Le développement du partenariat industriel  - article ; n°1 ; vol.47, pg 125-136
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1989 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 125-136
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

E. De Banville
Le développement du partenariat industriel
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp. 125-136.
Citer ce document / Cite this document :
De Banville E. Le développement du partenariat industriel . In: Revue d'économie industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp.
125-136.
doi : 10.3406/rei.1989.1291
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1989_num_47_1_1291développement du partenariat industriel * Le
Etienne de BANVILLE
CNRS/CRESAL Université Lumière (Saint-Étienne) Lyon 2
Dans le domaine des rapports des groupes avec leurs fournisseurs, le terme de
partenariat connaît depuis quelques années une vogue qui ne se dément guère ;
employé dans de trop nombreuses situations où d'autres désignations (parrainage
ou offre de service, par exemple) pourraient sans doute apparaître trop crues, le
terme de partenariat est indiscutablement à la mode. Mais alors, que recouvre cette
mode, sinon dans la totalité de son vaste champ d'application, du moins dans
le champ des relations entre entreprises industrielles ? Telle est l'interrogation cen
trale de cet article. Et nous faisons l'hypothèse que la phase actuelle du dévelop
pement du partenariat correspond à une phase nouvelle des restructurations des
groupes industriels dans l'après crise.
Si nombre de discours donnent l'impression que la sous-traitance recherche dans
le partenariat un regain de considération que n'avait pu lui donner le terme d'impar-
tition, peut être trop technique, il n'en reste pas moins que la grande majorité
des groupes industriels français ont conduit de front une active restructuration
de leurs activités internes et une modification importante de leurs relations avec
leurs fournisseurs, souvent — m.ais non exclusivement — sous la dénomination
de partenariat.
Dans cette situation en pleine évolution et, par suite, quelque peu confuse, on
a pu se demander il y a peu si le partenariat était ou non porteur de nouvelles
pratiques, de nouvelles normes ou si, finalement, il ne s'agissait que d'une opéra
tion de « renomination » d'une sous-traitance au contenu inchangé (de Banville
et Chañaron, 1985). Maintenant, le doute n'est plus permis, notamment en rai
son de la cohérence entre le développement du partenariat et les modèles domi
nants d'organisation de très larges fractions du système productif. En outre, les
délais de mise en place de ces politiques sont suffisamment longs et leurs coûts
suffisamment élevés pour que l'on puisse estimer ne pas être en présence d'une
mode passagère.
Ainsi, on comprendra qu'il s'avère difficile d'enfermer le phénomène dans une
définition stricte. Concernant le champ industriel, nous pouvons cependant part
ir d'une définition possible, empruntée à une publication du ministère de l'Indust
rie (Commission technique de la sous-traitance, p. 2), de septembre 1986 :
(*) Cet article constitue une version remaniée d'une communication présentée à la Table Ronde CREU-
SET/ASDRLF tenue à l'Université de Saint-Étienne les 25 et 26 mai 1987.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47, 1" trimestre 1989 125 « Le partenariat peut se définir comme l'établissement entre donneur et pre
neur d'ordres de relations d'une certaine durée fondée sur une recherche en com
mun d'objectifs à moyen ou long terme dans des conditions permettant la réci
procité des avantages ».
Cela ressemble donc, au départ, à la sous-traitance mais s'en différencie par
la durée plus longue et la recherche d'objectifs communs, parmi lesquels le même
texte précise que les plus couramment recherchés sont « l'amélioration de la qual
ité ou des performances d'un produit et l'abaissement des coûts ». L'émergence
de cette durée de moyen ou long terme dans des relations interentreprises est ce
rtainement le fait le plus important : à quoi rattacher la généralisation de cette coor
dination des stratégies et des intérêts ?
Les pratiques décrites dans la première partie permettront peu à peu de préciser
le contenu du partenariat et les modalités de sa mise en œuvre. Les effets du déve
loppement du sur l'appareil productif et le développement local seront,
quant à eux, abordés dans la seconde partie.
I. — LES PRATIQUES ACTUELLES DU PARTENARIAT INDUSTRIEL
Si le partenariat doit être considéré comme autre chose qu'une mode, c'est que
son développement est en accord avec les modèles aujourd'hui dominants de l'orga
nisation industrielle des pays développés. C'est pourquoi cette première partie com
mence par rappeler ces tendances lourdes. Ensuite, seront présentées les principal
es procédures mises en œuvre par le partenariat, de manière à en préciser nomb
re des enjeux.
1.1. Les modèles dominants de l'organisation de la production
Nous retenons sommairement trois tendances conjointes au niveau de la fabri
cation : l'objectif « zéro », l'évolution vers les composants ou les fonctions, l'abai
ssement des seuils de rentabilité. Mais il convient d'en ajouter une autre, essent
ielle pour notre propos qui vise bien à comprendre la production, la centralisa
tion du financement.
Elles paraissent toutes quatre gouvernées par la recherche de la mobilité ou,
si l'on préfère, de la flexibilité, basée sur une représentation dominante, celle du
flux et de sa gestion. Il s'agit en pratique aussi bien de la flexibilité des postes
de travail individuels que de celle de l'entreprise, ou encore de la flexibilité de
réseaux d'entreprises liées, par exemple, par le partenariat ou d'autres types de
relations interentreprises telles que les groupes, les grappes de PMI ou la
sous-traitance.
Enfin, si ces tendances ne sont pas toutes forcément nouvelles en elles-mêmes,
leur généralisation et leur intensification conjointes constituent bien le phénomène
nouveau auquel le partenariat cherche à apporter une réponse pertinente, peut
être partielle.
L'objectif zéro. Sur ce point, la littérature est fort abondante. Sur la base du
système développé par Toyota au cours des années 60 et 70, il s'agit de généraliser
126 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47, 1" trimestre 1989 système de l'appel par l'aval qui commande les produits dont il va immédiatele
ment avoir besoin en renvoyant à son amont une étiquette (kanban, en japonais),
de manière à minimiser les stocks intermédiaires et racourcir les durées des cycles
de fabrication. On peut en trouver un très bref résumé dans un article (Planazet,
1987) concernant l'industrie automobile : il s'agit, dit l'auteur, de « tendre vers
l'objectif zéro : zéro défaut, zéro panne, zéro délai, puis zéro usure et zéro coût
de maintenance ». Et il ajoute : « la recherche de flexibilité n'est d'ailleurs qu'un
aboutissement : l'informatique lie déjà le commercial, la gestion et la production.
Le cycle de production proprement dit englobe maintenant, aussi bien l'amont
des presses automatisées que l'équipementier, le fournisseur de sous-ensembles
ou même de composants. Tout élément du cycle doit répondre à un critère génér
al de base appuyé sur le « juste à temps » ou le « flux tendu » ou, pour Citroën,
le tuyau continu ».
Le modèle dominant de l'organisation industrielle est donc bien le ñux modulé,
avec un temps d'adaptation aussi court que possible. L'informatique et la méca-
tronique en sont les moyens les plus courants, mais pas obligatoires.
Des pièces aux composants et aux fonctions. L'une des modalités les plus habi
tuellement pratiquées de cette régulation des flux passe par une modification de
la division du travail entre les entreprises : une partie importante de la concept
ion, de l'approvisionnement et du montage est confiée aux fournisseurs, dès lors
que ces derniers sont considérés comme fiables. Ils ne sont plus alors seulement
des fournisseurs de pièces mais livrent des composants ou des sous-ensembles (voire
dans certains cas des fonctions complètes) prêts pour le montage final.
On est ainsi dans une logique que Dario Velo pouvait qualifier de « philoso
phie de l'assembleur » (IREP, 1986, p. 10) en ce qui concerne le système automob
ile.

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