Le comportement électoral sous la monarchie constitutionnelle (1790-1791) : une interprétation communautaire - article ; n°1 ; vol.301, pg 361-398
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Le comportement électoral sous la monarchie constitutionnelle (1790-1791) : une interprétation communautaire - article ; n°1 ; vol.301, pg 361-398

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Annales historiques de la Révolution française - Année 1995 - Volume 301 - Numéro 1 - Pages 361-398
Melvin Edelstein, Il comportamento elettorale sotto la Monarchia costituzionale (1790- 1791). Un'interpretazione comunitaria.
M. E. studia la partecipazione elettorale nei 1790-1791. Durante gli scrutini del
1790, che furono locali, essa fu più forte in campagna che in città. Per l'autore, questa differenza si spiega con un'integrazione più grande della popolazione contadina. Nel
1791. Durante l'elezione legislativa, diminui il voto rurale. Si possono avanzare tre ipotesi, che però non si escludono : interesse minore da parte dei contadini per il livello nazionale della vita politica, delusione riguardo alia Rivoluzione, indebolimento délia solidarietà paesana, da una parte per il conflitto religioso e dall'atra per la scomparsa di un suo fortissimo legame, l'opposizione al signore, la quale non ha più ragion d'essere.
Melvin Edelstein, Le comportement électoral sous la Monarchie constitutionnelle (1790-1791). Une interprétation communautaire.
M. E. étudie la participation électorale en 1790-1791. Pour les scrutins de 1790, qui étaient locaux, elle est plus forte à la campagne qu'à la ville : on peut expliquer ce phénomène par la plus forte intégration sociale des paysans. En 1791, aux élections législatives, le vote rural diminua. Trois hypothèses, qui ne s'excluent pas, peuvent être avancées : le moindre intérêt des paysans pour la politique située au niveau national, la déception à l'égard de la Révolution, l'affaiblissement de la solidarité villageoise d'une part sous l'effet du schisme religieux, d'autre part à la suite de la disparition de l'opposition au Seigneur, qui n'a plus de raison d'être alors qu'elle était le principal ciment de la communauté.
Melvin Edelstein, Electoral Behavior under the Constitutional Monarchy (1790-1791). A Community-Based Interpretation.
Melvin Edelstein studies electoral participation in 1790-1791. As regards the local elections of 1790, turn out was stronger in the countryside than in the cities ; this phenomenon can be explained by the stronger social integration of the peasantry. However, in the legislative elections of 1791, the rural vote diminished. Three hypotheses, which are not mutually exclusive, can be advanced. First, the lesser interest of peasants in political issues at the national level. Second, peasant disappointment with the Revolution. Third, weakening village solidarity which, on the one hand, was the result of the religious schism and, on the other, followed the disappearance of the seigneur — the factor that had previously been the principal element in binding the community together.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Melvin Edelstein
Le comportement électoral sous la monarchie constitutionnelle
(1790-1791) : une interprétation communautaire
In: Annales historiques de la Révolution française. N°301, 1995. pp. 361-398.
Citer ce document / Cite this document :
Edelstein Melvin. Le comportement électoral sous la monarchie constitutionnelle (1790-1791) : une interprétation
communautaire. In: Annales historiques de la Révolution française. N°301, 1995. pp. 361-398.
doi : 10.3406/ahrf.1995.1797
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1995_num_301_1_1797Riassunto
Melvin Edelstein, Il comportamento elettorale sotto la Monarchia costituzionale (1790- 1791).
Un'interpretazione comunitaria.
M. E. studia la partecipazione elettorale nei 1790-1791. Durante gli scrutini del
1790, che furono locali, essa fu più forte in campagna che in città. Per l'autore, questa differenza si
spiega con un'integrazione più grande della popolazione contadina. Nel
1791. Durante l'elezione legislativa, diminui il voto rurale. Si possono avanzare tre ipotesi, che però non
si escludono : interesse minore da parte dei contadini per il livello nazionale della vita politica, delusione
riguardo alia Rivoluzione, indebolimento délia solidarietà paesana, da una parte per il conflitto religioso
e dall'atra per la scomparsa di un suo fortissimo legame, l'opposizione al signore, la quale non ha più
ragion d'essere.
Résumé
Melvin Edelstein, Le comportement électoral sous la Monarchie constitutionnelle (1790-1791). Une
interprétation communautaire.
M. E. étudie la participation électorale en 1790-1791. Pour les scrutins de 1790, qui étaient locaux, elle
est plus forte à la campagne qu'à la ville : on peut expliquer ce phénomène par la plus forte intégration
sociale des paysans. En 1791, aux élections législatives, le vote rural diminua. Trois hypothèses, qui ne
s'excluent pas, peuvent être avancées : le moindre intérêt des paysans pour la politique située au
niveau national, la déception à l'égard de la Révolution, l'affaiblissement de la solidarité villageoise
d'une part sous l'effet du schisme religieux, d'autre part à la suite de la disparition de l'opposition au
Seigneur, qui n'a plus de raison d'être alors qu'elle était le principal ciment de la communauté.
Abstract
Melvin Edelstein, Electoral Behavior under the Constitutional Monarchy (1790-1791). A Community-
Based Interpretation.
Melvin Edelstein studies electoral participation in 1790-1791. As regards the local elections of 1790,
turn out was stronger in the countryside than in the cities ; this phenomenon can be explained by the
stronger social integration of the peasantry. However, in the legislative elections of 1791, the rural vote
diminished. Three hypotheses, which are not mutually exclusive, can be advanced. First, the lesser
interest of peasants in political issues at the national level. Second, peasant disappointment with the
Revolution. Third, weakening village solidarity which, on the one hand, was the result of the religious
schism and, on the other, followed the disappearance of the seigneur — the factor that had previously
been the principal element in binding the community together.LE COMPORTEMENT ELECTORAL
SOUS LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE
(1790-1791) :
UNE INTERPRÉTATION « COMMUNAUTAIRE »
Les Français ont été les pionniers dans l'étude de la sociologie et de
la géographie électorale, mais ils ont négligé le comportement électoral
pendant la Révolution française. Les explications du élec
toral n'ont pas été mises à l'épreuve avec la première expérience que la
France a eue de la politique électorale de masse. René Rémond et François
Furet ont récemment attiré l'attention des historiens sur l'absence d'études
concernant les élections révolutionnaires (1).
L'étude des est une contribution à notre compréhension de
la signification de la citoyenneté et de la manière dont elle fut appliquée
par les révolutionnaires. La participation politique est incorporée dans leur
concept de citoyenneté. Puisque le peuple est souverain, on avait besoin
des élections pour légitimer l'autorité, pour choisir des fonctionnaires et
les rendre responsables. Mais les droits politiques sous la Révolution étaient
inégaux. Les citoyens actifs étaient les seuls à voter. A peu près 60 à 70 9b
d'adultes mâles, âgés de vingt-cinq ans ou plus, étaient qualifiés. Les citoyens
actifs ne pouvaient voter que pour les « électeurs ». J'estime que 60 °7o
des citoyens actifs étaient qualifiés, ainsi que 40 % des adultes mâles. Mais
seulement un petit pourcentage pouvait être députés (2). Bien que pas tout
à fait « démocratique », l'électorat était suffisamment significatif pour que
nous puissions présenter la Révolution française comme l'origine de la poli-
Ci) René Rémond, « L'Apport des historiens aux études électorales », dans Explication du Vote,
sous la direction de Daniel Gaxie (Paris, 1985) ; François Furet, « La monarchie et le règlement électoral
de 1789 », dans The French Revolution and the Creation of Modern Political Culture, édité par Keith
Baker, François Furet, Mona Ozouf et Colin Lucas (3 vol., Oxford, 1987-1989), I, 375.
(2) Melvin Edelstein, « Participation et sociologie électorale des Landes en 1790 », Bulletin de la
Commission d'Histoire Économique et Sociale de la Révolution Française (à paraître).
Annales Historiques de la Révolution Française — 1995 — N" 3 362 MELVIN EDELSTEIN
tique électorale de masse. Cet article est donc une contribution à notre
connaissance de l'origine de la démocratie.
L'étude du comportement électoral en 1790-1791, quand les nouvelles
institutions furent établies, suscite d'importantes questions sur la nature
et les conséquences de la Révolution française. Une part de la controverse
sur la signification de la est basée sur les conclusions tirées
de l'histoire des idées, et non des institutions à travers leur fonctionnement.
Nous savons très peu de choses sur le vote. En analysant le comportement
électoral, cet article nous permet d'évaluer à quel point la Révolution a
réussi à mobiliser politiquement les citoyens.
L'étude du vote répond aux questions suivantes posées par les inter
prètes de la Révolution : la Révolution est-elle l'ancêtre de la démocratie
moderne, comme le président François Mitterrand l'a proclamé ? Était-elle
imparfaite au départ et incapable de prendre des racines durables (3)?
A-t-elle manqué de mobiliser les votants (4) ? Les élections furent-elles
dominées par une minorité de militants comme les révisionnistes le main
tiennent (5) ? La participation politique pendant la Révolution était-elle
seulement insurrectionnelle ? Les historiens furent-ils induits en erreur par
une image fausse d'une intense participation politique urbaine basée sur
le mouvement populaire, les sections et les clubs ? Il faut examiner de près
les différences entre le comportement électoral rural et urbain autant que
l'influence urbaine exercée sur les votants ruraux.
Eugen Weber a soulevé la question du moment et du degré de politi
sation des paysans français. Il a prétendu que les niveaux élevés de la parti
cipation électorale dans les régions « sous-développées » de l'Ouest, du
Centre et du Sud furent d'abord atteints en 1870-1914 et que les paysans
furent politisés par un processus d'acculturation similaire à la coloni
sation (6). Cependant, plusieurs historiens estiment que la prise de cons
cience politique des paysans eut lieu sous la IIe République (7). Je prétends
que la Révolution française a amorcé « l'apprentissage de la citoyenneté »
en France (8). Quant au débat sur la chronologie de la politisation, les
(3) François Furet et Denis Richet, La Révolution (Paris, 1965) ; Furet, Penser la Révolution fran
çaise (Paris, 1978) ; et Mona Ozouf, eds. Dictionnaire critique de la Révolution française (Paris,
1988); Keith Baker, éd., The Political Culture of the Old Regime (Oxford, 1987); Baker, Inventing the
French Revolution (Cambridge, 1990).
(4) Peter McPhee, « Electoral Democracy and Direct Democracy in France, 1789-1851 », European
History Quarterly, 16 (1986), 77.
(5) Augustin Cochin, L'Esprit du Jacob

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