Le maire et l exercice de ses fonctions dans le département des Alpes-Maritimes - article ; n°3 ; vol.18, pg 467-507
42 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le maire et l'exercice de ses fonctions dans le département des Alpes-Maritimes - article ; n°3 ; vol.18, pg 467-507

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
42 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de science politique - Année 1968 - Volume 18 - Numéro 3 - Pages 467-507
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Paul Gilli
Le maire et l'exercice de ses fonctions dans le département des
Alpes-Maritimes
In: Revue française de science politique, 18e année, n°3, 1968. pp. 467-507.
Citer ce document / Cite this document :
Gilli Jean-Paul. Le maire et l'exercice de ses fonctions dans le département des Alpes-Maritimes. In: Revue française de
science politique, 18e année, n°3, 1968. pp. 467-507.
doi : 10.3406/rfsp.1968.418517
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1968_num_18_3_418517LE MAIRE
ET I/EXERCICE DE SES FONCTIONS
DANS LE DÉPARTEMENT
DES ALPES -MARITIMES *
JEAN-PAUL GILLI
Le département des Alpes-Maritimes présente deux caractéristiques
principales : d'une part il révèle la coexistence de deux mondes
distincts, celui du littoral et celui de la montagne ; d'autre part
il fait apparaître une domination particulièrement importante de son
chef -lieu sur le reste du département.
1. La configuration géographique du département tient tout entière
dans son nom : on y voit les Alpes tomber littéralement dans la Méd
iterranée. L'opposition est ainsi particulièrement tranchée entre
Parrière-pays montagneux et la bande côtière l.
La montagne, avec ses chaînes, ses monts, ses gorges et ses vallées
impropres à toute implantation industrielle ou agricole importante, ne
retient qu'une infime partie de la population du département :
30 000 habitants environ sur une population totale actuellement estimée
à 730 000 2, soit moins de 5 % .
* Cette étude est le résultat d'une enquête effectuée auprès des maires du
département des Alpes-Maritimes en 1965 et 1966. Un questionnaire, élaboré en colla
boration avec M. Jean-Marie Cotteret, professeur à la Faculté de droit et des sciences
économiques de Nice, a été distribué aux maires. Les réponses reçues ont été analysées
par Mlle Marie-Hélène Marchand, collaboratrice de la Fondation nationale des
politiques (séminaire de M. Bernard Gournay), qui a pris en charge le dépouillement
et le traitement mécanographique des informations recueillies. Des interviews de
différents maires ainsi que de nombreux renseignements obligeamment fournis par la
préfecture des Alpes-Maritimes ont permis de compléter et de préciser les résultats
ainsi obtenus. Que ceux qui ont ainsi permis cette modeste recherche en soient ici
remerciés.
1. Blanchard (R.), Le comté de Nice, A. Fayard, 1960.
2. Au recensement de 1962, le département comptait 625 422 habitants. Mais ce
chiffre est aujourd'hui très largement dépassé, notamment par suite de l'installation dans
le département de nombreux rapatriés d'Afrique du Nord.
467 Jean-Paul Gilli
Cette faible population est répartie dans de nombreux villages :
selon la répartition géographique retenue par l'administration des Cont
ributions, 83 communes sur les 163 que compte au total le département
sont recensées comme communes de la montagne, et représentent une
superficie d'un peu moins des trois quarts du département. Compte tenu
de la configuration des lieux et des données historiques, les habitants
y sont d'ailleurs, en général, assez étroitement regroupés et cloisonnés
dans des « villages perchés » ou des « nids d'aigle ».
Le littoral révèle au contraire, sur les quelques plaines alluviales
qui ont pu se former à l'embouchure des torrents descendant de la
montagne, une accumulation de population (95 %) vivant dans des
villes importantes 3 entre lesquelles s'est progressivement constituée une
bande urbaine bordant la majeure partie de la côte. Les 80 communes
qui sont recensées comme constituant la zone littorale, couvrent une
superficie d'un peu plus d'un quart du département. La vie y est plus
ouverte, les échanges plus poussés, surtout avec l'importance prise par
le tourisme qui a fortement marqué ce rivage de la Méditerranée. Tout
efois, derrière cette bande côtière on trouve plusieurs villages peu
importants qui forment la transition entre le littoral et la montagne, et
que l'on désigne quelquefois par le vocable de « coteaux niçois ».
2. La seconde caractéristique importante qui apparaît dans les Alpes-
Maritimes est la domination qu'y exerce la ville de Nice. Les raisons
en sont multiples : historiques d'abord, car Nice a toujours été la
capitale de sa région, et les villes françaises qui furent rattachées au
Comté en 1860 pour former l'actuel département ne pouvaient rivaliser
avec elle sur ce plan. Nice devint ainsi tout naturellement le centre
administratif du département.
Là encore, la configuration géographique du département a été
déterminante. Nice constitue en quelque sorte un carrefour naturel où
aboutissent les grands axes de percée de la montagne : vallée du Var,
vallées des Paillons. Aussi les voies de communications et les services
de transports se développèrent-ils en rayonnant autour de Nice. Sur la
carte routière des Alpes-Maritimes, Nice apparaît en fait comme Paris
sur la carte de France.
3. Nombre d'habitants : Recensement de 1962
Nice 400 000 environ 294 976
Cannes 70 000 59 173
Antibes 55 000 35 976
Grasse 33 000 27 226
Menton 30 000 20 069
468 Le maire dans les Alpes-Maritimes
Aussi cette prééminence du chef-lieu sur l'ensemble du département
se traduit-elle sur le plan économique : Nice constitue un centre
d'attraction commerciale pour les trois quarts des communes du dépar
tement, et son influence s'exerce même dans les aires d'influence de
Cannes et de Grasse 4.
Les deux villes de Cannes et Grasse constituent en effet, après
Nice, les principaux centres d'attraction du département. En revanche,
les autres agglomération urbaines (Antibes, Cagnes-sur-Mer, Vence et
Menton auxquelles il faut ajouter Monaco) apparaissent avant tout
comme des villes de tourisme délibérément orientées vers la côte 5.
Il existe enfin dans la montagne un centre d'attraction secondaire
assez important : Puget-Théniers (1 415 habitants) et quelques centres
élémentaires, dont Guillaume (626 habitants), Saint-Martin-Vésubie
(1 131 habitants), Saint-Sauveur-sur-Tinée (434 habitants), Tende
(2 071 habitants) et Sospel (2 321 habitants). Chacun de ces centres
dessert en fait une des vallées qui convergent vers Nice.
L'enquête conduite auprès des maires des Alpes-Maritimes a porté
sur 64 des 163 communes du département, soit par questionnaire, soit
par interview. En règle générale, le questionnaire 6 a été envoyé à tous
les maires des petites et moyennes communes du département ; 52 ont
répondu. Mais une quinzaine d'entre eux ont été en outre interrogés
directement ne serait-ce que dans la phase préparatoire du questionn
aire. Les interviews ont surtout porté sur les maires des villes import
antes pour lesquels le questionnaire eût été mal adapté — ce qui
souligne déjà dès les préliminaires de cette étude l'ambiguïté du régime
communal français qui s'applique sans distinction à une ville de
400 000 habitants et à un village comptant 10 personnes...
Les résultats analysés ci-après font la part des deux méthodes :
chaque fois que cela a été possible, les résultats bruts du questionnaire
— tels qu'ils sont publiés en annexe — ont été complétés et corrigés par
les éléments obtenus au cours des entretiens.
Sur les 64 réponses ainsi obtenues, 36 proviennent de maires du
littoral, 24 de maires de la montagne. Cette proportion ne correspond
pas entièrement à la répartition des communes du département, qui fait
4. Barbier (B.), Delefortrie-Soubeyroux (N.), Strazzieri (A.), Les zones d'at
traction commerciale de la région Provence-Côte d'azur, éd. Gauthier-Villars, pp. 99 sqq.
5. Ibid., p. 104.
6. Publié en annexe.
469 Jean-Paul Gilll
apparaître, comme on l'a signalé, une légère prédominance numérique
des communes de la montagne.
Cette distorsion en entraîne une autre : sur les 64 maires interrogés,
45 sont à la tête de communes en augmentation démographique, tandis
que 19 voient leur commune se dépeupler. Or si l'on s'en tient à
l'évolution enregistrée entre 1954 et 1962, la proportion de communes
en augmentation dans l'ensemble du

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents