Lampes corinthiennes - article ; n°2 ; vol.95, pg 437-501
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1971 - Volume 95 - Numéro 2 - Pages 437-501
65 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Philippe Bruneau
Lampes corinthiennes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 2, 1971. pp. 437-501.
Citer ce document / Cite this document :
Bruneau Philippe. Lampes corinthiennes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 95, livraison 2, 1971. pp. 437-501.
doi : 10.3406/bch.1971.4854
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1971_num_95_2_4854LAMPES CORINTHIENNES
du peu des matériel Les nombreuses, sujets lampes qui disponible corinthiennes les appellent décorent est incluse d'emblée des et par 11e dans et l'attention la me les qualité catalogues siècles par de de l'exécution. la notre des variété lampes ère,' et relativement l'originalité Une de l'Agora partie
d'Athènes, de Corinthe, d'Argos, de Délos et du Musée britannique ;
une vingtaine de celles que possède le Musée National d'Athènes a été
publiée il y a quelques années par G. Siebert1 ; enfin des exemplaires isolés
ont été signalés ou reproduits dans des rapports de fouille. Mais d'autres
lampes corinthiennes, réparties en petits groupes dans des musées diffé
rents, sont encore inédites. Mon propos est ici de verser au dossier quelques
exemplaires des musées d'Égine, de Chéronée, de Patras et d'Héracleion :
je dois de pouvoir le faire aux autorisations que m'a libéralement accordées
le Prof. Sp. Marinatos, Inspecteur général du Service des Antiquités ;
je lui exprime ici toute ma gratitude, ainsi qu'à MM. Ph. Petsas et
J. A. Sakellarakis qui m'ont autorisé à étudier des exemplaires trouvés
par eux. A ce lot, j'ai ajouté les lampes corinthiennes de Delphes ; il est
vrai qu'une partie d'entre elles figure déjà dans le tome V des Fouilles
de Delphes, par P. Perdrizet ; mais cette publication est si déficiente,
à la fois par son ancienneté (elle est antérieure à tous les travaux relatifs
(1) Bibliographie et abréviations : ces travaux sont cités ici avec les abréviations suivantes :
— Agora : J. Perlzweig, The Athenian Agora, VII, Lamps of the Roman Period (Princeton.
1961).
— Argos : A. Bovon, Études péloponnésiennes, V, Lampes d'Argos (Paris, 1966). Des errata
sont signalés ci-dessous, notes 60 et 72.
— Br. Mus. : H. B. Walters, Catalogue of the Greek and Roman Lamps in the British
Museum (Londres, 1914).
— Corinth : O. Broneer, Corinth, IV 2, Terracotta Lamps (Cambridge, 1930).
— Délos : Ph. Bruneau, Exploration archéologique de Délos, XXVI, Les lampes (Paris,
1965). Un erratum est signalé ci-dessous, note 110.
— Siebert : G. Siebert, « Lampes corinthiennes et imitations au Musée National d'Athènes »,
BCH, 90 (1966), pp. 472-513. 438 PHILIPPE BRUNEAU [BCH 95
aux lampes corinthiennes) et par la médiocrité de l'illustration, qu'une
nouvelle présentation de ce matériel m'a paru souhaitable2.
La et le rassemblement des exemplaires épars est la
condition indispensable d'une étude synthétique sur les lampes corin
thiennes. Celle-ci formera la matière d'une thèse de 3e cycle entreprise sous
ma direction à l'Université de Haute-Bretagne (Rennes) par Mlle Juliette
Kuntz. Elle a déjà inventorié environ 850 lampes et fragments de lampes.
Son fichier n'est sûrement pas exhaustif, mais la population recensée
suffît à offrir un faciès que les dépouillements et découvertes ultérieurs
ne devraient plus considérablement modifier. A parcourir les pages qui
suivent, le lecteur mesurera combien d'informations je dois à la consul
tation de ce fichier.
Intérêt iconographique et céramographique des lampes corinthiennes.
Par trois traits au moins, les lampes corinthiennes se distinguent
nettement des autres lampes de l'époque impériale :
— elles constituent un groupe très homogène, bien localisé et relat
ivement bien circonscrit dans le temps : l'origine corinthienne en est quasi
certaine â et si la chronologie n'atteint pas encore à la précision souhaitable,
du moins toutes les lampes corinthiennes ont été fabriquées pendant le
11e et le 111e siècle ap. J.-G. (cf. ci-dessous pp. 444-445) ;
— elles n'ont pas été diffusées en séries industrielles, mais chaque
sujet semble n'avoir été produit qu'à un nombre restreint d'exemplaires ;
il est notable en effet que beaucoup d'entre elles restent sans parallèles ;
— en quasi-totalité, elles portent sur la base la signature du fabricant4.
Ces trois caractères sont autant de conditions favorables à l'étude des
lampes corinthiennes. Dans les pages qui suivent, je présente à leur propos
diverses constatations d'ordre tant iconographique que céramographique ;
or il ne faudrait pas croire que tous les traits ainsi relevés sur les lampes
corinthiennes en soient spécifiques ; bien au contraire, certains d'entre eux
(2) De la même façon, Cl. Rolley a entrepris de reprendre la publication des bronzes qui
forme la première partie du volume de P. Perdrizet. Le premier fascicule, Les statuettes de bronze,
a paru en 1969.
(3) Les arguments invoqués par O. Broneer sont les suivants : l'argile [Corinth, p. 94),
les signatures (p. 97 : beaucoup de noms latins ; or la population de Corinthe à l'époque impériale
était en grande partie italienne) et certains sujets (p. 98 : l'Aphrodite armée ; p. 102 : fréquence
des scènes de gladiature). Sur ce contexte, cf. ci-dessous, 3 e.
(4) Sur les 850 lampes et fragments recensés par J. Kuntz, j'ai relevé 509 signatures (lampes
complètes ou revers inscrits), y compris les lampes du Ier siècle (cf. p. 444) et le lot
considérable des lampes de Preimos dont certaines sont attiques ( cf. 46 c). Si l'on s'en tient aux
lampes complètes (c'est-à-dire celles qui conservent au moins une partie du disque et une partie
de la base), j'ai compté 299 lampes signées contre 25 non signées : encore la plupart de celles-ci
sont-elles des lampes à décor non figuré ou des lampes peut-être attiques ou des lampes trouvées
hors de Grèce et qui peuvent être des imitations (cf. ci-dessous p. 445). ,
LAMPES CORINTHIENNES 439 1971]
se retrouvent sur les autres lampes «romaines »5. Mais, tandis que le lieu
de fabrication de ces dernières est en général très imprécisément connu,
celui des lampes corinthiennes est assuré. Elles constituent donc un cas
privilégié, puisqu'il devient possible d'apprécier mieux le rôle du contexte
local dans le choix du décor comme au plan des modes de fabrication.
1° Au point de , vue iconographique, les lampes corinthiennes se
recommandent non seulement par la qualité d'exécution du décor, due
au caractère non industriel, de la production, mais par l'intérêt des sujets.
Certains d'entre eux sont rares, tant sur les lampes que dans l'ensemble
de l'imagerie antique (cf. ci-dessous, commentaire 46 b) et apportent
des informations précieuses dans des domaines très divers. Aussi voit-on
les lampes corinthiennes intervenir dans des recherches d'histoire religieuse
(9 c; 46 e), d'histoire littéraire6 et, bien entendu, de l'art : les
fabricants se sont souvent inspirés d'œuvres célèbres, en particulier de
statues (3 c) ; certaines lampes présentent des rapports iconographiques
avec d'autres catégories de monuments contemporains, tels que les monnaies
(3 d) ou les reliefs pittoresques (20 c), et concourent parfois à l'éclairci
ssement d'énigmes iconographiques (56) ; enfin le décor des lampes
corinthiennes reflète souvent certains des procédés qui caractérisent
l'évolution artistique de l'époque impériale, tels que le goût des repré
sentations frontales (9 b) ou la transcription en relief de modèles en ronde
bosse (fin de 3 d).
Le choix des sujets n'est pas non plus sans portée sociologique : dans
la double mesure où le lieu de fabrication et la date des lampes corinthiennes
sont connus et où leur aire de diffusion semble à peu près se limiter à la
Grèce propre7, leur répertoire fournit une part des informations les plus
riches et les plus homogènes dont on dispose sur l'imagerie en faveur dans
la Grèce des ne et ine siècles de notre ère. A cet égard les rapports qu'on
décèle parfois entre le décor des lampes et le contexte corinthien contem
porain (3 e) est particulièrement révélateur.
Ainsi chargées de décors

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