La pêche et les pêcheurs de thon en Tunisie dans les années 1930 - article ; n°1 ; vol.12, pg 69-91
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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1972 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 69-91
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C. Liauzu
La pêche et les pêcheurs de thon en Tunisie dans les années
1930
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°12, 1972. pp. 69-91.
Citer ce document / Cite this document :
Liauzu C. La pêche et les pêcheurs de thon en Tunisie dans les années 1930. In: Revue de l'Occident musulman et de la
Méditerranée, N°12, 1972. pp. 69-91.
doi : 10.3406/remmm.1972.1163
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1972_num_12_1_1163LA PECHE ET LES PECHEURS DE THON
DANS LES ANNÉES 1930*
par Claude LIAUZU
Au début du XIXe siècle la pêche du thon, qui avait subi une longue
décadence, connut un regain d'activité. Grâce aux documents conservés à Tunis,
Paris et Rome, il est possible de reconstituer, du moins de manière approximative,
cette renaissance (1). C'est Hussein Bey qui aurait consenti la première concession,
celle de la thonaire de Monastir, à un avocat niçois, Pietro Bonfïglio en 1817 ou
en 1825 ; le 9 novembre 1826, il accordait le même privilège au Comte Giuseppe
Raffô pour Sidi Daoud. Cette faveur devait être maintenue à ses héritiers et
étendue à Ras Djebel par le décret du 22 mai 1877. L'historique détaillé des
* L'imprécision du titre s'explique par les difficultés documentaires rencontrées dans notre
travail. L'administration coloniale ne s'est guère préoccupée des conditions de travail et du ni
veau de vie des milieux populaires en général, et moins encore de ceux des pêcheurs. Nous avons
pourtant eu la chance de trouver dans les Archives du Gouvernement Tunisien un certain nomb
re de renseignements, en particulier entre 1930 et 1938. Il nous a semblé qu'il y avait là des
éléments justifiant cette étude. Notre article ne va pas au delà de 1937, car c'est la dernière
année que la Direction des Travaux Publics publie Les Tableaux Statistiques des Pêches Marit
imes. Tout en centrant notre travail sur cette courte période, il nous a paru utile, pour l'éclai
rer, de préciser quelques aspects de l'histoire de la pêche du thon depuis sa renaissance au
XIXe siècle.
(1) Ces documents sont conservés dans divers centres d'archives :
— A Paris : les Archives du Ministère des Affaires Etrangères contiennent des renseigne
ments sur les thonaires dans la Nouvelle Série Tunisie : Marine et Pêche, Dossiers 274, 275, 276,
277 et 279.
— A Rome : II faut consulter pour la période 1891-1916, la Série Politico P. Pacco 565,
Posizione 271 bis: pêche du poisson et des éponges en Tunisie dans les fonds de l'Archivio del
Ministero degli Affari Esteri.
— A Tunis : Les Archives Générales du Gouvernement Tunisien sont les plus riches. On
trouve dans la Série générale des renseignements sur la thonaire de Sidi Daoud, dossier 548,
carton 238, armoire 29 II : 1242-1294 (1827-1878) ; le dossier 548 bis concernant Ras Zebib est
vide. Sur Monastir : dossier 549 (1263/1847-1293/1876). La même série contient le. dossier 552
sur la pêche italienne ; on y trouve également dans le dossier 672, carton 247 la correspondance
du Consul de Tunis à Gênes.
Dans la série E, 395 : Pêche maritime : Instructions générales. la série E, 396 : Pêche : Thonaires : 13, Ras Djebel et Sidi Daoud ; 15,
Kuriat, Monastir, Conigliera ; 16, Bordj Khadidja ; 24, Ras el Mihr, Kelibia ; 25, El Haouaria ;
26, Ras el Dreck ; 32, Ras Marsa, Sousse ; 36, Cap Zebib ; 37, thonaires, transfert de propriété,
Société Parodi ; 47, exploitation des thonaires tunisiennes.
Dans la série E, 398 : Pêche maritime : Affaires diverses. C. LIAUZU 70
amodiations successives méritant à lui seul une étude complète, nous avons
simplement fourni la liste des principaux décrets dans le tableau ci-dessous :
Sidi Daoud : concédé par le décret du 9 novembre 1826 à Raffo, confirmé par celui du
27 mai 1837. Puis nouvelle concession le 12 février 1839 pour une durée de cinquante
ans, confirmée le 23 mai 1868 ; nouveau renouvellement le 22 mai 1877 pour
ans à partir du 13 août 1892. Le décret du Ie septembre 1902 accorde la concession à
Parodi, celle-ci est prolongée le 26 mai 1925 jusqu'à la date du 31 août 1945.
Ras el Ahmar : concédé à Léon Labbé par un arrêté du 9 octobre 1906 pour une durée
de quarante ans à partir du Ie janvier 1905. Dès le 12 mars 1908, Parodi obtient la fusion
de Sidi Daoud et de Ras el Ahmar.
El Aouaria : concédé à Blondel par l'arrêté du 28 septembre 1906 pour quarante ans, puis
à Maréchal le 28 janvier 1918 et enfin à Parodi le 5 octobre 1933 jusqu'à la date du
30 août 1942.
Ras el Djebel qui deviendra Cap Zebib fut concédé au Comte Raffo le 22 mai 1877, puis
le 13 juillet 1922 à Parodi.
La thonaire de Monastir a une histoire particulièrement complexe. On ignore la date
exacte de la concession à Bonfïglio, soit 1817, soit 1825. Celui-ci fut écarté en 1847 au
profit du Général Osman, associé à de nombreux autres notables tunisiens . . . L'affaire ne
fonctionna que jusqu'en 1854. Après une longue interruption, de Castelnuovo obtint la
concession pour une durée de trente cinq ans. Mais le 4 février 1879 la thonaire fut
accordée à Mustapha ben Ismail qui la cédait le 7 juin 1883 à Rivoltella. A la suite d'un
procès opposant ce dernier, l'Etat et différents prétendants à l'exploitation de la thonaire,
la Société Anonyme Française de la Thonaire de Monastir signait une convention avec le
gouvernement français le 19 juillet 1893. La thonaire finissait par échoir à Parodi par la
concession du 10 mai 1921 pour une période s'étendant jusqu'au Ie janvier 1960.
La thonaire de Kouriat amodiée le 6 juillet 1896 à la société Démanges était accordée à
Parodi le 10 mai 1921 jusqu'au Ie janvier 1960.
La thonaire de Bordj Khadidja concédée à Révocat le 17 janvier 1902 était amodiée à
Antonio Schiano par l'arrêté du 12 avril 1913 pour une période allant jusqu'au 17 juin
1941.
Les autres thonaires : Salakta, Ras el Mehir, Ras Marsa, Menzel Temine, Mahdia n'ont eu
qu'une existence éphémère.
Il apparaît que, dès le début, la pêche du thon a été une affaire presque
entièrement italienne ; les éphémères entreprises françaises, comme la Société
Anonyme de la thonaire de Monastir, constituée en 1892, n'ont pu vivre quelque
temps qu'en faisant appel à des exploitants italiens avec lesquels elles passaient des
contrats de métayage (2). Les armateurs de la métropole, en effet, ne péchaient
que le thon blanc et leurs capitaux hésitaient à s'engager dans des entreprises mal
connues, alors que les Italiens étaient les héritiers d'une longue tradition méditer
ranéenne et disposaient d'une main-d'œuvre habile et bon marché. La durée des
concessions, consenties pour plusieurs dizaines d'années, la faiblesse des redevances
exigées par l'Etat, et la liberté" complète laissée â l'exportation en ont fait des
affaires extrêmement ffuctueuses. L'installation du Protectorat ne diminua guère
(2) La Société Anonyme française de la Thonaire de Monastir chercha vainement des
capitaux en France et dut passer un contrat avec un propriétaire de thonaires en Sicile, Cassissa.
Celui-ci fournissait la main-d'œuvre : 100 pêcheurs siciliens et autant de Tunisiens et les
capitaux, contre la moitié des bénéfices de chaque campagne (Archives du Ministère des Affaires
n° 277, lettre du Résident Etrangères, Tunisie Nouvelle Série : Marine, Navigation, Pêche, T.IV,
Général au Ministre des Affaires Etrangères, le 9 mars 1894). ET PECHEURS DE THON DANS LES ANNEES 1930 71 PECHE
DES PRINCIPALES THONAIRES SITUATION
( Ras el Djebel ) ^^~\ Cap Zebib
¥^ Sidi Daoud, V A 1 El Aouaria _^ — /\ »
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Graphique 1.
ces avantages, car on n'appliqua pas strictement la règle des adjudications
publiques ; ainsi Parodi acheta directement Sidi Daoud à la famille Raffô et le
gouvernement du Protectorat entérina l'affaire par le décret beylical du Ie sep
tembre 1902, en maintenant les anciens privilèges. Il se contenta de résilier la
c

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