La ville et le village, vus par les auteurs malaysiens des années 70 - article ; n°1 ; vol.36, pg 165-182
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La ville et le village, vus par les auteurs malaysiens des années 70 - article ; n°1 ; vol.36, pg 165-182

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Description

Archipel - Année 1988 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 165-182
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monique Zaini-Lajoubert
La ville et le village, vus par les auteurs malaysiens des années
70
In: Archipel. Volume 36, 1988. pp. 165-182.
Citer ce document / Cite this document :
Zaini-Lajoubert Monique. La ville et le village, vus par les auteurs malaysiens des années 70. In: Archipel. Volume 36, 1988. pp.
165-182.
doi : 10.3406/arch.1988.2450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1988_num_36_1_2450Monique ZAINI-LAJOUBERT
Ville et village vus par
les auteurs malaysiens des années 1970
Bien que les écrivains malais aient traité depuis longtemps du problème
de la ville face au village, ce n'est qu'assez récemment que ce
a fait l'objet d'études socio-littéraires particulières. En 1982, M. Tham Seong
Chee a fait un survol assez rapide de l'évolution du thème dans les nouvell
es et les romans depuis 1930, en insistant plus particulièrement sur les
années 1950 et 1960. Son analyse lui a permis de montrer que les écrivains
considèrent presque toujours le village comme moralement supérieur à la
ville, comme un lieu de renaissance morale et spirituelle et un refuge pour
tous ceux qui, contraints de le quitter pour la ville, ont subi frustrations
et injustices. Plus récemment (1985), le Prof. A. Teeuw a fait également
une étude d'ensemble en prenant en compte à la fois les romans indoné
siens et malais. Sa conclusion est que si le thème dominant de la littérature
malaise est bien celui de la ville destructrice des valeurs morales et rel
igieuses, il n'en est pas de même dans la littérature indonésienne. On n'y
trouve pas, en effet, d'opposition ville / village et il est rare que le village
y soit idéalisé; au contraire, il arrive souvent que la vie au village soit mise
en question, refusée et même condamnée. D'autres auteurs n'ont étudié
que la représentation de la ville sans la confronter à celle du village. Muham
mad Haji Salleh, dans un article de 1986, retrace l'évolution de l'image de
la ville dans la poésie depuis les années 1930 et en arrive à la conclusion
qu'en général les poètes peignent les villes malaysiennes, et en particulier
Kuala Lumpur, avec des «couleurs sombres» («dark gloomy colours»). De
leurs côtés, dans une étude qui date de 1986 également, Othman Puteh et
Ramli Isin envisagent l'image de la ville au cours d'une tranche de temps
relativement courte: les années 1970 et 1980. Ils remarquent une fois encore
que les écrivains malais jugent pour la plupart la ville de façon négative 166
et ajoutent qu'ils ne font que poser les problèmes sans chercher à les résou
dre. Citons enfin Norlela Bt. Abdul Rasak qui, dans un mémoire inédit de
1984, étudie l'image de la ville dans le roman, et pendant la même période
que Othman Puteh et Ramli Isin. Sa conclusion est très proche de celle de
ces auteurs. En effet, après avoir fait remarquer que le problème de l'image
de la ville n'est pas nouveau dans la littérature malaise moderne, que les
écrivains s'y intéressent depuis les années 30, elle explique que s'ils lui trou
vent certains côtés positifs, les aspects négatifs dominent W.
La présente recherche est assez proche de celles de M. Tham Seong Chee
et du Prof. A. Teeuw puisqu'elle se rapporte à l'image de la ville face au
village. Elle s'en distingue cependant par son caractère plus limité et n'envi
sage la question que pour une période d'une dizaine d'années seulement
(les années 1970). D'autre part, il n'est fait aucune comparaison avec la
littérature indonésienne et un seul genre littéraire est retenu: le roman.
La recherche est basée sur un corpus de quinze romans parus de 1971
à 1979, écrits par douze auteurs dont trois femmes (Fatimah Busu, Khadi-
jah Hashim, Zaharah Nawawi) et neuf hommes (Anwar Ridwan, Mustaffa
Suhaimi, Nora, Rejab F.I., A. Samad Ismail, Shahnon Ahmad, A. Shukur
Harun, Wan Azmi Ramli, Zahari Affandi). La plupart de ces écrivains (7
sur 11) (2) sont nés dans les années 1940 (3 sont nés dans les années 1930:
Mustaffa Suhaimi, Nora, Shahnon Ahmad, et 1 dans les années 1920: A.
Samad Ismail), dans un village de Malaysia (2 sont originaires de Singa
pour et 2 de la ville de Batu Pahat dans l'Etat de Johor) et n'ont qu'un
niveau d'études primaires ou secondaires et travaillent dans le journalisme
ou l'édition (3 sont enseignants et 1 chercheur).
Seuls six romans sur quinze ont pour thème principal la question de la
ville face au village, à savoir Antara Dua Kota (ADK) «Entre deux villes»
de Mustaffa Suhaimi, Kunang-Kunang (KK) «Les lucioles» de Zahari
Affandi, Matahari Kuala Lumpur (MKL) «Sous le soleil de Kuala Lump
ur» de A. Shukur Harun, Merpati Putih Terbang Lagi (MPTL) «La colombe
blanche vole encore» de Khadijah Hashim, Ombak Bukan Biru (OBB) «Les
vagues ne sont pas bleues» de Fatimah Busu et Sehingga Jatuhnya Matah
ari (SJM) «Jusqu'à ce que le soleil se couche» de A. Shukur Harun. ADK
traite de ces jeunes gens qui, pour diverses raisons, quittent leur village
natal pour la ville et font la navette, pouvant de ce fait juger des différenc
es. A 18 ans, à l'époque de l'opposition à la Malayan Union (en 1946), Halim
qui a perdu sa mère à l'âge de 8 ans, quitte Kampung Dalam pour ne pas
épouser la femme que lui a choisie sa grand-mère et, avec le produit de la
vente de la bague qu'il lui a volée, se rend à Singapour. Après avoir pris
des cours du soir d'anglais et de rédaction, il devient journaliste et reste
plusieurs années dans cette ville jusqu'à l'Indépendance (1957). Il rentre
ensuite au village pour la mort de son père, puis part à Kuala Lumpur et
travaille pour le journal de son ami d'enfance Saad; il y vit au moins quel- 167
ques années au cours desquelles se déroule la «Confrontation» (qui com
mence en 1963). Il rentre à nouveau à Kampung Dalam alors qu'il a plus
de 30 ans, met en valeur la terre de sa grand-mère et prend des initiatives
pour développer le village. Mais déçu par l'attitude de l'Imam et des vieux
qui l'accusent de diffuser une religion erronée, alors qu'il ne s'agit que de
nouvelles conceptions de l'islam venues d'Egypte, il reprend son métier de
journaliste à Singapour. Apprenant que Saad, dégradé par la ville, va ren
trer au village avec l'intention d'en devenir le représentant légal, il rentre
à Kampung Dalam, peut-être définitivement, pour le sauver des griffes de
ce débauché. Dans KK, la ville fait face au village en tant que destructrice
de ses pures valeurs morales et religieuses. Aisah, Joned, Omar et Saroji,
les enfants légitimes de Mak Haji (elle a aussi deux enfants adoptifs qui
vivent au village, Halimah et Lamin) ont quitté leur village de Batu Bala
pour des villes situées soit en Malaysia (Kuala Lumpur) soit à l'étranger
(Arabie Saoudite, Egypte, Grande-Bretagne, Inde) et y reviennent pour la
mort de leur père Aki Haji; tous sont des victimes de la ville. Cependant,
ceux qui se fixent au village (Aisah, Joned et Saroji) vont retrouver les
valeurs perdues. MKL retrace le désarroi d'un retraité, désemparé au milieu
d'une ville inhumaine, qui ne retrouve la paix de l'âme que dans son village
natal. Pak Manan est un veuf, retraité d'une usine de textile de Kuala Lump
ur où il vit depuis 50 ans. Privé de son travail, il se sent mutile et a du
mal à supporter la vie dans cette ville peuplée de gens indifférents qui n'ont
aucun respect à son égard et ont abandonné les valeurs traditionnelles. Il
est incompris de ses propres enfants qui sont devenus des citadins. Il va
cependant retrouver le bonheur dans son village natal de Johor qu'il a quitté
avec ses parents à l'âge de 7 ans et où il est accueilli avec sympathie et
considéré de tous. MPTL traite de la carence des représentants du peuple
vis-à-vis des problèmes de développement du village.
Farid est un jeune employé de banque à Titiwangsa, une ville de la banl
ieue de Kuala Lumpur. Voyant la misère dans laquelle vit son oncle, Ramli,
dans son village de Telaga Laut, situé à 8 miles (3) de chez lui, il décide
d'aider les villageois à sortir de leur sous-développement. OBB montre le
contraste entre les valeurs religieuses des campagnes et le laxisme des vil
les. Imrah, une jeune Malaise musulmane, qui a quitté son village natal de
Kampung Pasir Pé

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