Les burins de Noailles de l Abri André Ragout, Bois-du-Roc, Vilhonneur (Charente) - article ; n°10 ; vol.55, pg 628-644
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Les burins de Noailles de l'Abri André Ragout, Bois-du-Roc, Vilhonneur (Charente) - article ; n°10 ; vol.55, pg 628-644

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1958 - Volume 55 - Numéro 10 - Pages 628-644
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Tixier
Les burins de Noailles de l'Abri André Ragout, Bois-du-Roc,
Vilhonneur (Charente)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1958, tome 55, N. 10. pp. 628-644.
Citer ce document / Cite this document :
Tixier Jacques. Les burins de Noailles de l'Abri André Ragout, Bois-du-Roc, Vilhonneur (Charente). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1958, tome 55, N. 10. pp. 628-644.
doi : 10.3406/bspf.1958.3707
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1958_num_55_10_3707Les burins de Noailles
de l'Abri André Ragout
Bois-du-Roc, Vilhonneur (Charente)
PAR
Jacques TIXIER *
Attaché de Recherches au C.N.R.S.
Laboratoire d'Anthropologie et d'Archéologie
préhistoriques du Musée du Bardo d'Alger.
Lors du tamisage des « déblais » consécutifs au saccage du gisement
de l'abri André Ragout, en 1954 (1), 99 burins de Noailles furent re
cueillis. Leur nombre important posait immédiatement le problème de
leur place dans la stratigraphie de ce gisement. Ce problème fut résolu
au cours de la campagne de fouilles de l'été 1957 (2). Ils proviennent
tous, exclusivement, de la couche inférieure correspondant probablement
à la première occupation du site, que la nécessité de la fouille a fait
diviser en deux niveaux : E et F (3). Cette couche inférieure a livré
28 burins de Noailles « in situ» (12 pour E et 16 pour F).
M. le Pr Balout, qui dirige la fouille, m'a demandé une étude typo
logique de cette série de petits objets; c'est cette demande qu'essaiera de
satisfaire la présente note.
I. — TYPOLOGIE
C'est dans la grotte de «, Chez Serre » à Noailles, en Corrèze, que le
burin dit « de Noailles » a été découvert et étudié par les Abbés L. Bar-
don, J. et A. Bouyssonie (4), en 1903 (5). Voici la définition qu'en
donnent ces préhistoriens : « II a la forme d'une lame tronquée, plus ou
moins allongée, dont la cassure porte les retouches caractéristiques du
grattoir (6) ; le burin latéral est obtenu par l'enlèvement au bord du d'une lamelle parallèle à la direction de la lame. De cette
manière, le grattoir, au lieu de se continuer comme à l'ordinaire par une
ligne courbe et retouchée, s'arrête brusquement en un biseau à l'angle
de la lame » (7).
(*) Séance de mai 1958.
(1) Balout (L.). — Un gisement martyr : l'Abri André Ragout, au
Bois-du-Roc (Vilhonneur-Charente). Bull. Soc. préhist. fr., t. LIV, 1957,
pp. 51-53.
(2) Bai.out (L.). — L'Abri André Ragout, au Bois-du-Roc (Vilhonneur-
Charente). Fouilles de 1957. Bull. Soc. préhist. fr., t. LV, 1958, sous-
presse.
(3) Ibid.
(4) Qu'il me soit permis de dire ici tout ce que cet article doit à
M. le Chanoine J. Bouyssonie qui a bien voulu me donner de nombreux
renseignements de toutes sortes et m'a autorisé à publier quelques-uns
des excellents dessins dont il a le secret. Je lui en suis respectueusement
reconnaissant.
(5) Bardon (L.), Bouyssonie (J. et A.). — Un nouveau type de burin.
Revue de l'Ecole d'Anthropologie de Paris, t. XIII, 1903, pp. 165-168.
(6) Entendons aujourd'hui «troncature».
(7) Ibid., p. 165. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 629
Les lignes qui suivent montreront que tous les objets étudiés ici
correspondent bien à cette définition, tant par leur morphologie que par
leur taille : de 15 mm à 60 mm exceptionnellement » (8).
Ils seront examinés « en bloc », le but de cet examen n'étant pas une
étude de niveau archéologique, mais de pièces caractéristiques bien con
nues des préhistoriens puisque familièrement dénommées « Noailles ».
La première impression se dégageant d'une prise de contact avec cette
série est double : on est tout de suite frappé par la diversité morphol
ogique et l'uniformité technique de ces burins; diversité morphologique
qui inciterait à établir des séries : pièces étroites ou larges, formes à
élargissement distal (Fig. 1, n" 7) ou basal (Fig. 2. n° 1), silhouette «en
trapèze» (Fiy. 2, n° 10) ou «en diabolo» (Fig. 5, n° 11). Je crois que ce
serait là une erreur, car il devient évident, après examen plus appro
fondi, que l'ouvrier préhistorique n'a pas cherché une forme, mais a
utilisé une technique qu'il a appliquée à des produits de débitage présen
tant une zone adéquate à l'adaptation de cette technique.
a) Dimensions.
Les dimensions de cet outil en font une des plus petites pièces du
Paléolithique supérieur de France. Les burins de Noailles de l'abri A. R.
ont n" 8) une comme moyenne extrêmes) de 3,17 cm calculée (avec 1,8 sur cm 88 (Fig. pièces 2, entières n° 5) et 5,4 pour cm un (Fig. total 2,
de 127. La dimension importe d'ailleurs peu à notre avis; ce qui compte
c'est la technique : troncature ou coche, minceur, très rares avivages par
coup de burin et coches d'arrêt fréquentes.
b) Troncatures (9).
La troncature retouchée constitue la grande majorité puisque sur 157
extrémités déterminables, 143 se présentent sous cette forme, alors que
seulement 10 sont des cassures et 4 pièces sont des burins transversaux
sur coche. Ces troncatures, toujours à retouches abruptes, peuvent se
diviser en 6 groupes : rectilignes perpendiculaires à l'axe de la pièce
(Fig. 2, n° 6) :4; rectilignes obliques (ex. Fig. 1, n° 3) : 44; concaves —
les plus nombreuses — (ex. Fig. 1, n° 11) :70; en S couché, ou plus
n" exactement 4) : 14. Une en «tilde» seulement espagnol est convexe (ex. Fig. oblique. 1, n" 13) Cette : 10; diversité en W (Fig. n'est 4,
qu'apparente car, dans la presque totalité des cas, le dièdre formé par
la troncature et l'enlèvement du coup de burin est aigu. En effet, nous
n'avons que 4 pièces ayant un dièdre voisin de l'angle droit; les tron
catures obliques ou concaves donnent un dièdre aigu; les troncatures
« en tilde » ont toujours leur coup de burin sur la concavité (il n'y a
pas de bilatéraux sur ce type de troncature) de même, évidemment, que
les troncatures en W. Pour ces deux derniers types, il est probant de
constater que c'est une retouche plus abrupte, donc plus appuyée (ren
dant parfois les retouches visibles sur la face plane, par une sorte
d'écrasement identique à celui que montrent les numéros 4 et 5, Fig. 1
et le n° 3, Fig. 3), qui a marqué localement la concavité, dégageant une
pointe aiguë où sera donné le coup de burin. Cette remarque est valable
pour de nombreuses troncatures concaves dont les extrémités sont en
ligne oblique par rapport à l'axe de la pièce, la plus « dégagée » étant
celle d'où part l'enlèvement du burin (Fig. 1, nos 8 et 9). L'intention de
l'ouvrier est encore plus nettement sensible sur les outils « retronqués ».
19 pièces ont subi une réfection complète : nouvelle troncature et nou
veau coup de burin (pour des burins bilatéraux ou triples, s'entend). La
trace de l'ancien coup de burin (10) est toujours courte et sans contre-
(8) Ibid., p. 167.
p. (9)643. Pour l'ensemble des caractéristiques typologiques, voir le tableau,
(10) Figuré par un trait interrompu. A noter que la direction des
flèches indiquant les enlèvements de coup de burin ne présume en
lien de la direction du coup porté. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 630
bulbe, ce dernier ayant été supprimé par la nouvelle troncature (Fig. 2,
nos 1 à 5). L'obliquité de cette dernière a été renversée, le nouveau coup
de burin (toujours sur le bord opposé) donnant un dièdre aigu, l'ancien
ne déterminant plus qu'un dièdre à angle droit ou même obtus (Fig. 2,
nos 1 et 5) non fonctionnel. 2 pièces présentent une troncature retouchée
n'ayant pas eu de nouveau coup de burin. Je les considère comme des
pièces inachevées.
Dès 1911, Bourlon avait très justement observé cette technique dans
sa classification des burins, publication remarquable pour l'époque qui
sert encore de base à toute étude sur les burins. Il dit en effet : « Dans
certains burins d'angtp multiples, comme le burin de Noailles, on peut
remarquer que les biseaux (11) A et В [figurés] sont inuti

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