Le transfert de l économie de l information vers l Europe de l Est : rêve ou cauchemar ? - article ; n°53 ; vol.10, pg 75-88
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Le transfert de l'économie de l'information vers l'Europe de l'Est : rêve ou cauchemar ? - article ; n°53 ; vol.10, pg 75-88

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Réseaux - Année 1992 - Volume 10 - Numéro 53 - Pages 75-88
L'existence de régimes totalitaires dans les années 60, alors que l'occident développait considérablement son équipement en matière de télécommunication et d'information, a installé en Europe de l'Est un retard technologique considérable. A l'heure de l'ouverture, les gouvernements se trouvent devant d'immenses difficultés. La faiblesse de l'économie et des moyens financiers les empèche d'entreprendre une politique massive de rattrapage. L'inexistence d'élites technico-économiques compromet la privatisation des opérateurs, souvent considérée comme la solution-miracle, alors qu'elle correspond davantage à un stade de sur-développement occidental qu'à la nécessaire résorbtion d'une arriération technologique.
The existence of totalitarian regimes in Eastern Europe during the 1960's, a time when telecommunications and information systems were expanding rapidly in the West, led to a considerable technological lag. With the opening up of Eastern Europe, governments are faced with huge difficulties. A weak economy hinders large-scale catching-up programmes and the absence of technico-economic elites compromises privatisation, often considered as the miracle cure although better suited to Western over-development than to solving technological under-develop- ment from within.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Slávko Splichal
Le transfert de l'économie de l'information vers l'Europe de l'Est
: rêve ou cauchemar ?
In: Réseaux, 1992, volume 10 n°53. pp. 75-88.
Résumé
L'existence de régimes totalitaires dans les années 60, alors que l'occident développait considérablement son équipement en
matière de télécommunication et d'information, a installé en Europe de l'Est un retard technologique considérable. A l'heure de
l'ouverture, les gouvernements se trouvent devant d'immenses difficultés. La faiblesse de l'économie et des moyens financiers
les empèche d'entreprendre une politique massive de rattrapage. L'inexistence d'élites technico-économiques compromet la
privatisation des opérateurs, souvent considérée comme la solution-miracle, alors qu'elle correspond davantage à un stade de
sur-développement occidental qu'à la nécessaire résorbtion d'une arriération technologique.
Abstract
The existence of totalitarian regimes in Eastern Europe during the 1960's, a time when telecommunications and information
systems were expanding rapidly in the West, led to a considerable technological lag. With the opening up of Eastern Europe,
governments are faced with huge difficulties. A weak economy hinders large-scale catching-up programmes and the absence of
technico-economic elites compromises privatisation, often considered as the miracle cure although better suited to Western over-
development than to solving technological under-develop- ment from within.
Citer ce document / Cite this document :
Splichal Slávko. Le transfert de l'économie de l'information vers l'Europe de l'Est : rêve ou cauchemar ?. In: Réseaux, 1992,
volume 10 n°53. pp. 75-88.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1992_num_10_53_1975LE TRANSFERT DE L'ECONOMIE
DE L'INFORMATION
VERS L'EUROPE DE L'EST :
rêve ou cauchemar ?
Slávko Splichal
Réseaux n° 53 CNET - 1992
75 — cales, régionales ou nationales étaient d
irectement contrôlées par l'Etat et finan
cées par les redevances, la publicité et le
soutien direct de l'Etat. Exception faite de
la télédiffusion, les services de télécom
munications se réduisaient au télégraphe,
au téléphone et au télex. La politique en
matière de télécommunications se résumait
en général à deux objectifs principaux :
a) automatisation des services, en parti
culier, pour les communications télépho
niques interurbaines et internationales, et
b) augmentation du nombre de postes de
téléphone. Jusqu'à la fin de la décennie,
ces objectifs n'ont guère été atteints en ra
ison de l'importance du coût infrastructu-
rel: le retard pris face aux demandes des
souscripteurs n'a pas été rattrapé et la qual
ité des services par rapport aux pays déve
Si les pays développés bénéficient, de loppés a même chuté. Il y a quelques an
nées, il était politiquement et puis les années 60, de services de tél
idéologiquement inacceptable d'envisager écommunications et d'information indi
de recourir à des capitaux privés qui paspensables à l'essor du traitement
informatique de l'information, l'Europe de raissaient, par ailleurs, incapables de sup
l'Est n'a, pour sa part, quasiment pas été porter le poids des coûts nécessaires à la
touchée par cette révolution technologique mise en place d'une infrastructure national
e de télécommunications intégrées. Dans (télévision par câble, télédiffusion par sa
leur étude sur « l'informatisation et la rtellite, communications par vidéotexte, té
estructuration de la société soviétique », létexte et fax) et ce, principalement, en rai
son des caractéristiques structurelles de ses Chereskin et Tsalenko (1) ont exposé les
« possibilités et les caractéristiques de économies et de ses politiques nationales.
l'économie socialiste ». A l'heure actuelle,
pourtant, on en vient à croire que cet ob<< Deux trains qui se croisent
jectif pourrait être assumé par des sociétés dans la nuit »
privées qui, en fournissant des services de
La politique des pays de l'Europe de télécommunications, répondraient à une
l'Est en matière de télécommunications est demande très largement supérieure à
l'offre. restée très sommaire jusqu'à la fin des an
« L'économie de l'information » et sa nées 80. Elle concernait avant tout une
globalisation jouent un rôle important dans télédiffusion qui, sous prétexte de standar
disation technique, de rareté de fréquences les sociétés capitalistes avancées. Les i
nnovations technologiques et les changeet de priorité nationale particulière (armée,
ments survenus dans la structure éconopolice, et cetera) dépendait de contraintes
mique et organisationnelle modifient gouvernementales strictes. A de très rares
exceptions près, comme en Yougoslavie sensiblement les activités reposant sur les
depuis les années 70, les télédiffusions communications et l'information. Mais
(1) CHERESKIN et TSALENKO (1989).
77 cette évolution n'a rien d'uniforme. Si les seaux de téléphones numériques, la tél
processus d'informatisation et, en particul éphonie mobile, le courrier électronique, les
ier, l'internationalisation et la globalisa vidéotextes, les réseaux de transmission de
tion de l'information et de l'activité écono données et les facilités RNIS sont quasi
mique dans sa totalité, produisent des ment inexistants sinon dans quelques
effets controversés jusque dans des pays zones urbaines de certains pays (par
exemple, le réseau de données Yupak, les dotés d'une longue tradition en matière
systèmes de messagerie électronique Yu- d'économie capitaliste et de systèmes de
démocratie parlementaire stables (comme nac et Yumail, le système de vidéotexte et
en Europe de l'Ouest et en Amérique du de téléphonie mobile Yuvex en Yougoslav
Nord), on peut s'attendre à des développe ie). Enfin, si l'on considère le décalage
entre l'Est et l'Ouest en matière d'investisments beaucoup plus controversés encore
dans les régions en proie à des change sements pour les télécommunications, il y politiques radicaux, comme c'est le a peu d'espoir que la modernisation de
cas en Europe de l'Est. Ces pays sont à l'infrastructure de l'Est puisse atteindre un
présent de plus en plus touchés par une niveau comparable à celui de l'Europe de
tendance globale à la déréglementation des l'Ouest.
systèmes de communication. Pour les nou Dans le capitalisme, l'économie est
veaux gouvernements de l'Europe de l'Est, avant tout internationale ; en fait, l'écono
ces changements constituent des éléments mie capitaliste est, au départ, une éconoà l'échelle mondiale qui s'est construitclés de la croissance économique et de la
e en « intégrant un ensemble de processus mise en place d'une économie de marché,
et ce, pour deux raisons au moin : a) parce de production géographiquement vast
que le fossé séparant l'Est de l'Ouest en » (2) malgré « des pressions politiques »
matière de télécommunications est encore à prédominance nationale. Dans les pays
plus marqué que dans d'autres secteurs, et non capitalistes, en revanche, l'économie
b) parce que les autorités responsables sont s'est vu placée sous le strict contrôle de
persuadées que le développement des in l'Etat et est donc devenue complètement
frastructures de télécommunications et des obsolète. Bien que l'industrialisation ait
technologies de l'information facilitera été l'un des objectifs de base (politique et
l'établissement d'une économie de marché idéologique plus encore qu'économique
libre et consolidera les transformations stricto sensu) de la première phase du so
institutionnelles nécessaires à cette évolut cialisme, il serait certainement difficile de
qualifier ces pays de « sociétés nouvelleion.
Cependant, l'infrastructure des télécom ment industrialisées » (par opposition aux
« sociétés industrielle

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