Le peuplement rural en Livradois au début de la guerre de Cent Ans - article ; n°1 ; vol.145, pg 45-97
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1987 - Volume 145 - Numéro 1 - Pages 45-97
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Michel Estienne
Le peuplement rural en Livradois au début de la guerre de Cent
Ans
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1987, tome 145, livraison 1. pp. 45-97.
Résumé
Michel Estienne, Le peuplement rural en Livradois au début de la guerre de Cent Ans. — Bibliothèque de l'École des chartes, t.
145, 1987, p. 45-97.
Les rares documents fiscaux conservés pour l'Auvergne permettent l'étude du peuplement rural du Livradois à la veille de la
guerre de Cent Ans. Ils montrent une population dense, aux limites de la surcharge démographique, fixée de façon assez tardive
dans le cadre de hameaux dotés de terroirs exclusifs, les mas. La croissance démographique des XIIe et XIIIe siècles fut rendue
supportable par la mise en place de fréries qui permettaient de résoudre le problème des successions en une région où la
condition servile restait de règle au milieu du XIVe siècle. La noblesse était peu nombreuse, les principaux maîtres du sol étant le
comte et l'évêque. En revanche, les prêtres formaient un groupe important en raison du grand nombre des prieurés et de la
présence de prêtres filleuls. Dans cet habitat dispersé, la première poussée de la peste ne causa que des dommages limités. Le
nombre des exploitations se maintint, ainsi que le niveau de la production, même si les défrichements cessèrent jusqu'au XVIe
siècle. L'épidémie entraîna surtout une diminution de la pression démographique, et fut favorable aux survivants, paysans et
rentiers du sol. Mais les opérations militaires causèrent une crise importante, avec la disparition définitive, dans les châtellenies
touchées, de très nombreux mas.
Citer ce document / Cite this document :
Estienne Michel. Le peuplement rural en Livradois au début de la guerre de Cent Ans. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1987, tome 145, livraison 1. pp. 45-97.
doi : 10.3406/bec.1987.450446
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1987_num_145_1_450446LE PEUPLEMENT RURAL EN LIVRADOIS
AU DÉBUT DE LA GUERRE DE CENT ANS
par
Michel ESTIENNE
Les sources documentaires sur la population de la Basse- Auvergne
sont fort rares pour le Moyen Age. Il faut en général se contenter
des informations multiples, mais fragmentaires, fournies par la topo
nymie, de trop rares chroniques et d'un ensemble documentaire qui,
s'il est considérable \ ne livre que des éclairages par trop ponctuels.
Il a fallu tout le talent de Gabriel Fournier pour tenter de retracer
malgré cet obstacle l'histoire du peuplement rural de l'Auvergne2,
et personne n'a osé prendre la suite de son ouvrage, consacré aux
seules hautes époques. Toutefois, une partie de la Basse-Auvergne
échappe à cette misère documentaire : le Livradois, la plaine d'Am-
bert, une partie du versant auvergnat du massif du Forez et la partie
sud de la Limagne, entre Billom et Montferrand.
On dispose, en effet, pour cette région géographiquement bien
définie, de deux documents d'une grande richesse qui sont parfait
ement complémentaires. Le premier3 est le compte de la taille levée
en 1352-1353 dans les terres de la maison comtale d'Auvergne à
l'occasion de la chevalerie de Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne,
fils et héritier de la comtesse Jeanne, reine de France. Le second4
est le compte rendu des opérations des commissaires chargés, en
janvier 1357, d'examiner l'état des feux et des revenus nobles et
ecclésiastiques dans la prévôté de Montferrand 5. Ces deux documents
1. Ce sont essentiellement les archives de l'évêque (Arch. dép. Puy-de-Dôme, série 1 G),
celles du chapitre cathedral (ibid., série 3 G), du comte d'Auvergne (Arch, nat., séries J
et R2, trésors des chartes de Mercurol et de Bouillon) et du dauphin d'Auvergne, comte de
Clermont (Bibî. nat., fr. 18679-18680).
2. Gabriel Fournier, Le peuplement rural en Basse-Auvergne durant le haut Moyen Age,
Paris, 1962 (Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Cle
rmont-Ferrand, 2e série, fasc. 12).
3. Arch, nat., R2* 31. Registre papier à couverture de parchemin ayant également servi
à l'enregistrement des dépenses courantes de la maison comtale.
4. Bibl. nat., lat. 17714.
5. Ce document a fait l'objet d'un article précisant les conditions historiques de la levée
Bibliothèque de l'École des chartes, t. 145, 1987. 46 MICHEL ESTIENNE
ne se recoupent en rien, ce qui exclut toute vérification, la prévôté
de Montferrand ne comprenant pas les terres comtales qui la limitent
au sud-est ; celles-ci, quelle que fût leur origine, relevaient de la pré
vôté d'Auzon au moins depuis l'époque d'Alphonse de Poitiers et de
la réorganisation de la Terre d'Auvergne 1.
Les terres comtales d'Auvergne formaient, dans le sud-est du bas-
pays, un ensemble compact et considérable, mais de formation rel
ativement récente et manquant quelque peu de cohérence. La comté
proprement dite était composée des terres qui avaient échappé à la
saisie opérée en 1212-1213 par le sire de Bourbon pour le compte et
sur l'ordre de Philippe Auguste, avec l'aide de l'évêque de Glermont
et du sire de Latour ; assez restreinte, elle était formée de quelques châ-
tellenies 2 groupées autour de Vic-le-Gomte et de l'abbaye du Bouchet,
respectivement capitale et nécropole de la famille comtale, et couvrait
la partie nord-ouest du Livradois. L'habile politique matrimoniale
des comtes d'Auvergne leur avait permis d'augmenter de façon spec
taculaire les biens modestes du comte dépossédé Guy II, en entrant
en particulier en possession de l'héritage de la maison de Bafïie.
Celle-ci, descendant vraisemblablement d'une branche de la famille
des vicomtes Dalmas qui avaient acquis, lors de la décomposition
de l'État carolingien, une puissance importante dans tout l'est de
l'Auvergne3, détenait la plus grande partie des environs d'Ambert,
c'est-à-dire la plaine d'Ambert elle-même avec les châtellenies d'Amb
ert et de Riols, les pentes auvergnates du Forez avec celle de Bafïie,
et l'est du Livradois avec Viverols.
La politique de la maison comtale consista à réunir l'héritage de
la maison de Bafïie avec ses terres patrimoniales de la comté, d'une
part lors de la conclusion définitive de la paix avec les évêques de
Glermont, d'autre part par le biais de donations. Après une vaine
et donnant l'édition des instructions des commissaires chargés de l'enquête : E.-G. Ledos,
L'imposition d'Auvergne en janvier 1357, dans Mélanges Julien Havet, Paris, 1895, p. 429-450.
1 . La carte des prévôtés auvergnates peut être dressée à partir de deux sources ; d'une
part, les documents financiers d'Alphonse de Poitiers, en particulier le terrier de la Terre
d'Auvergne (Arch, nat., JJ 11, fol. 28-33) et la liste des vassaux auvergnats d'Alphonse
(Arch, nat., J 1031, n° 2, édité par Augustin Chassaing, Spicilegium Brivatense, recueil de
documents historiques relatifs au Brivadois et à l'Auvergne, Paris, 1886, p. 43-71), et d'autre
part un compte de Berthon Sannadre, receveur d'Auvergne, portant sur l'ensemble de la
province, mais datant de 1401, édité par Augustin Chassaing, op. cit., p. 456-484.
2. Essentiellement les châtellenies de Busséol (cant, de Vic-le-Comte), de Buron (comm.
d'Yronde, cant, de Vic-le-Gomte), de Cremps (comm. de Sallèdes, cant, de Vic-le-Gomte),
de Saint-Babel (cant. d'Issoire), d'Usson (cant, de Sauxillanges) et d'Ibois (comm. de
Flat, cant. d'Issoire).
3. L'histoire de la maison des vicomtes Dalmas a été retracée par Marcelin Boudet,
Collection inédite de chartes de franchise de Basse- Auvergne , XIIIe-XVe siècles, Clermont-
Ferrand, 1914 (Mélanges de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Clermont-Ferrand,
fasc. 24), p. 1-72. RURAL EN LIVRADOIS 47 PEUPLEMENT
LEGENDE
jijijiji;!;:! Prévôté de Montferrand
£ Abbaye Montferrand
D Châtellenie comtale B*® [si'
Vermont Lempdes E Châteilenie épiscopale
Cure à la présentation :
O - de Sauxillanges Coumon
Illustration non autorisée à la diffusion
Les seigneuries du Livradois
(milieu du xive siècle) 48 MICHEL ESTIENNE
tentative de reprendre les armes contre le prélat sous le règne de
Louis IX, les comtes avaient renoncé à leurs droits sur l

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