Le Président Wilson. Conférence donnée à Versailles au bosquet d Apollon, le 8 septembre 1918
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Le Président Wilson. Conférence donnée à Versailles au bosquet d'Apollon, le 8 septembre 1918

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E 771 &8 $B 31D 7DD LO CO CO m ETIENNE GROSCLAUDE GRANDES FIGURES DE L'ENTENTELES LE Président Wilson CONFÉRENCE Donnée à Versailles ati Bosquet d'ApoUon 8 SEPTEMBRELE Ï9I8 PAR ""le Comité L'Effort de la France et de ses Alliés BlouD et GaY. Éditeurs 3, Rue Garancière, 3r^- PRÉSIDENT ,AVILSONLE Messieurs,Mesdames, réunis dans ce parc incomparableNous sommes que nos amis américains appel-pour fêter une date le jour de la Liberté. C'estlent le Liberty Day, l'anniversaire de La Fayette, presque aussi populaire — —chez eux Washington, comme Joffre, etque l'anniversaire de la consécration définitive de l'in- dépendance des Etats-Unis d'Amérique par l'accord de laFrance etde l'Angleterre au traité deVersailles. même temps, par uneC'est en prodigieuse coïnci- dence, l'anniversaire de la bataille de la Marne, qui prépara la libération des nations pacifiques. C'est mieux encore et c'est plus : c'est la célébra- —tion des poilus, poilus de France, d'Angleterre, d'Amérique, d'Italie, de Belgique, de Serbie, poilus de toutes les nations qui versent leur sang pour la grande cause-, jusqu'au fond de la Sibérie, avec les Japonais et les Tchécos-Slo Carvaques. désormais, dans toutes nos fêtes publiques, la première place appîirtient au soldat,, qui combat, qui peine, qui saigne et qui tient pour la Justice et pour la Liberté.

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E
771
&8
$B 31D 7DD
LO
CO
CO
mETIENNE GROSCLAUDE
GRANDES FIGURES DE L'ENTENTELES
LE
Président Wilson
CONFÉRENCE
Donnée à Versailles ati Bosquet d'ApoUon
8 SEPTEMBRELE Ï9I8
PAR
""le Comité L'Effort de la France et de ses Alliés
BlouD et GaY. Éditeurs
3, Rue Garancière, 3r^-PRÉSIDENT ,AVILSONLE
Messieurs,Mesdames,
réunis dans ce parc incomparableNous sommes
que nos amis américains appel-pour fêter une date
le jour de la Liberté. C'estlent le Liberty Day,
l'anniversaire de La Fayette, presque aussi populaire
— —chez eux Washington, comme Joffre, etque
l'anniversaire de la consécration définitive de l'in-
dépendance des Etats-Unis d'Amérique par l'accord
de laFrance etde l'Angleterre au traité deVersailles.
même temps, par uneC'est en prodigieuse coïnci-
dence, l'anniversaire de la bataille de la Marne, qui
prépara la libération des nations pacifiques.
C'est mieux encore et c'est plus : c'est la célébra-
—tion des poilus, poilus de France, d'Angleterre,
d'Amérique, d'Italie, de Belgique, de Serbie, poilus
de toutes les nations qui versent leur sang pour la
grande cause-, jusqu'au fond de la Sibérie, avec les
Japonais et les Tchécos-Slo Carvaques. désormais,
dans toutes nos fêtes publiques, la première placeappîirtient au soldat,, qui combat, qui peine, qui
saigne et qui tient pour la Justice et pour la Liberté.
Ce fut le 3 septembre 1783, à deux pas d'ici, dans
le ravissant local où se trouve aujourd'hui Biblio-la
thèque municipale de Versailles et où était alors le
Ministère des Affaires étrangères de Louis XVI, que
l'on signa le traité, couronnement de l'œuvre de
M. de Vergennes, dont le nom mérite de compter
parmi ceux de nos premiers hommes d'Etat.
n'ai l'intentionNe craignez rien, Mesdames, je pas
un cours d'histoire. Vous con-de vous faire subir
délicieux roman d'un de nos plus récentsnaissez le
René Boylesve, La Leçon d^amouracadémiciens, M.
un parc. J'ai hâte de vous assurer que vousdans
n'êtes pas exposées, dans ce bosquet symbolique, à
considérationsla leçon d'histoire dans un parc. Des
par ce dimanchehistoriques dans ce bois sacré,
Apollon nous chasserait deensoleillé?... Ah non!
Muses dont il préside leson bocage, en dépit des
enchanté, car il a temps pour tout, etchœur y
CUo l'historienne qui travaille si bienfranchement,
nous depuis des semaines, a mérité quelqueavec
cesserait deloisir. Le dieu dont l'arc est d'argent—— 5
sourire à nos jeux si nous abusions de sa bonne
grâce; ne nous exposons pas à le voir froncer le
sourcil, car il est, ne l'oublions pas, le dieu des
augures. Puisse-t-il continuer à nous regarder d'un
œil favorable!
Il nous permettra bien tout de même de rappeler
sommairement comme quoi la guerre pour l'Indépen-
dance fut une lutte chevaleresque où s'élança la fleur
de la noblesse française^ avec l'assentiment d'un roi
généreux jusqu'à l'imprudence. Nous n'étions portés
au secours des Américains par l'espérance d'unni
profit à partager avec eux, ni par un sentiment de
haine pour leurs adversaires, qui avaient été les
nôtres. C'est ainsi que de Vergennes écrivait àM.
notre ambassadeur, le marquis de Noailles :
« Nos intentions ne sontagressives contre personne
etnousne poursuivons pour nous-mêmes aucun avan-
tage matériel. »
De quoi Washington s'émerveillait, après nous
avoir vus à l'oeuvre diverses lettres de lui, privées et
;
publiques, en font foi et Franklin, morigénant ceux
;
de ses compatriotes qui avaient cru voir une arrière-
pensée derrière l'enthousiasme des paladins français— —6
accourus au service lade jeune Amérique, écrivait à
un ami personnel motsces significatifs et qui sont de
tous les temps :
« Cette nation, la France, est passionnée pour la
gloire, surtout pour celle de protéger »les opprimés.
Bien des siècles auparavant, Tacite avait écrit,
— je ne vous le dirai pas en latin : « Les Germains
combattentpour le butin, les Gaulois pour la liberté. »
L'appui désintéressé que lesLaFayette, les Rocham
beau, les d'Estaing, lesde Guiclie, les deGrasse et tant
d'autres apportaient, il a près de cent cinquante ans,y
Américainsaux en peine, les petits-fils de ceux-ci
viennent aujourd'hui avecnous le rendre au centuple
un égal désintéressement. l'ambitionCe n'est pas
qui les a dans ni l'intérêt; c'est lejetés la lutte,
devoir, et jamais n'oublierai cette parole d'un desje
généraux qui ont amené sur le continent les pre-
mières troupes américaines, disant avec une simpli-
cité digne des plus belles pages de l'antiquité :
civilisation sans« Nous venons combattre pour la
matériel, et quandavoir souci d'aucun avantage
nous aurons commun, nous retourne-atteint le but
rons dans notre pays, ne rapportant avec nous que
nos morts. »
auUne telle générosité touche au sublime quant
;

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