Le théâtre dans la cité : dernières remarques avant une rupture annoncée - article ; n°1 ; vol.83, pg 25-36
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Description

Communications - Année 2008 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 25-36
À la veille d’un changement annoncé de la politique culturelle, Robert Abirached cerne les raisons qui brouillent le sens du théâtre de nos jours, depuis la multiplication des lieux et des techniques de représentation jusqu’à l’émiettement des publics et l’omniprésence de la télévision. Toutefois, le théâtre demeure bien présent tout autant comme discipline de l’imaginaire que comme instrument de pédagogie. Si le théâtre a changé, c’est à l’instar du monde où il s’exerce. Il importe donc de raisonner à partir de nouvelles données.
Before an announced change of cultural policy, Robert Abirached analyses the reasons for a confused sense of the theatre these days: from the multiplication of places and techniques of representation to the crumbling of audiences and omnipresence of television. Yet, theatre remains present both as a discipline of the imaginary as well as pedagological tool. Theatre has changed as had the world where it is practiced. It is therefore necessary to reason from new data.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

Robert Abirached
Le théâtre dans la cité : dernières remarques avant une rupture annoncée
Nous avons le sentiment aujourd’hui que le sens du théâtre se brouille. Est-ce – comme l’indique Régis Debray – lié à la suprématie des « tech-nologies de présence immédiate », qui ont supplanté les techniques de représentation*?
Il faut noter d’abord que le théâtre a perdu la place centrale dans la société et dans la hiérarchie des arts qu’il a longtemps occupée en Occi-e dent : considéré comme le genre roi auXIXsiècle, tant en littérature que dans le domaine du spectacle, il a vu cette prééminence s’éroder au len-demain de la dernière guerre mondiale, jusqu’à disparaître dans les années 70. Et cela pour de multiples raisons. La première et la plus évidente tient à la multiplication des lieux et des techniques de représen-tation, parallèlement à l’émiettement d’un public qui a perdu toute homo-généité. D’une société hiérarchisée et affichant des valeurs communes on est passé à une multiplication des groupes et des modes de vie, avec un instrument puissant de réduction des différences, omniprésent, produc-teur d’idées et de sentiments universellement imposés : il s’agit évidem-ment de la télévision, qui non seulement balise la totalité de l’espace social, mais qui use, ce faisant, de techniques de représentation absolu-ment antithétiques à celles qui fondent les codes de la théâtralité. L’image de télévision se suffit à elle-même : elle ne renvoie pas à une réalité dont il s’agit de dévoiler les contradictions et les mouvements, comme au théâtre, mais elle crée un substitut de réalité qui s’interpose entre le spectateur et le monde. Elle invente de nouvelles hiérarchies morales et sociales, confère ou retire une existence publique à ce qui entre ou non dans le moule de ses formats. Ses méthodes et ses techniques, qui ont à voir avec la publicité et la diffusion des marchandises, contaminent
er * Propos recueillis par Sylvie Roques (CETSAH) le 1 septembre 2007.
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