Le pariage de Pamiers. - article ; n°1 ; vol.32, pg 1-19
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1871 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 1-19
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1871
Nombre de lectures 3
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eugène de Rozière
Le pariage de Pamiers.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1871, tome 32. pp. 1-19.
Citer ce document / Cite this document :
de Rozière Eugène. Le pariage de Pamiers. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1871, tome 32. pp. 1-19.
doi : 10.3406/bec.1871.446385
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1871_num_32_1_446385PARIAGE DE PAMIERS. LE
L'origine de Pamiers, comme celle de toutes les villes monast
iques, est environnée de légendes, que la critique sévère des
Bollandistes et la sagacité des Bénédictins ont depuis longtemps
réduites à leur juste valeur1. Aussi n'est-ce pas sans quelque
surprise que j'en ai trouvé la naïve reproduction dans un ouvrage
récent, dont l'auteur avait à sa disposition toutes les archives du
pays et pouvait y puiser de sûrs éléments d'information2. Je ne
me propose pas d'en discuter de nouveau l'authenticité. Il
importe peu pour l'objet de mes recherches que le territoire de
Frédelas, où s'est élevée depuis la ville de Pamiers, ait formé au
cinquième siècle l'apanage d'un prince wisigoth; que le fils de. ce
prince, nommé Antonín, ait embrassé la foi catholique, se soit
fait l'apôtre de ses propres domaines, et qu'avant d'y trouver le
martyre il ait fondé le monastère qui fut placé dans la suite sous
1. Voy. Ada Sanctorum, tom. ult. juniiettom. II julii. — Yaissette, Histoire
générale de Languedoc, I, note xxxn ; II, note m.
2. Notice historique sur la ville et le pays de Pamiers, ancien royaume de
Frédelas, par Jacques О urgaud, D. M., ancien maire de Pamiers, Paris, 1865,
in-8°. — M. le docteur Ourgaud se montre passionné pour la gloire de sa ville
natale, dont il n'hésite pas à faire remonter l'origine bien au-delà de l'entrée
des Romains dans les Gaules. C'est sans doute à cette préoccupation qu'il faut
attribuer son peu de critique et la facilité avec laquelle il admet des traditions
dépourvues de toute vraisemblance. D'un autre côté sa partialité pour tout ce
qui touche à l'ordre ecclésiastique ne lui permet pas de juger équitablement les
rapports des comtes de Foix avec les abbés de S. Antonin. Malgré ces défauts
son livre ne manque pas d'intérêt ; il se recommande surtout par ses nomb
reuses pièces justificatives, qui ne sont malheureusement pas publiées avec
tout le soin désirable.
\ 2
son, invocation. Il n'importe guères davantage que ce saint fon
dateur soit le même que S. Antonin, martyr d'Apamée en. Syrie,
ou qu'il doive en être distingué ; que son apostolat et sa mort
aient eu pour théâtre les rives de l'Ariège ou les frontières du
Rouergue et du Quercy ; qu'à la fin du neuvième siècle selon les
uns,, du dixième selon les autres, ses reliques aient été
transportées de l'ancienne abbaye ruinée par les inondations
dans la nouvelle église que les religieux venaient de faire édifier.
Je laisse aux hagiographes le soin de démêler ce qu'il y a de vrai
ou de fabuleux dans ces pieuses traditions, me contentant de
rassembler ici quelques faits incontestables, qui serviront d'intro
duction aux anciennes coutumes de Partners et permettront aux
lecteurs de suivre la marche de ses institutions consulaires .
Il paraît hors de doute que l'abbaye a précédé la ville et lui a
donné naissance. L'opinion qui fait du lieu deFrédelas une station
fortifiée des Romains n'est appuyée sur aucune preuve sérieuse ;
les rares débris qu'on dit y avoir trouvés permettraient tout au
plus de supposer l'existence d'une maison de plaisance ou d'un
établissement rural. Mais on ne sait rien de positif sur la fonda
tion même du monastère. Les historiens les plus accrédités l'attr
ibuent à Roger Ier, comte de Carcassonne, dans les domaines
duquel le territoire de Frédelas était situé, ou plutôt au comte
Arnaud, son père, qui vivait au milieu du dixième siècle1. Ce
qu'il y a de certain , c'est que le testament de Raymond , comte
dePiouergue et marquis de Septimanie, est le premier titre authen
tique qui en fasse mention, et que ce testament remonte à l'année
961 ~. Des mains du comte Roger l'abbaye de Frédelas passa dans
celles de son troisième fils, le comte Pierre, évêque cle Girone,
qui reçut en partage la plupart des évêchés et des monastères
compris clans les domaines de son père. Pierre la transmit à son
neveu Roger, premier comte de Foix3, et celui-ci à ses succes
seurs. L'un d'eux, le Roger II, voulant pourvoir à la sûreté
des habitants qui étaient venus se grouper à l'ombre du monast
ère, fit élever sur le plateau qui dominait la plaine de Frédelas
un château-fort, auquel il donna le nom d'Apamée (Appamiœ).
1. Vaisselle, II, 93.
2. « Et illo alode de Carliago Rogerio iîlio Arnaldi remaneat ; post suum dis-
» cessum Sancti Antoníni Fredelesio remaneat. » Vaissette, II, Pr. xcvn.
3. Vaissette, II, Pr. clxx. Ce nom, dont la langue romane a fait Pamias et notre langage
moderne Pamiers, se rencontre pour la première fois dans un
document de l'année 1111 \ et finit par remplacer l'ancienne
dénomination. On croit généralement que Roger l'avait choisi
pour perpétuer le souvenir de la première croisade, et plus spé
cialement celui de la ville d'Apamée en Syrie, à la prise de
laquelle il avait sans doute pris part2.
Ce n'est pas étonnement qu'on voit des familles seigneur
iales se transmettre ainsi de générations en générations la pro
priété d'évêchés ou de monastères, au même titre et de la même
façon que les autres parties de leur patrimoine. On s'est efforcé
d'expliquer ce fait singulier en disant qu'il ne s'agissait pas d'une
propriété véritable, mais seulement d'un droit de patronage sur
les églises et d'une certaine suzeraineté sur leurs domaines, que
la plupart des fondateurs s'étaient réservés. Cette explication ne
manque pas de vérité, mais elle est insuffisante; pour la rendre
complète il faut ajouter qu'au milieu des désordres et de la con
fusion du dixième siècle un grand nombre d'établissements reli
gieux étaient réellement tombés aux mains des laïques, et que par
une suite d'excès, d'usurpations et de violences, qu'aucune autor
ité n'était alors en mesure de réprimer, les défenseurs que ces
établissements avaient choisis, ou qu'ils avaient été forcés de
subir, s'étaient emparés de leurs biens, de leurs revenus, de leurs
prérogatives., de leurs droits de toute nature. Les enfants mêmes
des fondateurs ou descendants n'avaient pas craint de s'as
socier à ces spoliations . Beaucoup d'entre eux n'avaient usé de
leur patronage que pour se remettre en possession des dons faits
1. Vaisselle, II, Pr. ccclv.
2. Vaisseltft, I, 623, col. 2 ; H, 358. — Art de vérifier les dates, Comtes de
Foix, art. Roger II. — Ourgaud (pag. 9, 10) prétend faire venir le nom de
Pamiers du mot roman Pam, mesure de longueur usitée dans le pays, qui servit
plus tard à désigner les différents quartiers de la ville. « Les abbés, dit-il, fui-
» saient de grands avantages aux nouveaux habitants qui venaient s'établir à
» Frédelas ; entre autres choses ils leur livraient des terrains, soit pour jardin,
» soit pour vigne et construction de maison, qu'on mesurait à Pams ; de là la
» ville des Pams ou ville Appamëe; de là aussi dans la suile la division de la
» nouvelle ville en six grands P ams ou quartiers. » Cette etymologie, que Catel
avait déjà proposée dans ses Mémoires de l'histoire du Languedoc, ne saurait
être prise au sérieux. Il suffit, pour en montrer la frivolité, de faire remarquer
que le château bâti par Roger II portait le nom de Pamiers, castrum Appa-
miarum, longtemps avant que la ville ne fût divisée en Pams ou quartiers.
\ la piété de leurs pères, et tous, défenseurs ou patrons, transpar
formés en tyrans sous les noms d'avoués ou d'abbés militaires,
avaient fini par substituer leur pouvoir à celui des supérieurs
canoniques. Telle fut pendant tout le cours du onzième siècle et
pend

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