Les Arts; revue mensuelle des musées, collections, expositions

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Extrait

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Bl- 4i.
4.-.''
.1.^ ALES ARTS
Mensuelle des Musées, CollectionsRevue
Expositions
DOUZIÈME ^ 1913ANNÉE
^èht^iA^^è^
19
PARIS
QOUPIL & C"
ÉDITEURS-IMPRIMEURS
& C", Éditeurs-Imprimeurs, SuccesseursMANZI, JOYANT
BOULEVARD DES CAPUCINES, 3434,A/N" 133 Janvier 1913LES ARTS
DUCLA COLLECTION DU DE SUTHERLAND A STAFFORD HOUSE
—VAN DYCK. LUCAS van urFBLCNPIERRE-PAUL RUBENS. — couronnement dk marie de médicis
LA COLLECTION DU DUC DE SUTHERLAND
A STAFFORD HOUSE
vRMi les grandes collections particulières moins fastueux des palais privés de Londres... Sur ladu
Royaume-Uni, il en est peu qui offrent façade septentrionale est l'entrée carrossable, formée d'un
Laà la curiosité et à l'admiration des visi- charmant portique à huit colonnes d'ordre corinthien.
teurs, ainsi colonnes de pierreque celle du duc de Suther- façade du côté des jardins est ornée de
land, un ensemble aussi riche et aussi de » L'ensemble, on le devine, est digne etmême style.
dans ladivers de souveraines œuvres d'art dans un simple, empreint de cette espèce de familiarité
caractéristiques, medécor aussi somptueux, d'aussi hauteallure, grandeur qui est un des traits les plus
d'aussi seigneurial caractère que Stafford domestique anglaise, com-House. semble-t-il, de l'architecture y
Bien que Stafford House s'élève en plein Londres, non inspirations aux sources classiques.pris celle qui puise ses
loin de Piccadilly seuil franchi,et de Victoria Street, à l'extrémité de l'intérieur, il n'en va point de même. LeA
Pall Mail, il règne autour de l'aristocratique demeure, le antichambre qui donne accèson pénètre dans une vaste
silence et la tranquillité de la grande nature. D'un côté, en grandes portes garnies de glaces dans le hall auxpar de
effet, c'est surles Staffordvastes prairies de Green Park que s'ouvrent monumentales, qui est l'orgueil deproportions
ses fenêtres, tandis l'autre, et son plafondque de elle n'est séparée que par House, avec ses trente-six mètres de hauteur
le Mail dedes plantureuses verdures de Saint James's Park, et angles des insignescrème et or flanqué aux quatre
si à l'horizon cariatidesne se découpaient sur le ciel les tours de Jarretière et supporté par seizel'Ordre de la
l'Abbaye de Westminster chapiteau corinthienet du Parlement, l'on pourrait colossales. Les colonnes grises à
d'unfacilement se croire transporté les colorationsà cinquante lieues de doré, les tonalités blanches, grises, or,
l'énorme prennent,métropole, au cœur même de cette campagne incrustés de scagliolarose chaud des murs y
anglaise dont étrange somp-George Eliot et Thomas Hardy ont décrit par en haut, un chatoiement d'uneéclairées
avec tant de poésie et chef-d'œuvre de Wyatt,de précision dans leurs romans, le tuosité. C'est, sans aucun doute, le
paysage allemand,enchanteur, les riantes et fortes et saines beautés. grand critique d'artet l'on comprend que le
Stafford certains palaisHouse ne date que de 1825. C'est le duc d'York ait comparé cette salle à celles deWaagen,
qui, sur ses propres générale, ses proportions,plans, dit-on, la fit bâtir par l'architecte génois en effet, son ordonnance;
départ,Wyatt,mais le prince n'y résida jamais son escalier à doubleet en 1827, après sa le mouvement et l'envolée de
mort, le copies d'aprèsgouvernement la vendit pour lasomme de soixante- même de cet escalier, lesenfin, au sommet
douze mille livres sterling tout contribue à évo-au marquis de Stafford (créé duc Véronèse qui recouvrent les murs,
de desSutherland en i833). « Stafford House, de l'Angleterre les fastesdit M. Beresford quer sous le ciel brumeux
Chancellor, dansson livre sur les Palais privés princières l'Italie.de Londres^ demeures de
est, Dorchester seulement inté-House excepté, le plus vaste à l'intérieur et Ce hall de Stafford House n'est pas
le plus vueluxueux mais, l'extérieur, mais au point de; à architecturalement, le ressant au point de vue artistique,
intitulé(1) Nous renvoyons pour tous les détails au of tlie National Portrait Gallery,grand ouvrage publié en igio par I^ord Ronald Suthertand Gower I'. S. A., a trustée
Stafford Hnuse (Goupil it C», Fine Art publishers).