Le documentaire d’auteur et les sciences sociales  - article ; n°1 ; vol.80, pg 163-174
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Description

Communications - Année 2006 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 163-174
Quels sont les liens entre le documentaire d’auteur et la recherche en sciences sociales? L’analyse de Récolte sanglante (Bob Connoly et Robin Anderson, 1991), qui aborde in situ et in vivo
le changement de culture vécu par un peuple récemment colonisé, permet de comprendre le surplus de vérité négocié par l’écriture cinématographique du réel, à travers le regard de deux cinéastes qui ont produit là une oeuvre exceptionnelle.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Françoise Berdot
Le documentaire d’auteur et les sciences sociales
Le double lien
1. Quels liens l’auteur d’un documentaire entretientil avec la recherche en sciences sociales ?
Lorsqu’un auteur de télévision conçoit un documentaire de société, au stade du projet (nomméscénario, même s’il s’agit de filmer le réel), il se réfère souvent aux analyses les plus diffusées produites par des intellec-tuels, des publications issues des recherches en sciences sociales. De toute manière, et quel que soit son niveau d’appréhension des phénomènes sociaux, l’auteur-réalisateur se mute lui-même en chercheur. Il est habité par un thème de recherche, il émet des hypothèses, il détermine un groupe social, une entité socio-économique qu’il désire décrire (en cinéma), déli-mite un champ et une durée d’observation. Il prémédite des situations qu’il peut lui-même créer (un dispositif filmique) et des personnages (réels) représentatifs des milieux visés. Avant d’écrire son scénario, le documentariste s’est livré à un travail de terrain, une enquête préalable qui lui a fourni des hypothèses (et souvent le désir d’un film). Le cher-cheur et le documentariste s’adonnent donc tous deux à une phase d’observation, à des lectures, à des entretiens préliminaires, et ce, dans un but cognitif. Cela dit, les hypothèses de recherche et les méthodes d’approche des groupes sociaux varient considérablement selon ce qu’on veut obtenir. Si leur quête de vérité et les résultats de leurs enquêtes offrent quelque coïncidence, les désirs du chercheur et du réalisateur diffèrent sensiblement. L’un (le chercheur) veut révéler des faits à partir d’hypothèses définies. L’autre (le documentariste) recherche, en plus et au-delà de l’exactitude, des innovations dans les façons de décrire la complexité, l’ambiguïté, l’ambivalence des relations sociales et intercul-turelles. Le chercheur est tenu par une éthique de vérité scientifique. Le réalisateur traque également la vérité (la vérité tout court, visée aussi par l’être du chercheur), mais cette vérité-là s’inscrit dans la création artis-163
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