » et efficace aux informations
lexicales qui concernent des dizaines de milliers de mots. Cette organisation, vu
le grand nombre d'informations qu'elle recouvre, doit être fonctionnelle pour
être utile. Les informations contenues dans ce système sont de différentes
natures : on peut distinguer celles qui ont trait aux propriétés sémantiques,
formelles (phonologiques et /ou orthographiques), syntaxiques et celles qui
vont nous intéresser plus particulièrement, les informations morphologiques.
Si l'on considère le lexique mental comme une liste d'unités linguistiques, on
peut se demander alors quelles unités sont effectivement répertoriées dans cette
liste, et sous quelle forme elles le sont. Par exemple, le mot fleuriste est-il listé
bien que l'on puisse le comprendre si l'on dispose des informations concernant
24 la base fleur et le suffixe -iste ? Par ailleurs, quels liens entretiennent les items qui
appartiennent à une même famille morphologique ? La productivité des diffé
rents morphèmes constituant un mot joue-t-elle un rôle sur le type de traitement
qui est appliqué et sur le format de la représentation lexicale ? Comment les
mots nouveaux construits sont-ils reconnus ?
Dans la première partie de cet article, nous décrirons les modèles théoriques
de reconnaissance des mots qui abordent la morphologie. Nous mettrons en
lumière, lorsqu'il y a lieu, le rôle de la productivité et nous verrons que cette
notion a essentiellement été abordée dans les modèles théoriques au travers du
traitement des mots nouveaux. Dans une seconde partie, les données expéri
mentales pouvant être liées théoriquement ou statistiquement à la notion de
productivité sont passées en revue : en particulier, l'effet de structure des non-
mots, l'effet de fréquence cumulée, l'effet de taille de la famille morphologique,
l'effet de la transparence sémantique et l'effet de la productivité des affixes.
2. Les modèles concernant les mots
morphologiquement complexes
La modélisation des relations morphologiques au sein du lexique mental
peut se concevoir de diverses et nombreuses manières. Nous pouvons cepen
dant observer trois tendances.
Une première conception n'intègre pas les mots morphologiquement
complexes dans le lexique. Dans ce cas, « la morphologie est un cas spécial de
syntaxe et de sémantique des phrases » (Sandra 1991 : 209) : les mots sont ident
ifiés à partir des morphèmes qui les composent, comme une phrase est
comprise à partir des mots qui la composent. Dans ce type de modèle, les mots
complexes, pour être identifiés, doivent être décomposés en leurs constituants
morphémiques .
Selon une deuxième hypothèse, les mots morphologiquement complexes
sont représentés dans le lexique, mais pas indépendamment des représentations
de leurs constituants. Un des constituants disposerait de l'ensemble des informat
ions concernant les combinaisons possibles avec d'autres morphèmes. Cette
hypothèse envisage l'existence d'une décomposition préalable du mot-stimulus.
On voit que, dans ce cas, le traitement envisagé est le même que précédemment,
mais que le type de représentation au sein du lexique diffère radicalement.
Dans une troisième perspective, les mots complexes ont une représentation
lexicale propre et indépendante. Les relations morphologiques sont repré
sentées par des connexions, au sein du lexique, entre les différentes représentat
ions des membres d'une famille morphologique.
Certains modèles aménagent, voire hybrident, ces propositions en fonction de
repères plus fins, notamment en utilisant des critères linguistiques et statistiques.
Les modèles de reconnaissance de mots diffèrent donc par les prédictions
qu'ils font sur le mode de traitement et de représentation des mots morphologi-
25 quement complexes. Certaines théories soutiennent que les mots morpholog
iquement complexes doivent être décomposés en leurs constituants
morphémiques avant l'accès au lexique, tandis que d'autres proposent que
chaque forme existant dans une langue a une entrée propre, et qu'il n'y a donc
aucune analyse morphologique préalable à l'accès au lexique. Nous allons
examiner dans ce qui suit les deux versions les plus représentatives de ces deux
approches alternatives : l'hypothèse de décomposition prélexicale de Taft &
Forster (1975), dans laquelle les structures morphologiques des mots sont tot
alement transparentes pour le système de reconnaissance des et l'hypo
thèse des entrées indépendantes de Manelis & Tharp (1977), dans laquelle elles
sont totalement opaques.
2.1. L'hypothèse de décomposition morphologique prélexicale
Le premier modèle de reconnaissance de mots qui s'est intéressé de façon
explicite à l'identification des mots morphologiquement complexes dérivés a
été formulé initialement par Taft & Forster en 1975. Le système lexical, selon
Forster (1976, 1978, 1979, 1981), se compose d'un fichier principal et de trois
fichiers d'accès périphériques : le fichier d'accès orthographique (qui permet
l'accès lexical dans la modalité visuelle), le fichier d'accès phonologique (pour
la modalité auditive) et le fichier d'accès sémantique (pour la récup

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