Le vidéotex comme industrie culturelle - article ; n°37 ; vol.7, pg 99-110

Patrick Pajon

Description

Réseaux - Année 1989 - Volume 7 - Numéro 37 - Pages 99-110
RÉSUMÉ La production et la diffusion de services destinés au vidéotex donnent lieu, aujourd'hui, à la constitution d'une nouvelle industrie culturelle. Pour mieux en saisir les modalités de structuration, l'article propose d'y voir le résultat d'une articulation entre quatre logiques sociales ou quatre tendances structurantes, particulièrement présentes dans le champ de la télématique : l'élaboration d'une télématique de communication, l'avènement des services de transaction, la diversification des médias existants et l'affirmation d'une nouvelle configuration économique dans les industries de programmes.
ABSTRACT The production and distribution of services for videotex are giving rise to a new cultural industry. The way in which this is being structured should be seen as resulting from the interaction of four social logics or four structuring trends, mostly active in the field of telematics : the development of communication telematics, the advent of transaction services, the diversification of existing media and the appearance of a new economic configuration in software industries.
RESUMEN La producción y la difusiùn de asesonas (o servicios) para el videotex dan hoy lugar a la constitución de una industria cultural nueva. Para comprender sus modalidades de estructuración, consideramos que estas resultan de la articulación entre cuatro lógicas sociales, cuatro tendencies estructurales principalmente activas en el campo de la telemática : la elaboración de una telemática de comunicación, el auge de las asesorias de transacción, la diversificación de las medidas existentes, la afirmación de una nueva configuración económica en las industries de los programas.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: RESEAUX
• Publié le: 01 janvier 1989
• Nombre de lectures: 26
• Langue: Français

Extrait

Patrick Pajon
Le vidéotex comme industrie culturelle
In: Réseaux, 1989, volume 7 n°37. pp. 99-110.
Résumé
RÉSUMÉ La production et la diffusion de services destinés au vidéotex donnent lieu, aujourd'hui, à la constitution d'une nouvelle
industrie culturelle. Pour mieux en saisir les modalités de structuration, l'article propose d'y voir le résultat d'une articulation entre
quatre logiques sociales ou quatre tendances structurantes, particulièrement présentes dans le champ de la télématique :
l'élaboration d'une télématique de communication, l'avènement des services de transaction, la diversification des médias
existants et l'affirmation d'une nouvelle configuration économique dans les industries de programmes.
Abstract
ABSTRACT The production and distribution of services for videotex are giving rise to a new cultural industry. The way in which
this is being structured should be seen as resulting from the interaction of four social logics or four structuring trends, mostly
active in the field of telematics : the development of communication telematics, the advent of transaction services, the
diversification of existing media and the appearance of a new economic configuration in software industries.
Resumen
RESUMEN La producción y la difusiùn de asesonas (o servicios) para el videotex dan hoy lugar a la constitución de una industria
cultural nueva. Para comprender sus modalidades de estructuración, consideramos que estas resultan de la articulación entre
cuatro lógicas sociales, cuatro tendencies estructurales principalmente activas en el campo de la telemática : la elaboración de
una telemática de comunicación, el auge de las asesorias de transacción, la diversificación de las medidas existentes, la
afirmación de una nueva configuración económica en las industries de los programas.
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Pajon Patrick. Le vidéotex comme industrie culturelle. In: Réseaux, 1989, volume 7 n°37. pp. 99-110.
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COMME INDUSTRIE CULTURELLE
Patrick PAJON
Réseaux n° 37 CNET et TIS - Vol. 2, n°l , 1989 - Réédition 1992
99 — 100 dix années au cours desquelles on va assister à la naissance, 1978-1988:
puis au développement d'une importante industrie des « contenus » ou des
services distribués par minitel. On passe en effet de quelques dizaines de
services, essentiellement offerts par des administrations ou de grandes entre
prises nationalisées, plus ou moins touchées par la volonté modem isatrice
qu'incarne le vidéotex, à un foisonnement de noms de code lancés sur le
marché par des entrepreneurs audacieux. En soi, la chose mérite déjà d'être
soulignée car elle manifeste un phénomène assez rare : la naissance d'une
nouvelle industrie culturelle. Depuis l'avènement de la télévision, puis du
45 tours, il n'y a que les logiciels pour micro-ordinateurs qui aient engendré un
mouvement comparable. Le phénomène est d'autant plus intéressant à analyser
qu'il s'appuie, pour la première fois dans l'histoire des industries culturelles, sur
un réseau de télécommunications : en d'autres termes, il parvient à articuler
étroitement des activités de diffusion, de communication et de transaction.
Mais c'est dire aussi toute la complexité de l'objet à étudier, objet qui
transcende les frontières traditionnelles des industries de la culture et de
l'information jusqu'alors structurées selon des « modèles » relativement stables :
modèle editorial, modèle de la presse écrite et modèle de flot (Miège, Pajon et
Salaùn, 1986).
Il est vrai qu'à l'instar du champ des industries de la culture et de la
communication, la télématique se prête mal à tout pronostic d'évolution.
Pourtant, comme il s'agissait d'un secteur qui est encore aujourd'hui en pleine
Technologies © Presses de de l'Université l'information du Québec et société — Réseaux, volume 2, numéro 1, 1989, p. 95-104.
Société québécoise de communication et de recherche en informatique
Association Technologies de l'Information et société (Communauté Française de Belgique)
101 — l'analyste qui tente de porter son regard au-delà de l'effervescence structuration,
actuelle ne se trouve pas totalement démuni. Nous formulons en effet l'hypothèse,
fidèle en cela à une méthode déjà largement utilisée dans les divers travaux du
GRESEC, qu'il ne suffit pas de s'en tenir à une simple description des
stratégies d'acteurs industriels.
Notre méthode d'appréhension des divers champs de l'activité de
communication tente essentiellement de repérer des « logiques sociales »,
orientant le jeu des acteurs intéressés. L'élucidation de ces s'appuie
sur des observations empiriques, des enquêtes de terrain, la collecte de
données chiffrées, etc.
Il s'agit donc, par la mise en œuvre de méthodes aussi rigoureuses que
possible, de dégager des règles de fonctionnement qui présentent une certaine
permanence et permettent ainsi d'expliquer les mouvements plus conjoncturels.
Naturellement, cette approche comporte aussi sa propre limitation : les logiques
que nous mettons à jour ne présentent nullement un caractère transcendantal
et définitif. Les stratégies des acteurs en dépendent, à un moment donné, mais
leurs propres actions peuvent également contribuer à en modifier la teneur.
Ainsi, les logiques sociales — au sens où nous les avons entendues — se
situent finalement dans un rapport « structurant/ structuré » (Miège, 1989,
pp. 1 8-1 9) avec les stratégies d'acteurs.
Pour le seul champ de la télématique, l'état actuel de nos travaux nous
conduit à identifier quatre logiques principales :
• l'élaboration d'une télématique de communication ;
• l'avènement des services de transaction ;
• la diversification des médias existants ;
• l'affirmation d'une nouvelle configuration économique dans les indust
ries de programmes.
Ce sont ces quatre logiques que nous allons analyser plus en détail
avant de recenser, en guise de conclusion, les nouvelles pistes de recherche
qu'induit une telle approche.
L'élaboration d'une télématique de communication
Point n'est besoin d'insister sur le fait que les messageries «roses» ont
contribué à faire connaître le minitel et à drainer vers lui des masses financières
considérables. Faut-il également rappeler que cette utilisation de la télématique
était, à l'origine, largement imprévue par les concepteurs du vidéotex qui
avaient davantage conçu leur système comme un vecteur de services d'info
rmations. Au « dialogue » avec un ordinateur anonyme, le public a très rapidement
préféré une autre forme d'anonymat, celle des conversations avec d'autres
« pseudos », et les jeux d'identité et de séduction qui y sont engagés. De même
que cette irruption sauvage de la communication dans le système télématique
— 102 a été, jusqu'à tout récemment, décriée en raison de ses excès — parfois bien
réels, il faut l'avouer — il est aujourd'hui devenu courant d'annoncer la mort
des messageries au profit d'une télématique enfin « utile », « professionnelle »
et, pour tout dire, présentable à l'exportation.
Mais en raisonnant de la sorte, on omet sans doute de rattacher les
phénomènes qui se développent dans les messageries à une logique sociale,
telle que nous l'avons définie précédemment. Nous nous trouvons ici face à un
mouvement d'industrialisation de la communication interpersonnelle. Tous les
éléments sont en effet réunis : fabrication à bas prix d'un produit standardisé
(« l'autre », formaté par son pseudo et son C.V., puis dupliqué sur le réseau) ;
création et gestion d'un lieu de vente et de consommation (l'espace structuré
de la messagerie) ; gestion d'un modèle unique de remontée des recettes (la
facturation au temps) ; possibilité d'améliorer le rendement (l'augmentation du
nombre de portes du serveur, par exemple).
Les grands traits caractéristiques de tout processus d'industrialisation