Le jeu avec le « je » - article ; n°1 ; vol.80, pg 145-161
17 pages
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Description

Communications - Année 2006 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 145-161
L’article propose tout d’abord une typologie de la télévision de l’intimité: d’un côté, la mise en scène de l’exposition de soi à travers des témoignages sur la vie privée; de l’autre, le spectacle de l’épreuve de soi par le truchement d’expérimentations vécues. Il invite ensuite à identifier le socle commun qui sous-tend ces émissions: la promotion de personnes ordinaires et la construction des intrigues autour de la monstration du relationnel. Il étudie les modifications de l’espace public modelé par ces expériences et expérimentations. Il interroge enfin les modèles culturels véhiculés par ces programmes: du «libéralisme culturel», qui invite à la tolérance vis-à-vis de modes de vie différents, au «relativisme culturel», qui plaide pour l’équivalence des références normatives.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Dominique Mehl
Le jeu avec le « je »
Depuis la fin du premier Loft Story en août 2001 déferlent sur les écrans de télévision français, sous la qualification générique de « télévision-réalité », les programmes les plus variés qui, à quelques accidents audi-matiques près, rencontrent tous une très forte audience en dépit de la réprobation et du mépris dont ils sont affectés. Ce décalage entre la critique intellectuelle et la réception par le grand public n’est pas nouveau. Les émissions mettant en scène l’intimité de nos concitoyens ont suscité lors de leur émergence le même type d’in-dignation. Ainsi, le premier Psy Show , conçu en 1983 ; les émissions affublées de l’étiquette « reality show », tels Perdu de vue , L’Amour en danger , Témoin n o 1 au début des années 1990 ; ou encore, au même moment, les magazines de société fondés sur la mise en scène de la vie privée de personnes ordinaires : Bas les masques , relayé par Ça se discute . Tous ces programmes ont toujours souffert d’un décalage incroyable entre l’ampleur de leur public et la dévaluation intellectuelle et morale dont ils étaient affublés. Le leitmotiv des condamnations se polarise contre ce nouvel étalage de la vie privée et se centre sur la dénonciation du couple pervers voyeurisme/exhibitionnisme. Pendant ce temps, les télé-spectateurs sont fidèles au rendez-vous avec l’écran et affirment, eux, prendre appui sur ces émissions pour se distraire et aussi réfléchir sur leur propre vie. Cette discordance entre la virulence de la critique et l’amplitude de la réception incite à y regarder de plus près, à se planter devant son écran, à harceler les responsables de ces programmes et leurs participants, à sonder les yeux dans les yeux les adeptes de ces shows. Engouement médiatique éphémère ou reflet de phénomènes de société ? Face à l’ampleur de la mobilisation intellectuelle d’un côté, audimatique de l’autre, la question mérite d’être posée. 145
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