La science économique dans la Géorgie soviétique, 1921-1961  ; n°1 ; vol.2, pg 109-125
18 pages
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Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 109-125
17 pages

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Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 42
Langue Français
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Extrait

P. V. Gugušvili
La science économique dans la Géorgie soviétique, 1921-1961
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2 N°1. Janvier-mars 1961. pp. 109-125.
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Gugušvili P. V. La science économique dans la Géorgie soviétique, 1921-1961. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 2
N°1. Janvier-mars 1961. pp. 109-125.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1961_num_2_1_1460BIBLIOGRAPHIE
LA SCIENCE ÉCONOMIQUE
DANS LA GÉORGIE SOVIÉTIQUE
(1921-1961)*
Les chroniques de la Géorgie ancienne témoignent déjà d'un intérêt considérable
pour les phénomènes économiques. Ces chroniques qui remontent au Ve siècle et
sont d'une source précieuse sur l'histoire de la pensée économique géorgienne,
n'ont malheureusement pas encore été suffisamment étudiées.
Quelques œuvres remarquables sont parvenues jusqu'à nous, qui éclairent
les relations économiques dans la société féodale, et fournissent des données
précises sur les recensements opérés par les autorités féodales en vue d'une
étude statistique et économique du pays.
A en juger par les documents connus, le premier recensement géorgien
remonte à la première moitié du vne siècle, lorsque fut « décrit le pays de la
Karthalinie ». Les renseignements relatifs à ce recensement furent consignés
dans la Chronique de Sumbat, fils de David1 et dans Les Annales de la Karthalinie.
Certains chapitres de cet ouvrage2 représentent un véritable recensement du
pays et non un simple relevé cadastral8. Il ne faut pas oublier que, selon la
conception de l'époque, le cadastre n'était pas un état descriptif des terres, mais
un relevé de la population imposable*.
Il existe de plus amples renseignements sur les recensements de la Géorgie
au milieu du хше siècle. Le chroniqueur rapporte que :
« ... l'on voulut recenser le pays... et... tous les habitants de ce royaume
tombèrent dans une grande affliction, et l'on entreprit de recenser tout, de
l'homme au bétail, y compris les champs, les vignobles, les jardins et les
potagers*. »
On sait qu'au xvie siècle, suivant la tradition, des recensements étaient
opérés presque systématiquement, à des intervalles plus ou moins espacés.
Au xvne siècle, la population était recensée en Géorgie tous les sept ans. Ces
• Pour les titres géorgiens, nous avons adopté la translittération suivante : ' th = 0 grec, ph = l grec, š = š russe, ë — ts, d — j
Č *p. 1 — Sumbath Th. 61. č russe, Žordania, Davithisèis с = ch Kronikebi... anglais, Kronika, h = (Chroniques), u, sous S = la z russe, rédaction t. q I, = Tiflis, к de velaire, E. anglais, Takaišvili, 1892, i = g p. dz, — 69, Tbilisi, kh g ukrainien, « — Karthlis x russe. 1949,
ckhovreba ».
* Voir Ďanašia, Pheodaluri revolucia Sakarthveloši (La révolution féodale en
Géorgie), Tbilisi, 1934, PP- 79-8o.
4 Bruns und Sachau, Sirisch-Rômisches Rechtsbuch aus dem funften Jahrhundert,
Leipzig, 1880, pp. 286-290.
• Karthlis Ckhovreba (Chronique de la Karthalinie), t. I, pp. 386-387. НО Р. V. GUGUŠVILI
recensements se faisaient suivant des règles précises. Le pays était divisé en
districts» ; l'État procédait à ces opérations pour des raisons militaires et fiscales
et les états étaient dressés en fonction de ces deux objectifs7.
Dans l'ancienne Géorgie « le recensement des paysans dépendait de la volonté
du souverain » et quand ce dernier décidait d'y recourir, il fixait le nombre
nécessaire de fonctionnaires. Les registres du recensement de la population ne
faisaient pas mention de la « domesticité du seigneur, des veuves, des orphelins
et des indigents, pas plus que des fonctionnaires ruraux, qui en étaient
exemptés »e.
Ainsi, le recensement de la population était décidé par le prince et concernait
principalement la classe imposable, celle des paysans. Cependant, des exceptions
étaient admises. Les registres ne mentionnaient pas les personnes incapables de
payer les tailles de l'État et autres charges et redevances, à savoir « les veuves,
les orphelins et d'une manière générale, les indigents ». Parfois, les registres
omettaient également la domesticité seigneuriale, c'est-à-dire les gens de maison,
les fonctionnaires ruraux, qui, de ce fait, se trouvaient exemptés de toute
charge.
L'étude des états de recensement, suivant les différentes rubriques, permettait
d'observer les phénomènes économiques, d'établir entre eux une relation de
cause à effet et d'en tirer certaines conclusions. Ce genre de documents s'appelait
Garigebis cigni (du moins à partir du xive siècle) et Dasturlamali (à partir
du xvne siècle). Établi dans la première décennie du xvine siècle, le Dasturlamali
de Wakhtang VI offre un excellent exemple de la systématisation d'économie
financière dans la Géorgie féodale. En dehors d'ouvrages juridiques, des codes
établis au Moyen Age et des « Lois » de Wakhtang VI, monument unique, qui
reflète dans des normes du droit, les rapports de production féodaux, — il
convient de citer parmi les œuvres du xvnc siècle parvenues jusqu'à nous La
description du royaume géorgien, de Vahušti Bagrationi, — brillant spécimen
d'une étude économique et géographique du pays.
Le xixe siècle fut marqué par des changements fondamentaux, intervenus
dans la vie administrative, culturelle et économique de notre pays.
A partir du rattachement de la Géorgie à la Russie, le gouvernement tsariste
entreprend l'étude « militaire », « statistique », « financière », « démographique »
et « économique » du pays, en recourant principalement aux descriptions dites
camérales.
Les descriptions camérales jouaient en Transcaucasie le même rôle que les
Revizija (« recensements ») en Russie, mais s'en distinguaient par leur caractère :
certains détails y étaient omis, l'étude des divers objectifs revêtait un
plus général et les données obtenues n'étaient pas soumises à un contrôle et à
une vérification aussi sévères* qu'en Russie.
Un célèbre économiste russe de la première moitié du xixe siècle, le ministre
des Finances Kankrin, initiateur de la troisième description camérale en Géorgie
et en Transcaucasie en 1830-1832, fut le premier à qualifier la Transcaucasie de
• Grusinskie krestjanskie gramoty (Les chartes des paysans géorgiens), 1887,
pp. 10-11.
7 Sakarthvelos ekonomiuri istoria (Histoire économique de la Géorgie), t. I,
•Tbilisi, 1930, p. žvelthagan 5. de čveulebithad kartvel mephetha drotha šemo£ebulni
sdulni, sous la direction de Gugušvili (Coutumes légalisées sous les rois géorgiens),
Mig. K., III, 1938, p. 90.
• Sel'skoe hozjajstvo i agrarnye otnošenija v Zakavkaz'e (L'agriculture et les
relations agraires en Transcaucasie), t. I, 1838, pp. 331-332, 515 ; t. II, 1950,
p. 420. LA SCIENCE ÉCONOMIQUE DANS LA GÉORGIE SOVIÉTIQUE III
« colonie de la Russie tsariste », définissant ainsi sa place dans les relations éco
nomiques avec la métropole. « Ce n'est pas sans raison que les provinces trans
caucasiennes peuvent être qualifiées de colonie de la Russie, qui doit apporter à
l'État de gros profits grâce à ses produits de pays chauds 10 ».
La politique coloniale du tsarisme en Transcaucasie était entièrement
pénétrée de cette conception, qui évolua, bien entendue, par la suite, selon le
développement économique de la métropole elle-même.
Des changements considérables dans l'étude économique de la Géorgie et
de la Transcaucasie commencent à se manifester à partir des années 60 du
xixe siècle. Jusque-là, l'on entendait par statistique l'ensemble de « toutes les
données utiles », c'est-à-dire une documentation auxiliaire de la géographie
politique. L'étude des documents rassemblés par la police locale concernant la
situation statistique-économique du pays était faite par les fonctionnaires du
« gouvernement », qui, dans la plupart des cas, étaient incompétents. Les des
criptions statistiques-militaires des provinces transcaucasiennes, établies par

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