Le quadriportique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome - article ; n°1 ; vol.87, pg 377-395
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1975 - Volume 87 - Numéro 1 - Pages 377-395
Jean-Charles Picard, ~~Le quadriportique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome~~, pp. 377-395. Le quadriportique monumental appartient sans doute à la basilique construite par le pape Damase pour établir une sorte d'égalité entre les deux apôtres Pierre et Paul. Une étude de toutes les données épigraphiques et iconographiques concernant cette partie de l'édifice permet d'en préciser l'ordonnance avec une précision satisfaisante.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Charles Picard
Le quadriportique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87, N°1. 1975. pp. 377-395.
Résumé
Jean-Charles Picard, Le quadriportique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome, pp. 377-395.
Le quadriportique monumental appartient sans doute à la basilique construite par le pape Damase pour établir une sorte d'égalité
entre les deux apôtres Pierre et Paul. Une étude de toutes les données épigraphiques et iconographiques concernant cette partie
de l'édifice permet d'en préciser l'ordonnance avec une précision satisfaisante.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Jean-Charles. Le quadriportique de Saint-Paul-hors-les-murs à Rome. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 87, N°1. 1975. pp. 377-395.
doi : 10.3406/mefr.1975.1015
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1975_num_87_1_1015QUADRIPORTIQUE LE
DE SAINT -PAUL -HORS -LES -M URS À ROME
PAR
Jean-Charles Picard
La basilique de Saint-Paul-hors-les-murs, construite à la fin du
4e siècle, apparaît comme une réplique de la basilique constantinienne
de Saint-Pierre-du- Vatican; à son instar, elle est précédée d'un quadri-
portique monumental qui est le sujet de cette étude 1.
1 Cette notice est extraite d'une étude d'ensemble des quadriportiques
(ou atrium) paléochrétiens d'Italie que nous avons poursuivie pendant notre
séjour à l'Ecole Française de Eome. Nous déjà publié une étude de
Saint-Pierre-du- Vatican, dans MEFBA, 1974, 2.
J. B. De Rossi, ICO M: Inscriptiones Christianae Urbis Bomae septimo
saeculo antiquiores, 2 vol., Rome, 1857-1888. A. Silvagni, ICTJB, n.s.: Id.,
nova series, 2, Rome, 1935. E. Diehl, ILCV: Inscriptiones Latinae Christianae
Veteres, 3 vol., Berlin, 1925-1931. LP: L. Duchesne, Le Liber pontificalis, texte
introduction et commentaire, Bib. des Ecoles Fr. d'Athènes et de Borne, Paris,
1955-1957 (2* éd. due à C. Vogel).
Bibliographie: B. N. Apollonj Ghetti, Le basiliche cimiteriali degli Apos
toli Pietro e Paolo a Borna, dans Saecularia Petri e Pauli, Studi di antichità
cristiana 28, p. 9-34, Vatican, 1969. I. Boccolini, Saggio di un catalogo dei di
segni ed incisioni relativi alla basilica di S. Paolo, dans Benedictina, 8, 1954,
p. 319-362. G. Bovini, Edifici cristiani di culto d'età costantiniana a Boma, Bo
logne, 1968, p. 379-407. T. Buddensieg, Le coffret in ivoire de Pola, Saint-Pierre
et le Latran, dans Cahiers archéologiques, 10, 1959, p. 157-200. A. Chastagnol,
Sur quelques documents relatifs à la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs, dans
Mélanges. . .A. Piganiol, 1, Paris, 1966, p. 421-437. G. Ciampini, Ύ etera moni-
menta..., Rome, 1690. F. W. Deichmann et A. Tschira, Die frühchristlichen
Basen und Kapitelle von S. Paolo fuori le mura, dans Bômische Mitteilungen,
54, 1939, p. 99-111. A. P. Frutaz, Le piante di Boma, 3 vol., Rome, 1962. Α.
Grabar, Martyrium, recherches sur le culte des reliques et Vart chrétien antique,
Paris, 1946. E. Lavagnino, San Paolo sulla via Ostiense, Le Chiese di Boma JEAN -CHARLES PICARD 378
Une première basilique avait été édifiée sur la tombe de Paul du
temps de l'Empereur Constantin. En 1850, on découvrit un mur curvi
ligne qui doit être un reste de son abside l. P. Belloni le mit en relation
avec un autre mur, trouvé en 1839, et qu'un seuil qui y était encastré,
ainsi que son orientation Nord-Sud, désignait comme un mur de façade.
La basilique dont la forme était ainsi esquissée était de petite taille,
puisque sa longueur n'excédait pas la largeur du transept de la basilique
actuelle. Elle était occidentée, comme Saint-Pierre. Mais rien n'indique
qu'elle eut un quadriportique, et le plan reconstitutif de la basilique
dressé par P. Belloni est le fruit d'une époque où l'on croyait que toutes
les églises paléochrétiennes étaient précédées d'un quadriportique carré 2.
La modestie de cette construction contrastait avec la splendeur de
la basilique dédiée à S. Pierre. Aussi, sous le pontificat de Damase (366-
384) et peut-être sur son initiative, l'Empereur décida de rétablir l'éga
lité entre les deux apôtres, co-fondateurs de l'Eglise de Rome, et de faire
construire au bord de la via Ostiense une basilique digne de S. Paul. Une
lettre de Valentinien II au préfet de la Ville, Sallustius, écrite dans la
seconde moitié de l'année 383 ou dans la première moitié de 384, décrit
avec précision les démarches administratives préalables au début des
travaux 3. Une première lettre impériale a avisé le Préfet de sa décision
illustrate 12, Rome, s.d. P. Letarouilly, Edifices de Borne moderne, Paris, 1868.
L. M. Martinez Fazio, La restauracion de san Leon Magno en la Basilica Ostiense,
dans Römische Quartalschrift für christliche Altertumskunde und Kirchenges
chichte, 58, 1963, p. 1-27. Id., La segunda basilica de San Pablo extrammros.
Estudios sobre su fundacion. Miscellanea Historiae Pontificiae ed. Universitas
Gregoriana 32, Rome, 1972. Ν. Μ. Nicolai, Della basilica di 8. Paolo, Rome,
1815. O. Panvinio, De praecipuis Urbis Bomae sanctioribusque basilicis quae
Septem ecclesias vulgo vocant, Rome, 1570. S. Pesarmi, La basilica di S. Paolo
sulla via Ostiense prima delle innovazioni del sec. XVI, dans Studi romani, 1,
1913, p. 386-427. Id., Una pagina nuova nella storia della basilica di San Paolo
sulla via Ostiense, dans Atti d. pontif. Accad. rom. di archeol. Dissertazioni,
2e s. 13, 1918, p. 195-225. D. Pronti, Nuova raccolta di 100 vedutine antiche
della città di Borna e sue vicinanze, 2 t., Rome, s.d. (vers 1795-1800). J.B. L. Gr.
Seroux d'Agincourt, Histoire de Vart par les monumens (sie) depuis sa décadence
au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe, 8 t., Paris, 1823. P. Ugonio,
Historia delle Stazioni di Borna che si celebrano la Quadragesima, Rome, 1588.
1 P. Belloni, Sulla grandezza e disposizione della 'primitiva Basilica Ostiens
e, stabilita dalla sua absida rinvenuta nel 1850, Rome, 1854.
2 B. M. Apollonj Ghetti, I.e., p. 23-24, montre que l'existence d'un tel
quadriportique est de toute façon improbable.
3 Collectio Avellana, 3; éd. Günther, Corpus Script. Eccl. Lai. 35, Vienne,
1895, p. 46-47. Le texte est republié, traduit et étuidé par A. Chastagnol, I.e.,
qui nous fournit les précisions historiques que nous donnons. La date de la LE QUADRIPOETIQUE DE SAINT-PAUL-HORS-LES-MURS À ROME 379
de reconstruire Saint-Paul. En conséquence, celui-ci a rédigé pour la
cour un rapport préparé en collaboration avec le Pape. C'est après lec
ture de ce que l'Empereur adresse au Préfet une seconde lettre,
celle que nous avons conservée, pour lui donner les « ordres nécessaires ».
Le Préfet doit les faire connaître au Sénat et au « peuple chrétien », et
obtenir leur accord pour le déplacement d'une route qui passait là où
devait s'élever la basilique agrandie. Ceci fait, Symmaque doit dresser
les plans de l'édifice avec un architecte, et établir un devis, calculé en
fonction des prix pratiqués à Eome. Le tout est envoyé à l'Empereur,
qui prend alors la décision définitive. A ce moment là, l'architecte-chef
de chantier (mechanicus) est définitivement désigné. Il est visiblement
recruté sur place. Il se nomme Auxentius, et était déjà chargé de la cons
truction du Pons Ttieodosii qui franchissait le Tibre en aval de Eome.
Il est remplacé plus tard par un autre architecte, Aphrodisius. On s'est
posé la question, à propos des basiliques constantiniennes, de savoir si
les plans étaient élaborés à la cour, ou sur place, les architectes gardant
la liberté d'adapter les directives générales de l'Empereur aux conditions
locales 1. Ici, le choix de la basilique vaticane comme modèle est sûre
ment le fait des architectes de Borne qui ont imité un monument qu'ils
avaient sous les yeux. Par ailleurs, les deux apôtres étaient étroitement
associés par la liturgie, comme ils l'avaient été dans la fondation de l'E
glise de Eome; il convenait qu'ils le soient aussi par la similitude de leurs
sanctuaires 2.
Le ton de la lettre impériale nous place dans l'atmosphère de l'a
rchitecture de majesté. La basilique est un monument public élevé à la
gloire de Dieu et de l'Empereur, et qui prend place dans la longue lignée
des programmes architecturaux de l'Empire romain. Il e

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