Le travail du bronze à Delphes - article ; n°1 ; vol.126, pg 41-54
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 2002 - Volume 126 - Numéro 1 - Pages 41-54
Τα υλικά κατάλοιπα της χαλκοτεχνίας στους Δελφούς περιορίζονται σε μερικά δείγματα αποτυχημένης χύτευσης (μια παραγναθίδα κράνους, έναν καδίσκο, αιχμές βελών) και ένα ημίτομο μήτρας. Η χύτευση σε μήτρα με δύο ημίτομα επιβεβαιώνεται από μερικά ακόμη αντικείμενα.
The material remains of bronze working at Delphi consist of a few casting wasters (helmet cheek-guard, a situla, arrowheads) and a casting sprue ; other objects testify to casting in two piece moulds.
Les traces matérielles du travail du bronze à Delphes sont quelques ratés de coulée (un garde- joue de casque, une situle, des pointes de flèche) et une valve de moule ; la coulée dans un moule en deux valves est attestée par quelques autres objets.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Rolley
Le travail du bronze à Delphes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 126, livraison 1, 2002. pp. 41-54.
περίληψη
Τα υλικά κατάλοιπα της χαλκοτεχνίας στους Δελφούς περιορίζονται σε μερικά δείγματα αποτυχημένης χύτευσης (μια
παραγναθίδα κράνους, έναν καδίσκο, αιχμές βελών) και ένα ημίτομο μήτρας. Η χύτευση σε μήτρα με δύο ημίτομα επιβεβαιώνεται
από μερικά ακόμη αντικείμενα.
Abstract
The material remains of bronze working at Delphi consist of a few casting wasters (helmet cheek-guard, a situla, arrowheads)
and a casting sprue ; other objects testify to casting in two piece moulds.
Résumé
Les traces matérielles du travail du bronze à Delphes sont quelques ratés de coulée (un garde- joue de casque, une situle, des
pointes de flèche) et une valve de moule ; la coulée dans un moule en deux valves est attestée par quelques autres objets.
Citer ce document / Cite this document :
Rolley Claude. Le travail du bronze à Delphes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 126, livraison 1, 2002. pp. 41-
54.
doi : 10.3406/bch.2002.7083
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_2002_num_126_1_7083Le travail du bronze à Delphes
par Claude Rolley
Nous savons aujourd'hui que les grands sanctuaires grecs attiraient les bronziers. On Ta
constaté et étudié surtout pour les grands bronzes, à Olympie d'abord, mais aussi à l'Acropole
d'Athènes, d'après les restes des ateliers, en particulier des fosses de coulée1 : les statues classiques
et hellénistiques étaient faites à peu près toutes à proximité du lieu où elles devaient être érigées.
À Olympie, quelques ratés de coulée sont des petits animaux du VIIIe siècle, prouvant aussi la
fabrication sur place2.
Il en était certainement de même à Delphes. Mais il y a peu de chances qu'on y trouve
jamais des restes d'ateliers. Comme on sait, les déblais de la Grande fouille ont recouvert une
bonne partie de la ville, et le paysage de terrasses n'est pas favorable à la conservation de ce genre
de restes. Il est possible que, pour disposer de terrain et d'eau, les bronziers se soient installés
très en contrebas du sanctuaire, dans la vallée du Pleistos.
Je présente ici l'ensemble des restes qui attestent matériellement qu'on a travaillé le bronze
à Delphes : quelques ratés de coulée, qui ont l'intérêt d'être de nature très diverse, et un moule.
1. Garde-joue de statue
Delphes, inv. 3779. P. PERDRIZET, FDV,l, p. 43, n° 88, fig. 132. « Hors du téménos,
en contrebas des thermes de l'Est. 1er juin 1896. »
Garde-joue de casque, incomplet (fig. 1 et 2). Dim. max. 12 cm; épaisseur : 4 à 5 mm
aux endroits dépourvus de décor ; poids : 230 gr. La forme, arrondie en bas, avec à l'avant trois
courbes très ouvertes — celle qui est proche de la tête de l'aigle paraît représenter le contour
original, malgré une irrégularité — , est à peu près celle du casque de fer de la tombe II de
1 Voir d'abord G. Zimmer, Griechische Bronzegusswerkstàtten 2 W. D. Heilmeyer, JDAI 84 (1969), p. 1-28 ; P. C. BOL, Antike
(1990). Bronzetechnik (1985), fig. 8-9.
BCH126 (2002) 42 CLAUDE ROLLEY
Vergina, qui donne un repère chro
nologique, 336 si c'est bien la tombe
de Philippe II, vers 310 si on suit les
éditeurs des tombes de Dervéni3. Le
casque de Vergina, comme ceux d'une
tombe d'Épire4 qui doit être du début
du IIIe siècle, est du type hellénistique
dit pseudo-attique5 ; quelques casques
en forme de pilos ont des garde-joues
de forme voisine, également à char
nière6. Mais c'est surtout le type le
plus récent des casques chalcidiens
Illustration non autorisée à la diffusion
(fig. 3) qui a ces garde-joues à extré
mité arrondie7 ; deux réels
de cette forme, l'un de Mégare8,
l'autre de Tithoréa9, portent un décor
figuré qui les situe au IVe siècle.
Perdrizet a bien vu que le fra
gment provient d'un casque de statue ;
il le déduisait à juste titre de l'épais
seur et du poids. Le revers est brut
de coulée, avec une légère dépression
au centre, correspondant au corps de
l'aigle. L'irrégularité de la surface du
côté décoré est aussi celle du bronze Flg. 1-2. Delphes, inv. 3779. Gard&joue de statue (clichés EFA, É. Séraf).
brut de coulée. Perdrizet s'était
demandé si l'appendice conique, en bas, n'avait pas servi à fixer la jugulaire. C'est en réalité le
cône de coulée ; on voit bien comment il a été construit, en ajoutant de la cire sur le bord de
l'élément principal, moulé : comme il est normal, l'objet a été coulé le haut en bas. Il n'a pas
été achevé. Comme pour la situle que nous examinons ensuite, il est un peu étonnant que les
230 grammes de bronze n'aient pas été récupérés.
Le garde-joue porte un aigle aux ailes éployées, qui enlève un serpent. Il l'a mordu près
de la tête ; le corps plus épais passe derrière l'aile droite de l'oiseau ; la suite est saisie par les
3 P. Thémélis, G. Touratsoglou, Οι τάφοι του Δερβενίον β P. ex. P. DlNTSIS, op. cit., pi. 26, 3.
(1997), passim. 7 En dernier lieu H. Pflug, dans Antike Helme Sammlung Lip-
4 Deux casques de fer, l'un argenté, d'une tombe près de Pro- perheide und andere Bestânde des Antikenmuseums Berlin
domi : P. DlNTSIS (voir n. suivante), n° 213-214, pi. 55, 1-2. (1988), p. 137-150.
5 P. Dintsis, Hellenistische Helme, Archaeologica 43 (1986), 8 À Berlin ; p. ex. Antike Helme, p. 146, fig. 13.
ch. 9. 9 A. ANDRIOMENOU, MDAI(A) 91 (1976), p. 189-202.
BCH126 (2002) LE TRAVAIL DU BRONZE À DELPHES 43
Typl TypII TypIII TypIV TypV
(Kunze-Gruppe VII)
Flg. 3. Les types de casques chalcidiens (d'après H. Pflug, Antike Helme).
griffes, la queue ondule à droite. Le travail est soigné et détaillé. Le traitement de la queue de
l'aigle, en palmette simple, contraste avec celui des ailes, où les deux zones superposées de plumes
sont détaillées, et du corps, où le plumage est indiqué plus librement. Le modelé de la tête, avec
un très gros bec, est vigoureux mais quelque peu sommaire. L'aigle est vu de face, un peu par
en dessous pour accentuer l'impression d'une ascension. L'angle de présentation de l'image par
rapport à son support est un peu étonnant : si on met le garde-joue dans sa position normale,
l'aigle se présente très obliquement.
Le motif de l'aigle tenant un serpent est connu, depuis les arts du Moyen-Orient10 et, par
exemple, sur un bouclier de l'Ida11. Au chant XII de l'Iliade, v. 200-250, un aigle en vol, luttant
contre un serpent qu'il finit par lâcher, est un présage, diversement interprété par Polydamas et
Hector. L'aigle en plein vol, de profil, attaquant un serpent, se retrouve sur la céramique12 comme
sur des monnaies d'Élide, où quelquefois l'aigle immobile maintient le serpent dans ses serres13.
Plusieurs vases italiotes associent l'image à un épisode mythologique : il a bien alors le sens d'un
prodige, témoignage de la volonté de Zeus. Particulièrement intéressant pour nous est le cas du
cavalier de la plaque VI de la frise Ouest du Parthénon : le timbre de son casque porte, en relief,
un aigle tenant un serpent14.
La forme précise du groupe que montre le garde-joue de Delphes se retrouve15 sur la stèle
funéraire de Cléoboulos, oncle d'Eschine (fig. 4), dont l'inscription précise qu'il était devin16.
10 Et dans d'autres civilisations : R. Wittkower, « Eagle and 13 Bon choix d'images : P. R. FRANKE, AW 15/2 (1984), p. 14-26.
Serpent. A Study in the Migration of Symbols », JWI 2 (1938- 14 Meilleure des photos aisément accessibles : Fr. Brommer,
1939), p. 293-325. Der Parthenonfries (1977), pi. 19, 2.
11 E. Kunze, Kretische Bronzereliefs, n° 41, p. 174-175 (qui 15 Comme le remarque Chr. Karusos, op. cit. n. suiv., p. 119,
cite le fragment de Delphes). n. 11.
12 Étude d'ensemble : M. Schmidt, « Adler und Schlange. Ein 16 Athènes, MN. I. Papadimitriou, Πλάτων 9 (1957), p. 154-
griechisches Bildzeichen fur die Dimension der Zukunft », 163; G. DAUX, BCH 82 (1958), p. 364-366; Chr. KARUSOS, in
Boreas 6 (1983), p. 61-71 ; elle est la seule à citer la coupe F. Eckstein (éd.), Theôria, Mélanges W. H. Schuchhardt (I960),
de la fonderie évoquée plus loin. p. 113-122.
BCH 126 (2002) 44 CLAUDE ROLLEY
J. Papa

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